AU SUJET DE LA COVID
Plusieurs études récentes semblent aller de concert : BA.2 ou “Omicron furtif”, est plus contagieux que BA.1, mais avec des symptômes similaires.
Dans le cas où une personne serait contaminée par le BA.2 au sein d’un foyer, le risque pour les autres membres de ce foyer d’être infecté la première semaine est de 39%, contre 29% avec le BA.1.
Mais le risque de développer des symptômes graves serait moins probable. D’après des données de l’Institut Pasteur, ce sous-variant est nettement moins dangereux que Delta.
Selon un rapport de l’agence sanitaire britannique publié le 25 février 2022, “le risque d'hospitalisation et de forme grave avec BA.2 serait encore plus faible qu'avec BA.1”.
Une autre caractéristique préoccupante du BA.2 est sa capacité à réinfecter d’anciens malades de BA.1.
Une crainte confirmée par l'Institut de santé danois en février. “Les chercheurs ont trouvé 67 cas dans lesquels le même individu avait été infecté 2 fois à un intervalle de 20 à 60 jours et où les 2 infections étaient dues à des sous-types d'Omicron”, a t-elle annoncé.
Au Royaume-Uni, une autre étude estimait le risque de réinfection "5,4 fois supérieur à celui de la variante Delta ".
Les auteurs de l’étude danoise avancent que ce sous-variant “possède également des propriétés d'évasion immunitaire qui réduisent davantage l'effet protecteur de la vaccination
contre l'infection”.
ET DE LA GRIPPE
Une immunité presque inexistante en ce début du printemps.
Une telle circulation grippale n’est pas commune en début de printemps. D’ordinaire, elle démarre en fin d’année, et dure de 4 à 12 semaines, jusqu'au retour des beaux jours.
Interrogé par Sud Ouest, le directeur adjoint du Centre national de référence des virus des infections respiratoires à l’Institut Pasteur, Vincent Enouf, argue que si les restrictions
sanitaires nous ont protégé du Covid cet hiver, notre “immunité collective” est “beaucoup moins bonne” face aux virus habituels telles que la grippe ou la gastro-entérite.
Observable en France, mais aussi au Royaume-Uni il y a quelques mois, cette épidémie toucherait aussi l'Australie actuellement.
Ses symptômes se rapprochent d'ailleurs de ceux générés par une contamination au variant Omicron (maux de gorge, maux de tête, nez bouché, fatigue).
Le virus peut aussi prendre la forme d'une grippe intestinale avec nausées, diarrhées, vomissements...
Vincent Enouf évoque un excès de mortalité attribuable à la grippe qu’on situe “entre 8 000 et 10 000 personnes en moyenne en France chaque année”.
C’est pourquoi Santé Publique France rappelle l’importance du vaccin 2021-2022, dont l’efficacité est estimée à 50 %, et notamment pour les personnes vulnérables.
“Le vaccin est efficace environ six mois, donc les personnes vaccinées à l’automne peuvent encore être protégées", a précisé Vincent Enouf à Sud Ouest.