@Kachina
des récits très différents encore cette semaine passée.
Que nous réserve celle-ci ?
Wait and see...
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Décris-moi un mouton
@agathe mais plein de surprises nous attendent encore ! J'en suis sûre.
Pour ce qui est de l'attente, je suis tombée sur cette jolie citation qui tombe à pic .
Les mots, vous savez, c'est un peu comme la levure de boulanger, ils prennent leur temps pour faire lever la pâte !(Pierre Kyria)
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Décris-moi un mouton
@Kachina
pour moi, la semaine passée, la levure avait dû passer la date de péremption ! -
Décris-moi un mouton
J'ai installé une glace devant moi, et je m'écris, en jetant un oeil sur l'image renvoyée.
Mais oui, c'est toi, agathe !
Quarante ans dans la tête mais et, bien que tu ne t'en soucies pas, les années, elles, on changé ton physique.
T'as bien raison, c'est un détail, mais arrête de faire cette grimace : ça creuse la ride que tu as, là;... oui, là...
Ah, c'est mieux !
Shanna a parlé d'encre, mais où est l'encrier ? pas grave, j'ai un clavier ...
et... agathe ! arrête de me regarder !
Bon, j'en étais où ?
ah oui, je voulais faire un petit retour en arrière... Oh, pas loin... c'est quand tu as récupéré ces deux pigeonneaux lors de l'élagage.
Tu te rappelles comme il a fallu leur donner du temps ?
Comme ils ont été nourris six fois par jour avec du yaourt et des graines moulues mélangées à du sable fin ?
Comme ils se sont emplumés... et qu'il a fallu leur faire une cage... le ritz !!
Et quand tu les as laissés sortir de cette cage ?
Qu'ils ont commencé à voler dans la maison ?
Pas farouches, ils venaient sur ton épaule, sur ton bureau... Oui, bon, c'est pas grave, il y a eu quelques "taches" à nettoyer
Ne fais pas cette tête ! je te vois, dans la glace... tu penses déjà au jour où il a fallu leur rendre leur liberté...
C'est vrai qu'ils sont restés longtemps dans leur cage ouverte, à se demander ce qu'ils faisaient dehors...
Mais je te rassure, agathe, ils sont toujours là, dans les grands sapins, et ils préparent leur nid, à leur tour.
Salut agathe ! -
Décris-moi un mouton
A celle que je fus, il y a environ 36 ans...
Ma Doudoune,
Ce soir, tu vas rentrer à la maison, épuisée et totalement perdue.Car, non, le neurologue ne parviendra pas à expliquer pourquoi, il y a quelques semaines tu t’es frappée violemment la tête contre le sol dans un mouvement totalement incontrôlé et incontrôlable. Parce que, au terme de son examen - après t’avoir couvert la tête d’électrodes et avoir envoyé des flashs lumineux dans les yeux - il n’aura rien découvert de suspect, il en tirera la conclusion que lorsque tu affirmes que, parfois, tu perds le contrôle, en réalité, tu mens. Ses conclusions seront les suivantes : non, tu ne souffres pas d’épilepsie, donc, non, en vrai, tu ne perds pas le contrôle. Il affirmera que lorsque tu te mets à hurler, à te frapper toi-même, à jeter des objets à travers les pièces, en réalité tu es juste en train de faire des colères – ce que tes parents appellent parfois « des crises » ou de manière plus méprisante encore, des « simagrées » ; que tu es une enfant difficile qu’il faudra apprendre à discipliner.
Tu te souviens, ma puce, de ce jour où, après une « crise » tu t’es assise sur ton lit et que, machinalement, sans t’en rendre compte, tu t’es mis à te balancer d’avant en arrière. Tu te souviens que ce jour-là, maman t’a vu et t’a jeté un acerbe : « arrête de te balancer comme ça ! ce sont les autistes qui font ça. Tu n’es pas autiste. Alors arrête ! » Et pourtant…
Ma princesse, c’est juste que dans ton présent à toi, les gens ne savent pas. Le neurologue aujourd’hui, les psychologues – plus tard – aucun d’eux ne saura reconnaitre les signes ; aucun d’eux ne saura te le dire. Ils n’ont pas les outils, pas encore les bons critères. Ne leur en veut pas.
Juste, fait moi confiance : tu n’es pas folle. Tu seras certainement bizarre aux yeux des autres ; presque systématiquement et inévitablement. Parce que, oui, tu es et restera différente. Mais je te connais et même si tu ne le sais pas encore, même si tu ne t’en doute même pas encore, tu as une force précieuse en toi : la résilience et une détermination à être heureuse « malgré tout » presque indestructible.
Ta vie ne sera pas toujours facile ; aucune vie ne l’est vraiment, de toute façon. Mais tu sauras traverser les épreuves avec courage et dignité.
Alors fais-toi confiance et juste, avance !
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
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Décris-moi un mouton
L'autre jour, en flânant dans les vignes proches de la maison familiale, j'ai repensé à toi qui fus moi enfant.
Et j'ai envie de t'écrire, pour mieux mettre en forme mes souvenirs.
Ainsi, je me souviens qu'à peine haute comme 3 pommes, tu disais avec le plus grand sérieux du monde quand on ( surtout le vieil oncle ) voulait t'imposer des câlins que tu trouvais étouffants : " stop, c'est mon corps et il n'appartient qu'à moi " ! Tu étais jolie comme une poupée, mais pas question de te tripoter comme on le fait avec un poupon.
Un peu plus grande, tu n'hésitais pas à te mesurer aux garçons pour jouer à la bagarre.
D'ailleurs, tu as gardé une cicatrice sur un poignet : un coup de tomawak fabriqué avec un morceau d'ardoise bien tranchant. Tu étais fière de ta blessure de guerre en disant : " suis pas une chochotte, moi ".
Mais tu étais très fille malgré tout et adorais les " jupes qui tournent " et les dentelles.
Plus tard encore, devenue jeune fille, tu as commencé à aimer différemment les garçons, mais là aussi : pas question de t'imposer ce que tu ne voulais pas.
Il y en eût un que tu aimais passionnément, mais il te voulait femme au foyer et te faire 3 ou 4 enfants pour bien t'occuper. Il ne voulait pas que tu fasses des études d'infirmière après ton bac. Non mais de quel droit osait-il vouloir décider de ta vie ? Sans hésiter, tu l'as quitté.
Et bien, tu n'as jamais changé : tu es toujours aussi indépendante...mais ça, tu le sais déjà puisque tu es moi et je sais que cela te ravit.
Je profite de cette lettre pour te dire ceci car je sais que c'est un sujet qui te préoccupe : la perte d'autonomie liée au grand âge chez certains. Sache que je fais tout le nécessaire pour entretenir correctement ce corps qui sert de véhicule à notre âme. Après, vu qu'on ne maîtrise pas tout dans la vie, en cas de coup dur, on fera comme on a toujours fait tout au long du chemin : on se battra. On sait faire, tu l'as prouvé dès ton plus jeune âge.
Pour conclure, je voudrais te confier ce que je n'ai jamais pensé à faire auparavant : je ne t'aurais pas voulu différente.
Ce que tu fus m'a servi dans la vie et je te dis tout simplement : merci.| dernière édition par ayamé Réputation: 14951 | Messages: 11334 -
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Vous avez fort les filles
@Artelise : émouvant partage. Merci ! Puisse la recherche progresser encore et encore afin de trouver les bonnes clés et que ce monde où vive ces enfants devienne de plus en plus compréhensible, prévisible et de moins en moins chaotique.
@ayamé : il ne pouvait pas y avoir de lettre plus explicite entre toi et toi mais vous vous connaissez si bien.
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@agathe je me rends compte que le petit message que je t'avais destiné a disparu . J'ai rien compris .
Je la refais : ta levure est de très bonne qualité ! La pate est au TOP !Merci d'avoir ouvert le bal .
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Bonjour !
Oui bonjour toi, toi qui me lis, enfin qui te lis, oui je t’écris et m’écris une lettre, ce n’est pas banal, c’est même étrange comme démarche. Un saut dans le passé, à la rencontre de l’enfant que j’ai été à 10 ans.
Tu te rappelles la maison où tu habitais quand tu étais enfant, petite fille unique et parfois solitaire, toujours en observation des choses, ces moments que tu passais à la fenêtre à regarder la mer et les garçons intrépides qui sautaient et plongeaient depuis les rochers, le reflets du soleil sur l’eau avec tous ces points dorés qui dansent, et les barques des pêcheurs à la nuit tombée qui pèchaient au lamparo...
Tu te rappelles aussi ces vacances au village, où tu observais les fleurs, les plantes, les insectes, tu apprenais directement la nature sans te plonger dans les livres, tu savais que de telle chenille sortirait tel papillon, et que les ailes des criquets gris sont rouges ou bleues. Tu savais comment faire éclater les pétales des coquelicots dans tes mains et grimper pour cueillir les oeillets sauvages. Tout ceci est toujours présent dans ma mémoire, grâce à toi qui a tout enregistré car cela te passionnait déjà.
Le temps a passé, mais ton âme d’enfant est toujours là, dans mon cœur d’adulte. Ce que je suis maintenant, c’est toi qui l’as fait tout au long de ton enfance aventureuse, observatrice et curieuse. Alors je tenais, par l’intermédiaire de cette lettre que tu tiens dans tes mains, à te dire merci, merci d’avoir fait cette personne qui aujourd’hui pense encore à ces jours heureux.
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
| dernière édition par ytica Réputation: 1716 | Messages: 836 -
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@agathe, @Artelise, @ytica : vos textes à la lecture nous plongent dans un silence respectueux et nous démontrent que la part d'enfance en nous ne disparaît jamais. L'enfant que nous avons été, on le garde bien au chaud dans notre for intérieur : oui, c'est vraiment émouvant.
@kachina : merci pour nous avoir proposé ce thème qui fait écrire de bien jolies choses .
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@ayamé merci encore une fois je suis vraiment comblée de tous ces jolis mots qui , ce n’est pas rien , nous parlent un peu de vous . Et c’est pas toujours un exercice facile .
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Chère Toi ! Hé ! Ho ! Toi ! Mais non , pas l’autre . Oui , toi là !
Stop ! arrêtes de courir !!Accordes moi 5 mn. J’ai besoin de t’écrire. ! Je t’emmène là bas quand tu brandissais partout ton fameux slogan « Rêvons nos vies. Vivons nos rêves »
Non mais tu vas où comme ça??
Bon sang ! Cesse de faire cette tête ! Oui ! c'est ça. Tu peux bien choisir le silence .Suis trop bien placée pour répondre à ta place .Allez ! je veux que tu te souviennes.
ADO ? comme ADO RER ? ADO RABLE ? ADO tout simplement, comme jeune, sauvage, gourmande de sentiments, friande de séduction !!!
ADO laissance aussi ! comme laisser , abandonner ! Des sonorités plus qu’étranges, effrayantes à souhait.
Il faut pourtant la prendre cette distance pour naître une seconde fois, avec pour seule compagne, cette force de vie.Doucement , à petits pas de grands, marcher à tâtons , reprendre le cours du vent, étouffer l’émerveillement de son enfance, abandonner une enveloppe, et puis s’envoler , changer de cap , surfer vers de nouvelles saisons.
Les rires comme les pleurs cachent toujours la peur de l’avenir . Qu’importe si le doute s’engouffre dans l’insterstice du « plus tout à fait enfant et du pas vraiment femme », on a attendu demain avec tant d’impatience, prêts à étreindre avec avidité de nouveaux crépuscules.
ADO , comme adossé aux souvenirs, revivre sans cesse l’émotion d’un printemps, sourire à tous ces serments d’éternité, ses promesses perdues .
T’es toujours là ? Souviens toi encore !
Te voilà à présent sur cette route, ce passage qui , tôt ou tard, te mènera à moi, le fort, le grand, l’adulte . Jusque là, un conseil ! Ecoute moi ! Surtout ne te presse pas ! Tu as délaissé tes jouets . D’accord ! Alors maintenant prépare toi ! n’aie pas peur du changement d’avoir le cœur en miettes pour un simple flirt ! Affronte cette crise avec ou sans acné! Cela ne changera rien ! Ca passera. ! Sois en certaine ! Si tu tombes, tente une cabriole, et relève toi. Trompe toi de chemin . Trompe toi tout court ! On s’en fout de la bonne route. Je serai là ! Deviens même une vieille conne s’il le faut. Sache que les hormones se révèlent à tout âge bouleversantes La science n’en finira d’ailleurs jamais d’étudier à la loupe un tel sujet !!!!
Encore un truc, après ca, je te laisse.
Ecoute moi! Surtout écoute toi aussi un peu mais pas trop ! Ne cours pas trop vite ! Prends le temps de flâner ! Et laisse toujours en toi, une petite place à cette éternelle adolescente égarée en chemin . Puisse-t-elle ne jamais cesser de savourer le goût de sa première cigarette
Prends ton temps. Je vais t'attendre.Allez hop ! Grandir ou pas ? Tu le verras par toi-même.
A toi d’Ado-pter et préserver cet éternel adolescent en toi . Mais non ! quelle drôle d'idée ! Grandir n’est pas un piège. Loin de là ! Il te faudra juste un peu de talent pour apprendre à vieillir sans être adulte. ! .. -
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@Artelise c’est vrai . On a toutes ,sans exception, eu le réflexe de parler de ce que l’on connaît de mieux de nous et parfois remercier ce « moi » d’avoir pris son envol et d’être devenu ce que finalement nous avons bien voulu en faire .
Mais rien ne nous empêche de nous projeter et d’écrire un nouveau texte comme par exemple tracer et imaginer un tout autre chemin . Après tout ! On a encore jusqu’à dimanche pour dessiner Moi je suis preneuse