• ytica ytica

    La porte se referma avec un bruit métallique. Nougatine regarda autour d’elle, un peu inquiète. Comment allait-elle être accueillie ?

    • Une poule sur un mur, qui picotait du pain dur, lalalalalalala… Alors c’est toi la nouvelle ? dit une voix aiguë derrière elle.

    Nougatine se retourna et osa un « bonjour » timide. Avec un peu de chance tout se passerait bien. Le comité d’accueil allait-il être amical ? Elle promena son regard sur la dizaine de « résidentes », alignées en rang devant elle et qui la dévisageaient avec un mélange de curiosité et de méfiance.

    • Bonjour ! Répondirent en cœur toutes ces dames.

    • Bonjour ! Dit une voix forte émergeant d’un petit bâtiment en bois situé au fond de la cour. Un superbe coq arriva, se dandinant comme un gros macho.

    • Salut la nouvelle ! Je te présente Origine, mon épouse officielle, Énigme, Ontologie, Doctrine, mes concubines, et quelques copines charmantes dont j’ai oublié les noms. Quant à moi on me nomme Artefact Lecoq, maître de ces lieux. Et toi, qui es-tu ?

    • Euh… moi c’est Nougatine...

    • Eh bien salut Nougatine, viens on va s’embrasser sous la lanterne, c’est la tradition pour les nouvelles. Ensuite on ira chercher des vers dans la terre et se promener du côté des coquelicots. A propos tu peux m’appeler Artie dit-il, puis il termina par un puissant cocorico.

    • Nougatine… d’où elle sort celle-là avec un nom aussi ridicule ? chuchota Enigme. Et l’autre qui lui fait le grand jeu, il va l’embabouiner en un rien de temps, il faut la prévenir avant qu’il lui fasse la charge de la cavalerie.

    • N’écoute pas ce charmeur, Nougatine, viens avec nous on va discuter chiffons, euh je veux dire plumes, et après on ira à la crèche pour voir les poussins.

    ……………………………..

    • Maman maman, qu'est-ce qu’elles ont les poules, demanda le petit garçon, elles sont toutes agitées !

    • C’est sans doute la nouvelle qui les perturbe, elles font connaissance, comme nous quand on rencontre des personnes que nous ne connaissons pas...

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  • ytica ytica

    Mon mot sera... roulement de tambour... chance

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  • ytica ytica

    Partout les clochettes tintent, Noël approche. Les vitrines des magasins sont remplies de jouets et de friandises que les enfants regardent avec de grands yeux étonnés. Mais là-haut, dans le ciel, les choses se compliquent.

    En effet, les rennes du père Noël sont en grève. Le vent de la révolte souffle et Rudolph, dont le nez n’a jamais été aussi rouge tant il est en colère, a décidé de frapper un grand coup car on ne peut plus continuer ainsi. La contestation a atteint le sommet de la tolérance et à présent il faut agir, quoi qu’il en coûte.

    Mais le Père Noël ne l’entend pas de cette oreille. Il n’aime pas ce genre de chantage et a décidé d’ignorer ce mouvement de grève. Donc l’usine à jouets fonctionne à plein régime et les petits lutins s’affairent sous l’oeil expert du vieillard à la barbe blanche à qui rien n’échappe. « Non mais c’est quoi ces rennes, ils se croient où ? » pensait-il sous son bonnet rouge aux lumières clignotantes. « Ce ne sont pas des rennes qui vont faire la loi, je suis loin d’être réduit à l’impotence, ils vont voir de quel bois je me chauffe ! Il n’y a plus aucune valeur, mais où va le monde... » Bref, la colère grondait chez ce cher Papa Noël.

    Cependant, ce n’est pas en ronchonnant qu’on règle les conflits, et le vieillard vit soudain une nuée de petits lutins s’agglutiner autour de son fauteuil. Et voilà que leur pote-parole, au nom charmant de Crapule, déroula une longue feuille de papier et se mit à lire une interminable réclamation que le Père Noël écouta sans sourciller, puis, n’ayant pas reçu de réponse, les lutins partirent se joindre à la grève des rennes. Mais apparemment, le patron avait un souci...

    Il se leva de son confortable fauteuil, s’installa devant son ordinateur, et tapa un mot sur le clavier : Mannelle… Et oui, on a beau être le Père Noël, on ne peut pas tout savoir, et surtout on n’ose pas l’avouer. Enfin la clarté se fit. L’objet de la contestation n’était qu’une sympathique brioche à forme humaine.

    Alors, tout la-haut dans les nuages, une voix résonna : Ho ho ho ! Les gars, c’est d’accord, vous aurez vos mannelles !!

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  • ytica ytica

    Pour moi ce sera le mot expert

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  • ytica ytica

    • Donner un sens à sa vie est une chose importante. C’est en regardant un coucher de soleil, alors que j’étais enfant, que j’ai eu la révélation. Pourtant, au départ, je n’étais pas douée pour la peinture ! Je me souviens de mon premier essai comme c’était hier. C’était quelques années plus tard. Devant mon chevalet, je contemplais mon œuvre : la perspective n’était pas bonne. Rageusement je pris la toile et la jetai au sol.

    Quelques instants plus tard, un peu calmée, je pris une nouvelle toile et je recommençai. Je traçai les lignes différemment et le résultat fut meilleur. Je repris confiance et continuai en laissant mon inspiration guider ma main sans en perdre le fil. Un soleil rayonnant et quelques nuages irisés du plus bel effet vinrent compléter la scène. C’était bien plus joli que peindre un vol d’oiseaux qui somme toute était assez banal dans ce genre de représentation. Encore quelques détails, quelques arbres pour trancher sur la couleur dominante et marquer l’horizon, et je contemplai cette œuvre toute simple. Il ne faut jamais renoncer, et c’est ainsi que je pus parvenir à terminer ce tableau. C’est alors que je me rendis compte que j’avais passé des heures à peindre, j’avais aussi soif que si j’avais mangé des plats épicés !

    Des applaudissements ponctuèrent ces phrases. Margaret Adams sourit au public. Elle était très émue de ce témoignage d’admiration qui, souligna Darius, le présentateur de l’émission, était plus que méritée. Les couchers de soleil de la célèbre peintre étaient connus dans le monde entier.

    • Et ce premier tableau, qu’est-il devenu ? Vous y teniez tant...
    • Hélas, il a disparu cela fait longtemps, et en effet j’y tenais beaucoup

    Darius fit un signe de la main et un accessoiriste s’approcha, portant une toile aux couleurs chatoyantes, qu’il remit au présentateur.

    • Margaret, puis-je vous prier d’accepter ce cadeau ?

    coucher soleil.jpg

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  • ytica ytica

    @Katorz a dit dans Décris-moi un mouton :

    @ytica Le mystère de ce bruit restera entier

    absolument. un mystère c'est fait pour ça 😁

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  • ytica ytica

    • Je crois que j’ai entendu du bruit sous le lit
    • MMMmmmhhh ??
    • Réveille toi chéri, il y a quelque chose sous le lit !

    Charles grogna, ouvrit un œil et grogna de nouveau

    • C’est Moumousse, le lapin, tu as dû mal fermer sa cage…

    Ornella, pas du tout rassurée, se leva, alluma la lumière ce qui fit râler Charles, et regarda sous le lit. Rien… à part une chaussette en perdition. Rapidement elle saisit l’objet tout en marmonnant quelque chose du genre «pfff ces hommes, tous les mêmes, ça laisse tout trainer»

    Elle se recoucha tout en se posant des questions sur ce bruit, mais il n’y avait plus rien. Sans doute avait-elle cru entendre quelque chose dans une sorte de demi-sommeil.

    FFFrrrrr tapataptapatappp bbbzzzzz

    Ah non, cette fois elle avait bien entendu, c’était bien réel et ça venait de sous le lit. Elle se releva et cette fois prit la lampe électrique dans le tiroir du chevet. A quatre pattes, elle explora le dessous du lit, à la recherche de Moumousse, mais pas de lapin. Certes, il y avait bien un peu de poussière, et même beaucoup, c’est vrai qu’elle avait la flemme de passer l’aspirateur sous le lit et se contentait des endroits accessibles. «il va falloir que je nettoie la dessous» pensa-t-elle. Mais cela ne résolvait pas son problème de bruit. Elle s’apprêtait à se recoucher quand elle l’entendit encore : tapataptapatappp .... Elle se baissa de nouveau, et regarda encore une fois avec la lampe électrique.

    La poussière bougeait, s’agitait, s’agglutinait en sortes de boules grisâtres… des moutons ! Un petit courant d’air provenant de la fenêtre entrebâillée passait sous le lit et agitait doucement ces petits tas négligés et remisés hors de la vue.

    Ornella se recoucha une nouvelle fois, se promettant de passer l’aspirateur sans faute dans toute la maison. Restait le problème du bruit, non résolu. Mais il avait cessé. C’était comme si quelque chose avait voulu attirer son attention.

    • Alors, tu as trouvé ? Demanda Charles d’un air goguenard
    • Oui…
    • Et qu’est-ce que c’était ?
    • Rien qui vaille la peine qu’on en parle, peut-être qu'à un moment je me suis dit qu'il valait mieux oublier tout ça.

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  • ytica ytica

    Point n’est besoin d’être gourmet pour apprécier l’heure du goûter. L’escalier en bois monté en courant, la table ronde au milieu de la pièce, et dessus mon bol tout prêt, préparé avec amour par ma mère, fumant d’un bon café au lait avec sa petite cuillère dedans. Vite, le bonnet jeté sur le petit divan, le manteau posé à côté, et me voilà assise bien au chaud tandis que dehors souffle le vent froid qui agite les arbres. Dans la cheminée brûle un bon feu de bois et il fait doux dans la maison, de cette chaleur qui réchauffe tandis que les bûches se consument doucement en pétillant.

    C’est l’hiver au village, tout est calme et silencieux. Tout en buvant je regarde par la fenêtre fermée, car j’ai entendu les roues de la charrette du père Anselme qui revient du village voisin. Je le vois qui dételle son cheval, et après l’avoir débridé, le rentre dans la petite étable derrière la maison. Le pauvre homme est veuf depuis des années, Il vit seul dans cette grande bâtisse, au milieu de ses souvenirs et dans le refus de cette cruelle séparation. C’est sans doute pour cela qu’il porte au cou une chaîne avec l’ alliance de son épouse. C’est un brave homme, toujours là pour rendre service, pour faire une bonne action envers un malheureux.

    Mais j’oublie vite ces tristes pensées et je me plonge dans un livre pour m’évader un peu de la tristesse de l’hiver. Dehors, le vent redouble de force et la pluie commence à tomber...

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  • ytica ytica

    Pour moi ce sera le mot : alliance

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  • ytica ytica

    @Artelise en fait j'ai raconté une chose qui m'est arrivée il y a longtemps dans une autre circonstance.

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  • ytica ytica

    La porte en bois s’était ouverte en grinçant. Steph, Aurore et Santa, trois amis d’enfance, regardèrent à l’intérieur avec un peu d’appréhension, mais ils étaient tous décidés à explorer cette vieille maison abandonnée perchée sur les hauteurs du village. Seul Steph semblait prendre la chose gaiement et plaisantait. C’était un jeune homme audacieux et rusé à qui rien ne faisait peur. La brume avait envahi les lieux et l’air était humide et pesant. Un vent léger caressait de son souffle le visage des jeunes gens en quête d’aventure. Ils entrèrent et refermèrent la porte. Après avoir traversé le hall en s’éclairant de lampes torches, ils se dirigèrent vers un escalier en pierre qui menait au premier étage. Partout régnait un certain désordre mais tous les meubles étaient en place, avec encore des affaires et des objets à l’intérieur ou posés dessus. La vie semblait s’être arrêtée subitement, à une époque qu’on peut situer vers 1900.

    Ils avançaient, chuchotant quelques mots dans le silence de ces lieux abandonnés. Des plantes s’étaient frayé un passage à travers les persiennes fermées et envahissaient parfois les murs en passant par une vitre cassée. Les deux filles n’étaient pas trop rassurées car Steph s’était mis à parler du fantôme d’un instituteur qui était censé hanter les lieux. De longues minutes s’écoulèrent pendant que se déroulait la visite qui prenait des allures d’enquête puisque ledit instituteur était décédé dans des circonstances bizarres. Aurore sentit quelque chose effleurer son visage. Elle se retourna mais vit qu'elle était seule.

    • Qu’est ce que c’est ? c’est toi Steph ? Où êtes vous passés ? C’est pas drôle, où êtes vous ?

    Pas de réponse. Seul un bruit étrange, une sorte de RRRhhhaaaaaa, lui parvenait d’une porte ouverte au fond d’un couloir. Pensant que ses amis lui faisaient une blague, elle se dirigea vers cette porte et entra dans une chambre où se trouvaient deux lits anciens et du mobilier, des cadres aux murs, et des objets divers. Contrairement au reste de la maison, ici tout était absolument impeccable, bien rangé, les lits étaient faits.

    RRRRhhhaaaaaaa….

    Elle s’apprêtait à ressortir lorsqu’elle aperçut une sorte de nuage qui se levait de l’un des lits. Une vague chose évanescente entourée d’une aura rougeâtre qui évoquait une personne et qui disparut, la laissant figée sur place, terrorisée. Sans perdre de temps elle sortit de la chambre et dévala les escaliers, retraversa le hall et se rua sur la porte d’entrée qu’elle ne parvint pas à ouvrir. Coups de chaises, table en guise de bélier, rien n’y faisait. Les persiennes aussi étaient impossibles ouvrir, et ses appels restaient lettre morte. Impossible également d’appeler de l’aide, aucun réseau sur son téléphone.

    C’est alors qu’une forme grisâtre, à la peau d’aspect ligneux, s’approcha d’elle, la plaqua contre le mur et posa puissamment ses mains sur ses épaules, la fixant de ses yeux profonds et noirs. Impossible de bouger, cette forme aux allures démoniaques semblait l’attirer irrésistiblement en elle, l’absorber, la diluer, avec une sorte de chuchotement rauque incessant : RRRhhhaaaaaaaaa…. Elle essaya de résister, mais elle pouvait à peine remuer, comme paralysée. Alors, décidée à lutter, elle leva péniblement ses mains à hauteur du visage de cet être dont la bouche s’ouvrait sur une sorte de trou noir, et elle fit le signe de la croix avec ses index.

    Le calme revint. L’être avait résisté quelques secondes puis avait lâché prise et avait disparu dans un hurlement effrayant. Aurore vit alors que la porte était grande ouverte. Elle se précipita dehors. Il y régnait une sorte de paix surnaturelle, un silence total et absolu. Dans un état second, elle redescendit vers le village.

    Le temps passa… Personne ne revit jamais Santa ni Steph…

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  • ytica ytica

    Je regarde une série policière donc ce sera le mot enquête

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  • ytica ytica

    C’est son moment préféré.

    Assise sur la large terrasse, elle contemple ce spectacle, sans cesse renouvelé, qui s’offre à ses yeux. Elle n’en perd pas une miette. L’univers lui appartient tout entier. Elle a pris un bonbon dans le sachet posé près d’elle, mais ne pense même pas à le manger tellement elle est fascinée par ce qui se déroule devant elle.

    La-bas, dans la salle à manger, ses parents et sa tante sont assis autour de la table recouverte de toile cirée et soupent en silence, l’air absent. Mais devant elle la mer s’illumine des derniers rayons de soleil. L’astre du jour va se coucher, c’est ainsi qu’on lui a présenté la chose quand elle était plus petite, mais peu importe, elle le regarde plonger dans la mer petit à petit, là-bas à l’horizon, tandis que le ciel perd de sa luminosité, tout comme l’astre solaire a perdu sa brillance et permet qu’on le regarde. Au fur et à mesure qu’il descend le bleu du ciel devient peu à peu rougeoyant et la lumière baisse, s’apprêtant à céder la place à la nuit.

    Le spectacle de la nature est une chose si belle qu’aucun homme ne peut y rester indifférent où qu’il se trouve. C’est parfois un évènement populaire qui attire les foules comme une éclipse, mais la plupart du temps la nature préfère s’offrir à une seule personne pour communier ensemble.

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  • ytica ytica

    Un mot attrappé au vol dans une pub qui passe à la télé : populaire

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  • ytica ytica

    Elle ouvrit les yeux et contempla autour d’elle cette étendue informe, noire et infinie. Ses longs cheveux blonds retenus par un bandeau noué en arrière ondulaient sous un vent imaginaire et son regard doux éclairait l’univers tout entier de compassion. Elle était d’une beauté extraordinaire mais rares étaient ceux qui pouvaient la voir. Elle se leva de la brume où elle était assise et s’avança d’une démarche gracieuse et légère, ses pieds nus foulant le vide. Sa longue robe blanche immaculée ondulait gracieusement à chacun de ses pas. Un long voile fin et transparent qu’elle avait pris soin de poser sur ses épaules complétait sa tenue toute simple.

    Elle parcourut ainsi une distance considérable qui la mena en un point bien précis. Quelque chose de rouge et de mouvant se précisait au fur et à mesure qu’elle approchait. Cela brûlait et tournoyait comme un ouragan de feu et de sang. Elle s’avança encore, chacun de ses pas la rapprochant un peu plus de ce lieu où apparemment régnait une sorte de chaos.

    Une forme humaine se tenait là. C’était une femme. Toute vêtue de noir, cheveux couleur de jais, sa tenue était identique à celle de la jeune femme vêtue de blanc. La première chose qui frappait était l’expression de son visage, dure et cruelle. Son regard, sombre et torve, n’était que le reflet de son âme impitoyable. Entre les deux femmes se trouvait une sphère de couleur dominante bleue, d’où s’échappaient des hurlements et des pleurs angoissés.

    • Je suis la Guerre, dit la femme vêtue de noir, en sortant une longue épée de son fourreau

    • Et moi la Paix, répondit la jeune femme vêtue de blanc, ouvrant ses mains où se trouvait une blanche colombe.

    • Je suis la Terre, crièrent des milliards de voix plaintives qui résonnèrent dans l’atmosphère rougeoyante...

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  • ytica ytica

    Rien ne serait arrivé si je n'avais pas loupé ma correspondance...

    Elisa regardait défiler le paysage par la fenêtre du train. La tête appuyée contre la vitre, elle ne savait plus...

    Quelques minutes auparavant, elle marchait de long en large sur le quai de la gare, furieuse et stressée en pensant à son rendez-vous, un entretien d’embauche qu’elle allait peut-être manquer…

    Elle avait tenté en vain de joindre le numéro de son correspondant mais c’était impossible. Aucun réseau, plus de date, rien sur l’écran...

    • Madame, c’est quoi cette chose ?

    Elle tourna la tête et aperçut un fillette d’une dizaine d’année qui désignait son portable.

    • C’est mon téléphone !

    C’est là qu’elle vit le regard étonné de la gamine. Elle était habillée d’une drôle de façon et portait un manteau démodé. Quelques unes des personnes qui étaient sur les quais portaient également des vêtements et des chaussures qui sembler dater de quelques années.

    Finalement le train suivant était arrivé, un drôle de train jaune et vert dont les roues crissaient sur les rails avec un bruit à faire dresser les cheveux sur la tête. Elle était montée et s’était assise en face d’une vieille dame accompagnée d’un jeune homme d’une trentaine d’années. Il régnait une drôle d’odeur dans le wagon. Les voyageurs étaient calmes, silencieux. La dame et le jeune homme semblaient se connaître et discutaient, l’air grave.

    • Et votre frère, demanda la dame, vous avez des nouvelles ?
    • Non hélas, rien depuis que les allemands l’ont emmené je ne sais où pour le STO.
    • J’espère que vous allez le revoir maintenant que cette sale guerre est terminée…

    Allemands ? Guerre ? STO ?

    De longues minutes angoissantes s’écoulèrent. Finalement, n’y tenant plus, Elisa risqua une question.

    • Excusez-moi madame, j’ai des problèmes de mémoire, nous sommes quel jour de quelle année ?

    La vieille dame et le jeune homme la regardèrent, l’air étonné.

    • On est le 26 Novembre 1945...

    Elisa regardait défiler le paysage par la fenêtre du train. La tête appuyée contre la vitre, le sourire aux lèvres, elle regagnait sa maison, son contrat de travail bien au chaud dans son sac...

    Personne n’est sûr de rien. Tout est si provisoire...

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  • ytica ytica

    • L’océan, c’est bleu comme un schtroumph !

    Rose tourna la tête et regarda le gamin qui venait de prononcer cette phrase. Les enfants font souvent de drôles de comparaisons. Sauf qu’ici, ce n’est pas l’océan mais la mer, ce que d’ailleurs lui fit remarquer la personne qui l’accompagnait. Sans doute les nuages qui s’amoncelaient au loin étaient-ils la cause de cette couleur particulière.

    La jeune femme s’éloigna du rivage et reprit le chemin de terre qui montait vers la veille ville. Elle aimait beaucoup cet endroit, surtout à cette époque où la végétation éclatait de couleurs, l’or des chardons, le rouge des coquelicots, et le blanc délicat des fleurs de salsepareille se mêlaient harmonieusement comme sur une toile de Monet. Les fleurs ont-elles une âme ? Rose pensait que oui, toute chose qui vit a une âme, d’ailleurs elle le ressentait chaque fois qu’elle se promenait dans la nature. C’est là qu’elle venait se ressourcer lorsque son esprit était en souffrance, que le spleen l’envahissait, comme une douleur muette et insupportable.

    Alors, pour combler le mal vivre qui accaparait ses pensées à certains moments, elle écrivait. Histoires, poésies, elle écrivait ce qui lui passait par la tête sur une feuille de papier qu’elle insérait dans un classeur, dans un charmant désordre qui laissait la place totale au hasard. Elle avait souvent pensé à les faire éditer, afin de partager ses sentiments avec d’autres personnes. Elle attendait quelque chose, un déclic, qui la décide à se lancer dans cette aventure.

    Tout en marchant, la phrase du petit garçon lui revenait en tête. Elle était originale, spontanée, enfantine. Sans même s’en apercevoir, elle était arrivée devant sa maison. Quelques minutes plus tard elle ouvrit son cahier, le feuilleta, et se mit à réfléchir. Sa décision était prise. Il ne manquait qu’un titre à ce recueil de rêveries poétiques. Elle prit un stylo et inscrivit sur la couverture, de sa belle écriture ronde : « l’océan, c’est bleu comme un Schtroumph ».

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  • ytica ytica

    • C’est un curieux mécanisme

    L’homme examinait avec attention la machine posée sur une sorte d’estrade. Un peu abîmée par son séjour dans l’eau, elle avait été nettoyée et avait fière allure. Il tournait tout autour avec son assistant et touchait le métal de ses mains tremblantes, apparemment surexcité par cet étrange objet. C’était lisse, froid, étonnant, mais ce qui attirait l’attention des deux hommes c’était cette plaque dorée avec des dessins et une sorte de texte gravés. Aucun des deux apparemment n’avait la faculté de comprendre ce que cela représentait.

    Un troisième homme entra dans la vaste pièce. Il expliqua qu’il avait été invité par les hautes instances pour apporter de l’aide aux deux chercheurs car ils ne semblaient pas à la hauteur de la tâche qui leur avait été confiée. En effet, vu la vitesse avec laquelle ils réfléchissaient, et aussi une certaine complicité pour déguster, un peu trop souvent semble-t-il, une sorte de thé au minjas, -une plante exotique dont on ne consommait que la partie déracinée-, cela semblait devoir prendre « un certain temps ».

    • Alors, messieurs, quelles sont vos conclusions ? Tonna une voix au son rugueux dans le haut parleur fatigué sur lequel somnolait en toute innocence une araignée. Le bruit la fit sursauter et elle faillit tomber si un fil ne l’avait retenue.

    • Euh… nous cherchons, nous cherchons dit le plus grand des trois hommes en grattant son large crane orange et plissé bordé de part et d’autre par de volumineuses oreilles. Ses yeux globuleux tournaient dans tous les sens. Par contre ses neurones semblaient aux abonnés absents.

    • J’exige une réponse, sinon vous retournez d’où vous venez. Et vous savez que ce n’est pas le Paradis...

    • Eh bien, bredouilla l’un des trois hommes aux grandes oreilles, cette chose… sert à capturer les letkos. Et ceci est le mode d’emploi, dit-il en indiquant la plaque dorée...

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