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ytica
Elle ouvrit les yeux et contempla autour d’elle cette étendue informe, noire et infinie. Ses longs cheveux blonds retenus par un bandeau noué en arrière ondulaient sous un vent imaginaire et son regard doux éclairait l’univers tout entier de compassion. Elle était d’une beauté extraordinaire mais rares étaient ceux qui pouvaient la voir. Elle se leva de la brume où elle était assise et s’avança d’une démarche gracieuse et légère, ses pieds nus foulant le vide. Sa longue robe blanche immaculée ondulait gracieusement à chacun de ses pas. Un long voile fin et transparent qu’elle avait pris soin de poser sur ses épaules complétait sa tenue toute simple.
Elle parcourut ainsi une distance considérable qui la mena en un point bien précis. Quelque chose de rouge et de mouvant se précisait au fur et à mesure qu’elle approchait. Cela brûlait et tournoyait comme un ouragan de feu et de sang. Elle s’avança encore, chacun de ses pas la rapprochant un peu plus de ce lieu où apparemment régnait une sorte de chaos.
Une forme humaine se tenait là. C’était une femme. Toute vêtue de noir, cheveux couleur de jais, sa tenue était identique à celle de la jeune femme vêtue de blanc. La première chose qui frappait était l’expression de son visage, dure et cruelle. Son regard, sombre et torve, n’était que le reflet de son âme impitoyable. Entre les deux femmes se trouvait une sphère de couleur dominante bleue, d’où s’échappaient des hurlements et des pleurs angoissés.
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Je suis la Guerre, dit la femme vêtue de noir, en sortant une longue épée de son fourreau
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Et moi la Paix, répondit la jeune femme vêtue de blanc, ouvrant ses mains où se trouvait une blanche colombe.
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Je suis la Terre, crièrent des milliards de voix plaintives qui résonnèrent dans l’atmosphère rougeoyante...
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ytica
La porte en bois s’était ouverte en grinçant. Steph, Aurore et Santa, trois amis d’enfance, regardèrent à l’intérieur avec un peu d’appréhension, mais ils étaient tous décidés à explorer cette vieille maison abandonnée perchée sur les hauteurs du village. Seul Steph semblait prendre la chose gaiement et plaisantait. C’était un jeune homme audacieux et rusé à qui rien ne faisait peur. La brume avait envahi les lieux et l’air était humide et pesant. Un vent léger caressait de son souffle le visage des jeunes gens en quête d’aventure. Ils entrèrent et refermèrent la porte. Après avoir traversé le hall en s’éclairant de lampes torches, ils se dirigèrent vers un escalier en pierre qui menait au premier étage. Partout régnait un certain désordre mais tous les meubles étaient en place, avec encore des affaires et des objets à l’intérieur ou posés dessus. La vie semblait s’être arrêtée subitement, à une époque qu’on peut situer vers 1900.
Ils avançaient, chuchotant quelques mots dans le silence de ces lieux abandonnés. Des plantes s’étaient frayé un passage à travers les persiennes fermées et envahissaient parfois les murs en passant par une vitre cassée. Les deux filles n’étaient pas trop rassurées car Steph s’était mis à parler du fantôme d’un instituteur qui était censé hanter les lieux. De longues minutes s’écoulèrent pendant que se déroulait la visite qui prenait des allures d’enquête puisque ledit instituteur était décédé dans des circonstances bizarres. Aurore sentit quelque chose effleurer son visage. Elle se retourna mais vit qu'elle était seule.
- Qu’est ce que c’est ? c’est toi Steph ? Où êtes vous passés ? C’est pas drôle, où êtes vous ?
Pas de réponse. Seul un bruit étrange, une sorte de RRRhhhaaaaaa, lui parvenait d’une porte ouverte au fond d’un couloir. Pensant que ses amis lui faisaient une blague, elle se dirigea vers cette porte et entra dans une chambre où se trouvaient deux lits anciens et du mobilier, des cadres aux murs, et des objets divers. Contrairement au reste de la maison, ici tout était absolument impeccable, bien rangé, les lits étaient faits.
RRRRhhhaaaaaaa….
Elle s’apprêtait à ressortir lorsqu’elle aperçut une sorte de nuage qui se levait de l’un des lits. Une vague chose évanescente entourée d’une aura rougeâtre qui évoquait une personne et qui disparut, la laissant figée sur place, terrorisée. Sans perdre de temps elle sortit de la chambre et dévala les escaliers, retraversa le hall et se rua sur la porte d’entrée qu’elle ne parvint pas à ouvrir. Coups de chaises, table en guise de bélier, rien n’y faisait. Les persiennes aussi étaient impossibles ouvrir, et ses appels restaient lettre morte. Impossible également d’appeler de l’aide, aucun réseau sur son téléphone.
C’est alors qu’une forme grisâtre, à la peau d’aspect ligneux, s’approcha d’elle, la plaqua contre le mur et posa puissamment ses mains sur ses épaules, la fixant de ses yeux profonds et noirs. Impossible de bouger, cette forme aux allures démoniaques semblait l’attirer irrésistiblement en elle, l’absorber, la diluer, avec une sorte de chuchotement rauque incessant : RRRhhhaaaaaaaaa…. Elle essaya de résister, mais elle pouvait à peine remuer, comme paralysée. Alors, décidée à lutter, elle leva péniblement ses mains à hauteur du visage de cet être dont la bouche s’ouvrait sur une sorte de trou noir, et elle fit le signe de la croix avec ses index.
Le calme revint. L’être avait résisté quelques secondes puis avait lâché prise et avait disparu dans un hurlement effrayant. Aurore vit alors que la porte était grande ouverte. Elle se précipita dehors. Il y régnait une sorte de paix surnaturelle, un silence total et absolu. Dans un état second, elle redescendit vers le village.
Le temps passa… Personne ne revit jamais Santa ni Steph…
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ytica
Point n’est besoin d’être gourmet pour apprécier l’heure du goûter. L’escalier en bois monté en courant, la table ronde au milieu de la pièce, et dessus mon bol tout prêt, préparé avec amour par ma mère, fumant d’un bon café au lait avec sa petite cuillère dedans. Vite, le bonnet jeté sur le petit divan, le manteau posé à côté, et me voilà assise bien au chaud tandis que dehors souffle le vent froid qui agite les arbres. Dans la cheminée brûle un bon feu de bois et il fait doux dans la maison, de cette chaleur qui réchauffe tandis que les bûches se consument doucement en pétillant.
C’est l’hiver au village, tout est calme et silencieux. Tout en buvant je regarde par la fenêtre fermée, car j’ai entendu les roues de la charrette du père Anselme qui revient du village voisin. Je le vois qui dételle son cheval, et après l’avoir débridé, le rentre dans la petite étable derrière la maison. Le pauvre homme est veuf depuis des années, Il vit seul dans cette grande bâtisse, au milieu de ses souvenirs et dans le refus de cette cruelle séparation. C’est sans doute pour cela qu’il porte au cou une chaîne avec l’ alliance de son épouse. C’est un brave homme, toujours là pour rendre service, pour faire une bonne action envers un malheureux.
Mais j’oublie vite ces tristes pensées et je me plonge dans un livre pour m’évader un peu de la tristesse de l’hiver. Dehors, le vent redouble de force et la pluie commence à tomber...
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ytica
- Je crois que j’ai entendu du bruit sous le lit…
- MMMmmmhhh ??
- Réveille toi chéri, il y a quelque chose sous le lit !
Charles grogna, ouvrit un œil et grogna de nouveau
- C’est Moumousse, le lapin, tu as dû mal fermer sa cage…
Ornella, pas du tout rassurée, se leva, alluma la lumière ce qui fit râler Charles, et regarda sous le lit. Rien… à part une chaussette en perdition. Rapidement elle saisit l’objet tout en marmonnant quelque chose du genre «pfff ces hommes, tous les mêmes, ça laisse tout trainer»
Elle se recoucha tout en se posant des questions sur ce bruit, mais il n’y avait plus rien. Sans doute avait-elle cru entendre quelque chose dans une sorte de demi-sommeil.
FFFrrrrr tapataptapatappp bbbzzzzz
Ah non, cette fois elle avait bien entendu, c’était bien réel et ça venait de sous le lit. Elle se releva et cette fois prit la lampe électrique dans le tiroir du chevet. A quatre pattes, elle explora le dessous du lit, à la recherche de Moumousse, mais pas de lapin. Certes, il y avait bien un peu de poussière, et même beaucoup, c’est vrai qu’elle avait la flemme de passer l’aspirateur sous le lit et se contentait des endroits accessibles. «il va falloir que je nettoie la dessous» pensa-t-elle. Mais cela ne résolvait pas son problème de bruit. Elle s’apprêtait à se recoucher quand elle l’entendit encore : tapataptapatappp .... Elle se baissa de nouveau, et regarda encore une fois avec la lampe électrique.
La poussière bougeait, s’agitait, s’agglutinait en sortes de boules grisâtres… des moutons ! Un petit courant d’air provenant de la fenêtre entrebâillée passait sous le lit et agitait doucement ces petits tas négligés et remisés hors de la vue.
Ornella se recoucha une nouvelle fois, se promettant de passer l’aspirateur sans faute dans toute la maison. Restait le problème du bruit, non résolu. Mais il avait cessé. C’était comme si quelque chose avait voulu attirer son attention.
- Alors, tu as trouvé ? Demanda Charles d’un air goguenard
- Oui…
- Et qu’est-ce que c’était ?
- Rien qui vaille la peine qu’on en parle, peut-être qu'à un moment je me suis dit qu'il valait mieux oublier tout ça.
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ytica
- Donner un sens à sa vie est une chose importante. C’est en regardant un coucher de soleil, alors que j’étais enfant, que j’ai eu la révélation. Pourtant, au départ, je n’étais pas douée pour la peinture ! Je me souviens de mon premier essai comme c’était hier. C’était quelques années plus tard. Devant mon chevalet, je contemplais mon œuvre : la perspective n’était pas bonne. Rageusement je pris la toile et la jetai au sol.
Quelques instants plus tard, un peu calmée, je pris une nouvelle toile et je recommençai. Je traçai les lignes différemment et le résultat fut meilleur. Je repris confiance et continuai en laissant mon inspiration guider ma main sans en perdre le fil. Un soleil rayonnant et quelques nuages irisés du plus bel effet vinrent compléter la scène. C’était bien plus joli que peindre un vol d’oiseaux qui somme toute était assez banal dans ce genre de représentation. Encore quelques détails, quelques arbres pour trancher sur la couleur dominante et marquer l’horizon, et je contemplai cette œuvre toute simple. Il ne faut jamais renoncer, et c’est ainsi que je pus parvenir à terminer ce tableau. C’est alors que je me rendis compte que j’avais passé des heures à peindre, j’avais aussi soif que si j’avais mangé des plats épicés !
Des applaudissements ponctuèrent ces phrases. Margaret Adams sourit au public. Elle était très émue de ce témoignage d’admiration qui, souligna Darius, le présentateur de l’émission, était plus que méritée. Les couchers de soleil de la célèbre peintre étaient connus dans le monde entier.
- Et ce premier tableau, qu’est-il devenu ? Vous y teniez tant...
- Hélas, il a disparu cela fait longtemps, et en effet j’y tenais beaucoup
Darius fit un signe de la main et un accessoiriste s’approcha, portant une toile aux couleurs chatoyantes, qu’il remit au présentateur.
- Margaret, puis-je vous prier d’accepter ce cadeau ?
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ytica
Mes mains cramponnées aux barreaux, j’attends, j’attends… Le temps passe et j’attends.
Le petit bout de ciel que j’aperçois à travers les vitres sales de ma fenêtre grillagée est mon seul lien avec l’extérieur. Je suis coupé du monde. J’ai cessé de compter les jours, les mois, les années, j’ai perdu la notion du temps, d’ailleurs quelle importance, je suis seul, oublié de tous, qui se souvient encore de moi ? Cela fait si longtemps que je n’ai vu personne, je vis dans mes souvenirs, je vis comme une sorte de zombie. Comment ai-je pu conserver toute ma lucidité, ne pas perdre la tête, je ne sais pas, mais peut être aurait-il mieux valu que je n’aie plus ma raison, que je devienne fou...
Je m’assois à même le sol, emmitouflé dans ma vieille couverture trouée qui ne me protège guère du froid qui règne tout le temps. Ceux qui m’ont jeté dans cette prison perdue je ne sais où ont voulu me faire taire. Oui, j’ai voulu résister, me rebeller, contester, et comme les autres j’ai été mis hors d’état de nuire à ce pouvoir qui étouffe le pays. Ici il vaut mieux subir et se taire, en essayant de survivre. Les conditions de vie sont si dures, le peuple manque de tout, et surtout de liberté. Je pense à ma femme dont je n’ai plus de nouvelles, ni de mon fils qui venait de naître lorsqu’ils sont venus m’arrêter. Quel âge peut-il avoir aujourd’hui ? Est-ce qu’il sait que j’existe ? Sont-ils encore en vie ? Ils sont mon dernier rempart, ce à quoi j’essaie de me raccrocher pour tenir encore un peu… Alors je fais voyager ma pensée. Je suis là avec eux, dans notre petite maison, je revois des scènes vécues, ou j’en imagine d’autres.
Je suis las, tellement las. A quoi me sert de vivre ainsi, sans plus aucun espoir, je n’arrive presque plus à marcher, je suis tellement faible, je ne me sens plus capable de résister, ils ont eu raison de moi et de ma volonté.
J’ai du m’endormir. J’ouvre les yeux et je me sens soudain si léger, c’est à la fois étrange et agréable. J’ai comme un sentiment de bien-être, je regarde autour de moi et j’ai comme une impression de flotter, oui c’est ça, je suis au-dessus du sol, mon corps est comme transparent et je n’en éprouve aucune peur, je me sens libre, je m’élève, c’est incroyable, et voilà soudain que j’aperçois le mur de ma prison, je suis à l’extérieur, quelque chose m’emporte et je me laisse aller bien loin de tout ceci qui tout à coup n’a plus aucune importance, je ne pense plus à rien qu’à cette liberté qui m’attire irrésistiblement dans un tourbillon d’amour.
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ytica
Le ciel couvert virait à l’orage. Dans le lointain on entendait gronder le tonnerre… nullement impressionnée, Rebecca avançait sur le chemin de terre qui menait aux ruines de Perbeck. Son sac à dos paraissait lourd mais cela ne semblait nullement la gêner, rien ne semblait pouvoir briser sa détermination. Jupiter, le chat, confortablement installé dans le sac, regardait autour de lui ce paysage qu’il ne connaissait pas.
- C’est encore loin ? demanda Myriam qui suivait avec difficulté.
- Nous arrivons, répondit Rebecca.
- C’est pas trop tôt ! marmonna Ursula.
Enfin, au bout de cette interminable montée, les premiers murs apparurent. Encore quelques pas, et les 3 filles décidèrent de faire une pause.
Ursula posa son sac sur l’herbe et en sortit un volumineux livre ancien. Jupiter sauta du sac et alla se dégourdir les pattes. Pendant ce temps, Ursula avait ouvert le livre et en feuilletait les pages. Son intuition l’avait guidée jusqu’ici, d’après le descriptif qui figurait à la page 6 du mystérieux grimoire découvert par Myriam. A présent, la jeune bibliothécaire savait qui étaient ses nouvelles amies. Elle avait eu du mal à accepter le fait que les sorcières existent, mais après tout, pourquoi pas, de toute façon le doute n’était plus permis après tout ce qu’elle avait vu.
Perbeck était un ancien château érigé au Moyen Age par le seigneur de Perbeck. Il n’en restait plus que quelques pans de murs envahis par la végétation. A cette époque, le château avait été attaqué, le siège avait duré trois mois, trois mois de résistance au bout desquels, envahis par la lassitude et l’épuisement, les habitants avaient cessé de se défendre. Toutefois, lorsque les assaillants avaient investi l’édifice, il était désert… Les soldats, les paysans, les animaux, plus rien, plus personne. Le mystère n’avait jamais été résolu.
Myriam était impatiente, cela faisait des semaines qu’elle espérait découvrir l’énigme que renfermait ce beau grimoire à la couverture d’argent. Rebecca referma le livre et, le tenant dans ses bras, s’approcha des ruines. Plus précisément, elle se dirigea vers un mur assez épais qui semblait pouvoir résister à tout. Les boulets de canon ne l’avaient même pas entamé. Mais on sentait planer dans ce lieu étrange comme une présence, quelque chose d’indiciblement angoissant, et cette situation était amplifiée par les lourds nuages gris qui s’amoncelaient au-dessus de leurs têtes. Rebecca semblait la seule à se sentir à l’aise, pour elle cela n’était que routine, elle était dans son univers, ce qui n’était toujours pas le cas de sa sœur, plus que jamais réfractaire à la sorcellerie.
Soudain, un éclair fendit l’air, suivi par un assourdissant et interminable grondement. Rebecca posa le livre, leva les yeux et tendit les mains pour recevoir la pluie qui s’était mise à tomber. Puis elle s’avança et s’inclina.
Bonjour, Seigneur de Perbeck, dit-elle d’une voix assurée. Je vous attends depuis si longtemps...
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ytica
L’homme était âgé, son manteau gris était usé. Son visage buriné et sa barbe blanche imposaient le respect. L’orage s’était calmé, la nature était soudain comme figée, seuls demeuraient les nuages menaçants. Le silence régnait à présent et une sorte de douceur apaisante envahissait les coeurs. Mais en même temps le personnage était impressionnant, et son regard inquisiteur transperçait jusqu’au plus profond de l’âme.
La jeune femme prit le livre dans ses bras, se redressa et fit face à l’arrivant.
- Qui sont ces femmes ? Demanda-t-il d’une voix puissante.
- Elles sont avec moi répondit-elle sans hésiter.
- L’une d’elles n’a rien à faire ici, dit-il de nouveau
- Peu importe, je suis ici pour récupérer le Dom-Kahaal
L’homme esquissa un sourire mais reprit son air grave et légèrement courroucé. Qui était donc cette jeune femme qui lui tenait tête ? Cela l’agaçait mais elle était en possession du livre secret des sorts et cela était incompréhensible car ce livre lui appartenait.
Après quelques secondes de silence et de réflexion, l’homme fit signe aux trois femmes de le suivre. Et, tournant les talons, il se dirigea sans hésiter vers le grand mur qui, du haut du promontoire, surplombait toute la vallée et la mer qui se confondait presque avec les nuages gris. Et soudain le mur l’engloutit. Rebecca prit les mains de sa jeune sœur et de son amie et avant qu’elles aient pu réagir, les entraîna avec elle à la suite du seigneur de Perbeck. Elles passèrent à travers le mur qui offrit juste une légère et étrange résistance. Jupiter s’y engouffra à leur suite sans hésiter.
L’endroit était sombre et sinistre. Le ciel gris et couvert semblait hermétique à tout rayon de soleil et le sol pavé était humide et luisant. Sur leur droite se dressait une haute et longue muraille, et sur leur gauche s’étalait une plaine infinie où l’on distinguait des champs à perte de vue. Des lampadaires éclairaient cet endroit angoissant. Le seul bruit qu’on entendait était celui de leurs pas. Ursula, résignée, et Myriam, remplie de curiosité, marchaient en silence derrière Rebecca et le vieil homme taciturne. Arrivées au bout de cette ruelle, elles purent voir enfin la ville, une ville immense légèrement en contrebas et sur laquelle planait un étrange brouillard légèrement rosé.
Le vieil homme tourna à droite et se dirigea vers une large entrée percée entre les murailles et bordée de chaque côté par deux tourelles rondes. Le domaine du seigneur de Perbeck s’ouvrit alors à leur regard, avec un impressionnant château aux murs de pierres grises et aux innombrables tours. L’endroit était désert. Toujours à la suite du vieil homme, elles entrèrent dans une grande cour et enfin pénétrèrent dans le château par une petite porte.
Les trois femmes étaient arrivées à Am Rakar, domaine du seigneur de Perbeck dans le monde interdit.
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ytica
Quelque part dans la forêt.
- Pfffff
- Qu’est ce qu’il y a ?
- J’ai une mouche sur la tête… mais elle se croit où celle là ?
- La girolle éclate de rire
- Eh bien moi hier j’ai eu un beau papillon
Silence… - Alors moi avec ma mouche ça veut dire que je pue ? Râle la morille
- Mais non, ne te fâche pas
A quelques centimètres de là, un brin de muguet écoute la conversation. Une feuille vient à tomber d'un grand hêtre. Elle se met à pleurer.
- Qu’y a-t-il petite feuille ?
- Sniffff… ma famille vient de me larguer. Paraît que je trouble tout le monde.
- Pourquoi ? Demande le muguet.
- Parce que je chante. J’aime chanter c’est pas ma faute si je suis comme ça… mais ça gêne mes sœurs. Elles se sont toutes plaintes, je n’ai eu que six voix pour moi, les autres ont voté mon bannissement. Et cerise sur le gâteau soixante douze chenilles processionnaires les ont soutenues.
Silence…
- Donc tu as du accepter et ramper sous le nombre ! Renchérit la girolle qui adore plaisanter
- ha ha ha… maugrée la feuille. Mais au moins maintenant je suis libre de chanter, là-haut on est vraiment trop serré avec toutes les autres, on peut à peine respirer.
- Oui mais tu vas mourir !
- …………..
Soudain on entend du bruit, comme un bruissement d’ailes. Un petit être arrive et se pose sur un coquelicot. Ses oreilles pointues et ses ailes irisées ne laissent aucun doute : c’est un elfe. Il a tout entendu et s’approche de la feuille qui pleure toujours. Délicatement il pose sa petite main dessus et la caresse. A l’un de ses doigts se trouve un minuscule anneau d’or. C’est un anneau magique. Et soudain la feuille s’envole tout là-haut rejoindre ses sœurs et bientôt un doux chant se répand dans l’air, porté au loin par le vent.
Quelque part dans la forêt se trouve un univers magique, fantasmagorique, que nous ne pouvons voir...
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ytica
J’ai choisi l’option numéro 3
Tipitipitipitip…Tipitipitipitiiiip... Rien à droite, rien à gauche… Tipitipitipitippp…
Ah le shopping ce n’est pas évident en ce moment, on ne trouve rien. J’ai beau agiter mes antennes dans tous les sens, c’est le désert, rien, nada de nada. Décidément, c’est pénible, cette coquille n’est pas pratique, ronde et trop serrée, je peux à peine respirer, et la couleur n’est pas top, pfff c’est pas terrible d’être une Bernard-l’hermite.
Marre, j’ai beau chercher, il n’y a pas beaucoup de choix, celle ci, trop grande, celle là, il y a un trou…
- Alors, tu trouves quelque chose ?
Antoine le homard me salue avec la pince et se moque ouvertement de moi, ce qu’il fait d’ailleurs en toutes occasions. Je le snobe et fais semblant de ne pas le voir, surtout qu’il grignote un reste de poisson, beurk… pas très appétissant. Allez, c’est reparti.
Tiens, kécèkça ? Je m’approche de quelque chose de rose à moitié enterré dans le sable. Une coquille ! Je m’approche encore mais je m’arrête brusquement : un gros crabe gris est là, en plein repas d’une petite palourde et ne semble pas décidé à bouger. Les pinces menaçantes, il me fixe méchamment de ses yeux mobiles situés au bout de deux sortes d’antennes. Ok… je ne suis pas une bagarreuse et je préfère prendre la tengeante, tandis que le crabe se remet à manger tranquillement. Ouf, je l’ai échappé belle.
Vraiment je commence à désespérer. Soudain, une ombre géante passe tout près dans une tornade de sable. Un oiseau marin en plongée vient de happer le crabe dans son bec et remonte vers la surface. La voie est libre et surtout le sable déplacé par l’oiseau a dégagé la coquille qui est à présent accessible. Je m’approche de la chose et je la scrute sous toutes les coutures, enfin si on peut dire. Elle est parfaite et semble tout à fait à ma taille. Je regarde autour de moi, personne en vue. En effet je suis très pudique et il n’y a pas de cabine d’essayage ici. Je vais pouvoir sortir discrètement de ma coquille étroite pour me glisser dans la nouvelle qui, ô joie, me va à merveille et surtout j’adore sa couleur, orangée et blanche. Dommage, pas de miroir ici pour que je puisse m’admirer en prenant des poses, mais peu importe, je suis à l’aise dans mon nouvel habitacle et je décide d’aller me promener du côté du grand rocher gris où se réunissent généralement mes copines.
En chemin j’ai retrouvé Antoine et finalement me voilà partie, pince dessus pince dessous avec le beau homard qui me fait les doux yeux. Quel dragueur celui-là !
- Alors, comment me trouves-tu ?
- Tu es très belle Cannelle. Allez, je t’invite, on va fêter ta nouvelle maison au resto !
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ytica
Mon avatar représente une peŕruche calopsitte, car j'ai une vraie passion pour les perruches et perroquets. En même temps l'oiseau est pour moi le symbole de la liberté à laquelle je suis très attachée.
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ytica
Pour moi, la personne qui part le matin avec son fusil sa cartouchière et son sac à viande et qui dit qu'il aime la nature, je ne peux pas le croire.
Laisser des canards appelants toute une journée dans des cages pour attirer d'autres canards, comme si c'étaient des objets, c'est inhumain.
La seule chasse que je peux comprendre c'est la chasse aux nuisibles, genre sangliers.
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ytica
A une lettre près...pas trouvé de pinard, pas grave j'en bois pas ^^ mais l'huile d'olive faut en boire une cuiller à soupe avant de boire du vin ça empêche d'être saoul, enfin il parait
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ytica
Oh le joli papillon il me le faut ! s'écria la petite fille sur le bord de la route ensoleillée en ce matin d'Août. A droite en bas la surface de la mer resplendissait sous les rayons de l'astre solaire, et le beau village corse retentissait de cocoricos tonitruants. La petite fille avait posé son vélo contre le muret et traversa la route pour s'engager parmi les fleurs et les chardons jaunes, à la poursuite du joli papillon insouciant qui voletait de fleur en fleur, ignorant que ce jour était le dernier pour lui, car pour fuir la fillette il ne vit pas la large toile d'araignée dans laquelle hélas il alla s'emprisonner... (Souvenirs de vacances d'été dans mon île de beauté natale)
Je défie @kachina avec les mots crayon et souris
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ytica
Un petit avion plein de politiciens s'est écrasé près d'une ferme.
Quand les policiers, les pompiers et les aides sont arrivés, le fermier les avais tous enterrés.
La police lui demande, es tu sur qu'ils etaient tous morts ?
Il répond : y'en avait quelques uns qui disaient "on n'est pas morts !", mais je les ai pas crus.
Vous savez ces politiciens sont tellement menteurs... -
ytica
Merci ! Me voici donc avec cette petite histoire
Un "sanglier", tout droit sorti d'une histoire d'Astérix, se promenait dans la campagne, tout heureux de ne pas faire partie du prochain festin du village. La nature, le chant des oiseaux, il était heureux et goutait à cette liberté et cette tranquillité si agréables, cherchant à trouver quelques amis pour faire partie d'un troupeau. La nuit dernière il avait dormi couché sur l'herbe fraiche, dans le maquis sauvage de la Corse où il s'était retrouvé suite à son escapade de la célèbre BD, l'album étant resté ouvert sur la table... Il avait bien aperçu des cochons qui déambulaient sur une route, d'autres qui faisaient la sieste au soleil, ces cousins domestiqués mais libres comme lui. Le temps passant, la faim commençait à se faire sentir, et il cherchait quelque chose à se mettre sous la dent. Mais rien, pas un champignon, pas un seul fruit... et soudain au détour d'un chemin, un "gland" ! Puis un autre, et un autre. Hatant le pas, il trottinait sur le sentier et alors il le vit, cet arbre majestueux, pourvoyeur de nourriture, se dressant fièrement juste à côté d'une fontaine, entouré d'une quinzaine de sangliers. À boire, à manger, et des copains ! Vite, il alla vers eux et fut accueilli par des grognements de joie. Voilà une petite histoire qui finit bien pour Max le sanglier, et une nouvelle aventure qui commence pour lui.
Je confie la suite à @Sylareen avec les mots "club" et "pain"
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ytica
Les deux mots sont donc "football" et "coca"
Ça va pas être facile, je ne regarde jamais le premier et je ne bois jamais le second. Du coup ça m'a permis de les placer finalement parler de ce qu'on aime ou n'aime pas ça lance une conversation, comme parler à bàtons rompus de la pluie et du beau temps, de la politique... Ah non, pas de la politique ! Une réunion sympa de famille peut se fransformer en foire d'empoigne ! Donc restons zen en toutes circonstances et ne parlons pas de choses qui fachent allez on se regarde un match de foot avec une canette de coca !
Je défie si elle accepte @Tigrette avec les mots "stylo" et "cigales"