Le silence règne dans ce lieu étrange. Oui, étrange est vraiment le mot, cet endroit n’a ni queue ni tête, ni début ni fin mais une chose est sure, c’est une cage d’escalier, chaque palier étant indépendant des autres. Aucune ombre, que de la lumière, malgré qu’on soit en pleine nuit et que mes yeux voient alors qu’ils sont clos. Je suis tout en haut, et je dois descendre, oui il le faut. Pourquoi, je n’en sais rien. Je n’ai pas peur, mais l’angoisse m’étreint, c’est curieux.
Je ne peux pas descendre ces marches qui vont dans tous les sens, alors je saute sur le palier qui est juste en dessous, puis encore, une fois, deux fois. Rien n’a changé. Il faut encore descendre. Le temps semble suspendu, tout ceci semble ne jamais devoir finir.
Comment diable suis-je arrivée là ? Apparemment la montée s’est faite sans encombre, et voilà que la descente est très problématique. Je ne peux pas rester là, et cette attente est stressante.
Je saute encore un palier, sans aucun mal, et malgré le vide qui règne tout autour je ne tombe pas. Descendre, encore et encore… les escaliers cessent tout à coup. Voilà que je me trouve au-dessus de nuages bancs et cotonneux. Je regarde et je décide de sauter, car de toute façon je dois le faire. Et là… c’est merveilleux. Jamais je n’ai ressenti de chose pareille, c’est incroyable, je vole, c’est tellement réel que j’étends les bras, comme un oiseau, et je descends doucement vers ce tapis de nuages que je survole. Je ressens tout, le déplacement de l’air, mon corps qui bouge et change de direction, c’est un enchantement, je voudrais que ça ne s’arrête jamais. Et puis soudain… plus rien. Je suis dans mon lit, et la lumière du jour qui se lève se dessine sur le plafond de ma chambre à travers les persiennes.
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux