@spillway a dit dans Décris-moi un mouton :
thaumaturge
Waouh, que voilà un mot à visée spirituelle. Il m'inspire tout autant que les autres, alors, voici mon texte.
Dame Nature a pris une grande décision : elle a décidé d'arrêter de croire en la pensée magique qui permettrait de voir se réaliser même ses désirs les plus fous.
A savoir : que les hommes vivent enfin en bonne intelligence, n'empruntant tous que les chemins pavés de bonnes intentions.
Des intentions qui ne resteraient plus, comme c'est le cas depuis la nuit des temps, que des velleités.
Elle est bien obligée d'admettre que les humains sont comme les roses : pourvus des doux et soyeux pétales de l'amour mais aussi des épines acérées que sont les mauvais sentiments.
Elle a beau leur envoyer moult signaux pour leur montrer combien ils se fourvoient en s'engageant sur des pentes dangereuses, rien n'y fait : car les hommes semblent vraiment apprécier la dictature de leurs mauvais penchants.
Inutile de les nommer, ceux qui ne veulent pas les voir, de toute façon, se mettent des oeillères.
Dame Nature est à bout de souffle, elle n'en peut plus de se voir martyrisée, blessée dans toutes les parties qui composent son être, que ce soit du règne minéral, végétal ou animal.
L'animal, ce règne auquel appartient cette espèce dont il se dit qu'elle est au sommet de la Création !
Elle a donc pris une grande décision : elle ne veut plus être autant thaumarturge pour accomplir sans coup férir les miracles du printemps avec l'éclosion des fleurs, même en plein désert, avec l'abondance de fruits en été et en automne et avec les blancs manteaux en hiver ( mais où sont les neiges d'antan ? Au printemps ! ).
Elle a décidé de laisser les hommes agir en toute liberté, munis de leurs technologies dont certaines sont des armes à double tranchant quand on ne sait les maîtriser et advienne que pourra !
" Nous étions arrivés balancés par des filins d'acier.
Du haut de nos chevaux nous regardions les fumées, de l'asphalte, des morceaux de pneus, de la gomme et des souliers.
J'ai dit : nous détacherons les ponts de cette cité pour qu'elle puisse s'envoler.
Pour qu'il n'y ait plus de sang, de sueur, ni de larmes, seulement le silence, coincé entre mon rêve et deux océans."