• ytica ytica

    L’espace d’un instant, elle avait cru l’entendre à nouveau. Cela semblait venir cette fois de la pièce voisine, là où dormait Pilou, le chat, dans son petit panier bleu avec son nounours près de lui. Mais Pilou était dans les bras de Morphée, et tout était calme et sérénité. Denise sortit doucement et appuya la porte sans la refermer.
    Mais une fois dehors elle entendit de nouveau le bruit, comme un papier qu’on froisse. Pourtant elle avait regardé de partout, sous les meubles, soulevé les coussins du divan, ouvert tous les tiroirs, mais rien à faire, impossible de trouver la cause de cet étrange bruit.
    Elle en vint à se demander si cet appartement n’était pas hanté. Depuis hier, elle devenait folle avec cet étrange bruit. Mais elle ne comptait pas renoncer, il fallait qu’elle trouve, et elle trouverait. Il ne fallait pas perdre confiance et continuer à chercher.
    Et soudain, un cri s’échappa de sa bouche. Au même moment, on sonna avec insistance à sa porte. Elle alla ouvrir, et la voisine lui mit sous le nez son smartphone avec la photo d’une affiche où on pouvait lire : « attention, mygale de couleur marron échappée, appeler le gardien au 06... »
    -C’est bon, je l’ai trouvée ! s’écria Denise, en montrant la grosse araignée qu’elle tenait fermement entre deux doigts...

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  • ytica ytica

    Le mari, la quarantaine, et la femme, 35 ans, sont dans la chambre.

    • Mais où as-tu mis le dossier jaune qui était sur la commode ? dit monsieur d’une voix légèrement agacée
    • Un dossier sur la commode ? tu laisses traîner tout partout, c’est invivable, et puis cette manie de ramener des dossiers à la maison, tu crois que ton patron va te remercier ? Tu as passé le week-end sans me dire un mot pour t’occuper de tes dossiers, on n’est pas sortis, à part moi pour promener TON chien…
      Il la regarde, l’air outré. Ouvre les tiroirs, cherche partout ce fameux dossier jaune introuvable. Il est tellement énervé que ses oreilles sont toutes rouges.
    • Tu es sure que tu ne l’as pas vu ? Allez cherche, aide-moi !
    • Non mais tu as vu comment tu me parles ? Cherche, cherche, je ne suis pas ton chien, et ton dossier je ne l’ai pas vu, point barre !
      Il arrache le deuxième tiroir de la commode, slips et chaussettes se retrouvent au sol.
    • Mais tu es fou ! Regarde ce que tu as fait !
    • Aide-moi à trouver ce dossier ou je fais un malheur, hurle-t-il les yeux exorbités.
    • Tu veux que je te dise ? Ton dossier tu peux te le mettre où je pense !!!
    • Espèce de bonne à rien, tu ne fais rien pour m’aider, je me demande pourquoi je t’ai épousée, j’aurais mieux fait de me casser une jambe ce jour là !
      Et voilà, madame pleure et monsieur ne sait pas quoi faire, d’autant plus qu’il vient de se rappeler qu’il a mis le fameux dossier dans son attaché case hier soir. Il vient s’asseoir aux côtés de madame qui sanglote, assise sur le lit.
    • Je suis désolé, je n’aurais pas du m’énerver, je t’assure, je vais changer, je te le jure.
    • C’est trop tard, tu me l’as dit tellement de fois, et aujourd’hui c’est la fois de trop. Tu m’as encore insultée, humiliée, je suis ta femme, pas ton pantin. Tu m'as épousée pour le meilleur et pour le pire, tu ne m'as offert que le pire. Mais cette fois c'est décidé. Je te quitte et je vais demander le divorce. C’est fini. Je te laisse, ton égoïsme te tiendra compagnie.
    • Mais ma chérie…
    • Il n’y a plus de chérie.

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  • ytica ytica

    Le silence règne dans ce lieu étrange. Oui, étrange est vraiment le mot, cet endroit n’a ni queue ni tête, ni début ni fin mais une chose est sure, c’est une cage d’escalier, chaque palier étant indépendant des autres. Aucune ombre, que de la lumière, malgré qu’on soit en pleine nuit et que mes yeux voient alors qu’ils sont clos. Je suis tout en haut, et je dois descendre, oui il le faut. Pourquoi, je n’en sais rien. Je n’ai pas peur, mais l’angoisse m’étreint, c’est curieux.

    Je ne peux pas descendre ces marches qui vont dans tous les sens, alors je saute sur le palier qui est juste en dessous, puis encore, une fois, deux fois. Rien n’a changé. Il faut encore descendre. Le temps semble suspendu, tout ceci semble ne jamais devoir finir.

    Comment diable suis-je arrivée là ? Apparemment la montée s’est faite sans encombre, et voilà que la descente est très problématique. Je ne peux pas rester là, et cette attente est stressante.

    Je saute encore un palier, sans aucun mal, et malgré le vide qui règne tout autour je ne tombe pas. Descendre, encore et encore… les escaliers cessent tout à coup. Voilà que je me trouve au-dessus de nuages bancs et cotonneux. Je regarde et je décide de sauter, car de toute façon je dois le faire. Et là… c’est merveilleux. Jamais je n’ai ressenti de chose pareille, c’est incroyable, je vole, c’est tellement réel que j’étends les bras, comme un oiseau, et je descends doucement vers ce tapis de nuages que je survole. Je ressens tout, le déplacement de l’air, mon corps qui bouge et change de direction, c’est un enchantement, je voudrais que ça ne s’arrête jamais. Et puis soudain… plus rien. Je suis dans mon lit, et la lumière du jour qui se lève se dessine sur le plafond de ma chambre à travers les persiennes.

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  • ytica ytica

    La boite était là, dans le meuble mural, au-dessus du plan de travail, sur l’étagère du haut, hors d’accès. La gourmandise aussi était là, présente, insistante, obsédante. Là-bas, dans le salon, on entendait les notes de la symphonie n° 5 de Beethoven. Pom pom pom pom, pom pom pom pooom ! Mais Gérard entendait : du-cho-ca-pic, du-cho-ca-piiiiic !
    Et dans sa tête il imaginait une suite loufoque en musique tout en s’approchant de l’objet convoité : « oui il est là, oui tout en haut, il me le faut, vite une chaise, pour être à l’aise, pas de malaise, je vais l’avoir, supers pouvoirs, ça y est je l’ai, je l’aiiiii !! »
    Sans faire de bruit, rapide comme l’éclair, il se saisit de la boite, et la posa sur la table, mit le lait à chauffer, puis le versa dans le bol, suivi d’une ration de chocapic. Ah cette bonne odeur chaude, lactée et chocolatée, synonyme de bienfaits dans le palais, comme il l’aimait…
    La musique avait cessé. Occupé à engloutir ce délicieux petit déjeuner, Gérard n’y avait pas fait attention. C’est alors, comme une secousse électrique, qu’il entendit une voix féminine un peu surprise :

    • Mais enfin papa, qu’est ce que tu fais là ? Et ton régime alors ?

    Gérard sursauta sur sa chaise et laissa tomber sa cuiller dans le bol. Arriver à 50 ans et se faire gronder par sa fille de 22 ans, il se sentit soudain redevenu petit garçon...

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  • ytica ytica

    Hmmm quelle volupté ce bol de lait chaud qui chatouille les narines avant d’être goûté… Un petit moment de calme, une petite pause avant d’entamer la journée. Debout sur la large terrasse, contemplant la mer calme tandis que le soleil émerge de derrière la montagne, je profite de cet instant, de l’éveil de la nature et du village tout entier. Juste à côté de moi, une petite araignée a commencé à tisser sa toile sous le chapeau du conduit de la cheminée, attachant soigneusement chaque fil avec sa patte.

    Mathieu vient de chanter. Mathieu c’est le coq, il est là bas dans le petit poulailler en face de la maison, où il habite en compagnie de trois jolies poulettes qui donnent de bons oeufs. Il chante encore, et encore, je ne me lasse pas de l’entendre. Les oiseaux aussi ont commencé à chanter, il y a des chardonnerets, des merles, et le rossignol qui a élu domicile dans le vieil amandier en bas dans le jardin. Et aussi des corbeaux, des rouge-gorges… sans oublier l’âne des deux sœurs qui habitent la vieille maison en pierres, sous la tour.

    Les cigales ne vont pas tarder à enchaîner, mêlant leur chant à ceux de tous ces animaux qui peuplent et animent cette nature si belle. C’est un peu le bazar tout ce bruit diront certains, mais non, tout ceci est orchestré de façon harmonieuse.

    Le soir, quand la nuit est tombée et que les ténêbres ont envahi les lieux, c’est au tour des insectes nocturnes d’entrer en scène, là j’avoue que je ne sais pas qui fait tel ou tel bruit, mais c’est divin à entendre dans le silence, sous la voûte céleste où je guette les étoiles filantes.

    Bientôt les vacances seront finies et nous devrons retourner en ville, mais pour l’instant, le soleil est haut dans le ciel, c’est l’été, et rien ni personne ne pourra me priver de ces moments privilégiés.

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  • ytica ytica

    Seule, assise sur un banc en bois peint en vert.

    Des gens vont et viennent sur la place. C’est l’été, les vacances, des enfants courent entre les fiers palmiers qui la bordent, des hommes discutent en jouant à la pétanque sur la terre de l’allée. On entend le bruit de la mer qui vient se briser sur les rochers en contrebas. Je me lève et fais quelques pas sans trop savoir où aller, sans trop savoir quoi faire. Je pense à plein de choses. L’adolescence… drôle de situation.

    J’aperçois des jeunes filles de ma classe et je fais semblant de ne pas les voir. Quelque part je me sens gênée, et en même temps triste, je n’ose pas leur parler car je ne sais pas trop quoi leur dire. Elles sont là, parlent fort, rient, il y a des garçons, leurs copains, leurs petits amis, et moi je regarde la mer… Je ne comprends pas. Cela doit venir de moi, c’est sur, manque d’assurance, timidité. J’aimerais tellement être comme les autres, sures d’elles, marchant en tenant la main d’un garçon qu’elles regardent avec amour, le visage illuminé de bonheur.

    Sans doute il me faudra attendre encore un peu, avoir un peu plus de confiance en moi, pour enfin sortir de ma coquille et m’épanouir. Ce moment là viendra, certainement plus vite que je pense. En attendant je me fais des scenarios dans ma tête, j’imagine le prince charmant qui bientôt je l’espère prendra ma main dans la sienne et me dira des mots d’amour.

    Cette chanson de Françoise Hardy, elle semble avoir été écrite pour moi tant elle décrit bien cette période de ma vie, résumée en quelques lignes ci-dessus

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  • ytica ytica

    • C’est un curieux mécanisme

    L’homme examinait avec attention la machine posée sur une sorte d’estrade. Un peu abîmée par son séjour dans l’eau, elle avait été nettoyée et avait fière allure. Il tournait tout autour avec son assistant et touchait le métal de ses mains tremblantes, apparemment surexcité par cet étrange objet. C’était lisse, froid, étonnant, mais ce qui attirait l’attention des deux hommes c’était cette plaque dorée avec des dessins et une sorte de texte gravés. Aucun des deux apparemment n’avait la faculté de comprendre ce que cela représentait.

    Un troisième homme entra dans la vaste pièce. Il expliqua qu’il avait été invité par les hautes instances pour apporter de l’aide aux deux chercheurs car ils ne semblaient pas à la hauteur de la tâche qui leur avait été confiée. En effet, vu la vitesse avec laquelle ils réfléchissaient, et aussi une certaine complicité pour déguster, un peu trop souvent semble-t-il, une sorte de thé au minjas, -une plante exotique dont on ne consommait que la partie déracinée-, cela semblait devoir prendre « un certain temps ».

    • Alors, messieurs, quelles sont vos conclusions ? Tonna une voix au son rugueux dans le haut parleur fatigué sur lequel somnolait en toute innocence une araignée. Le bruit la fit sursauter et elle faillit tomber si un fil ne l’avait retenue.

    • Euh… nous cherchons, nous cherchons dit le plus grand des trois hommes en grattant son large crane orange et plissé bordé de part et d’autre par de volumineuses oreilles. Ses yeux globuleux tournaient dans tous les sens. Par contre ses neurones semblaient aux abonnés absents.

    • J’exige une réponse, sinon vous retournez d’où vous venez. Et vous savez que ce n’est pas le Paradis...

    • Eh bien, bredouilla l’un des trois hommes aux grandes oreilles, cette chose… sert à capturer les letkos. Et ceci est le mode d’emploi, dit-il en indiquant la plaque dorée...

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  • ytica ytica

    • L’océan, c’est bleu comme un schtroumph !

    Rose tourna la tête et regarda le gamin qui venait de prononcer cette phrase. Les enfants font souvent de drôles de comparaisons. Sauf qu’ici, ce n’est pas l’océan mais la mer, ce que d’ailleurs lui fit remarquer la personne qui l’accompagnait. Sans doute les nuages qui s’amoncelaient au loin étaient-ils la cause de cette couleur particulière.

    La jeune femme s’éloigna du rivage et reprit le chemin de terre qui montait vers la veille ville. Elle aimait beaucoup cet endroit, surtout à cette époque où la végétation éclatait de couleurs, l’or des chardons, le rouge des coquelicots, et le blanc délicat des fleurs de salsepareille se mêlaient harmonieusement comme sur une toile de Monet. Les fleurs ont-elles une âme ? Rose pensait que oui, toute chose qui vit a une âme, d’ailleurs elle le ressentait chaque fois qu’elle se promenait dans la nature. C’est là qu’elle venait se ressourcer lorsque son esprit était en souffrance, que le spleen l’envahissait, comme une douleur muette et insupportable.

    Alors, pour combler le mal vivre qui accaparait ses pensées à certains moments, elle écrivait. Histoires, poésies, elle écrivait ce qui lui passait par la tête sur une feuille de papier qu’elle insérait dans un classeur, dans un charmant désordre qui laissait la place totale au hasard. Elle avait souvent pensé à les faire éditer, afin de partager ses sentiments avec d’autres personnes. Elle attendait quelque chose, un déclic, qui la décide à se lancer dans cette aventure.

    Tout en marchant, la phrase du petit garçon lui revenait en tête. Elle était originale, spontanée, enfantine. Sans même s’en apercevoir, elle était arrivée devant sa maison. Quelques minutes plus tard elle ouvrit son cahier, le feuilleta, et se mit à réfléchir. Sa décision était prise. Il ne manquait qu’un titre à ce recueil de rêveries poétiques. Elle prit un stylo et inscrivit sur la couverture, de sa belle écriture ronde : « l’océan, c’est bleu comme un Schtroumph ».

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  • ytica ytica

    Rien ne serait arrivé si je n'avais pas loupé ma correspondance...

    Elisa regardait défiler le paysage par la fenêtre du train. La tête appuyée contre la vitre, elle ne savait plus...

    Quelques minutes auparavant, elle marchait de long en large sur le quai de la gare, furieuse et stressée en pensant à son rendez-vous, un entretien d’embauche qu’elle allait peut-être manquer…

    Elle avait tenté en vain de joindre le numéro de son correspondant mais c’était impossible. Aucun réseau, plus de date, rien sur l’écran...

    • Madame, c’est quoi cette chose ?

    Elle tourna la tête et aperçut un fillette d’une dizaine d’année qui désignait son portable.

    • C’est mon téléphone !

    C’est là qu’elle vit le regard étonné de la gamine. Elle était habillée d’une drôle de façon et portait un manteau démodé. Quelques unes des personnes qui étaient sur les quais portaient également des vêtements et des chaussures qui sembler dater de quelques années.

    Finalement le train suivant était arrivé, un drôle de train jaune et vert dont les roues crissaient sur les rails avec un bruit à faire dresser les cheveux sur la tête. Elle était montée et s’était assise en face d’une vieille dame accompagnée d’un jeune homme d’une trentaine d’années. Il régnait une drôle d’odeur dans le wagon. Les voyageurs étaient calmes, silencieux. La dame et le jeune homme semblaient se connaître et discutaient, l’air grave.

    • Et votre frère, demanda la dame, vous avez des nouvelles ?
    • Non hélas, rien depuis que les allemands l’ont emmené je ne sais où pour le STO.
    • J’espère que vous allez le revoir maintenant que cette sale guerre est terminée…

    Allemands ? Guerre ? STO ?

    De longues minutes angoissantes s’écoulèrent. Finalement, n’y tenant plus, Elisa risqua une question.

    • Excusez-moi madame, j’ai des problèmes de mémoire, nous sommes quel jour de quelle année ?

    La vieille dame et le jeune homme la regardèrent, l’air étonné.

    • On est le 26 Novembre 1945...

    Elisa regardait défiler le paysage par la fenêtre du train. La tête appuyée contre la vitre, le sourire aux lèvres, elle regagnait sa maison, son contrat de travail bien au chaud dans son sac...

    Personne n’est sûr de rien. Tout est si provisoire...

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  • ytica ytica

    C’est son moment préféré.

    Assise sur la large terrasse, elle contemple ce spectacle, sans cesse renouvelé, qui s’offre à ses yeux. Elle n’en perd pas une miette. L’univers lui appartient tout entier. Elle a pris un bonbon dans le sachet posé près d’elle, mais ne pense même pas à le manger tellement elle est fascinée par ce qui se déroule devant elle.

    La-bas, dans la salle à manger, ses parents et sa tante sont assis autour de la table recouverte de toile cirée et soupent en silence, l’air absent. Mais devant elle la mer s’illumine des derniers rayons de soleil. L’astre du jour va se coucher, c’est ainsi qu’on lui a présenté la chose quand elle était plus petite, mais peu importe, elle le regarde plonger dans la mer petit à petit, là-bas à l’horizon, tandis que le ciel perd de sa luminosité, tout comme l’astre solaire a perdu sa brillance et permet qu’on le regarde. Au fur et à mesure qu’il descend le bleu du ciel devient peu à peu rougeoyant et la lumière baisse, s’apprêtant à céder la place à la nuit.

    Le spectacle de la nature est une chose si belle qu’aucun homme ne peut y rester indifférent où qu’il se trouve. C’est parfois un évènement populaire qui attire les foules comme une éclipse, mais la plupart du temps la nature préfère s’offrir à une seule personne pour communier ensemble.

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  • ytica ytica

    Roulé en boule comme une pelote, petit chaton tout noir était plongé dans un sommeil peuplé de rêves roses. Soudain il se réveille, s’étire en baillant et se lèche la patte puis la passe sur son museau Le démarrage est un peu long et petit chaton fait quelques pas hésitants sur le tapis douillet. Quel est ce bruit qui l’a tiré des bras de Morphée ?

    N’écoutant que son courage, (et surtout sa curiosité), le voici en mode recherche. Il s’approche de la porte entrouverte et hume une odeur qu’il ne connaît pas… ses narines frémissent, il s’approche, tire un peu la porte et regarde. C’est un arbre. Tout décoré, avec des boules de toutes les couleurs, des guirlandes, cela scintille et attire le regard. Ô joie !!! chaton mignon se dirige vers la chose, la regarde, ça sent bon, une odeur fruitée et sucrée qui l’attire irrésistiblement.

    Un bond, et le voici sur le petit tabouret en bois, tout près de l’objet de sa convoitise. Ses yeux dorés regardent, pleins d’envie et de bonheur. Tout son petit être est tendu vers cet arbre au sommet duquel brille une étoile blanche.

    Hop ! Il a sauté. L’arbre tout entier est agité comme si le vent soufflait dans le salon. Quel est cet intrus qui vient le troubler alors qu’il était si tranquille, installé près de la cheminée. Chaton, monte, grimpe, les guirlandes sont mises à mal, trois ou quatre boules de couleur sont tombées ainsi que quelques aiguilles. Il monte, monte encore et encore et ce qui devait arriver arriva, voici que le sapin chute, emprisonnant chaton joli dans ses branches et ses guirlandes. Ah mince alors, pas moyen de bouger, il voudrait bien être ailleurs car une voix retentit depuis le couloir et des pas s’approchent.

    Oh non Bubulle, mais qu’est-ce que tu as fait encore ? Qui a oublié de fermer la porte ? Géraaaaaaaaard !!!!!!

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  • ytica ytica

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    Il avait fait quelques pas, puis s’était arrêté. Il était demeuré ainsi un long moment, immobile, promenant son regard sur tout ce qui l’entourait. Il n’imaginait pas que ce serait ainsi…

    Cela n’avait pourtant pas été difficile d’arriver là, mais pourquoi donc tout était-il dans cet état d’abandon ?

    Il s’avança encore un peu dans ce lieu étrange et silencieux, alors que tout devait être comme dans son souvenir, plein de vie et de soleil. Mais l’effet du temps qui passe semblait avoir agi. Était-ce réel ou simplement un effet de son imagination ? Ce silence, ces arbres immenses qui filtraient la lumière de l’astre du jour, cette absence de présence si oppressante… Sa main effleura la brouette rouillée, puis caressa le fauteuil en bois où son grand-père s’asseyait pour fumer une cigarette… Tous ces souvenirs si présents dans sa mémoire étaient anéantis devant ce décor figé et froid. Non vraiment il ne s’attendait pas à ça. C’était glaçant, angoissant.

    La question qui le taraudait maintenant était : que va-t-il se passer ? Car tout ce qui lui arrivait depuis quelques minutes semblait lui être imposé sans qu’il puisse un seul instant décider par lui-même. En effet, il n’avait, autant qu’il s’en souvienne, jamais décidé de se retrouver là, dans ce lieu qu’il était censé connaître. D’ailleurs, il se rendait compte juste à l’instant qu’il ne connaissait même pas son nom, et que ce détail lui-même, il venait de s’en apercevoir là, maintenant. Apparemment, son nom et son apparence, pas plus que son âge, semblaient tout pareillement n’avoir aucune importance. De toute façon, aucune des questions qu’il se posait au fur et à mesure du déroulement de l’action ne trouverait de réponse, car il en avait été décidé ainsi. Et il demeurera là éternellement, debout près de la brouette, dès que l’auteure de ce récit y mettra un point final.

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  • ytica ytica

    Il était tombé par terre sans faire de bruit. Un petit papier plié en quatre, attaché par un ruban bleu clair. Elle l’avait regardé quelques secondes, un peu surprise par cette apparition inattendue. Depuis combien de temps était il prisonnier des pages de ce livre ?

    La jeune femme l’avait ramassé avec un peu d’hésitation, avait regardé le petit ruban soigneusement attaché et le papier un peu jauni par le temps.

    Le hasard… quatre cartons remplis de livres qu’elle avait récupérés dans l’appartement de sa tante Paula partie rejoindre son époux au Paradis, la seule chose qu’elle avait voulu prendre car de toute façon personne n’en avait voulu. Et voilà que le premier livre qu’elle prenait dans le premier carton ouvert lui livrait cet objet étrange et mystérieux. Que pouvait-il bien y avoir à l’intérieur ? Elle était partagée entre la curiosité de découvrir un secret, et la gêne de lire quelque chose qui ne lui était pas destiné.

    Elle caressa doucement le papier posé sur la paume de sa main, puis le ruban bleu qui formait une sorte de croix, comme pour demander la permission d’ouvrir, d’entrer sans frapper, par effraction.

    Enfin, elle tira avec précaution sur le ruban tout en tenant le papier, et le nœud se défit. Elle le posa sur la petite table qui se trouvait devant elle, le regarda à nouveau, comme attirée par ce bleu pâle, et ouvrit lentement le petit papier, découvrant une écriture régulière, plutôt masculine.

    « Mon amour, ma chérie »…

    Son coeur se mit à battre tandis qu’elle découvrait l’intégralité du texte. Puis une larme coula sur sa joue, suivie par une autre. Il y avait en tout huit lignes, qui se terminaient par la signature : Jean. Une lettre d’amour avec des mots doux et intimes qu’elle était gênée de lire car ils évoquaient la relation entre deux êtres qui s’aimaient, des phrases charmantes et érotiques, adressées à sa tante Paula. La lettre avait été repliée et le ruban attaché de nouveau, comme pour retenir ce texte à jamais à l’intérieur. La jeune femme en fit de même, puis elle replaça la lettre dans le livre qui était resté ouvert à la même page, un début de chapitre. C’est alors qu’elle remarqua le titre du livre : « Un jour , un amour ».

    Souvent elle repense à cette lettre, imagine ce Jean, soldat, qui avait daté ce petit mot du 21 Août 1914, qui sans doute avait donné sa vie pour la patrie, et le chagrin de sa tante qui n’en avait jamais parlé à personne. Elle s’était promis d’en faire de même et avait replacé le livre dans le carton...

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  • ytica ytica

    • Ce n’est pas dans mes habitudes, mais là, il est allé trop loin !

    Rebecca, en pleine agitation, cherchait fébrilement un ouvrage sur les étagères de sa bibliothèque encombrée de toutes sortes de papiers et d’archives anciennes. Elle avait la certitude que ce qu’elle cherchait s’y trouvait bel et bien.

    • Ça ne se passera pas comme ça ! Ajouta-t-elle tandis que trois livres s’écrasaient au sol.

    • Il ne sait pas à qui il a affaire ! Dit-elle encore en remettant les livres sur une étagère, sous le regard inquiet de sa jeune sœur, la brune Ursula.

    • Ah, le voilà ! s’écria-t-elle triomphalement. « Sorts et Sorciers », c’est lui !!

    • Et c’est reparti ! Se lamenta Ursula en secouant la tête d’un air désespéré.

    Pourtant, Rebecca avait de bonnes raisons de fouiller dans les pages de ce vieux bouquin de sorcellerie, car Rebecca était une sorcière. Fille, petite fille, arrière petite-fille de sorciers et de sorcières etc etc. Et elle avait un problème, un gros problème même, une histoire de fou… On lui avait jeté un sort. Un sort ? Oui un sort, un vrai de vrai, et bien visible. Un sort du genre humide et bruyant. Dès qu’elle mettait le nez dehors, un nuage noir apparaissait au-dessus de sa tête, avec tonnerre, éclairs et pluie. Il la suivait, ne la lâchait pas d’une semelle, et elle était obligée de s’abriter sous un grand parapluie. Impossible donc d’aller où que ce soit, cela bien sur ne pouvait pas passer inaperçu, et tout le monde saurait qu’elle était une sorcière, même si cela était difficile à croire pour les gens ordinaires, les moldus quoi… Et pour comble de tout, Ursula ne voulait rien entendre, elle était dans le déni total de la sorcellerie.

    Mais qui avait jeté un sort à Rebecca ? Eh bien tout simplement Gaspard, un habitant du village dont elle avait repoussé les avances. Il le lui avait bien dit : « tu me le paieras ! ». Et Rebecca, qui n’avait jamais pratiqué la sorcellerie et n’y connaissait pas grand-chose, cherchait un moyen d’effacer ce sort et également de le retourner contre son créateur. Pour cela, il lui fallait trouver la formule apotropaïque adéquate. Et des formules apotropaïques, il y en avait des centaines...

    Les heures passaient, la nuit était tombée. Ursula s’était endormie sur le canapé, lorsqu’un tonitruant « Euréka !!! » la réveilla brusquement. Je la tiens, je la tiens, Gaspard, cramponne-toi bien car tu vas pleurer toutes les larmes de ton corps !!

    Quelques minutes plus tard, penchées sur le vieux livre aux pages un peu jaunies, elles lisaient et relisaient la formule. Elle devait être prononcée à une heure précise, à voix haute, en présence d’une autre sorcière et d’un chat, noir bien entendu. Le chat noir elles l’avaient, comme toutes bonnes sorcières qui se respectent. Un bon gros bonhomme de chat qui dormait tranquillement sur le fauteuil en velours vert près de la cheminée, et qui s’appelait… le chat.

    Et voilà les deux jeunes femmes, agenouillées par terre en compagnie du chat, prêtes à s’engager sur un chemin qu’elles ne connaissaient pas, celui de la sorcellerie. Il y avait deux versions de la formule, une pour annuler le sort, et l’autre pour le retourner à l’envoyeur avec option « sort impossible à annuler ». A réciter à genoux sur un tapis en tenant la main d’une autre sorcière qui devait caresser un chat noir.

    Quand cela fut fait, Rebecca, pas trop rassurée tout de même, ouvrit la porte de la maison et sortit sur le perron. Le jour se levait. Elle fit quelques pas hésitants. Rien. Pas le moindre nuage. Elle avait réussi, la magie avait opéré. C’est alors qu’un cri retentit au bout de la rue : « non mais c’est quoi ce truc » ? C’était la voix de Gaspard. Le deux sœurs tapèrent leurs mains et rentrèrent chez elles. Elles n’avaient pas dormi de la nuit et coururent se coucher. Elles l’avaient bien mérité.

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  • ytica ytica

    Je commence par le premier exercice, la lettre de motivation

    Madame Anne-Lise Causse
    3 rue Hade
    13012 Marseille

    Monsieur le Directeur,

    Je fais par la présente acte de candidature à votre offre d’emploi pour un poste de secrétaire concernant la gestion de copropriétés. Je suis actuellement à la recherche d’un emploi de cet ordre dans lequel j’ai beaucoup d’expérience. Travailler dans votre agence qui fait partie d’un réseau connu m’intéresse beaucoup et je suis sure que vous serez satisfait de mes compétences en la matière que je me ferai un plaisir de mettre au service de votre société.

    En effet j’ai tenu un poste similaire pendant 3 années et je suis donc tout à fait en mesure d’occuper l’emploi que vous proposez. Toutefois, je vous signale que je ne pourrai pas utiliser les logiciels que vous mentionnez car je n’ai aucune connaissance en matière informatique et ne sais pas me servir d’un ordinateur, mais une bonne machine à écrire même ancienne fera très bien mon affaire. Mon orthographe est correct. Le salaire que vous proposez devra toutefois être revu à la hausse.

    Ainsi que je l’ai précisé, je ne sais pas utiliser d’ordinateur, il faudra donc une personne qui me lise mes mails et me les imprime, fasse les réponses d’après mes instructions et assure le suivi. S’agissant d’un service de syndic d’immeubles, il faudra aussi que cette personne s’occupe de la gestion des sinistres, des travaux, qu’elle contacte les entreprises et tienne les dossiers d’assurance. En effet, je ne peux pas tout faire.

    Dès que je serai embauchée, ce que vous ne manquerez pas de faire j’en suis certaine au vu de mes références, je ferai un tour de vos locaux avec un avocat et un huissier afin de vérifier si tout est bien conforme en matière de sécurité et si rien ne risque de nuire à ma santé car j’ai quelques problèmes d’allergies récurrents.

    Enfin, votre agence étant assez distante de mon domicile, il faudra me fournir un véhicule avec chauffeur afin que je puisse faire le trajet en toute tranquillité. Je ne sais pas conduire et je n’ai pas de voiture personnelle, et il m’est difficile de prendre les transports en commun. En effet, la promiscuité avec les autres passagers et ma tendance à attraper le moindre microbe qui passe fait que je n’utilise pas ce genre de transport que je trouve dangereux.

    Pour terminer, si vous prenez contact avec mon précédent employeur, la société de transport de fonds Duplouc, avec laquelle mes relations sont conflictuelles, n’accordez aucun crédit à leurs dires à mon sujet car il est totalement faux que je sois impliquée dans la disparition des quelques coffres blindés manquants lors d’un récent convoyage d’espèces.

    Dans l’attente de votre réponse qui je le sais sera positive, veuillez agréer, Monsieur le directeur, mes sincères salutations.

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  • ytica ytica

    Mon paradis personnel

    Mon paradis personnel, il y a des années que je l’ai créé, petit à petit. Il a mis du temps à se mettre en place, et à présent il est arrivé au terme de sa création et il ne bouge plus. C’est une sorte d’univers parallèle qui n’existe que dans mon imagination, dans lequel je suis représentée sous les traits d’une autre femme, entourée d’autres personnes qui se sont créées elles aussi petit à petit et qui vivent avec moi dans cette autre vie. Par contre les lieux où j’évolue sont des lieux qui existent réellement, où je me promène, où je fais des choses banales de la vie courante, mais aussi d’autres que je rêve de faire.

    Je pense que ce paradis est une sorte de refuge pour m’isoler, il n’appartient qu’à moi, je m’approprie ce que je veux, j’y fais ce que je veux, je suis libre.

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