@Kachina
“La frustration nait de l’attente. Pour n’être point frustré, il n’y a donc pas de mystère, il suffit de ne rien attendre ; de rien, ni de personne. Lorsque l’on n'attend rien, on ne peut pas être déçu, n’est-ce pas ? Et puis, n’est-ce pas le meilleur moyen d’atteindre un état d’esprit propice à l’émerveillement et la satisfaction permanente ?”
Une part de moi, celle qui souffre, qui se sent seule, isolée, abandonnée, délaissée, ignorée et mal-aimé, tente de convaincre cette autre part de mon âme qui, elle, continue de vouloir essayer, à tout prix, d’y croire encore.
“Certes”, répond cette dernière. “C’est une façon de voir les choses. C’est logique, “d’un certain point de vue” comme dirait l’autre.
“mais tu n’es pas convaincue...”
“non, ce que je crois, moi, c’est que ne rien attendre de rien, ni de personne, c’est se mettre, volontairement, au bord d’une sorte de précipice mental, de s’approcher, dangereusement du vide psychique. C’est comme se jeter, délibérément, dans un hiver émotionnel morne et terne.
“pfff.. Tout de suite, les grands mots...”
“Comprend bien, je ne souhaite pas souffrir, vraiment... mais......il m'a fallu la peur pour être rassurée. J’ai connu la douleur avant d'être consolée... Je le reconnais : de nos attentes, de nos espoirs, de nos envies peuvent naître les plus intolérables des frustrations. Toutefois, tu connais la chanson : “Qu'on me donne l'obscurité puis la lumière ; Qu'on me donne la faim, la soif puis un festin ; Qu'on m'enlève ce qui est vain et secondaire ; Que je retrouve le prix de la vie, enfin...”
“Oui, je sais : sans Envie, point de sel dans nos vies, point d’aventures, points d’émotions vraies.
“C’est ça. Rien que le passage du temps, inlassable, instoppable, irrattrapable... sans souffrance, mais sans joies non plus.
Silence...
“J’ai peur tu sais.”
“oui, je sais”
….
“allez vient, on est désormais à la sortie de l’hiver... le printemps rayonne entre les branches des arbres bourgeonnant. On va attendre l’été gentiment. Promis, on n’en attendra pas grand-chose... Quant au reste et aux autres... disons que... on restera prudente avec quelques espoirs disons... réalistes.
“oui ! Et puis, après tout, l’espoir fait vivre, n’est-ce pas ?”
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions