@Olivier a dit dans Mais que va devenir EDF? :
@Wolfen a dit dans Mais que va devenir EDF? :
@Olivier a dit dans Mais que va devenir EDF? :
@leo @Dryanaide juste un petit aparté - on a tendance à oublier que l'objectif numéro 1 de la construction Européenne était... la paix -
Non, ça c'était le prétexte. La réalité, c'était de transformer l'Europe en clone des USA. C'est pour ça qu'ils traitent toute l'Europe comme une entité unique et se foutent des intérêts nationaux, on pouvait soi-disant pas résister économiquement sans ça !
Il y avait en effet deux écoles pour le projet Européen, pour faire court une école "intégrée" et "atlantiste" de Monnet, et une école plus "confédérale" et "européenne" de De Gaulle - la première visant clairement les USA comme modèle - du coup la construction de l'UE a navigué entre ces deux approches au gré des personnalités au pouvoir...
D'après ce que j'ai lu sur ce sujet, au lendemain de la seconde guerre mondiale ce projet européen n'en restait pas moins un moyen de proposer à l'Allemagne un projet à la hauteur de ses ambitions et la détourner de ses tentations guerrières - la finalité étant bien la paix du continent, grâce à une "solidarité" entre les pays et la prospérité commune.
Les ambitions de l'Allemagne au lendemain de la seconde guerre mondiale ? Ses tentations guerrières ? As-tu vu "Allemagne, année zéro" de Rossellini ? Très déconseillé aux âmes sensibles. Mais il y a d'autres documentaires également, sans parler d'ouvrages, sur ce qu'était l'Allemagne après la chute. Pour autant je serais preneur de travaux précis sur les raisons, les négociations qui ont aboutit aux deux Allemagnes de 49... Je trouve étonnant que ce pays n'ait pas été plus partagé, amputé de territoires, voire effacé de la carte. Certes les USA ont joué un rôle assez considérable, mais tout de même... Il n'y avait plus d'Allemagne, plus d'état, combien étaient-ils encore à se sentir citoyen allemand ? Beaucoup, tout au plus de langue allemande...
Cette "théorie de la paix" valait peut-être pour la SDN, après la première guerre, dans un idéalisme kantien, mais je ne crois pas à autre chose ensuite qu'à de la rhétorique, du discours de bonimenteur. Il s'agissait de marchés. Les USA occupaient une partie du continent et avait du mal à partir. Ils négociaient leur aide (le plan M et autres) contre des ouvertures abandons de marchés à leurs entreprises, dans l'agriculture et l'industrie.
Plus nous restons proche des objets historiques plus nous minimisons la distance entre discours et réalités... Mais l'Histoire politique est bel et bien faite de manipulations, de complots, d'ententes, de trahisons, de falsifications, etc. (et pas seulement l'Histoire politique d'ailleurs...)
> Le contexte de l'époque me semble important : le continent venait d'être "saigné à blanc" à deux reprises en 30 ans, dans les années 40/50, avec les débuts de la guerre froide, l'urgence était avant tout d'essayer d'empêcher tout nouvel embrasement dans la région - Il me semble que le côté "mondialisation" est arrivé bien plus tard
Tout dépend de ce qu'on appelle mondialisation. On peut même supposer qu'il n'y avait pas mondialisation avant internet... Voire qu'elle n'a pas encore eu lieu... Mais la mondialisation des échanges, se forme réellement, économiquement entre 1650 et 1850. Les poussées d'accélération dans les années 20 / 30, puis depuis les années 50 ne sont pas création mais massification des échanges. Et le mouvement est encore et toujours en cours.
@leo a dit dans Mais que va devenir EDF? :
mais lorsque je parlais des Cassandres, c'est qu'il y a eu pléiades d'européanistes pour expliquer en long, en large et en travers que l'Angleterre n'y survivrait pas
Le Brexit vient juste d'avoir lieu, ça me semble prématuré d'en tirer déjà des conclusions, dans un sens ou dans un autre...
Par ailleurs, je pense qu'il faut tenir compte de l'histoire et de la personnalité des peuples : les britanniques n'ont jamais eu la fibre "continentale" ni vraiment "européenne"...
Peut-être un peu moins depuis Henri VIII disons... Mais ils ont de toute façon toujours été intéressés et liés à l'Europe (Succession d'Espagne, guerre de sept ans, coalitions anti-napoléonienne, triple entente...). L'idée "continentale", "européenne", est une idée des lumières, idéaliste, informée de trop d'érudition historiographique sur l'antiquité tardive et le haut moyen-âge. Mais sur quoi ou quelles volontés politiques s'appuyait-elle ?
leur entrée dans l'union (qui a toujours été bloquée par De Gaulle pour cette raison) était sujette à caution, et leur départ peut aussi être vu simplement comme une parenthèse qu'on referme... Pour certains historiens, cette entrée avait davantage pour but d'essayer de contrôler l'union de l'intérieur pour en faire une simple zone de libre échange, et surtout pas participer à un quelconque projet "politique".
Mais chaque pays y avaient des intérêts particuliers. Les mêmes classes y avaient dans chacun les mêmes intérêts convergents, même si parfois concurrents. L'Europe n'a pas commencé par un projet politique mais par une communauté économique, du charbon et de l'acier, puis plus étendue... Elle n'a jamais été autre chose qu'une Europe des marchés...
A mon sens (ça n'engage que moi ), la construction politique de l'Europe est essentielle, le Royaume Uni contribuait largement à bloquer cette construction, leur départ me semble une très bonne chose - je ne leur souhaite pas moins d'être très heureux de leur côté et de maintenir les meilleures relations possibles avec l'UE, chaque pays peut suivre des routes différentes sans que l'un ait nécessairement "tort" ou l'autre "raison"...
A mon sens, et je ne dis pas ça avec acrimonie, c'est une reconstruction, un tour de passe passe consistant à faire prendre un échec pour une victoire. Ce qui est un standard de l'idéologie politique dominante en but à des difficultés populaires, de tout temps.
Je suis curieux de savoir (même si je vois poindre la 'complexité' ), ce que tu penses du traitement du vote du TCE ?