Ahah, j'ai moi-même hésité à y répondre parce que j'ai toujours eu un rapport très difficile au corps et pas qu'au mien d'ailleurs. Aujourd'hui encore, rien qu'en voyant des gens dénudés (en maillots de bain quoi) à la plage, j'ai une réaction de dégoût.
Enfant, je m'en fichais complètement. Enfin si, j'étais un peu complexée par mes cheveux puisqu'on me faisait toujours des remarques dessus. J'ai encore le souvenir des remarques désobligeantes des maîtresses à l'école primaire, lors des séances photo de classe, quand elles essayaient de discipliner ma tignasse rebelle.
Mais à partir de l'adolescence...c'en était fini du "osef" de l'enfance. é_è
Je complexais sur tout : je me trouvais trop carrée par rapport à la majorité des filles et donc totalement ridicule si j'essayais de mettre des robes ou des vêtements un tant soit peu "féminins". Très vite, j'ai commencé à trouver que je n'étais pas mince contrairement à ce que je croyais auparavant (en vrai si, des années après quand j'ai regardé des photos du collège et du lycée, je me suis rendue compte que j'étais bien mince/svelte) parce que j'avais des poignées d'amour (en vrai, elles étaient ridicules, c'est juste que j'avais tellement pas de formes que la moindre qui venait à apparaître était vécue comme le début de la déchéance), j'avais l'impression d'avoir les cuisses et les bras flasques (alors qu'ils étaient dans la norme). Bref, j'aimais plus rien et j'avais l'espoir qu'en grandissant, je finirai par apprécier mon corps ou, du moins, m'en foutre.
Quelle naïveté ! C'était sans penser au fait que mon corps allait pas mal changer après le lycée. J'ai pas mal déconné et j'ai donc pris pas mal de poids ces dernières années. De mince, je suis passée à...je dirais bien "grosse" (mais bon c'est peut-être un peu extrême comme mot même si c'est vraiment le sentiment que j'ai) mais on va dire "ronde". Donc, à partir du moment où j'ai commencé à prendre du poids et à voir mon corps changer en mal, je me suis mise à le détester tout bonnement et, par la même occasion, à le cacher de plus en plus : ce qui signifiait plus de baignade, plus de short, plus de débardeur, que des vêtements amples et toujours faire en sorte d'éviter que les autres voient que je suis grosse et que, moi-même, j'ai le moins possible à le supporter.
Et le mot "détester" n'est pas dit à la légère en sachant que lorsque je croise mon reflet, j'en suis au stade de ressentir un profond dégoût et à me dire que les gens qui me croisent ou me côtoient doivent me trouver franchement ridicule.