Poétique quantique de la créativité
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Tant qu'on ouvre pas la boite le chat de schrödinger est mort ET vivant...
Tant qu'on ne couche pas une peinture sur une toile, un roman sur des pages, une mélodie sur une portée... n'a-t-on pas plus que l’œuvre finie, toute la diversité des possibles des œuvres qui pourraient naître de notre désir, de nos hypothèses, de nos rêves, de nos envies ?
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Cela doit expliquer pourquoi je ne finis jamais rien.
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@Astyanax Il est vrai que ça peut avoir un goût d'éloge de la procrastination
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@leo a dit dans Poétique quantique de la créativité :
Tant qu'on ouvre pas la boite le chat de schrödinger est mort ET vivant...
Tant qu'on ne couche pas une peinture sur une toile, un roman sur des pages, une mélodie sur une portée... n'a-t-on pas plus que l’œuvre finie, toute la diversité des possibles des œuvres qui pourraient naître de notre désir, de nos hypothèses, de nos rêves, de nos envies ?
D'un point de vue purement concret, pour moi, le chat dans la boîte n'est ni vivant ni mort pour celui qui n'a pas connaissance de son existence.
C'est un peu pareil pour le reste, non? Si les autres n'en n'ont pas connaissance, il est question d'une diversité des possibles que pour le potentiel auteur de l'oeuvre non créée. Alors oui, pour lui on pourrait croire avec un tel raisonnement qu'effectivement la création retire des possibilités plus qu'elle n'en donne mais pour les oeuvres sans réalisation, d'une on ne sait pas ce qu'il est possible de faire, ce qu'on est capable de faire n'ont plus. Une mélodie retranscrite intellectuellement sans pouvoir l'entendre réellement ? La visualisation d'une toile peinte sans les difficultés et les imperfections liées à sa réalisation? L'harmonie des couleurs et des formes? Un roman sans la poésie des mots?
Sans réalisation des œuvres, pas de communication (au sens large) non plus, et sans communication pas d'évolution... L'inspiration personnelle tirée de la nature, des observations, ok, mais qu'en est il de la technique ? De son évolution? De la pratique? Et l'inspiration tirées des oeuvres des autres? La musique peut inspirer le peintre et inversement. L'auteur de roman pourra s'inspirer d'émotion ressenti à travers une autre oeuvre. Et ainsi de suite... Par la "non réalisation des œuvres" on n'augmente pas notre diversité des possibles, on l'a réduit car on limite celles des autres et les autres limitent la nôtre, à mon avis. Rien ne nous empêche non plus de ne pas créer les oeuvres qui pourraient nous inspirer le plus pour en tirer les avantages que tu sembles décrire. Je ne sais pas, j'avais rien à faire et ce topic m'a inspiré, je n'aurais peut être pas dû répondre . Cela risque d'amener une infinité de réponses auquelles je n'aurais pas pensé ️.
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@want-wish non, c'est bien !!! Et tu as raison probablement pour l'essentiel, du moins pour une société active et constructive. Ma proposition tendrait à une société plus contemplative certainement...
Mais bon, même dans une société active, il y a finalement d'autres mécanismes qui paralysent la création et limitent celle des autres par la création effective. Tel est le cas de plus en plus courant du droit d'auteur qui fait pleuvoir limites, contraintes, interdictions, etc.Pour ce qui est de l'inspiration, ceci dit... Ne fonctionne-t-elle pas à double sens ? En apportant mais aussi en prenant la place de développements imaginaires personnels ?
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@leo a dit dans Poétique quantique de la créativité :
Pour ce qui est de l'inspiration, ceci dit... Ne fonctionne-t-elle pas à double sens ? En apportant mais aussi en prenant la place de développements imaginaires personnels ?
Je ne suis pas certaine, sans aller chercher la définition , je dirais que l'inspiration qu'une oeuvre peut nous insuffler ne devrait pas limiter le développement de l'imagination puisqu'il est question d'un ressenti face à l'œuvre d'un autre. Je m'explique si une chanson nous inspire une émotion et que cette émotion on a envie de la peindre, l'imaginaire n'est pas restreint et l'émotion ressenti est la nôtre qui n'a peut être rien à voir avec celle de l'auteur de la musique à la base (notre perception) Si c'est un tableau qui nous donne l'inspiration d'un autre tableau, ne suffit il pas de ne conserver que le ressenti, l'inspiration. Ce qui bloque l'imaginaire c'est le fait de souhaiter reproduire quelque chose déjà fait, de trop s'imprégner d'une chose déjà produite. Si c'est déjà fait, pourquoi refaire une oeuvre ou une chose très proche si ce n'est pour pratiquer, acquérir de la technique pour ensuite être en mesure de réaliser et créer des choses plus proches de ce que nous imaginons. Alors oui il faut savoir passer outre, les couleurs, les formes, les sons, les styles, les modes mais il en va de même pour tout d'ailleurs, on est influencé, et puisqu'on est assez intelligent pour le savoir pourquoi ne pas essayer de ne conserver que ce qui nous semble à nous utile, pour faire des choses qui nous correspondent, pour créer ce que nous souhaitons créer, tout simplement. Le véritable artiste n'est il pas celui qui créé pour lui. Alors oui la société nous influence, les autres œuvres influencent nos oeuvres mais il en va de même qu'elles sont réalisées ou non. Notre propre imaginaire est bridée de toute façon. Une seule solution : Débridons nous voyons!
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@want-wish Mais cet imaginaire personnel n'est-il pas d'autant plus encadré que les apports sont nombreux ? N'y-a-t-il aucune saturation ?
Et en deça de la saturation, déjà une occupation du terrain... ?
L'intelligence est en ce cas une notion très relative. Comme disait Coluche citant à peu près Descartes "l'intelligence, chacun en a assez vu que c'est avec ça qu'il juge" ! qui donc est réellement conscient de ce dont il croit avoir l'intelligence d'être conscient ? Voire, surtout, de ce dont il est inconscient...
Et ou délimites-tu l'inspiration de la reproduction ? -
@leo a dit dans Poétique quantique de la créativité :
@want-wish Mais cet imaginaire personnel n'est-il pas d'autant plus encadré que les apports sont nombreux ? N'y-a-t-il aucune saturation ?
Toujours en pratique et à mon avis, les apports sont nombreux mais variés d'autant plus avec le développement des moyens de communication qui permettent d'aller voir ailleurs ce qu'il s'y passe, permettant ainsi de sortir un peu du cadre culturel de la société dans laquelle on vit. Il y aurait saturation pour moi si la multiplication des apports n'était pas aussi riches en terme de diversité.
En outre, il est tout à fait possible de ne limiter son exposition à ses nombreux apports si on ne vit pas avec (effectivement cela sera difficile pour quelqu'un qui vit dans un musée ou avec un conservateur )Et en deça de la saturation, déjà une occupation du terrain... ?
Je ne comprends pas désolée
L'intelligence est en ce cas une notion très relative. Comme disait Coluche citant à peu près Descartes "l'intelligence, chacun en a assez vu que c'est avec ça qu'il juge" ! qui donc est réellement conscient de ce dont il croit avoir l'intelligence d'être conscient ? Voire, surtout, de ce dont il est inconscient...
Je savais que ça allait te faire réagir."On mesure par rapport à ce que l'on a" comme on dit. Et si on modifie le sens de ma phrase "on est assez intelligent pour savoir que l'on est influencé" ça donne si on n'est pas assez intelligent pour savoir qu'on est influencé, peut on considérer que notre imaginaire est bridé? Il ne va simplement pas au delà de ce que la personne connait et donc la limite n'en ai pas une pour la personne puisque l'influence n'existe pas, non?? Oui c'est bizarre dans ma tête
Et ou délimites-tu l'inspiration de la reproduction ?
Pour moi, il n'y a pas d'inspiration dans la reproduction, c'est une reproduction. Je pense que là non plus je n'ai pas compris ta question. Si tu parles des reproductions comme les reprises de chansons, les tableaux qui reproduisent un tableau en modifiant donc des reproductions mais non à l'identique, l'inspiration est celle qui entraîne la modification plus que celle de la chose reprise non? Selon moi, le travail de l'artiste est la transformation d'œuvre qui en crée une nouvelle et non l'oeuvre transformée.
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Pardon, où mets-tu la limite entre inspiration et reproduction ?
En deça de la saturation, c'est à dire, sans en arriver jusqu'à la saturation, une occupation du terrain, c'est à dire une occupation par un foisonnement d'images, de video, de mets, de formes de vêtements, de récits, de sons, etc. du terrain, c'est à dire de notre attention, de nos neurones, de notre propre imaginaire...
Je savais que ça allait te faire réagir."On mesure par rapport à ce que l'on a" comme on dit. Et si on modifie le sens de ma phrase "on est assez intelligent pour savoir que l'on est influencé" ça donne si on n'est pas assez intelligent pour savoir qu'on est influencé, peut on considérer que notre imaginaire est bridé? Il ne va simplement pas au delà de ce que la personne connait et donc la limite n'en ai pas une pour la personne puisque l'influence n'existe pas, non?? Oui c'est bizarre dans ma tête
Comme tu l'aura remarqué, le décentrement m'intéresse souvent plus que la perception de soi par soi. De fait, oui, si on ne sait pas qu'on est influencé, on ne le ressent pas, c'est somme toute assez logique. Mais la réalité de l'influence n'en est pas moins réelle. Et l'effet est donc visible de l'extérieur, par un observateur (comme pour le chat). De fait, socialement, il y a bien des effets, mesurables (plus ou moins facilement). Un glissement, une orientation, ce qui fabrique en partie la culture, mais qui peut donc aussi la rendre rigide ou chaotique.
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@leo @leo a dit dans Poétique quantique de la créativité :
Pardon, où mets-tu la limite entre inspiration et reproduction ?
Je ne sais pas, simplement il y a quelque chosesqui change parfois ce n'est pas grand chose mais cela fait tout. Après sans tenir compte des droits d'auteur plagiat et autres considérations juridiques n'ayant d'utilité qu'en terme de propriété et donc de profit, du moment que cela n'est pas identique, ce n'est pas une reproduction à mon sens. C'est ce que je tentais de dire. Sans considération économique il n'y a pas d'utilité à reproduire, à mon avis, autre que l'acquisition d'une technique ou de connaissance. Comme si on définissait la reproduction comme une fabrication et non une création. Donc la limite est celle entre la fabrication et la création. D'accord je ne suis pas claire mais pourtant ça me semble clair à moi. Désolée.
En deça de la saturation, c'est à dire, sans en arriver jusqu'à la saturation, une occupation du terrain, c'est à dire une occupation par un foisonnement d'images, de video, de mets, de formes de vêtements, de récits, de sons, etc. du terrain, c'est à dire de notre attention, de nos neurones, de notre propre imaginaire...
Oui mais pourquoi ne pas pouvoir passer outre, pas en allant à l'encontre de l'influence parce que sinon c'est une influence quand même je suis d'accord. Puis la limitation de cette occupation de terrain comme tu dis est possible en partie. De là à dire que l'inspiration est réduite du fait de la diversité et la multiplication des sources, des créations je ne sais pas. Peut être pour certains esprits plus que d'autres, ceux qui n'ont pas conscience que leur inspiration est limité par l'influence grandissante d'une couleur, d'un son, d'une forme, d'une mode, d'un langage...
Je savais que ça allait te faire réagir."On mesure par rapport à ce que l'on a" comme on dit. Et si on modifie le sens de ma phrase "on est assez intelligent pour savoir que l'on est influencé" ça donne si on n'est pas assez intelligent pour savoir qu'on est influencé, peut on considérer que notre imaginaire est bridé? Il ne va simplement pas au delà de ce que la personne connait et donc la limite n'en ai pas une pour la personne puisque l'influence n'existe pas, non?? Oui c'est bizarre dans ma tête
Comme tu l'aura remarqué, le décentrement m'intéresse souvent plus que la perception de soi par soi. De fait, oui, si on ne sait pas qu'on est influencé, on ne le ressent pas, c'est somme toute assez logique. Mais la réalité de l'influence n'en est pas moins réelle. Et l'effet est donc visible de l'extérieur, par un observateur (comme pour le chat).
Ben si tu reviens à l'origine de ton post, coucher sur une toile, une partition, un roman... Ne pas créer pour ne pas limiter donc conserver les possibilités personnelles de création. Si tu n'as pas conscience de l'influence des autres, de la société comment pourrais tu passer outre cette influence dans ton imaginaire personnelle. Le seul moyen serait de limiter toutes formes d'influence et donc de ne pas vivre en société, et non de ne pas créer, non?
De fait, socialement, il y a bien des effets, mesurables (plus ou moins facilement). Un glissement, une orientation, ce qui fabrique en partie la culture, mais qui peut donc aussi la rendre rigide ou chaotique.
Je crois que sur ce point on est d'accord, la culture peut être rigide mais je nuancerais en disant juste pas obligatoirement pour tout le monde