@loutre
Mon mec a fait la même erreur à quelques jours du premier anniversaire de la mort de mon papa. C'est dommage, mais il ne faut pas te mettre martel en tête, ni chercher à "compenser". Moi, à mon mec, je ne lui en ai pas tenu rigueur. ou pas longtemps, en tout cas.
Une chose pour le lâcher prise : poses-toi la série de questions suivantes : qui est-ce que je cherche à aider ? Lui ou moi ? mes efforts pour chercher un moyen de l'aider absolument, à qui est-ce que ça profitera ? A moi ou à lui ? Est-ce que, d'une certaine manière, je ne serais pas en train de chercher à me prouver que je suis capable de l'aider ? ou à lui prouver que j'en suis capable ? A-t-il vraiment besoin de ça ?
ce n'est pas le deuil de mon papa qui m'a apprit cette leçon, c'est l'autisme de mes enfants. Lorsque mon fils, notamment, était en "crise", le seul vrai moyen de l'aider, c'était de le laisser seul, dans l'obscurité de sa chambre ou planqué sous mon lit ou derrière les serviettes de la salle de bain. Chercher à lui parler, à le serrer dans mes bras ou tout autre approche que mon coeur de mère désespérait de pouvoir faire, ne faisaient qu'empirer les choses. J'ai mis du temps à accepter que finalement, pour l'aider, ce qu'il fallait que je fasse, c'était : rien.
Pour ce qui est du jour J, Je dirais qu'il y a deux approches possibles.
Sachant que s'il programme une journée de ménage de printemps et de remaniement de son intérieur, c'est sans doute parce qu'il a parfaitement conscience que ce jour là, il va être mal, très mal et qu'il veut s'occuper la tête et l'esprit pour ne pas y penser. Démarche naturelle de fuite. C'est parfois la seule façon que certaines personnes ont pour se protéger d'une douleur qu'ils craignent d'affronter.
On peut soit considérer que c'est une approche comme une autre et le laisser gérer le truc comme il en a envie. Ce sont ses sentiments et émotions après tout.
ou bien, on considère que ce n'est pas une attitude très saine et qu'il vaudrait mieux percer l'abcès et l'aider à affronter cette douleur qu'il redoute tant.
Mais là, tu es sans doute la seule à pouvoir estimer quelle approche sera la meilleure pour lui.
Cependant, cela me conforte dans l'idée que cet homme ne se sent pas libre de ne pas aller bien. Et ça me conforte également dans l'idée que le meilleur moyen de l'aider de ton côté, c'est de l'aider à accepter l'idée qu'il a le droit d'être en deuil, qu'il a le droit de souffrir et, surtout qu'il a le droit d'exprimer sa souffrance, que tu le ne verras pas comme une tare, une honte ou une faiblesse, mais qu'au contraire, c'est une forme de courage que de savoir dire "j'ai mal".
Ceci dit, évidemment, je ne le connais pas...
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions