Les conséquences non étudiées du confinement
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Je ne parle pas des conséquences "physiques" liées au fait d'avoir eu le Covid.
Je parle des conséquences "psychologiques" ou plutôt "comportementales" voire "sociétales" liées à la période Covid, celle où l'on devait éviter les contacts. Je voudrais parler des conséquences "logiques", celles dont on a déjà tous entendu parler, comme les cas de dépression, la généralisation du télétravail ou le retard scolaire des enfants, mais aussi des conséquences "invisibles", celles qu'on remarques chacun, chacune, au quotidien.
Alors, je commence.
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Se faire des amis.
J'ai l'impression que c'est plus difficile.
Bon, me concernant, il y a l'âge et le fait que les personnes de ma génération sont souvent mariées avec enfants et ont donc une vie cadrée par les activités de tous les membres de la famille, ce qui rend les activités "improvisées" difficiles (sans parler du cout différent pour 1 que pour 5 !).
Mais en dehors de ça, rencontrer des personnes et se dire "on sort à tel ou tel endroit", ça me semble moins évident qu'avant. Entrer en contact privilégié avec un inconnu aussi. Déjà parce qu'on ne se fait plus la bise, on a plus de mal à partager des trucs (moi, ma technique, c'était : "Tu veux un chocolat ?"), et j'ai un peu l'impression que beaucoup de gens se sont soit isolés et se sont suffit à eux-mêmes, soit se sont rapprochés de leurs déjà-proches et s'en contentent. -
La vision de la vie de couple/famille.
Ça, c'est très personnel, je ne sais pas si ce sera partagé par d'autres personnes.
Mais de mon côté, pendant le confinement, j'ai été "interdite de contacts" avec mes amis et ma famille. Et après le confinement, il fallait toujours annuler les évènements à cause d'un tel qui toussait. Quant aux connaissances moins proches, celles que j'avais faites lors d'activités de bénévole sur des festivals, elles se sont éloignées aussi puisqu'il n'y avait plus de festivals. Du coup, je me suis recentrée sur la seule chose que j'avais le droit de vivre : mon couple. Au point d'en attendre énormément, d'être très exigeante concernant le temps passé ensemble et la qualité de ce temps... Toujours assez insatisfaite aussi... Parce que je manquais de contacts sociaux autres et qu'un couple ne peut pas tout combler. -
L'envie de travailler.
Ça, c'est mes élèves actuels. Des pré-ados qui ont vécu le confinement pendant leurs premières années du primaire. On a deux catégories : ceux qui ont eu des parents très présents, qui ont fait des activités à l'extérieur, appris à bosser chez eux avec leurs parents, etc. Et les autres... qui se sont laissé vivre pendant tout ce temps, sans trop travailler, sans soutien parental, sans trop d'activités extérieures, beaucoup d'écrans. Et ces enfants-là, ils veulent réussir à l'école, ils veulent bien travailler, mais on voit qu'en fait... Ils ne savent pas comment faire ! La volonté est là, mais il y a zéro méthode, et zéro aptitude à donner de soi pour y parvenir. Étudier ? 5 minutes, quoi !
Vous voyez d'autres choses ?
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Toi tu files un mauvais coton.
Tu commences à sous entendre que les parents auraient une responsabilité dans la réussite de leur enfant.
Et pourquoi pas dire que Ciotti à l'air d'un mec sympa tant qu'on y estLa boutade passez, il y a vraiment effectivement un véritable avant et après.
Bien souvent l'après se défini par le fait qu'on a bien vécu (même si c'était artificiellement) un truc qu'on vivait comme une "contrainte" ou un désagrément.
Du coup après, ben on ne veut plus se l'infliger sans forcément imaginer les conséquences derrière.Sur le boulot, j'observe chez les jeunes ingénieurs la volonté d'être le plus possible à distance.
Hors dans les métiers dont je parle, le contact, la présence (pas nécessairement à 100%) sont un vecteur de performance et de reussite énorme.
Certains sujets sont insolubles en distanciels et se solutionnent en 5 minutes en étant là.
Le réveil d'info est nul en distancié alors qu'il est énorme en étant sur place.
Etc...
On se retrouve avec des super techniciens (point d'offense aux techniciens ) et plus des cadres en développement.Mais voilà, durant le confinement, on A quand même bosser en dégradé avec certaine réussite. Du coup il y a l'illusion que se serait possible à long terme.
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@Gaip de mon côté :
- j'ai gardé le réflexe "gel hydroalcoolique". J'en mets moins que pendant les vagues mais tout de même, il me suit partout.
- on se remet petit à petit à refaire la bise aux proches.
- mon conjoint qui partait au bureau 5/semaine n'y va plus que 3 fois. Et c'est très bien car presque une heure de route X2.
Voilà... Pour mon fils, il n'avait pas 4 ans je n'ai pas l'impression qu'il ait été impacté.
Sinon, on ne sort quasiment pas donc ça ne nous a pas trop changé...
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Je n'ai pas pour habitude de me faire des amis facilement. Des connaissances, oui mais sans plus. Mes rares amies ne veulent pas d'enfants, je n'ai donc pas senti trop de différences. Si ce n'est qu'on discutait par messages parce que pas le choix.
Après, j'ai très mal vécu le confinement c'est d'ailleurs une des raisons qui font que je suis ici.
Professionnellement, ça ne se passait pas bien. Et je déperissais d'être obligée de rester à la maison alors que je suis très casanière.
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Ici, après le confinement, on a trouvé que la vie culturelle avait beaucoup de mal à reprendre.
Peu de monde aux festivals et aux concerts, certains évènements qui ne repartaient pas.Mais depuis quelques mois, c'est de la folie !
On est obligés de faire une étude poussée de l'offre et du kilométrage pour choisir nos festivals, en regrettant parfois de ne pas pouvoir être à deux endroit en même temps, et le public est revenu.
Et quand je vois l'emploi du temps des artistes...
Notre assiduité nous a fait remarquer de pas mal d'organisateurs et d'artistes ce qui nous a permis de créer des liens amicaux avec certains d'entre eux et avec d'autres passionnés comme nous.
On a vécu une période difficile, mais maintenant, c'est chouette ! -
On voit moins nos relations amicales depuis le confinement.
Il n'y a plus de thés dansants un peu partout comme avant-covid.Rien de changé dans nos comportements ni dans la fréquence des rencontres avec les amis proches, heureusement.
Sinon, généralement, nous restons distants pour dire bonjour, et ça, j'apprécie !
la bise "aux copains des copains"... qu'on ne connaissait même pas, je n'ai jamais aimé cette habitude. -
Je suis pas une grande sortante donc avant/pendant/après j'ai peu de changement. Moi le confinement ne m'a pas dérangée, je sors déjà pas beaucoup alors entre pas beaucoup et juste faire les courses
Concernant mon loulou il rentre en 6eme et j'ai pas l'impression qu'il ait été plus impacté que ça. Bien sur il était content de retourner à l'école mais en règle générale je ne vois de différence avant/après peut être parce qu'on a toujours suivi son travail scolaire et que le confinement n'a pas changé nos habitudes là dessus.Se faire des amis c'est difficile à tous les âges. j'en ai peu genre 3 quoi et j'en veux pas plus. Et sur les 3 y-en a 1 en Ecosse et l'autre à la Réunion donc on textote.
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@Gaip a dit dans Les conséquences non étudiées du confinement :
Se faire des amis.
Mouais, ça je ne pense pas que ce soit particulièrement lié au confinement. Des tas de gens s'en plaignent une fois arrivé à l'âge où on trouve un job et se stabilise dans la vie. En fait, dès lors que l'on quitte les études et que, petit à petit, chacun fait progressivement sa vie de son côté, construit son foyer, il devient plus difficile d'élargir son réseau amical et de rencontrer e nouvelles personnes. Les gens ont tendance à rester dans le réseau qu'ils ont créé et ont moins de temps et d'énergie à consacrer à créer de nouveaux liens.
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@Gaip Tout à fait d'accord avec toi
Il est certain que pdt # 3 ans les infos mondiales journalières et notre gouvernement désordonné on contribué à faire très peur par inquiétude interposée.
Donc, oui, nous avions mis bcp de temps avant de se rapprocher physiquement de nos proches, d'abord, puis de nos amis ensuite.
Puis ce fut les lieux jugés festifs [restaurants (asiatiques notamment) , théâtre, cinéma, concert]"Vous voyez d'autres choses ?"
Oui : les personnes âgées ont été sévèrement mises à l'écart surtout de par le concept sanitaire extrêmement rigoureux imposé et leurs vulnérabilités potentielles.Il y eu aussi bcp de naufrages conjugaux.
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Je reviens de la pharmacie et deux dames septuagénaires en parlaient, elles disaient que la pandémie les avait isolées, qu'elles ne sortaient plus rencontrer les copines comme avant (réflexe de repli à la maison).
C'est sûr que certains ont perdu des habitudes déjà fragiles, je pense. Peut-être pas ceux qui avaient une grosse vie sociale et des habitudes ancrées mais ceux chez qui c'était déjà un effort auront un peu lâché l'affaire. -
Une conséquence passée sous silence : les suicides
Ceux qui compensaient leur manque d'envie de vivre par leur vie sociale et qui se sont retrouvé face au vide à l'intérieur d'eux mêmes, ceux qui étaient déjà hyper anxieux et qui n'ont pas su gérer la pression supplémentaire (il faut dire que les médias se sont éclatés), ceux qui avaient déjà une vie difficile pour qui ça a été le truc de trop...
Je suis convaincue qu'il y en a eu plus que ce qu'on croit...
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Je dirais aussi une grosse fatigue émotionnelle. On a été soumis a un climat anxyogène avec des pics d'émotions pendant de trop longs mois pour que ça n'aie pas de conséquences.
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Et apparemment 2 millions de COVID long, en attente d'un vrai statut. C'est quand même ouf ça, bientôt 3 ans après le début de la pandémie. 15% des gens concernés, et toujours rien d'officiel pour les pauvres mecs qui se trimballent fatigue, maux de tête and co plusieurs mois après infection.
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@Marcel ça a duré 1 an pour moi, et ouf fini. Troubles cognitifs, fatigue et douleurs articulaires.
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@Cynthia80 quand tu travailles avec ça, ce doit être bien handicapant !
Perso, lorsque je l'ai choppé en 2021, pendant près d'un mois j'ai été au radar. Deux de tension, encéphalogramme plat. Heureusement, ça n'a pas duré davantage mais je ne me serais pas vue bosser dans cet état à plus long terme ! -
@Cynthia80 a dit dans Les conséquences non étudiées du confinement :
ça a duré 1 an pour moi, et ouf fini.
C'est rassurant de voir qu'on peut en sortir, du covid long. C'est une bonne nouvelle.
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@ayamé apparemment la plupart du temps ça passe tout seul, il n'y a pas de traitement.
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@Marcel : 2 ans après, on entend des gens dire qu'ils souffrent toujours de " covid long ", en fait des séquelles car ils ne sont plus " covidés ". Perso, je ne connais personne dans ce cas.
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@ayamé j'en connais trois, je ne sais pas si ça fait deux ans mais ça fait un bail ! Un sexagénaire, un quadra et une gamine (les deux père et fille).
La gamine est bien emmerdée, elle est au collège et c'est dur dur, en plus d'être mal reconnu donc elle passe pour une malade imaginaire.
Son père fait avec, il est crevé mais il prend sur lui au boulot pour l'instant.
Le sexagénaire est retraité, il a pris un coup de vieux mais se remet. -
@Marcel : espérons que ces séquelles finiront bien par disparaître un jour car oui, c'est franchement handicapant et c'est honteux que cela ne soit toujours pas reconnu .