@Kachina
merci !
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Daenerielle la Talentueuse était sans doute l’une des plus âgées du clan ; quoique personne n’ait jamais véritablement compté. Simplement, puisque tous pouvaient affirmer l’avoir toujours connue, il semblait logique de pouvoir affirmer qu’elle était leur doyenne. Cela dit, cela n’avait en réalité guère d’importance puisque la longévité des siens était telle qu’elle côtoyait la frontière avec l’éternité.
Elle n’en restait pas moins, aux yeux des siens et des autres petits peuples de la nature, celle qu’il fallait venir consulter pour obtenir conseils et réconfort. Car elle était celle qui, étant déjà tant vécu, était devenu Voyante, c’est-à-dire capable d’utiliser ses connaissances du passé pour anticiper l’avenir.
Et c’est en cette qualité que Dimanche, le chef d’un clan lutin voisin, était venu la voir en ce frais matin de printemps.
« Ils sont au bord de la forêt » avait-il expliqué d’un air triste.
Elle n’avait pas eu besoin de demander de qui il parlait. Elle savait. Elle ne le savait même que trop bien. Tout comme elle avait compris, instantanément, de quoi il retournait.
Dans un sourire, elle lui avait simplement répondu qu’elle allait y réfléchir. Il n’en fut pas surpris. Car elle procédait toujours ainsi. Cette fois, cependant, il ne s’agissait pas de simplement prendre le temps de choisir la meilleure option possible, de partir en quête du meilleur compromis ou de prendre le temps de peser le pour et le contre. Cette fois, Daenerielle ne savait tout simplement pas. Combien de fois leur avait-elle conseillé de simplement déménager, de se trouver une autre clairière, une autre falaise, un autre coin de rivière… ? Et depuis combien de temps déjà, ces migrations avaient-elles perdu le charme de l’aventure et de la découverte ? Combien de fois, déjà, les avait-elle enjoint à partager un espace avec un autre petit peuple ? Et depuis combien de temps ces rapprochements avaient-ils cessé de représenter un avantage accueilli comme une sorte de mariage bienvenu, l’apport des forces des uns permettant de pallier aux faiblesses des autres ? Au cours des derniers siècles, elle avait réussi à innover : elle avait réussi à convaincre certains clans, d’aller s’installer dans les immenses constructions du peuple aveugle. Les lutins et les gobelins avaient souvent opté pour cette solution, trouvant particulièrement amusant de s’installer dans les greniers, les granges et les caves. Mais même ces habitats-là, avaient fini par se raréfier. Tant et tant que proposer une grande cohabitation n’était désormais plus une option.
Quoi d’autre donc ? Telle était la question que Daenerielle se posait depuis plusieurs générations déjà. En vain.
A moins, évidemment, d’envisager l’impensable, l’inconcevable, l’insensé…
A moins de prendre l’invraisemblable décision.
A moins de prendre le risque de briser le Voile de l’existence et d’anéantir le tissu même du réel.
A moins d’oser prononcer la prodigieuse tout autant qu’interdite incantation.
Alors, au fin fond de l’antique forêt – ou plutôt le peu qu’il en restait – Daenerielle ferma les yeux et de sa voix claire et forte, exécuta les pas qu’elle seule maitrisait et prononça les mots qu’elle seule connaissait encore.Lorsque ce fut finit, elle s’immobilisa et dans le silence revenu, elle déclara, comme un défi : « et advienne que pourra ».
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
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Le chemin tortueux menait tout droit à une petite cabane en pierres, au fin fond de la forêt, là où aurait habité autrefois, disait-on, une vieille voyante prénommée Alma, réputée très talentueuse pour la divination. Il se racontait des choses étranges sur cet endroit que l’on disait hanté par des créatures effrayantes. Mais ils n’en avaient rencontré aucune, pas même le moindre petit lutin.
Ils longèrent le bord du petit ruisseau qui coulait tout près du sentier. Le bruit de l’eau se mêlait à celui des chants d’oiseaux et du vent dans les branches. Pierre serrait fort la main d’Alice et ils avançaient toujours, faisant craquer les feuilles mortes sous leurs pas. Ils étaient arrivés tout près de la cabane dont on apercevait maintenant le toit et la cheminée ainsi qu’un grand frêne sur sa gauche, là-bas dans la petite clairière. Ils firent encore quelques pas et s’approchèrent de la maisonnette en ruines.
Et soudain ils s’arrêtèrent. Il régnait une drôle d’ambiance, il n’y avait plus aucun bruit, plus de chants d’oiseaux, plus de vent dans les feuilles. On était à la frontière du réel et de l’imaginaire. Mais elle était bien là. Toute blanche, avec un regard d’une douceur infinie et une démarche élégante. Sa longue crinière ondulait à chacun de ses mouvements, et ses sabots ne faisaient aucun bruit sur le sol. Une longue corne torsadée jaune pâle ornait son front. Elle s’approcha des enfants et se laissa caresser la tête, le cou, passer les doigts dans la crinière, c’était magique. Elle était bien réelle, cela ne faisait aucun doute.
C’est alors qu’ils entendirent les cloches de l’église. On était dimanche, et c’était l’appel pour la messe. Le vent s’était mis à souffler de nouveau dans les branches et les oiseaux s’étaient remis à chanter. La belle licorne hocha la tête comme pour dire au revoir et partit vers la forêt où elle disparut.
Toutefois, sur le chemin du retour, Pierre restait perplexe sur la réalité de cette licorne.
-Mais voyons Pierre, répondit la fillette, tu oublies que je m’appelle Alice !
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
| dernière édition par ytica Réputation: 1716 | Messages: 836 -
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Ce dimanche matin d’automne, la forêt semblait m’appeler en chuchotant aux creux de mon oreille.
Mais était-ce le résultat de mon imagination talentueuse me menant à des rêveries sans fin, ou juste à une hallucination auditive ?
Inéluctablement attirée par cet appel, je décide de longer le bord du lac, frontière gardant ces arbres majestueux aux couleurs aussi belles que voyantes, tout en dégradé d’oranger.
Une promenade me ferait sans doute du bien me suis-je dit, puis j’avais emmené de quoi ramener ma cueillette au cas où j’aurais été chanceuse.
J’avançais d’un pas décidé, m’enfonçant de plus en plus dans le bois, jusqu’à arriver à une clairière où quantité de champignons avaient poussé sur un tronc d’arbre courbé vers le sol.
Voilà qui était curieux et peu commun, il fallait que je m’approche plus près !
Un champignon attira mon attention, plus coloré que les autres avec un chapeau encore plus pointu.
Et quel ne fut pas mon étonnement quand celui-ci prit vie en dansant sur le tronc d’arbre en me faisant de belles grimaces mais toujours avec le sourire !
Etait-il réel ? Mais qu’était-il donc ? Un farfadet peut-être ? Ah non voilà, c’était un lutin, un lutin des forêts, aussi malicieux qu’amusant et j’étais émerveillée.
Mais viennent alors des cris lointains puis assourdissants : « Mamaaaan ! Réveille-toi on a faim ! »
Et voilà ! Le mystère n’a rien de fantastique ! J’étais en train de rêver de ce lieu enchanteur.
Mais finalement, ce n’est pas la peine d’aller chercher si loin les petites merveilles, j’ai mes propres lutins à la maison et je vais vite me lever pour leur préparer un bon petit déjeuner et démarrer la journée en fanfare ! -
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Avec les mots donnés, nous voilà partis dans le fantastique et c'est grand plaisir de vous lire, vos textes nous font nous évader d'un quotidien pas toujours des plus gais. Il en sera de même avec le mien.
L'un de mes fils m'a offert, il y a quelques années, un troll qu'il a ramené de Norvège. Je l'ai aussitôt placé auprès de plantes vertes car cette espèce de lutins dans son milieu naturel vit dans les forêts. Je ne voulais pas qu'il souffre trop de dépaysement : j'ai de l'empathie pour ces petits êtres à la physionomie si sympathique.
Il a su s'en montrer reconnaissant en franchissant les frontières du réel. Mais oui, je vous l'assure.
Car depuis, il se montre vraiment talentueux pour exprimer ses dons dont certains sont quasi identiques à ceux d'une voyante. Ainsi, si je lui parle et lui demande quelque conseil, il me souffle en mon for inférieur des réponses dont j'ai pu observer qu'elles étaient toujours judicieuses.
Mais j'ai aussi remarqué que cela n'était valable qu'en semaine : le dimanche, il récupère et recharge ses batteries comme on dit. Une autre de ses facultés est de dégager de si bonnes ondes que les plantes mises à ses côtés prospèrent merveilleusement. C'est ainsi que j'en ai sauvé une agonisante, laquelle, une fois placée près de lui, s'est mise à reverdir et même à faire de nouvelles pousses.
Je l'ai nommé Tobias, parce que ceux qui portent ce prénom sont réputés être des amis très fidèles et avoir un sens très développé de la famille. Peut-être que cela influe aussi et fait qu'il est effectivement doté de ces caractéristiques.
Pensez-vous que je sois au bord du délire ? Peu importe, les faits sont là : l'attention que je lui porte est récompensée de ces subtils cadeaux qu'il me fait. Mais assez parlé, voici venu le moment pour moi d'avoir la joie de vous le montrer.| dernière édition par ayamé Réputation: 14914 | Messages: 11165 -
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@ayamé Juste pour te dire que j'y suis enfin parvenue aussi. à mettre une image.
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en voilà de jolies histoires qui nous emmènent doucement vers le pays du rêve...
mon récit prend forme ... je le mettrai sur papier dès que...
je vous emmènerai en Norvège.| dernière édition par agathe Réputation: 10136 | Messages: 8432 -
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@agathe a dit dans Décris-moi un mouton :
je vous emmènerai en Norvège
Ah yes, comme mon troll qui vient de là-bas .
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@ayamé
oui, les trolls viennent des légendes de ces régions très froides... Mais ils ont parfois la visite de leurs cousins bretons ! -
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@agathe ah! ah ! tu nous mets l'encre à la bouche !
moi je suis toujours dans l'attente de ma muse !
| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
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Dimanche matin, un lutin rend visite à une voyante qui vit dans la forêt.
Il est au bord de larmes car il ne distingue plus la frontière entre le monde réel et son monde à lui et donc il est coincé. Pourquoi une voyante ? Mais parce que ce lutin n'est pas très talentueux pour faire marcher sa cervelle tout simplement. -
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@agathe et moi non plus . Toujours pas !
Va falloir qu'on cause avec ma muse . Ca va pas ça! -
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@Kachina
elle ferait la sourde-oreille ?| dernière édition par agathe Réputation: 10136 | Messages: 8432