L'exode urbain en France
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Alors je ne sais pas si c'est dans la bonne section, un modo déplacera ce sujet si nécessaire.
C'est une discussion avec Ayamé qui m'a donné l'idée de cette thématique.Contrairement au siècle dernier, depuis maintenant quelques années, on parle de plus en plus d'exode urbain.
Une sorte de chemin inverse des générations descendantes de ceux qui ont quitter leur campagne pour la grande ville. Chemin initié par tout un tas d'aspirations/revendications etc...Alors non, je commence tout de suite en cassant le mythe, le grand exode urbain n'a pas eu lieu.
C'était une grande hypothèse de la sortie post confinement et post covid, de l'avénement du télétravail etc... mais nonBeaucoup d'articles documentent ce sujet.
https://www.vie-publique.fr/en-bref/288308-la-pandemie-de-covid-19-t-elle-provoque-un-exode-urbain
On voit que c'est beaucoup plus nuancer que cela et qu'il s'agit d'une tendance long terme déjà existante avant les dernières crises.Pour autant, comme le montre les dernières études de l'INSEE, il y a une accélération du désamour des grands centres urbain pour les villes plus petite, les couronnes et la campagne.
Je poste cette vidéo car certains chiffres sont marquants
ex: en Bretagne, c'est 147 arrivées pour 100 départ quand à Paris c'est 128 départs pour 100 arrivées.
L'idée ici n'est pas de taper sur la tête des citadins ou des ruraux et inversement. C'est un choix de vie qui appartient à chacun.
Le sujet est plutôt de partager ensemble, nos ressentis et expériences de ce phénomène.
Évoquer aussi pourquoi pas nos aspirations sur le sujet.Car sur le long terme, ce processus pose bien des questions:
-l'occupation et l'organisation du territoire,
-l'accessibilité aux services,
-le réinvestissement dans des communes presque mortes,
-le choc des cultures,
-etc....Alors, comment percevez-vous ce phénomène qui tranquillement modifie notre pays?
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@Jabba-the-Hutt : jusqu'à mes 40 ans, je vivais en région parisienne. C'est là que j'ai eu envie de faire vivre mes fils en province, dans une ville de moins de 50000 habitants, parce que je trouve que la vie y est plus agréable et plus sécuritaire.
Les communes ont compris ces mouvements de population et développent leurs structures, sportives, culturelles, etc, pour être plus attractives. -
ce qui est certain, c'est que nous n'avons plus de maison à vendre dans notre secteur. Même chez le notaire hier, J'ai regardé toutes les annonces de la salle d'attente : toutes rayées : VENDU.
Le breton qui veut changer de maison n'y arrive même pas, à moins d'aller sur les sites tous les matins.Il y a donc des acheteurs et s'ils ne viennent pas habiter de suite, c'est quand même en prévision, au pire pour leur retraite... ((oui, je sais, ce sera plus tard...
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Pour ma part, ma femme et moi-même avons toujours été plus des ruraux.
Malgré un petit passage en petit couronne parisienne (pour le travail), nous avons très vite opté pour une vie à la campagne dans des petits villages.
Si au début nous étions plus en mode dortoir (boulot à la "grande ville" et habitat loin de tout), nous avons nettement fait évoluer notre modèle jusqu'à avoir aujourd'hui une vie 100% locale pour ma femme et mes enfants.
En effet, si je continue à travailler en petit couronne parisienne, nous habitons en province dans un hameau de 50 habitants proche d'une ville de 30000 habitants.Et nous avons choisi ce mode de vie bien avant les crises, pandémies et autre joyeuseté du monde de ces dernières années/décennies.
Mais revenons au sujet.
Et ceci va être un constat très local.
Pour notre part, nous avons pu observer à l'échelle local un net changement de population ces dernières années.
Étant toujours dans la zone d'influence de la métropole parisienne, beaucoup ce sont aperçus de l'accessibilité de la zone et de la combinaison alors possible travail/habitat.Nous sommes donc fortement entourés aujourd'hui d'urbains découvrant la vie à la campagne, ces avantages et ces inconvénients, ces incompréhension etc...
En quelques années, la zone est passée de personne ne veut y venir à plus de biens disponibles.Naturellement, ça a pour effet bénéfique que la vie reprend, les maisons vides se remplissent à nouveau etc...
Elles sont restaurées et on voit bien que la commune reprend des couleurs. Les écoles ne perdent plus d'élèves, etc...Ceci a des effets pervers tout de même. L'accessibilité des biens immobiliers est devenues impossibles pour les populations locales d'origines qui se retrouvent de facto exclues et repoussées plus loin.
Sur la zone en 5 ans, les prix de l'immobilier ont grimpé de 50 à 60%.De même, pas mal d'incompréhension naissent du fait de la méconnaissance de la vie locale qui déboussole les uns et les autres. Il faut un peu de temps pour se connaitre et se comprendre.
C'est socialement un moment vraiment intéressant à observer et à vivre.
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J'ai parfois l'impression que ça dépend du stade de nos vies. Quand on est jeunes on cherche à être en plein centre ville et à partir de la quarantaine (à peu près) on commence à avoir envie d'une meilleure qualité de vie. On opte donc pour une ville à taille humaine mi-campagne, mi-ville.
Il faut voir ensuite ce que ça donne à la retraite.
En même temps je trouve que le Parisien est complètement à part du reste de la France. C'est un mode de vie très particulier. Et quand on ne sait pas faire autrement l'adaptation ailleurs peut être plutôt compliquée (quoi ??? Il n'y a pas des magasins ouverts 24h/24 ??? Tout ferme le dimanche ??? Il faut conduire ???)
Donc je dirais que si il y a un effet "je veux me mettre au vert" il peut aussi y avoir par la suite un rétropédalage. Pour ma part j'ai la chance d'habiter dans une région aussi méconnue qu'enclavée. On a pas de TGV, les transports sont inexistants ou catastrophiques...
Ca décourage les arrivées en masse. Ce qui nous permet de préserver une bonne qualité de vie et nos paysages.
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@Jabba-the-Hutt chez nous il y a eu un effet post-covid, les prix ont fortement augmenté avec les Lyonnais qui cherchaient à sortir de la ville pour se mettre un peu plus au vert.
On a aussi comme conséquence que si le nombre d'élève dans la ville est resté plutot stable les besoins en périscolaire, notamment cantine ont fortement augmenté.
Il faut dire que notre ville de 30000 habitants est au carrefour de 3 grandes agglomérations et a à peu près tout ce qu il faut sur place.
Ce qui est moins sympa c'est quand c est la grève des trains comme en ce moment c est plus compliqué pour aller au boulot sans compter les bouchons engendrés autour des grandes villes par les flux pendulaires. -
Avec mon chéri on a toujours habité en périphérie de ville mais une périphérie qui permet d'aller en centre ville en transport en commun en moins de 30/45 min.
On a tenté 1x la campagne la vraie. Un lieu dit avec pour voisin des vaches, des champs et des anglais Il fallait prendre la voiture pour tout. C'est juste pas pour nous. S'occuper d'un jardin c'est pas notre truc...
Aujourd'hui on sait que ce qui nous va c'est un appartement en bordure de ville et chez moi (Bordeaux) on est placé parfaitement par rapport à nos attentes entre le boulevard et la rocade.
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J'ai toujours été rurale sauf pendant mes études. J'ai connu divers types de campagne... La montagne qui se vide un peu, avec la moitié des habitations et commerces ouverts seulement en saison (beaucoup de résidences secondaires de Marseillais), on était 7 en terminale littéraire, avec le spectre de la fermeture toujours un peu au dessus de la tête. Ensuite j'ai connu la petite ville. Puis de nouveau campagne, celle avec des voisins à 2 et 4 pattes lol mais là aussi je vois quand même la différence entre celle de mon précédent village moins attractif où y'avait un vrai esprit de clocher (par exemple, le maire rendait visite de temps en temps) et le nouveau, plus proche de la ville, un peu plus anonyme, limite un peu dortoir.
La ville, pourquoi pas mais pas avant un certain âge et pas trop grande. Lyon, par exemple, m'est inenvisageable. Y'a plein de petites villes sympas qui font de bons compromis à - de 30 mns de train de la Big one. Essentiellement pour le côté pratique et la culture.
Je trouve bien que les gens se délocalisent un peu quand c'est pour une résidence principale. J'espère que ça encouragera les producteurs locaux notamment, pour sortir du "tout en masse pour la masse". Et que ça reconnecte un peu l'humain à la nature. -
J'habite à 15km du premier commerce, une station service... Les transports en communs sont quasi inexistants. 3 bus par jours, à 6h20 et 14h30. Et 15h30. Le minimum syndical pour le transport scolaire. Et avec ça les enfants n'ont pas accès aux activités périscolaires. Donc sans voitures c'est presque Impossible avec des enfants. Mais je connais des courageux qui y arrivent. Ils n'ont jamais passé le permis de conduire et vivent à la campagne, avec des vélos, un cheval ou les jambes comme seuls moyens de locomotion.
Avec le développement des pistes cyclables à la campagne et du vélo électrique, les choses changent vite en ce moment. Les routes cyclables sont plus directes, moins de km a parcourir d'un point à un autre. Les vélos triporteurs sont de plus en plus visibles. À l'achat c'est plusieurs milliers d'euros, mais si c'est pour se passer d'un véhicule thermique, c'est économiquement avantageux (pas de vignette, l'assurance est beaucoup moins chère, ça consomme moins de kW/km, pas de contrôle technique, pas de changements de pneus hivers/été. Je pense franchir le pas bientôt.
Et les enfants, si on les habitue tout petits à se déplacer à vélo, ils gardent l'habitude en grandissant. -
@Marie-Thérèse
sauf que selon l'âge des enfants, on ne les enverra pas en vélo à l'école.
La plupart des parents emmènent leur enfant jusqu'à la porte, que ce soit en voiture ou à pied. C'est une question de sécurité : drogue, malades mentaux etc... Car même à la campagne, on n'est pas à l'abri. -
@agathe Parfois tu n'as pas le choix, et plus d'enfants que tu ne le penses vont seuls à l'école dès la primaire. J'en faisais parti.
Si l'enfant connait les réactions à adopter (regarder avant de traverser, crier s'il est abordé...), ça se passe bien. Après effectivement, on est jamais à l'abri.Sinon pour en revenir au sujet, j'ai grandi en métropole lilloise, et pour rien au monde j'y retournerai. On a choisi de vivre en périphérie de ville bordée de campagne, pour avoir facilement accès au centre ville mais pouvoir se balader tout aussi facilement, et ça change la vie.
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@agathe
Je pense que pourtant c'est indispensable pour inciter les français à aller vivre à la campagne: les infrastructures piétonnes et cyclables.
Chez moi, grâce aux nouvelles infrastructures, de plus en plus d'enfants vont à l'école à vélo, seuls ou avec leurs parents. Il y a des pays, comme aux Pays-Bas, où les déplacements à vélo sont la norme, même pour des trajets de plusieurs dizaines de km. -
Les pays bas c'est plat. Pour le vélo c'est l'idéal. C'est pas forcément le cas chez nous.
J'allais seule à l'école à partir de 10 ans et ça c'est toujours bien passé.
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@Marie-Thérèse a dit dans L'exode urbain en France! :
J'habite à 15km du premier commerce, une station service... Les transports en communs sont quasi inexistants. 3 bus par jours, à 6h20 et 14h30. Et 15h30. Le minimum syndical pour le transport scolaire. Et avec ça les enfants n'ont pas accès aux activités périscolaires. Donc sans voitures c'est presque Impossible avec des enfants. Mais je connais des courageux qui y arrivent. Ils n'ont jamais passé le permis de conduire et vivent à la campagne, avec des vélos, un cheval ou les jambes comme seuls moyens de locomotion.
Avec le développement des pistes cyclables à la campagne et du vélo électrique, les choses changent vite en ce moment. Les routes cyclables sont plus directes, moins de km a parcourir d'un point à un autre. Les vélos triporteurs sont de plus en plus visibles. À l'achat c'est plusieurs milliers d'euros, mais si c'est pour se passer d'un véhicule thermique, c'est économiquement avantageux (pas de vignette, l'assurance est beaucoup moins chère, ça consomme moins de kW/km, pas de contrôle technique, pas de changements de pneus hivers/été. Je pense franchir le pas bientôt.
Et les enfants, si on les habitue tout petits à se déplacer à vélo, ils gardent l'habitude en grandissant.Le vélo c'est encore du mal à passer à la campagne.
Peut être justement à cause du manque d'infrastructure justement oui.
Mais il est vrai que quand je vais faire mes courses avec vélo + remorque au petit Intermarché à 6km de la maison, on me regarde bizarreGenre il y a eu un lâché de bobos, il y en a un qu'ils n'ont pas rattraper
Pour autant oui, en réalité même dans un coin isolé (sauf montagne ou alors faut de l'assistance élec), le vélo permet de faire beaucoup.
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@Hilda-1 En réalité, le côte (sauf réelle montagne), c'est plus psychologique au départ.
Avec un peu d'entrainement, ça devient vite une simple formalité.
Et ce qui est magique en vélo, c'est que le coup de pédale vient vite. -
mmm oui peut-être. Moi j'ai fait du vélo jusqu'à ce que j'ai le permis et franchement je peux pas dire que c'était easy et plaisant. C'est assez vallonné par chez moi. Par contre j'aime bien en faire dans les endroits plats.
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L exode est flagrant dans la région alpes côte d azur où je me trouve
Il n y a plus de maison à prix raisonnable sur le marché et elles partent très vite
Personnellement je suis dans un village de 300 habitants avec comme seul commerce un bar / restaurant .
Alors cette vie c est imposée à moi petit à petit d abord pour élever mon fils avec une plus grande quiétude et maintenant par choix
J étais une urbaine pendant plus de trente ans maintenant j ai même un jardin tout proche la ville n est plus pour moi
Quand je dois me déplacer en zone urbaine en voiture je trouve que tout le monde est hyper énervé voir agressif au volant
Bon faut quand même pas être malade rien a moins de 50 kms spécialiste ou autre centre hospitalier de ce nom
C est la rase campagne on s habitue on prévoit toujours des réserves pour tout et l été c est la ruée de plus en plus même ici . le tourisme se développe vitesse grand v quasiment tous les paysans ou viticulteurs ont des gîtes à louer -
@Jabba-the-Hutt sauf quand on ne peut pas en faire, d'abord j'ai été opérée du bassin et je peine à pédaler, et c'est hyper dangereux sur la nationale ou les départementales sans piste cyclablepar chez moi, personne n'ose, y'a eu des morts.
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j'ai vécu en ville et dans la cambrousse
aujourd’hui le boulot fait que malheureusement soit on part en campagne mais ça veut dire voiture et bouchons ++ le matin, soit on est en ville en appart, soit on essaye de trouver un milieu, mais les petites et moyennes couronnes sont prises d'assaut et c'est ultra ultra cher...on a eu de la chance de trouver une maison proche des commerces et transports en commun, Environ 45 mn matin et soir, un luxe ! je n'utilise la voiture qu'une ou deux fois par semaine max, pour les grosses courses, dans une ville plutôt familiale (on entend le soir les moutons de la petite exploitation du coin et en ce moment c'est la symphonie des grenouilles).
longtemps on a vécu dans un village de 500 hab tout là-haut (ce qui est un petit village dans le nord, département très peuplé), où il n'y avait pas de commerces, juste un estaminet et un petit distributeur automatique de pain. Prendre la voiture pour TOUT devient vite très usant, surtout en plein hiver avec le verglas...
Le vélo on a essayé à la campagne : ce n'est pas le dénivelé (léger dans le nord) qui était le plus gênant, mais l'étroitesse des routes et l'absence de pistes cyclables dans ce coin. Quand monsieur partait chercher le pain au village d'à côté, il s'est fait quelques frayeurs à cause des voitures qui le frôlaient...
En campagne on voit de plus en plus de pistes aménagées derrière un talus et c'est bien, mais encore trop rare.triporteur
ça ça me botterait bien ! j'en ai vu pas mal aux pays-bas et ici en France c'est encore trop bobo-marqué (en même temps, ça coûte malheureusement un rein)
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@Cynthia80 Mes réflexions ne valent bien entendu que pour ceux qui n'ont pas ce genre de problématiques.
A aucun moment je n'imagine le vélo comme pouvant être universel.
Il n'y a d'ailleurs pas de solution universelle.