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Zazoute
Chose promise..
Assise en haut de l’escalier, elle attend impatiente le dong de l’horloge annonçant 23h. D’où elle est, elle peut apercevoir le balancier de l’horloge oscillant de gauche à droite inlassablement. Le tic-tac incessant qui parfois la rend folle, capte toute son attention et bizarrement, l’apaise. Comme si ce seul son suffisait à contenir ce mélange de peur et d'excitation qu’elle ressent à chaque fois qu’elle s’apprête à enfreindre une règle.
L’horloge tinte, c’est l’heure. Elle se lève doucement, inspire profondément pour se donner du courage. Elle descend les escaliers sur la pointe des pieds, en prenant bien soin de ne pas faire craquer les marches. Tellement concentrée à ne pas se faire surprendre qu’elle ne voit pas la petite voiture de pompier laissée là, sur l’avant dernière marche. Ce camion miniature pourrait déclencher un drame familial aussi ravageur qu'un tsunami, en une fraction de seconde. Elle marche dessus, le camion roule, son pied glisse elle manque de tomber à la renverse, merci à la rambarde qu’elle agrippe de sa main libre. Le jouet continue sa course seul et dévale la dernière marche pour aller s’écraser dans le mur d’en face. Elle se fige, retient sa respiration, son cœur bat la chamade et en plus elle a mal au pied. Ce n’est pas faute de répéter à ses frères de ne pas laisser de jouet traîner dans les escaliers ! A croire qu’ils veulent ma mort se dit-elle. Puis elle sourit avec nostalgie en regardant la photo des deux garçons accrochée dans le couloir, ils ne marchaient pas encore à cette époque et ne la faisaient pas tourner en bourrique comme aujourd’hui ! Elle les aime autant qu'ils usent de sa patience.
En longeant le couloir, elle ouvre tout doucement le placard à chaussures, attrape ses tennis et se faufile telle une cambrioleuse professionnelle jusqu’au salon. La route qui la sépare de la véranda lui paraît interminable. Un petit malin se serait-il amusé à étirer les pièces rien que pour lui compliquer la tâche ? Elle commence à avoir les mains moites, l’adrénaline et la peur sûrement.. Super ! se dit-elle, je vais être belle si je me mets à transpirer comme après avoir couru un marathon! Après tout c’est bien pour Lui qu’elle enfreint les règles de la maison. C’est pour Lui qu’elle risque sa liberté, si son père la voit en train de tenter de se faire la belle, elle ne verra plus la lumière du jour avant 30 ans au moins, c’est sûr !
Avant dernière étape : la véranda. Elle fait glisser la porte-fenêtre le plus silencieusement possible. Son cœur bat à tout rompre, il bat tellement fort qu’elle a du mal à entendre le silence qui l’entoure. Plus la fenêtre s’ouvre, plus son cœur s’accélère. Elle y est presque ! Soudain, elle entend le parquet craquer dans la maison. Elle se fige net.
Que faire ? Plonger au sol comme un héros de film d’action en pleine fusillade ? Faire demi-tour ? Rester immobile en espérant que personne ne la voit ?
Ne sois pas idiote ma pauvre fille ! Tu n’as aucune cape d’invisibilité, bien sûr qu’on va te voir ! pensa-t-elle. Elle n’eut pas le temps de prendre une décision, quelqu’un avait bien fait craquer le parquet, c’était Axel, le chien de la famille, un berger de Beauce, on peut dire qu’ils ont grandi ensemble. Elle soupire de soulagement, au moins lui ne caftera pas !Elle se glisse sur la terrasse extérieure et referme délicatement la porte fenêtre en veillant bien à ne pas la verrouiller. Elle est enfin dehors ! Elle enfile ses tennis, descend l’escalier en colimaçon et remonte le jardin pour accéder à la rue. Ultime étape : le portail à escalader.. Elle se dit que finalement être tête en l’air a ses bons côtés. Oublier constamment ses clés lui a permis de devenir une vraie pro de l’escalade ! D'ailleurs, le plus dangereux n’est pas de rester coincé ou de se blesser avec les barres pointues du portail. Non, le plus dangereux pour elle, c’est la voisine d’en face, Madame Maurice. Comme d’autres s’accrochent à leur téléviseur, la vieille Maurice comme on l’appelle dans le quartier, s’accroche quant à elle, à sa fenêtre. De jour comme de nuit, elle est fidèle au poste. Elle ne manquerait pas de tout déballer aux parents. Et c’en serait finit des escapades nocturnes ! Elle chassa ces sombres pensées de sa tête et entreprit son escalade, la rue est plongée dans le noir, pratique pour passer inaperçue.
Elle pose un pied, puis le deuxième sur le trottoir. Mission accomplie ! La peur disparaît aussitôt. Elle se dit que c’est risqué mais finalement plutôt facile. Elle attrape son téléphone pour prévenir les copines qui l’attendent au bout de la rue, elle regarde l’heure, 23h08. Les huit minutes les plus longues de sa vie. Mag la prévient, elles l’attendent impatientes d’aller faire la bamboche, deux d’entre elles sont parties en repérage à la soirée, Il est bien là, il a même demandé après elle ! C’est le sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux qu’elle descend la rue pour rejoindre ses amies. En marchant elle se dit que la nuit promet d’être fort intéressante et que ça valait le coup de braver le danger.. Il l’attend, Elle, et à ses yeux c’est tout ce qui compte. -
Zazoute
Mon bonheur du jour : je termine ma première semaine au sein de mon nouveau service avec les félicitations des chefs. Intégration dans l'équipe au top, vivement la suite
@Elenwey c'est même une petite victoire !
@Kachina vive les week-ends prolongés ! -
Zazoute
@Heidi merci de nous accueillir sur ton bâteau, c'est une très jolie idée. J'adore vous lire tous, je me régale à chaque fois. Et j'aime l'exercice d'écriture et tous ces partages. Alors merci !
N'ayant pas pu honorer le thème précédent, voici un petit texte que m'ont inspiré les mots de @Kachina à qui je dis Bravo !!
Émotions Hasard Déception Improbable
Annonce au micro : "..et en direction de Paris Gare de Lyon va partir, prenez garde à la fermeture des portes."
In extrémis, elle passe les portes qui se referment sur un bout de son sac à dos, ce qui la bloque dans son élan et la tire en arrière. Après quelques minutes elle réussit enfin à libérer son sac de l'emprise de ces impitoyables portes coulissantes, prêtent à tout écraser sur leur passage. C'est les cheveux ébouriffés, les pommettes toutes rouges et encore essoufflée de sa course contre la montre qu'elle s'écroula sur le siège qu'il lui était destiné.
Quelle déception cela aurait été de rater ce train ! Elle attendait ce voyage avec tellement d'impatience. Elle va enfin revoir cette joyeuse bande avec qui elle a fait les quatre cent coups ! Et surtout, elle va pouvoir retrouver Noham.
Une heure seulement qu'ils avaient raccrochés et il lui manquait déjà.
Les yeux perdus bien au-delà des paysages qui défilaient à toute allure sous yeux, elle se mit à penser à cette improbable et pourtant si évidente rencontre. Ce jour là elle participait à une formation proposée à diverses entreprises. C'est au hasard d'une conversation qu'ils se rencontrèrent pour la première fois. Elle s'était mise en retrait du groupe de trentenaires qui parlait ennuyeusement et inlassablement du dernier salon de manucure ouvert à "deux pas d'la boîte, wouhouuu c'est trop top non ?" Mouais.. Elle se dit qu'avec ses pauvres ongles rongés le salon ne ferait pas fortune.
Elle se concentra sur la conversation du groupe d'à côté, nettement plus intéressante selon elle. Une sorte de débat sur les relations humaines. Riche et vaste sujet. Elle ne put s'empêcher d'intervenir lorsqu'un vaniteux trentenaire, cliché type du narcissique, à grand coup de "moi je", affirmait bec et ongles que l'homme est en tout point supérieur à la femme. Elle dut se contenir pour ne pas lui jeter son café brûlant en plein visage et parler sans s'énerver. Un inconnu appuya les propos de la jeune femme qui fut ravie qu'on prenne sa défense et que ce soit un homme qui le fasse, vu le cœur du débat. Elle aurait bien continué d'argumenter pour faire entendre à tous que l'homme n'est pas supérieur mais c'était l'heure de reprendre la formation. Elle voulut remercier son défenseur mais le temps de jeter son gobelet à la poubelle, il avait disparu.
Elle le retrouva en fin de journée, en sortant de l'auditorium, il semblait s'être changé, elle aperçu un casque et le vit se diriger vers l'abri à vélo situé au pied du bâtiment. Elle accéléra un peu et lui emboîta le pas. Elle s'approcha de lui alors qu'il libérait son vélo du râtelier.- Merci pour tout à l'heure, lança-t-elle hésitante.
- C'est normal, je ne pouvais pas laisser cet idiot déblatérer une ineptie de plus. J'ai trouvé ton intervention pertinente et je salue ton self contrôle, dit-il en souriant.
Une heure après, ils étaient toujours devant l'abri à vélo. Le bâtiment était éteint et plus aucune voiture n'occupait le parking. - On continue cette discussion autour d'un verre ? proposa-t-il, lui aussi hésitant.
- Avec plaisir ! Dit-elle.
A partir de là, leurs échanges n'ont fait que s'intensifier, pas un jour ne passe encore aujourd'hui sans qu'ils discutent. Ils parlaient d'absolument tout, du plus insignifiant au plus intime. Elle n'aurait jamais osé espérer avoir un lien si fort avec quiconque, une telle connexion semble improbable et pourtant... Ils étaient à des milliers de kilomètres l'un l'autre mais s'apportaient autant que s'ils étaient réunis. Elle qui ne croyait pas au hasard elle se dit que s'il existe, il faisait bien les choses. C'est vrai après tout, le hasard, la vie, l'univers ou dieu sait qui avait mis ce bienfaiteur sur sa route, il portait d'ailleurs, fort bien son prénom. Elle sourit à cette pensée.
La voix du conducteur indiquant l'arrivée imminente en gare de Lyon la sortit de ses pensées. Elle avait hâte de retrouver tout son petit monde. Elle savait que ce serait une semaine riche en émotions. Elle récupéra sa valise et rangea livres, écouteurs et bouteille d'eau dans son sac à dos. Une fois le train arrêté, elle en descendit et regarda autour d'elle cherchant dans quelle direction aller. C'est là qu'elle vit une tête familière. Nohám, il était venu la chercher. Elle l'embrassa sur la joue avant de l'enlacer comme si elle n'allait plus jamais le revoir. Il restèrent ainsi pendant quelques minutes. Quel bien immense cela procure de serrer les personnes auxquels on tient dans nos bras.
- Donne moi ta valise et suis moi, tes amis t'attendent avec impatience, je tenais à être le premier à t'accueillir.
Il lui expliqua le programme de la soirée et des jours à venir.
Elle se dit de nouveau que oui, ce séjour serait riche en émotions.
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Zazoute
Si vous voulez bien.. Un petit second
Sans pouvoir les nommer, c'est tout un mélange d'émotions qui se fait ressentir, dès lors que son esprit vagabonde dans ces doux et merveilleux souvenirs. Leur rencontre était si improbable. Lui issue de la haute bourgeoisie, vivant au fin fond des Pyrénées, elle issue d'une petite famille de commerçants ayant leur gagne pain en dessous de chez eux, Porte de Clignancourt.
Comme disait sa tante adorée; le hasard c'est dieu qui se promène incognito. Si dieu existe bel et bien, pour le coup on peut lui dire merci ! Le croisement de leur chemin respectif était la meilleure idée qu'il ait pu avoir depuis Sa Création !
Chaque moment partagé ensemble est une bouffée d'air frais. Ils apprécient d'autant ces instants car ils n'appartiennent qu'à eux. Le bien être que leur procure chaque seconde partagée, n'est comparable à rien de connu jusqu'alors. Ils ne craignent aucune déception, ils savent que ce n'est que du bonheur, à l'état pur. Même leurs silences sont délicieux, ils se comprennent en un regard comme s'ils pensaient, avançaient à l'unisson. Tata a peut être raison finalement, parce que si une chose est sûre, c'est que ce n'est pas un hasard mais plutôt une évidence. -
Zazoute
Et voici :
Le grand jour est arrivé, il s'y prépare depuis des semaines. Ce soir va se jouer le premier acte du reste de sa vie. Après le spectacle, il quittera accessoires et déguisement, enfilera sa plus belle chemise, son pantalon fétiche et sera simplement lui. Pour l'heure, il est Horace, fils d'un chevalier romain. Ce n'est pas sa pièce préférée mais son agent n'a pas cessé de lui dire que cette tournée pourrait lui faire prendre un nouveau tournant dans sa carrière d'acteur.
C'est le moment de monter sur scène.Après avoir salué les spectateurs et une fois le rideau tombé, il se précipite dans sa loge pour se défaire de son accoutrement et se préparer. Lui qui depuis des années maintenant, brûle les planches à chacune de ses représentations, il ressent aujourd'hui un immense trac, bien plus intense que son premier passage sur scène. Il ne s'agit pas de satisfaire un public cette fois, ni de divertir. Jouer la comédie est bien plus facile que se mettre à nu. Et cette fois il n'a plus le choix, il ne se laisse pas le choix.
Une fois prêt, il se regarde d'un air satisfait dans le miroir sur pied, bien trop gros pour la petite loge qui l'abrite, et inspire profondément.
Il vérifie que l'étui est bien dans sa poche, soupire et le sort de nouveau afin de s'assurer de son contenu. Des fois que la bague aurait pris ses jambes à son cou depuis la dernière fois qu'il l'a regardée, soit cinq minutes plus tôt. Sans surprise, la bague était bien dans son écrin.
Il prit un taxi le bijou en poche, son courage et tout son amour sous le bras. Pour une fois ce soir, il n'espère aucun coup de théâtre.. -
Zazoute
Chaque fois qu'un choix s'offre à elle, elle est aux aguets du moindre signe, message que l'univers pourrait lui adresser. Et pas le genre de signe tel qu'on peut le voir dans un sitcom à l'eau de rose : "Han ! On a deux pieds tous les deux c'est un siiiiiigne !" non ce n'est pas ça qu'elle attend de voir arriver.
Elle voudrait se laisser transporter, que tout l'univers s'adresse à elle et lui crie quel choix faire.. L'espace d'un instant elle avait cru être capable de prendre une décision, quelle qu'elle soit. Un sourire plus proche de la grimace, se dessina sur son visage à cette pensée.
En réalité, jusque là, elle s'était toujours rangée aux modes de la majorité. Sauf qu'aujourd'hui, la maison est vide et elle fait face, seule, à un problème cornélien..
En proie au doute depuis au moins quarante minutes, elle rouvrit la porte du dressing en prenant une grande inspiration. Pas de message, pas de signe, ni de l'univers, ni de l'espace. Être aux aguets ne lui aura servi en rien, les aiguilles de l'horloge la ramènent à la réalité.. "tu vas finir par être en retard, choisis bon sang !" lui glissa sa voix intérieure. Elle finit par jeter son dévolu sur la paire d'escarpins noirs, qui lui faisait face. Pas si dur finalement... Et puis le noir ça va avec tout non ? -
Zazoute
La tête lourde comme une enclume, il glissa mollement hors de son lit tout en se frottant les yeux. La lumière qui traversait les rideaux était douloureuse. Il avanca, ou plutôt il traina son corps endormi jusqu'à la salle. Debout dans l'embrasure de la porte il découvrit le joli désastre résultant de la soirée de la veille.
Verres renversés sur le tapis Bric&Broc que sa mère lui avait offert, peu de temps avant son départ à l'étranger. Le bar de la cuisine était jonché de restes de nourriture non identifiable, de mégots de cigarette écrasés et d'une substance indéterminée plus que douteuse.
En enjambant certains des amis endormis sur le parquet, il se dit qu'ils avaient peut-être un peu trop fait la fête. La date fatidique approchant, Julien lui avait dit qu'il voulait marquer le coup, c'est chose faite se dit-il.
En pensant à son vieil ami, il eut un sourire. Julien avait toujours été un rempart auquel s'accrocher en cas de coup dur. Il avait toujours été là pour lui. Comment ferait-il sans lui ? Qui l'aidera à garder le moral et à lui redonner le sourire ?
Julien était pour lui l'exemple à suivre, il avait tout pour plaire, il ne s'attardait pas sur le superficiel, ne s'encombrait pas de futilité, il vivait tout, absolument tout, intensément.
Une chose est sûre c'est qu'une fois parti, il allait sacrément lui manquer ! -
Zazoute
Il faisait chaud ce matin là, plus que d'habitude pour la mi-juin. Les hommes du village avaient terminé la veille, de creuser les troncs des baobabs qui entouraient le village, pour les réserves d'eau. Aujourd'hui, Kendra s'était réveillée avant tout le monde. Le jour qu'elle attendait tant était enfin arrivé ! Imany qui devait aller en ville pour affaires avait convaincu sa mère d'emmener ses sœurs avec lui. Il promis en échange de ne pas les perdre au marché. Sa mère secoua la tête en levant les yeux au ciel après cette plaisanterie.
Elle lui prépara des gourdes d'eau et quelques fruits dans un sac.
La route était longue jusqu'au marché de Ouahigouya.Imany appela ses deux sœurs, elles accoururent aussitôt. " Si seulement elles pouvaient aller aussi vite quand elles devaient apprendre leurs leçons ou aider au rangement de la hutte !" pensa-til. Il savait que les prendre avec lui allongerait le passage au marché d'au moins 2h. Ils ne seraient peut-être pas rentrés avant la nuit mais il choisit de ne pas s'en inquièter pour le moment. Voir le sourire de Kendra et Aïda n'avait pas de prix. Les deux petites filles étaient surexcitées. Kendra 10 ans, ne s'était pas rendue au marché depuis 3 étés déjà. Quant à Aïda 8 ans c'était sa première fois. Il souleva les petites et les installa à l'avant de la charrette, caressa l'âne attelé et pris place à côté des filles. L'aventure pouvait commencer.
Trois heures les séparaient du marché de Ouahigouya, habituellement le trajet lui paraissait interminable, normal d'habitude il se retrouvait seul avec ses pensées et ses rêves de devenir le plus grand photographe du continent et pourquoi pas du monde..? Le vieux sage Issakha dit toujours qu'il faut croire en ses rêves.
Le temps lui paraissait forcément moins long grâce à Kendra dont l'excitation ne faisait que de grandir, n'avait de cesse de raconter à sa petite sœur ô combien les épices parfumaient délicieusement l'air et, selon elle, a des kilomètres alentours !
Elle lui expliqua aussi qu'il ne fallait pas être surprise lorsqu'ils croiseraient, très certainement quelques touristes. Aïda n'était jamais sortie du village, elle n'avait jamais vu d'occidentaux. Elle écoutait sa sœur avec attention, qu'elle était pressée de découvrir ce nouveau monde !A quinze kilomètres de leur destination, ils croisèrent deux jeep l'une derrière l'autre. Imany observa les passagers et soupira. "Pfff, encore ces occidentaux venus faire des safari" dit il.
"C'est quoi un safari?" demanda Aïda.
Kendra trop ravie de pouvoir sortir sa science expliqua à sa sœur les différents types de safari. La petite fût contrariée de sa réponse. "Moi je veux pas que les "oximentaux" viennent tuer nos animaux ! J'aime trop les éléphants moi !" Imany la rassura tant bien que mal et fit signe à Kendra de changer de sujet.Elle n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour trouver une nouvelle chose à raconter ! Elle entreprit une description plus que complète de tout ce qu'elle avait vu lors de ses expéditions en ville. En plein monologue sur les différentes boutique de prêt à porter et de tissus situés autour du marché, Kendra s'arrêta et dit à sa sœur : "tu sens ? Le pili pili te chatouille le nez à toi aussi ?"
Les voilà toutes deux la tête en arrière humant l'air à la recherche d'effluves gourmandes.
"Nous y sommes, les filles !" Dit Le grand frère en arrêtant la charrette.
Aïda ne disait mot, émerveillée qu'elle était, elle admirait les gens s'agiter autour des stands du marché à quelques mètres de là.
Elle avait envie de tout voir, elle en aurait des choses à raconter en rentrant au village ! -
Zazoute
Bonjour à tous, j'ai cherché sur le forum à quel endroit je pouvais poster ces deux petites vidéos, sans succès. Je les mets donc ici. D'avance je vous prie de m'excuser (s'il faut que je supprime je le ferai ). J'aime le côté décalé, drôle et cynique de GiedRé et j'ai donc eu envie de partager. (aurais-je dû m'abstenir ? )
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Zazoute
Enfin le moment qu'ils attendaient tant est arrivé ! Enfin ils vont pouvoir se retrouver.
Trois soirs, trois délicieuses soirées rien que pour eux. Trois délicieuses soirées ou rien d'autre n'existera à part eux.
Comme des enfants attendant qu'un vieil homme à barbe blanche vienne vider sa hotte sous le sapin décoré, ils surveillent l'heure.
Encore quelques minutes et ils retrouveraient la douce folie qui les anime et les fait se sentir aussi léger qu'une plume. Dès qu'ils partagent du temps tous les deux, c'est pour eux comme une bouffée d'air enivrant et pur. Quelques heures volées, dégustées secondes après secondes, des rires, des confidences, des regards qui petillent, des sourires qui en disent long. Et si c'était ça le bonheur ?Qui veut reprend le relais avec besace et crapahuter
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Zazoute
C'était un matin de décembre, un matin froid plus précisément. Un de ceux où le fait de regarder par la fenêtre vous fout le cafard, alors que vous n'avez pas encore sorti un orteil du lit.
Par peur d'être en retard son premier jour de travail, elle était sortit de chez elle avec une heure d'avance. Camouflée par son écharpe et son bonnet, on ne voyait que le bout de son nez rougit par le froid. Luttant contre le vent, elle pensait à son intégration, J.T lui avait assuré qu'elle trouverait vite ses repères. Le fait qu'il se soit rarement trompé ne suffisait pas à la rassurer.
Finalement la journée se passa sans accroc, hormis un pipi lors de la sieste et un fin gourmet plus que difficile à la cantine, elle se dit que s'occuper d'enfant n'était pas aussi dur qu'elle le pensait.
Lors de l'atelier du soir, elle dû désamorcer un conflit entre Nina 5 ans et Lou 4 ans, qui étaient en désaccord sur ce que représentaient leurs dessins respectifs. Non seulement elle réussit à faire régner la paix pour le reste de la journée mais en plus, elle parvint à faire dessiner les deux fillettes en coopération et sans crêpage de chignons.
A la fin de la journée, après avoir dit au revoir à l'équipe, elle fit le bilan de cette première journée en tant qu'animatrice, J.T avait raison, encore.
Ce n'est pas suite au nombreux câlins qu'elle avait dû faire dans la journée, ni suite aux repas gratuits de la cantine, ni même suite aux nombreux "t'es beeellllee" des petites filles, non, c'est plutôt quand elle apprit au petit Jules comment faire ses lacets correctement, qu'elle eu la révélation du siècle. Enfin, elle savait ce qu'elle voulait faire de sa vie. Les aider à grandir, les éveiller, c'est ça qu'elle voulait faire. S'occuper de petits bouts.
Alors certes, certaines journées risquaient d'être rythmées de pleurs, de petits bobos, de pipi au lit, de cris, de nez qui coule essuyé à l'aide de la manche mais ce n'était rien face à la satisfaction qu'elle avait ressenti aujourd'hui. Ces petits monstres apportent un vent de fraîcheur et de pureté, loin des faux semblants des adultes et c'est exactement ce dont elle avait besoin."La simplicité des enfants, c'est une musique sacrée et oubliée, que les adultes s'échinent à s'approprier pour la compliquer " Sophia Sherine Hutt
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Zazoute
Plus que quelques heures avant la tombée de la nuit, les derniers clients s'agglutinaient derrière l'unique caisse de la boutique. La journée avait été bonne, elle se dit qu'elle avait bien fait d'engager la petite Julia. Elle au moins n'accueillait pas les clients d'un "Salut" éhontément lâché, sans un regard et suivi d'un claquement de bulle de chewing-gum, comme sa prédécesseuse.
Après avoir fait le tour des cabines, abaissé le rideau de fer et calculé la recette du jour, la patronne et la jeune fille sortirent par la réserve.
-- A mardi Mme Rita, profitez-bien de votre escapade, dit la jeune vendeuse en souriant d'un air mutin.
-- Compte sur moi, bon week-end Julia.Après avoir tapoté le code de sécurité sur le clavier de l'alarme, elle enfila son casque, libéra son vélo de l'emprise de son antivol et se mit en route pour chez elle. Elle passa par le bois, comme chaque soir d'été depuis vingt ans. Cela qui lui faisait faire un détour mais elle aimait la sérénité qui régnait au milieu des arbres. Sur le trajet, elle pensait à ce soir, pour une fois elle ne resterait pas seule à crier les bonnes réponses aux candidats d'un jeu télévisé médiocre. Ce soir, elle partait à l'aventure avec cet homme rencontré quelques mois auparavant. Pour la première fois en cinq ans, elle se sentait prête à rouvrir son cœur. Avec lui elle se sentait légère et entrevoyait enfin un avenir heureux. Depuis ce temps qu'elle était veuve, il était temps d'aller de l'avant et d'aborder la nuit avec insouciance. C'est peut-être avec lui qu'elle commencera le reste de sa vie..
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Zazoute
Printemps 2012, saison du renouveau, à l’instar des animaux et de la végétation, cette année il en serait de même pour lui. Sans pouvoir le contrôler, son cerveau lui offrit immédiatement l’image d’un renard en costard-cravate, lui ressemblant étrangement, fièrement assit dans un grand fauteuil en cuir digne des plus grands dirigeants d’entreprise. Il chassa cette image loufoque de son esprit fatigué et fit la liste de tout ce qu’il devait encore mettre en place. Il n’avait jamais, jusque-là, osé sauter à pieds joints dans l’inconnu, les évènements de ces six derniers mois ne lui laissèrent guère le choix.
Ce fût un coup dur lorsque l’entreprise pour laquelle il assura quatorze années de bons et loyaux services, finit après moult tentatives, par fermer définitivement. L’argent qu’il avait empoché suite à son licenciement lui permis de ne pas flancher étant assez rassuré pour l’avenir. C’était sans compter ce maudit soir de janvier, jour où sa femme lui annonçait, par le biais de quelques mots griffonnés sur un vulgaire post-it jaune, qu’elle le quittait pour rejoindre Jean-Claude, un rouquin bedonnant, ayant un goût prononcé pour la domination et qui n’était autre que son collègue avec qui il déjeunait chaque midi à la cafétéria depuis six ans maintenant.
En bref, vous l’aurez-saisi, un début d’année tristement lamentable pour notre quadragénaire. Il pensait ne pouvoir tomber plus bas.
Sauf que l’univers, lui, estimait qu’il pouvait creuser un peu plus le trou infâme, puant et sans issue, dans lequel il avait le sentiment de se trouver.
« La loi des séries », « Jamais deux sans trois », ces phrases toutes faites ont pris tout leur sens un mardi soir pluvieux et glacial de février alors qu’il buvait un café sous un abri d’aire de repos de l’autoroute A6, dite Autoroute du Soleil, ce qui, se dit-il sur l’instant, était plutôt ironique. Il se réjouissait du week-end qui l’attendait. Il retrouvait un ami de longue date auprès de qui, il le savait il pourrait se ressourcer, c’était une nécessité. La tête dans ses pensées il jeta machinalement son café et son mégot trempé dans la poubelle. Il rejoignit sa voiture au pas de course tout en cherchant ses clés dans les poches de son jean. En baissant la tête pour regarder ses mains qui opéraient, non sans mal, à l'extraction du trousseau, il ne vit pas le nid de poule qui l’attendait patiemment, certainement de mèche avec l’univers. Son pied entra bien évidement en partie dans le nid de poule rempli d’eau, le haut de son corps partit vers l’avant mais ses jambes opposaient plus de résistances. Sa cheville, selon lui et la douleur ressentie sur le moment, fit une démonstration de break dance tout en se désolidarisant du reste de son corps. Résultat de cette chute pitoyable : trois côtes fêlées, pose de broches, rééducation, une paire de chaussures bonne à jeter et pas de week-end ressourçant avant des lustres.Tout ça était derrière lui. D'ailleurs il avait appris, qu'il y souvent si ce n'est toujours quelque chose de positif à tirer d’une situation. Preuve en était, il se lançait vers l’inconnu accompagné de la jolie infirmière qui s’était occupée de lui les derniers mois de sa convalescence. Julie était sa bouffée d’air frais, à ses côtés il sentait qu’il pouvait se réinventer et fermer les portes du passé définitivement afin d'en ouvrir de nouvelles sur le début d'un bonheur bien mérité.
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Zazoute
@philèjône en effet! comment ai-je pu oublier?! Donc au bas de la photo, je vous présente ma cheville, elle-même rattachée à ma jambe gauche. Cheville qui a subi divers traumatismes (entorses) mais qui me tient toujours debout (respect pour sa force)
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Zazoute
Bonsoir à tous, me revoilà
Je vous partage un podcast très intéressant sur le sujet. Je suis une hyper/ultra sensible et je suis heureuse de ressentir les choses telles que je les ressens. Ce ne fut pas chose facile, surtout plus jeune. Accepter ses émotions et ce qu'on ressent, perçoit.. permet de mieux comprendre et de vivre plus sereinement, selon moi.
Belle soirée à tous !
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Zazoute
Quand j'étais petite je croyais que "l'huile de coude" était un produit ménager
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