Discours de la servitude volontaire
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Discours de la servitude volontaire
Le lien est un peu barbare mais c'est un PDF. Vous pouvez le lire librement.
Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr'un est un ouvrage rédigé par Étienne de La Boétie. Publié en latin, par fragments en 1574, puis intégralement en français en 1576, il a été écrit par La Boétie probablement à l'âge de 16 ou 18 ans.
Ce texte consiste en un court réquisitoire contre l'absolutisme qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors qu'il a été rédigé par un jeune homme. Ce texte pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaie d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « domination-servitude »).L’originalité de la thèse soutenue par La Boétie est de soutenir que, contrairement à ce que beaucoup croient, la servitude n'est pas imposée par la force mais volontaire. Si ce n'était pas le cas, comment concevoir qu’un petit nombre contraigne l’ensemble des autres citoyens à obéir aussi servilement ? En fait, tout pouvoir, même quand il s’impose d’abord par la force des armes, ne peut dominer et exploiter durablement une société sans la collaboration, active ou résignée, d’une partie notable de ses membres[2]. Pour La Boétie, « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres »
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire -
@Marie-Thérèse merci du partage
Intéressant et novateur pour le 16 ème siècle et applicable aujourd'hui -
@Marie-Thérèse a dit dans Discours de la servitude volontaire, Étienne de La Boétie :
tout pouvoir, même quand il s’impose d’abord par la force des armes, ne peut dominer et exploiter durablement une société sans la collaboration, active ou résignée, d’une partie notable de ses membres.
On se demande alors : pourquoi cette résignation ? A mon avis parce que " la partie notable " pense que c'est ainsi que l'on peut maintenir la paix sociale et garantir la sécurité des citoyens. Or aujourd'hui, on voit bien qu'il n'en est rien, bien au contraire.
Soyons donc résolus à ...passer à la 6e République. ( purée, ce que je peux être lourde ). -
Je parcours un peu le forum.
J'ai fait un essai dans le cadre de mon Master sur le Le discours de la servitude volontaire de La Boétie.
J'aimerais donc ajouter simplement une contextualisation, car ces dernières années, notamment Jean-Luc Mélanchon, ont repris les propos et ont détourné le contenu originel de l'oeuvre.Au XVIe siècle, le Discours était conçu comme "une protestation contre la remise en question par le jeune roi Henri II des préorgatives et des pouvoirs des parlements". En effet, La Boétie comme bien d'autres, et notamment son dédicataire, aurait été jaloux face à l'absolutisme des Valois. La Boétie ne s'adressait pas au peuple, mais à son milieu même : la magistrature.
Les copies manuscrites ont circulé dans un cercle restreint, et par ce biais, le célèbre Montaigne.L'oeuvre est récupérée en 1574, de manière anonyme, par les protestants, soit peu de temps après les événements de la Saint-Barthélémy. L'édition est partielle et tronquée (80% !). Les protestants conditionnent la réception de l'oeuvre et en font un texte appelant au tyrannicide. Le discours devient alors un pamphlet, il revêt les traits d'un manifeste.
Que se passe-t-il ensuite ? On reprend au XVIIe siècle le flambeau pamphlétaire. La France risque l'édition au risque de la censure. L'oeuvre est déjà célèbre en Italie, on voit en lui le "pédagogue de l'humanité". Petit à petit (j'abrège, car je pense que j'ai déjà perdu mon lectorat !), il devient un pamphlet démocrate.
Au XIXe siècle, Le Discours est considéré comme "un complément incontournable des Essais", on peut se le procurer librement. A la suite de la Monarchie de Juillet, les insurrections s'emballent. On redécouvre encore et encore La Boétie. Le Tyran prend les traits de Louis-Philippe. Grosso modo, le Discours redevient un pamphlet d'opposition. Chacun y projette ses préoccupations du moment.
Un peu plus tard, l'approche historiciste perce. Bonnefon remet en perspective l'importance du contexte d'écriture de La Boétie.
Au milieu du XXe siècle, le Discours réapparaît dans la collection "Les Classiques du peuple", aux Editions sociales. Les choix éditoriaux des oeuvres étaient intimement liés à la pensée politique du Parti communiste qui rayonnait alors en France. Le glissement devient très étonnant : il s'agit d'un retournement complet du propos de La Boétie, devenant la voix du peuple.
Il faut bien comprendre que La Boétie n'écrivait pas son oeuvre, en son temps, pour le peuple qu'il nomme insidieusement "Le gros populas", mais pour quelques privilégis piqués par la curiosité intellectuelle et artistique, que l'auteur présente ainsi : "Tousjours s’en trouve il quelques uns, mieulx nés que les autres, qui sentent le pois du joug et ne peuvent tenir de les secouer ."
Durant la Seconde guerre mondiale, La Boétie prend les traits d'un parfait résistant sous la plume de Kurz, américain, qui traduit le Discours sous le titre : Anti-dictator. L'oeuvre circule comme un étandard communiste.
Il s'agit d'un grand texte, avec une force d'interpellation immense. Tellement forte, que nous cristallisons notre époque entre ses lignes.
J'espère n'avoir sincèrement pas emmerdé mes camarades de Popcorn.
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@Astyanax C'était franchement super intéressant
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@Astyanax +1 avec @Jabba-the-Hutt
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@Astyanax c'est toujours sympa d'avoir une analyse poussée d'un livre !!