Abordons cette fois l'un des plus connus des constructeurs français
Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile fut fondée en 1934 avec des fonds italiens pour construire en France des automobiles Fiat sous licence.
Fiat peut ainsi échapper aux droits de douane dissuasifs portant sur les véhicules importés.
Simca est dirigée par Henri Theodore PIGOZZI.
Les premières Simca furent donc des Fiat ! (509 et 514) assemblées dans la petite usine de Suresnes. En 1935, Simca rachète la grande usine de Donnet à Nanterre.
Soit des clones des modèles italiens (6 cv et 11 cv, puis Simca 5, Simca 6 et Simca 8
Elles portent jusqu'en 1938 le nom Simca-Fiat.
A la sortie de la guerre, le plan PONS, qui vise à rationaliser la production automobile et lui procurer les précieuses matières premières devenues rares (acier et caoutchouc), intègre Simca à la GFA (Générale Française Automobile) qui compte aussi Delahaye-Delage, Unic, Laffly et Bernard.
On trouve donc sur les modèles jusqu'à la fin 1946 des badges GFA - Simca.
Les Simca 5 et Simca 8 vont se prêter de bonne grâce à la transformation pour la compétition.
Des Simca Gordini !
C'est surtout Amédée Gordini qui obtiendra les résultats les plus brillants, dès 1937 aux 24 Heures du Mans.
Henri Pigozzi va lui faire confiance et financera son écurie jusqu'au début des années 50.
De mauvais résultats en compétition et la conviction que Gordini ne peut plus gagner sans énormes moyens, face à l'armada italienne et allemande va conduire Pigozzi à cesser son soutien financier au sorcier en 1951 (
une belle erreur quand on sait ce que deviendra la marque sportive).
Simca s'éloigne alors de sa tutelle italienne et produit son propre véhicule, l'Aronde (la première vraie Simca).
3 séries d'Aronde seront produites, dont les fameuses P60 à la fin avec leur ailes en pointe, d'influence américaine.
Puis, en 1955 Simca acquiert l'immense usine Ford SAF à Poissy.
Avec cette usine moderne, Simca hérite de la Ford Vedette, conçue à Dearborne et dont les chaînes sont prêtes à démarrer en production.
Simca lance ainsi sa gamme Vedette avec la Versailles, Beaulieu, Marly, Chambord, Trianon, Régence, Ariane et Présidence !
Simca poursuit une politique commerciale très dynamique avec des intérieurs flatteurs et un grand choix de coloris bi-tons, ce qui tranche avec la concurrence de l'époque, plutôt austère (Dauphine, 403...).
Même la populaire Aronde bénéficie de ce traitement "à l'américaine", avec une décoration soignée et un grand nombre de versions, deux choses inexistantes chez les autres constructeurs
Pour succéder à l'Aronde et à la ligne Vedette, Simca lance au début des années 60 la populaire Simca 1000 qui plaie beaucoup.
1000 Simca
Simca 1000 la légende
Elle sera suivie par les grandes Simca 1300 et Simca 1500
puis Simca 1100 (la dernière vraie Simca).
Hélas, en 1962, Chrysler débarque et veut se développer sur le Vieux Continent en rachètant Simca à Fiat .
Henri Theodore Pigozzi est alors poussé vers la sortie par les américains, une question de compatibilité de caractère, fut-il dit...
L'innovante Simca 1100, conçue sous l'ère Pigozzi, fut le modèle le plus vendu en France en 1972.
Simca devint donc Chrysler France en 1970 et apparaîtront la série des Chrysler 160, 180 et 2 litres, de vastes propulsions d'inspiration américaine.
Non sans avori marqué le marché avec les Simca-Chrysler 1307 ; 1308 ; 1309 puis 1510.
Et en 1978, Chrysler doit vendre sa filiale, mal dirigée depuis les USA, à PSA qui renommera l'entité sous le nom unique de Talbot (accolé pendant un an à Simca en France), et qui utilise encore aujourd'hui l'usine de Poissy.
Ajouté à ce changement de nom perturbateur, un choc pétrolier, une crise économique, des grèves massives et des modèles vieillissants vont peu à peu avoir raison de l'avenir de la marque.
Après la Talbot Horizon
et malgré le demi-succès de la Samba lancée fin 1981
le résultat ne tardera pas à tomber : chute vertigineuse des ventes et des parts de marché de la marque. Le lancement de la Tagora n'arrangera rien.
Lorsque la remplaçante de l'Horizon doit être lancée en 1985 sous le nom de Talbot Arizona, PSA va préférer finalement la commercialiser sous le nom de Peugeot 309, tant l'image de marque de Talbot est devenue mauvaise.
L'arrêt de mort de la firme au T cerclé est alors signé. Talbot va s'éteindre peu à peu en France en 1986.
Le club simca france
L'important n'est pas la fin de l'aventure mais la manière de l'avoir vécue