• ytica ytica

    • Ohlala regarde…

    Chantal m’avait donné un coup de coude pas très discret

    • Regarde… le mec là bas...

    C’est le matin, dans le bus 21 bondé de gens en route vers le travail. Je regardai mais ne vis rien de spécial, à part l’afficheur qui indiquait neuf heures... zut et zut encore en retard…

    • Où ça, lui demandai-je

    • Le type aux cheveux longs là bas qui parle au chauffeur !

    • Ah ok, oui, pas mal…

    • Comment ça pas mal, mais il est canon !!! super canon !!!!!!!

    • Chuuutttt on nous entend, lui chuchotai-je

    Chantal est une fille sympa, mais sans filtre, elle ose tout. Et la voila qui glousse, qui rit en fixant le bogoss qui est venu s’asseoir à sur le siège en face du nôtre. Je me sens gênée, mais pas elle, et la voila qui fouille dans son sac, un papier griffonné tombe, enfin disons plutôt qu’elle le jette carrément aux pieds de l’homme qui regarde, le ramasse, et le tend à Chantal. Pas besoin d’être disciple de Freud pour comprendre qu’il lui a tapé dans l‘oeil et qu’elle fait tout pour attirer son attention.

    • Merci, dit-elle en remettant le papier dans son sac. Heureusement que vous l’avez vu, c’est un papier très important.

    Et la voilà qui engage la conversation, qui papote comme une commère, lui parle comme s’ils étaient de vieux amis, bref je n’existe plus, je suis devenue transparente.

    Nous venons juste de passer devant le stade lorsqu’il se lève, lui dit qu’il est arrivé, lui lance un sourire ravageur et descend par la porte avant, se dirige vers un jeune homme qui attendait à l’arrêt, lui donne un baiser sur la bouche et s'en va avec lui, sous le regard étonné de Chantal.

    Le reste du trajet se fit dans le silence.

    C’est vrai qu’il était canon...

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  • ytica ytica

    Couleurs d’automne dans un regard d’enfant

    La brume avait envahi les hauteurs du village. Un vent frais s’était mis à souffler, et petit Pierre frissonnait sous son t-shirt. Les arbres avaient revêtu une parure oscillant entre le doré et le rouge sang et les oiseaux migrateurs étaient partis pour des cieux plus cléments. Mais peu importe, Pierrot cherchait. Oui, il cherchait une feuille de platane, la feuille parfaite, la plus jolie, pour que Marjorie, la maîtresse, pousse un « oh ! » d’étonnement en la voyant.

    En effet, Marjorie avait demandé à ses élèves de ramener une feuille de platane pour son cours sur l’automne. Et Pierrot voulait une feuille que les autres n’auraient pas, une feuille absolument unique, « the feuille »  quoi ! car il était secrètement amoureux de la maîtresse. Comme presque tous les garçons de la classe d’ailleurs... Il faut dire qu’elle était belle Marjorie, avec ses cheveux roux-dorés tout bouclés, ses yeux châtains abrités derrière de longs cils, et ses taches de rousseur sur ses joues rebondies.

    Seulement, pour trouver sa superfeuille, Pierrot s’était beaucoup éloigné du village, et le brouillard n’arrangeait rien. Il aurait bien voulu que son père l’accompagne, mais il était trop occupé en ce moment avec les vendanges, des ouvriers s’affairaient dans les vignes pour récolter les grappes aux grains gonflés de chair brune et de jus savoureux. «Va voir ta mère »! Lui avait-il dit, mais maman était occupée à confectionner une macédoine de fruits… Tous des lâcheurs ! pensait Pierrot tout en continuant ses recherches, faisant voleter sous ses pas légers des petites branches, des feuilles de toutes sortes et des herbes jaunies.

    Et soudain il la vit. Sous un platane gigantesque, parmi plusieurs autres, elle était là. Délicatement, il la prit, la contempla, la tourna et la retourna, sa couleur jaune-roux était impeccable, elle n’avait aucun défaut, c’était bien sa feuille. Tout content, il partit en courant en direction de la maison, trébucha sur une pierre et tomba, écrasant la feuille avec son bras. Quelle déception… il revint penaud vers l’arbre, et prit une autre feuille. Finalement, elle était aussi belle que la précédente, Marjorie l’aimerait surement, se dit-il.

    Dans la cuisine, sa mère mettait le couvert sur la table. Pierrot s’approcha d’elle et lui demanda pourquoi les feuilles prenaient cette couleur marron et tombaient des arbres.
    -C’est le cycle de la vie mon chéri, les feuilles naissent au printemps, grandissent tout l’été, puis elles meurent en automne, tombent au pied de l’arbre et disparaissent dans la terre.

    Pierrot resta songeur. Alors cette feuille était morte ? Du coup il ne la trouvait plus si jolie que ça.

    Il la posa sur son petit bureau, prit son sac de billes et partit jouer dans le jardin.

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  • ytica ytica

    Un été 1965

    C’était une évidence, elle n’allait pas se laisser apprivoiser facilement sans un peu d’aide…

    Assis à la terrasse d’un bar, Timothée tournait inlassablement sa cuiller dans la tasse de café posée devant lui. Les yeux perdus dans le lointain, ses pensées se focalisaient toutes sur elle, sur cette fille sublime dans sa jolie robe à motifs roses bien serrée à la taille, une fleur rouge dans ses cheveux blonds ramassés en boule sur la nuque. Elle était avec quelques amis agglutinés autour d’une DS décapotable bleue, et tout ce petit monde riait joyeusement tandis qu’elle chantait en s’accompagnant à la guitare.

    Il avait passé un long moment à la regarder chanter et danser dans la lumière de l’été, puis elle était partie avec sa bande de copains à bord de la voiture, dans les rires et la musique distillée par l’autoradio, jeunesse insouciante et fortunée qui passait des vacances de rêve sur la côte d’Azur. Plus tard, ils étaient allés en mer à bord d’un joli bateau et n’étaient revenus qu’à la tombée de la nuit.

    Timothée était tombé dans le traquenard délicieux de l’amour. Mais apparemment Cupidon était à court de flèches car lui seul avait été touché, et pas Emilie. Il connaissait son prénom car il avait entendu ses amis l’appeler. Il lui allait très bien d’ailleurs.

    Le bar avait fermé, il y avait passé tout son après-midi et une partie de la soirée. Il rentrait chez lui, les mains dans les poches, sifflotant l’air de la chanson qu’elle chantait tout à l’heure, assise sur une jardinière. Il regarda l’heure à sa montre : 11 heures… il se dépèchait car demain matin il fallait qu’il soit sur place à 6 heures pour l’ouverture du magasin où il était employé.

    Et soudain ce fut le choc… il se baissa en bredouillant quelques mots d’excuse, et ramassa le petit sac gris qu’elle avait laissé tomber. Perdu dans ses pensées, il ne l’avait pas vue. Ses yeux noyés de larmes, elle ne l’avait pas vu. Il lui tendit son sac, elle le prit sans rien dire. Les larmes coulaient sur ses joues où elles laissaient des traces noires de mascara.

    Il lui prit la main et avec un kleenex il essuya doucement ses joues. Elle le regarda et chacun plongea son regard dans le regard de l’autre. Elle esquissa un sourire. Elle avait les dents du bonheur, il adorait ça, il était brun bouclé aux yeux bleus, elle adorait ça.

    • Je peux vous raccompagner ? demanda-t-il
    • Oui je veux bien dit-elle, intimidée

    La seconde flèche avait fait mouche, Cupidon est un expert. La preuve qu’un petit coup de pouce est souvent nécessaire pour réunir deux êtres que rien, sans cela, n’aurait pu faire se rencontrer.

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  • ytica ytica

    Illusion d'un jour lointain.

    Elle marchait sur la grève en chantonnant

    Les vagues doucement lissaient le sable blanc

    Apparence d'une existence

    Duperie d'une romance

    Le voile s'était envolé

    L'amour s'était détaché

    Disparition d'un espoir infini

    Ou commencement d'une nouvelle vie

    La perte n'était pas irrémédiable

    Cet amant était-il le Diable ?

    Cet embryon qui naissait en elle

    Sera-t-il comme une hirondelle

    Qui s'envolera au soleil qui se lève

    Mirage grandissant vers un rêve

    Ô monde perdu loin dans le néant

    Ton nouveau roi sera-t-il cet enfant ?

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  • ytica ytica

    Petit conte ensorceleur

    • C’est qui la nouvelle sorcière ?
    • Ah ne m’en parlez pas, on a eu du mal cette année, Marianne n’a pas pu venir et cette personne s’est proposée pour la remplacer.

    Le maire, accompagné du baron de Sainte Malle, parcourait les rues du village de Salaime, dans la Corrèze. Comme tous les ans, le 13 Mai, on fêtait la sainte Rose. Rose Lataille était une sorcière qui avait été brûlée au 15e siècle. La malheureuse avait alors maudit la famille du baron de cette époque, responsable de ce drame. Depuis tous les enfants mâles descendants du baron naissaient avec la jambe gauche raide comme un bâton. Son descendant actuel, Jean, victime de la malédiction, se déplaçait péniblement en s’aidant d’une canne. Tout ce qui avait été tenté pour le guérir s’était avéré illusoire. Mais, malgré tout, le baron était une bonne personne, dévoué envers les nécessiteux et toujours prêt à aider son prochain. Il avait beaucoup de résilience et de courage pour surmonter cette situation.

    • Alors Rose, ça va ? Pas trop dur de jouer les sorcières ?
    • Mais je ne joue pas Monsieur le Maire, je suis une sorcière !

    C’était surprenant, direct et sans appel… Le maire éclata de rire et poursuivit son chemin. Le baron, lui, regardait cette sorcière : toute de noir vêtue, chapeau large et pointu sur des cheveux roux flamboyant, yeux d’un vert intense, elle devait avoir une trentaine d’années et était d’une beauté fascinante. Debout près de son chaudron, elle saluait les enfants qui l’interpellaient, tandis qu’un villageois en tenue militaire d’époque frappait sur un tambour. Et puis, curieusement, elle s’appelait Rose…

    • Elle et vraiment très belle, n’est-ce pas ? Une vraie tentation cette femme ! Ironisa le maire.

    Mais quelques minutes plus tard, le ciel se couvrit et le tonnerre gronda, suivi d’une averse qui fit fuir tout le monde, laissant le village désert.

    Le vieux baron se hâtait comme il pouvait pour regagner sa demeure sur les hauteurs. Il était trempé et avait beaucoup de mal à monter les marches de pierre avec sa jambe raide. C’est alors qu’il sentit qu’on lui agrippait le bras... Il tourna la tête et vit la belle sorcière. Elle était là, près de lui, resplendissante comme un soleil dans sa robe noire, ses cheveux roux ondulés tombant en cascade sur ses épaules et son dos comme un fleuve de feu. Il la regarda comme on regarde une apparition, et il l’entendit chuchoter sans toutefois comprendre ce qu’elle disait. La pluie s’était arrêtée. Elle lâcha son bras et lui sourit comme jamais personne ne lui avait souri.

    • Tu es délivré, lui dit-elle. Puis elle s’éloigna doucement, comme au ralenti. Le baron, interloqué, reprit son ascension et s’aperçut alors qu’il marchait normalement. Sa canne roula au sol et disparut dans les branchages.

    Personne ne revit jamais Rose. Quelques mois plus tard le baron eut un fils qui ne présenta aucun problème pour marcher.

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  • ytica ytica

    J’ai l’esprit un peu cotonneux ce matin, ça sent l’automne, un vent frais et violent souffle et les branches des arbres sont secouées dans tous les sens. Bon eh bien, me voilà en train de chercher un petit gilet dans la penderie pour ma sortie matinale. Un petit café au lait bien chaud avec du sucre pour me donner du courage et je sors.

    Effectivement ça souffle vraiment très fort dehors, il faut se cramponner aux branches comme on dit sous peine de prendre son envol, pas besoin d’avoir des ailes aujourd’hui pour se déplacer dans les airs, feuilles et papiers traversent l'espace dans le désordre le plus total. Je ne sais pas à quelle vitesse souffle le mistral, mais ça y va ! D’ailleurs un voisin que je croise me lance : « attention ça souffle ! » pour le cas où je ne l’aurais pas remarqué…

    Ah le mistral, la Provence, on imagine tout de suite les beaux paysages, les champs de lavande, tous ces endroits qu’on aime visiter bercés par le chant des cigales, mais là, ce n’est pas le jour pour aller se promener. Donc, après un tour chez le marchand de journaux, je suis de retour à la maison avec un magazine de jeux de mots divers, tandis que le vent redouble de force. Et me voici sans plus attendre plongée dans l’univers des mots fléchés, des mots en désordre etc, tournant les pages en regardant les thèmes proposés. « Testez vos connaissances en argot » voilà qui retient mon attention. Pas toujours évident, mais ça avance vite. Je fais appel à ma mémoire et petit à petit les lignes sont complétées. Lourder, clamser, clebs, baveux, liquette… finalement, 3 mots non trouvés sur 20, pas mal du tout !

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  • ytica ytica

    On dit souvent que le hasard fait bien les choses. Ou qu’on s’est rencontré par hasard, ou encore aller au hasard etc.

    Le hasard peut être une aventure, ou pas, aller au hasard pour provoquer un évènement ne garantit pas que quelque chose d’inattendu va survenir. Par contre lancer des dés ou distribuer des cartes pour jouer, voilà des choses qui ne fonctionnent qu’avec le hasard. Ou pas...

    Mais où est le hasard dans le fait d’écrire un récit ? Si je dis : écrivez quelque chose à une dizaine de personnes sans leur donner de thème ou d’indication, que vont-elles écrire ? Moi-même me voici laissant libre cours à mon imagination, en train de disserter sur le hasard, comme par hasard.

    Tout à coup j’ai envie de compter le nombre de fois où j’ai écrit hasard jusqu’à présent. J’en suis à neuf. Quelque chose me dit de recompter, en fait c’est 10. Hasard ?

    Voilà une situation mettant en scène le hasard que je viens de vivre en direct. C’était à la fois étrange et passionnant. Est-ce le hasard qui m’a fait me tromper dans mon compte ? Un clin d’oeil du hasard sans doute !

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  • ytica ytica

    Un concours de gastronomie… Non mais qu’est ce que je fais là ? Moi qui sais tout juste faire cuire deux œufs au plat, voilà que je dois revisiter une potée au chou devant des caméras de télévision. Mais pourquoi ai-je accepté ce pari ridicule ?

    Alors que je suis dans l'affolement total, la présentatrice qui co-présente avec Cyril Dubac vient me poser des questions pour me déconcentrer, alors que c’est tout juste si je sais que cette passoire en forme de cône s’appelle un chinois… j’ai voulu tenter l’expérience, me voilà dans de beaux draps ! Je réponds n’importe quoi, je vois son regard étonné, j’ai dû dire une bêtise. Bon ça va, elle s’en va embêter un autre candidat. Qui est plutôt mignon. Mai pour l’honneur de la famille Chanoir, je vais aller jusqu’au bout. Oui je sais, j’ai un nom qui n’inspire pas la chance.

    Le temps passe. Potée au chou. Je dois revisiter ce truc dont je n’ai pas la moindre idée de comment ça se cuisine. Et l’autre qui arrive avec sa caméra pour filmer ce que je fais. Je suis au bout de ma vie

    • Il reste encore une heure ! Clame Astrid, la présentatrice. Cyril Dubac lève les yeux au ciel.

    • Plus qu’une demi-heure ! Le chou que j’ai coupé ou plutôt charcuté cuit avec les saucisses, je crois que j’ai eu la main lourde avec le sel, bref c’est la cata annoncée. Pommes de terre, oignons, ça sent plutôt bon, et visuellement c’est sympa. Un peu de poivre, ma bouteille d’huile d’olive est à moité vide, est-ce que j’en ai trop mis ? Je suis dans un état second, je regarde Stéphane à la dérobée, en résumé je n’ai pas la tête à ce que je fais.

    C’est fini. Je suis la dernière, après Stéphane qui a l’air aussi calé en cuisine que moi. Il est vraiment mignon… je suis en train de craquer.

    Me voici dehors, traînant la valise à roulettes prêtée par ma sœur. Quelle journée, je suis fatiguée mais finalement même si je n’ai pas gagné j’ai passé un moment agréable et vécu une expérience intéressante.

    • On se fait un petit resto ?

    Je me retourne, c’est Stéphane. Et nous voilà partis à la recherche d’un restaurant. Au moins je n’aurai pas fait ce voyage pour rien. Il me tarde de le revoir, nous avons échangé nos numéros et nous sommes pris en photo. La potée aux choux ratée n’est plus qu’un lointain souvenir.

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  • ytica ytica

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    Encore quelques minutes… Le train n’allait plus tarder maintenant, juste quelques minutes de retard. A la fois impatiente et inquiète, elle attendait sur ce quai de gare, regardant là-bas tout au bout lumière du soleil comme une promesse, comme un appel. Dans environ deux heures, elle serait loin, sur un autre quai, où l’attendra un bateau. Loin… Loin du tumulte qu’avait été sa vie depuis quelques années, 5 ans exactement. 5 années d’enfer.

    Le temps s’écoulait lentement. Elle pensait, elle imaginait. Elle le voyait ouvrir la porte, entrer dans l’appartement, l’appeler de sa grosse voix, la chercher partout, crier, hurler sa rage. Cette rage et cette colère qui avaient rythmé sa vie depuis qu’elle l’avait rencontré.

    Le soleil levant éblouissait ses yeux, là-bas au bout du quai. Ce trajet, elle allait le faire dans l’autre sens, celui de la liberté, de sa nouvelle vie. Une autre existence dans un autre pays, quoi de plus normal lorsqu’on veut oublier et repartir de zéro. Quelques voyageurs étaient arrivés, mais son esprit était ailleurs, peu lui importait ce qui se passait autour d’elle, seules comptaient les heures qui allaient suivre. Certes, c’était un peu un saut dans l’inconnu qui l’attendait, mais elle ne reculera pas, elle ira jusqu’au bout.

    Le train entra dans la gare silencieusement, puis le bruit de ses roues sur les rails se firent entendre au fur et à mesure qu’il approchait. Il stoppa dans un crissement métallique. Traînant sa valise, elle s’approcha de la porte et monta sans se retourner.

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  • ytica ytica

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    Ailleurs, quelque part, une plaine désolée au pied des montagnes… Cela fait longtemps que je vis dans cet endroit auquel aucune route ne mène. Je suis là. C’est ainsi.

    Le temps passe… Petit à petit le ciel s’éclaire de couleurs fugitives et mouvantes, d’abord très pâles puis de plus en plus fortes. Le versant le plus proche se découpe dans ce ciel irisé et le spectacle est magnifique, mais je ne peux le voir. Non, cela ne m’est pas possible. Je peux juste ressentir les choses. Comme cette présence, tout près de moi… Le temps s’écoule...

    Il n’y a plus personne. Je suis de nouveau seul. Le jour va bientôt se lever et la nature s’éveiller.

    Quelque part dans la grande ville, un photographe contemple son travail sur l’écran de son ordinateur. Cette photo d’aurore boréale avec cet arbre au premier plan est la plus belle qu’il ait jamais faite.

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