@marie-thérèse
Ton intervention est pour moi typique marie-thérèse. Et comprends bien que je dis ça sans intention particulière vis à vis de toi. Ce n'est qu'un constat qui a du sens, je vais en parler plus loin : Toujours quelques vapeurs de critiques anti-racistes qui planent, sur toute réflexion... Non ?
Dés que des blancs, ou même parfois des "occidentaux" (et donc même des naturalisés occidentalisés), évoquent ces questions sensibles en sortant des impératifs idéologiques.
Premièrement, je pense que l'être humain n'est pas condamné par le réchauffement. Nous sommes trop nombreux pour atteindre avant longtemps le seuil de survie de l'espèce, probablement une centaine d'individus... et encore ! peut-être moins avec une certaine diversité des individus et des règles matrimoniales strictes.
Si l'être humain risque la disparition c'est, je l'ai indiqué déjà ailleurs, par un virus. Tout autre risque est infiniment faible (astéroïde - rire -, apo nucléaire, supervolcan, pourquoi pas extra-terrestres...).
Par contre des conflits autour des ressources, pourront provoquer la disparition de plusieurs centaines de millions, voire de milliards d'être humains. L'Histoire a montré que les glissements arrivent et qu'ils sont puissants. Or la démographie est "le problème"...
Mais, parler de démographie, @Delnis l'a montré et expliqué, c'est poser le problème de l'Afrique, pour une forte part. Car c'est le continent dans lequel la transition démographique n'a que très lentement commencé. Les taux de fécondité sont en moyenne autour de 5, même s'ils baissent mais lentement, trop lentement.
Perspective, statistiques
Donc, oui ! C'est en Afrique qu'il faut que les efforts soient portés ! Par tout le monde ! Avec les aides appropriées, mais aussi les contrôles de naissances...
Se poser la question pour les pays du nord n'a aucun sens. Les taux de fécondité sont partout en dessous du seuil de renouvellement. Si l'idée du grand remplacement est un peu abusive car demandant un temps très long, ce sont bien les apports migratoires qui renouvellent et augmentent dorénavant les populations européennes et américaines. Europe
Le taux de fécondité des non natives est plus élevé que celui des natives. Et il faudrait encore différencier les natives d'origine étrangère qui, même à deux générations parfois, modifient lentement leurs comportements reproductifs. Certaines plus rares adoptant très vite celui du pays d'accueil.
Différentiel de Taux de fécondité
Différences statistiques Angleterre/France
Mais l'Europe et l'Amérique du nord (pour laquelle je vous laisse chercher les données ?) ne sont donc pas des populations qui posent un problème démographique, quelles que soient leurs origines. Et les expatriations ne sont que rarement des migrations sans retour. Elles s'équilibrent pour ce qui est des pays "riches" entre eux et sont essentiellement liées au travail, à une période donnée de la vie active.
Un babyboom, est, comme son nom l'indique une explosion particulière de naissance, sur une période donnée. Il démarre puis se termine. Il provoque un pic de naissance visible sur une pyramide des âges. Cela n'a rien à voir avec l'évolution démographique de longue durée, que tu peux visualiser sur l'outil statistique que j'ai donné ci-dessus.
Le terme de crise démographique n'est donc pas lié à un boom mais à la progression exponentielle de la population lorsque la baisse de la natalité ne suit pas assez rapidement la baisse de la mortalité (les deux phases de la transition démographique), qui plus est lorsque cet accroissement pose des problèmes, de ressources, de réchauffement, de migration, et donc de conflits... (d'où "crise").
Il n'y a aucun racisme la dedans ! (oui je sais tu n'as pas prononcé ce mot, et tu ne le penses peut-être pas vraiment. Mais ... Je dis ça aussi car je sais que ce débat est souvent miné par cette difficulté ! En grande partie à cause de l'Histoire des représentations et des relations aux peuples et aux migrations).
En Inde, dans les années 90, des associations avaient financé des programmes d'aide à la stérilisation des femmes. Et des associations féministes américaines blanches avaient lutté contre ces programmes et les dénonçant comme "coloniaux" "impérialistes" "racistes" etc. Avant d'apprendre que les indiennes pauvres étaient très demandeuses de ces programmes, car c'était les soulager du poids patriarcal qui pesait sur elle et les obligeait à procréer alors même qu'elles auraient aimé s'arrêter à 2 ou 3 enfants, voir à n'en avoir qu'un parfois. Et que le programme prévoyait justement des formes de compensation/rémunération qui facilitait l'acceptation des maris et de la famille.
C'est un sujet complexe, surtout sur le terrain. En Afrique, au Mali par exemple, on a d'un côté Boko haram, de l'autre certains imams progressifs qui ont commencé à indiquer aux femmes (et donc aux hommes qui ne peuvent alors que suivre vu l'autorité religieuse), que la qualité des enfants (l'éducation) l'emporte pour l'islam sur la quantité d'enfants. Mais est-ce ce progressisme qui l'emportera ? Difficile à dire. Des politiques éducatives et des programmes d'aide (Unesco) sont plus importants que les trop fameux "ajustements structurels" du FMI. Celui-ci, avec la banque mondiale a d'ailleurs commencé depuis quelques années à orienter son discours sur ce sujet. A voir quant à son action sur le long terme...
Au final, le risque n'est pas celui d'une disparition de l'humanité mais de temps effrayants à vivre pour les générations à venir, d'où qu'elles soient ! Et si l'Histoire (colonisation, traites et esclavage, racisme, totalitarisme) n'est pas traitée comme du passé mais réactivée en permanence dans le présent, alors le pire est quasiment certain.
Je l'ai indiqué ailleurs, tous ces faits (colonisation, esclavage, etc.) ne sont pas le propre d'une civilisation, même si elle les a manifesté lourdement... Mais de l'humanité dans sa totalité ! Les Sans (bushmans) d'Afrique australe étaient les pasteurs cueilleurs de celle-ci. Ils se sont retrouvés cantonnés dans le désert du Kalahari par l'action cumulée des colonisateurs africains bantous (Zoulous) et européens (Boer). Je ne vais pas m'étaler mais les exemples sont évidemment légions et depuis des milliers d'années...
Et j'irai plus loin. Pourquoi sous prétexte de disparitions passées (soit disant vie et mort des civilisations et des cultures) ce processus se continuerait-il ? Par quelle obligation gravée dans le marbre ? Les cultures aborigènes d'Australie se sont un peu modifiées certes mais elles ont 40000 ans... Je n'aimerais pas que les cultures Sans ou Pygmées ou Dowayos ou Nambikwaras ou Samoas disparaissent. Et pourquoi les civilisations européennes, chinoises, moyennes orientales devraient-elles plus les unes que les autres disparaître ? Je dis cela car le déclin des cultures européennes est souvent annoncé, et même désiré, par une partie (peut-être petite) de la gauche et du centre. Désiré pour des raisons en partie opposées d'ailleurs : un certain altermondialisme à l'universalisme humaniste radical, et un ultra libéralisme tout aussi radical dans son universalisme mais pour des raisons économiques.
Alors oui, le débat est complexe. Mais quel avenir voulons-nous ?