Bon week-end à tous et toutes!
Assis en tailleur devant la porte de son petit appartement Simon attendait comme tous les soirs le retour de sa mère. Femme de ménage dans une grande banque, elle serai occupée à nettoyer les bureaux jusque tard dans la nuit. Bien sur Simon aurait pu joindre sa mère avec son portable mais elle avait tant de choses à faire, tant de responsabilités à assumer qu'il ne voulait pas en cet instant la perturber davantage. Après tout c'était de sa faute s' il avait oublier les clés de l'appartement dans son casier du collège et il se devait d'assumer cette erreur.
Le garçon était un bon élève, travailleur et assidu, ses devoirs pour le lendemain étaient fait depuis belle lurette, perdre un peu de son temps à rêvasser ne lui causerai aucun inconvénient. Doucement Simon sortit de son sac à dos le livre de géographie. Le garçon aimait particulièrement ce livre qui l'invitait au voyage. Il aimait feuilleter ces pages glacées où s'étalaient des paysages grandioses et lointains. Mais par dessus tout il chérissait les représentations de son pays d'origine : l'Afrique.
Simon ferma les yeux et se laissa emporter loin de chez lui. Loin de cette maison de maîtres, ancienne, que le propriétaire actuel avait aménagé en quatre appartements bien distinct. L'esprit du gamin s'envolait loin des odeurs de chou aigre, de couscous et de poissons frit qui imprégnaient la cage d'escalier. L'imagination de Simon galopait loin de la capitale des Gaules, elle traversait la mer méditerranée et venait s'échouer sur les plaines fertiles situées bien au de la du désert.
Dans le flamboyant et incendiaire couché de soleil, la silhouette d'un géant sombre et mystérieux se dessinait à contre jour. Bientôt l'image imposante de ce baobab centenaire disparaitrait engloutit par la noirceur du crépuscule.. Au loin le ricanement des hyènes faisait un point d'orgue aux rugissements des lions. La vie reprenait enfin. Après la chaleur écrasante du jour, chacun sortait de sa torpeur. Comme au sortir d'un envoutement toutes les créatures vivantes semblaient reprendre peu à peu leurs esprits afin de poursuivre la continuité de son existence . Dans les hautes herbes de la plaine, une file de guerriers cheminaient silencieux. Le torse nu offert à la caresse du vent du soir, les reins ceint d'un pagne de couleurs vives, ils suivaient un troupeau d'antilopes graciles et bondissantes. Une sagaie à la main, ces magnifiques statues d'ébène devenaient les prédateurs d'une nuit. Ils prélèveraient, avec respect, dans les ténèbres naissant leur tribut de chair animal.
Perdu dans son rêve Simon sourit, dans son coeur et dans sa poitrine résonnaient déjà les tambours du village. Leurs chants s'élevaient en remerciement de l'offrande accordé par la terre. Une main puissante le secoua et le sortit de son songe.
- " Simon, Simon mon garçon arrête de rêvasser et rendre tout de suite à la maison!"
Devant le garçon, aux yeux encore emplit de la magie ancestrale de l'Afrique lointaine, se dressait sa mère belle et forte comme la terre de ses ancêtres..