Toujours heureuse de voir que l'auteur se lit encore. Qu'importe l'âge, pourvu qu'on ait l'ivresse.
En ce moment, je lis doucement Psychologie de la foule de Gustave le Bon.
Les idées sont mal développées, et je perds souvent le fil. Quand je le lis, je ne sens pas le scientifique, mais des idées lancées qui malgré tout seront confirmées plus tard, par l'Histoire.
Je vais prendre le temps de digérer ce petit livre avant d'en reparler. Il y a quelque chose qui me fait tiquer, mais quoi.
Je lis en parallèle la nouvelle traduction de La Montagne Magique de Thomas Mann.
Marrant de lire un bouquin sur une forme de confinement dans un sanatorium, en plein confinement chez soi. Thomas, il me fait du bien.
Long, long, comme le temps qui passe coincée chez moi. Un roman sur la longueur, et sur la beauté du temps. Sept ans, de confinement, en haut de la grande montagne magique. Dormir, discuter, lire, dormir, discuter, lire. Je me sens en phase avec lui. Toujours ce combat entre vieux réacs et jeunes progressistes ; mais sans jamais basculer.
Impression d'être dans un bar, à entendre ces gens, aux personnalités enchantées. Les refrains, plus ou moins poussifs ou détaillés, qu'on peut encore entendre aujourd'hui. Trente pages de débats, parfois d'une violente inouïe.
Je redécouvre ce livre. Le temps me semble plus long, et plus riche.