que dire ? sinon
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La rose rouge est, dit-on, un gage d’affection profonde et durable. C’est pour cette raison, qu’elles se vendent par millions le jour de la St Valentin, que la rencontre ait eu lieu 3 jours avant l’inévitable date ou des années plus tôt. Et, dans notre quête désespérée d’affection, on se met en frais : on s’habille avec soin, on choisit un restaurant « chic » et « romantique », voire on cuisine en mettant les petits plats dans les grands et on passe un temps fou à choisir une musique d’ambiance propice à la génération de sentiments amoureux. Tout ça pour retourner gentiment et irrémédiablement dans une routine quotidienne tue-l’amour qui use jusqu’à la corde des sentiments pourtant sincères mais fragiles. Fort heureusement, le 14 février revient ! Alors on en profite pour repriser nos sentiments, comme on peut. Parfois, ça suffit. Parfois, la petite étincelle suffit pour raviver le feu. Et parfois, ça ne suffit pas. Parce que même la trame a disparu et qu’il n’y a tout simplement plus rien à repriser. Et on s’étonne. On se demande comment et pourquoi on en est venu à se dire que finalement, on se contenterait bien de la présence d’un chien ou d’un chat.
Aimez vous les uns les autres ! nous a-t-on dit. Et on y croit. Et on essaie. Mais on oublie aussi trop souvent que ce conseil n’a jamais été suivit de clause du genre « lors de vos anniversaires » ou « juste à Noel » et encore moins « juste lors de la St Valentin ». Alors oui, aimons-nous ! Mais tous les jours ! Un petit geste, un sourire, un petit mot, un café préparé avec soin… il suffit de peu pour entretenir le feu. Mais veillez aussi à ce que ce ne soit pas à sens unique. Jésus n’a pas dit « aimes les autres ». Il a dit « aimez vous les uns les autres ».
(note : pour ceux que ça continue d'intéresser, je n'ai pas renoncé à mon défi consistant à continuer mon récit avec notre étrange valise. Simplement, je vais le faire de manière séparée. Pour ne pas lasser, d'une part, mais aussi pour ne pas dénaturer le défis ici et ne pas prendre le risque de me cantonner à un style).
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
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@Artelise C’est drôle, je lis dans ton texte comme un petit message qui ferait suite ou écho à celui que j’ai écrit précédemment. Prévenir plutôt que guérir , avant qu’il ne soit trop tard surtout.
Concernant ton projet de suite d’écriture, pour ma part, je n’y vois aucun inconvénient . Bien au contraire ! Tu as quartier libre ici.
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j'ai créé un espace dédié à ce projet.
Comme je le disais, j'ai vraiment envie de continuer à me frotter à l'exercice, tout en gardant l'envie de participer ici dans une liberté totale de style et d'ambiance.Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
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@Kachina
La veille, Paul et moi avions perdu au jeu de rôle du quartier.
Nous avions donc récolté un gage : monter sur le toit de notre immeuble et s'y prendre en photo, tout à tour.
Donc me voilà entraînée par Paul sur un des toits de Paris.
Vrai, je m'attendais à une vue plus spectaculaire ! Mais notre immeuble n'a que trois étages. Et ces toits recouverts d'antennes n'offrent aucune surprise.
Le ciel est plombé, bientôt une averse ?
La seule gaîté provient d'un poste radio ouvert à fond, et la musique me rappelle le sud. Toulouse, la ville rose...
Mais nous sommes sur ce fichu toit, et il faudrait prendre les photos avant que le ciel se déchaîne.
Tiens... un chat de gouttière... Drôle de rencontre, si hauts perchés ! Serait-il en quête d'une compagne ? Ce n'est pas ici qu'il trouvera des moineaux.
Paul, un sourire et le pouce levé attend que je clique.
C'est fait, avec la tour Montparnasse en toile de fond...
Mais je suis déçue, le chat n'est pas sur la photo.
A son tour Paul prend le polaroïd, et me regarde à travers l'objectif. Je réfléchis déjà aux gages que nous allons inventer pour les prochains perdants. -
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Une rose rouge à peine éclose tendait sa jolie tête vers le soleil matinal, toute heureuse d’être là dans ce petit jardin, entourée de ses sœurs aux couleurs chatoyantes. La douce chaleur bienfaisante qui caressait ses beaux pétales est un gage de croissance et elle la recueillait de toute son âme.
Tout autour d’elle, des choses inconnues se déplacent, dansent dans les rayons du soleil. Elle sent leurs frémissements lorsqu’elles passent tout près. Soudain l’une d’elles se pose sur une de ses feuilles, puis s’envole, s’éloigne, revient et atterrit sur ses pétales, se promène un peu, fait vibrer ses longues ailes irisées et s’immobilise. Curieuse rencontre… sa première visite. Bien campée sur ses pattes, la jolie libellule se laisse bercer par le balancement de la fleur que le vent fait bouger doucement. Puis elle se met en quête d’un peu de nourriture. Une fourmi, quelques pucerons, voilà une visiteuse utile bien appréciée. Dans le grand amandier en contrebas un rossignol commence à chanter, douce musique de la nature qui s’éveille tandis que des fils de soie flottent dans les rayons du soleil. Les moustaches au vent, Coco le chat, assis sur les marches en pierre qui montent vers la maison, est occupé à faire sa toilette.
Je me suis souvent demandé si les animaux ressentent quelque chose devant la beauté de la nature, un joli paysage, une ambiance. Quoi qu’il en soit, cet endroit et ce moment de bonheur tout simple restent à jamais gravés dans ma mémoire.
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
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@Les-Plumes
Encore en retard . Bouuuuuuh ! Juste après mon texte, je vous dévoile le prochain exercice d'écriture. Obligée de flooder . Désolée.
Rideaux tirés, les yeux fermés, elle vient de s’allonger sur son lit, son chat Mystic , bien lové dans le creux de ses genoux.
Elle écoute en boucle les paroles d'une chanson à l’eau de rose, histoire d’y trouver quelque apaisement . Très mauvaise idée ! Toutes ces notes de musique n’ont pas d’autre effet que de brouiller la connexion dans chaque lobe de son cortex . Normal ! L’agitation électrique est à son comble. , A croire que ses 86 milliards de neurones ont tous été formatés , imprégnés d’un onguent d’optimisme.
Mieux encore ! encodés aux seules fins de faire , côute que coûte, barrage à la mélancolie, aux pires cauchemars , à la déception et ne traiter qu’une seule information : l’aider à réaliser et vivre, avec une incommensurable passion, ce rêve de voyage autour du monde !Il avait grandi avec elle durant toutes ces années, ces mois, ces semaines. Elle était en quête d’un idéal depuis toujours.
Oh ! elle en avait fait des voyages autour de sa chambre !
Difficile de ne pas se souvenir de ces images fantasmagoriques : tantôt enfant sauvage au milieu des loups ou des lions, tantôt aventurière, volant dans les airs ou voguant sur les océans
.
Pas grave si elle s’était berçée de cette multitude d’illusions pendant tout ce temps .L’essentiel était de n’avoir jamais cessé d’y croire. "Point de responsabilités sans gage", lui répétait son père.
Les valises qui trônaient dans le couloir, lui donnaient, ce soir, toutes les raisons de se réjouir et d’être fière d’elle
Ne pas s’autoriser à croire en son rêve eut été la meilleure façon de ne pas le réaliser. Elle était trop convaincue qu’une vie privée de rêves, coquins ou pas , c’est une vie sans désirs, sans espérance, dépourvue de couleurs, d’enthousiasme en tous genres et surtout de projets………Un idéal qui ne s’incarne pas dans une réalité a toutes les chances de finir en chimère avec ce désagréable parfum d’inachevé. Le rêve et le monde réel sont faits pour vivre ensemble, ou se stimuler l’un l’autre.
Sa respiration s’apaise enfin . Le voyage vient de commencer.
Demain , ces nouvelles rencontres , ces paysages ne seront plus le fruit de son imagination…
Demain, elle partira le cœur léger.Finalement , faire des ronds dans l’eau est toujours utile avant de prendre de grandes décisions.
Ne plus fermer les yeux. Ne plus renoncer. Demain , elle atteindra enfin le cap rêve !
| dernière édition par Kachina Réputation: 23367 | Messages: 16270 -
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@Les-Plumes
Comme promis ! Une nouvelle page à écrire!
Une image, des mots, un texte . Oui, c''est bien l'exercice de cette semaine.
Belle fin de soirée . A très vite . A vos plumes, je compte sur vous . Ce rêve de voyages ne me quitte pas on dirait .....car le plus beau voyage, c'est celui qu'on a pas encore fait(L.Peyron)
| dernière édition par Kachina Réputation: 23367 | Messages: 16270 -
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C’est vêtue de son trench beige qu’Eloïse se rendit à la gare pour prendre le train de 7h54.
Elle ne s’en n’était pas encore séparé, parce que le temps était toujours incertain, entre averses et éclaircies. Parfois, même le soleil chauffait aussi fort qu’une journée d’été et les soirées commençaient à être longues mais fraîches. Avril était en ce sens pour elle un mois plutôt mitigé qui n’avait pas un caractère franc et qui l’ennuyait par son inconstance.
Mais ce matin-là, une lumière vive tendait à inonder le quai, comme si une chose extraordinaire allait pénétrer dans le tunnel de la gare.
Elle était bizarrement seule, aucun autre voyageur qu’elle, ne semblait attendre son train vers sa destination, l’avenir lui appartenait.
Tournée vers cette lumière, elle était comme hypnotisée et inexorablement attirée, la plongeant dans ses pensées mêlées de tristesse et d’espoir.
Eloïse quittait sa vie avec peu de bagages, elle se ferait envoyer le reste. Elle laissait derrière elle toutes ces années passées dans l’ombre et allait pouvoir enfin exercer son talent au grand jour, dans un autre lieu bien plus ouvert et accueillant.
Oui, aujourd’hui était une belle journée, celle d’un commencement. -
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(je mets une autre image, en rapport avec le texte)
Il était là, le géant, vide et silencieux, entre bacs chimiques et vaches indifférentes. Comme il est loin le temps des voyages transatlantiques, du prestige de l'arrivée à New York. Il ne reverra plus les passagers célèbres ou anonymes, son équipage affairé. J'étais là moi aussi, sur ce quai dit de l'oubli, à rêver.
Ah comme j'aurais aimé monter à bord pour une traversée, précédé d'un steward qui m'aurait ouvert la porte de ma cabine avec un "je vous souhaite bon voyage, monsieur !"
J'aurais profité de la piscine au-dessus de l'océan, du restaurant et d'autres petits plaisirs. Peut-être aurais-je croisé le regard d'une riche américaine célibataire ?Mais c'est fini, il est trop tard. Et il ne reste plus aujourd'hui qu'un quai désert. Les voyages forment la jeunesse dit le proverbe, peut-être.
Ma jeunesse est partie pour un voyage sans retour, avec le rêve du géant de la mer. -
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@Coyotito Problémo ! Désolée d'ouvrir cette parenthèse.
Je ne conteste pas le fait que le texte que tu proposes soit en adéquation avec ton image. Bien au contraire.
En revanche, ce n'est pas l'image que j'ai choisie pour cette édition, aussi, si cela ne te dérange pas , j'aimerai bien , que tu nous soumettes un nouveau texte conformément à cette image. Je pense que tu n'auras aucun mal .
Comprends que toutes les autres plumes ne vont plus savoir où donner de la tête !
Par avance je te remercie pour ta compréhension .
Nous t'attendons donc sur ce quai de gare.| dernière édition par Kachina Réputation: 23367 | Messages: 16270 -
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@Kachina a dit dans Décris-moi un mouton :
Une image, des mots, un texte . Oui, c''est bien l'exercice de cette semaine.
Ce matin-là, curieusement la gare n'était pas grise comme à l'accoutumée, mais couleur sépia, tout comme ses vêtements d'ailleurs. Sépia, cette couleur de terre un peu désolée, qui évoque plutôt le passé, celui des jours enfuis, ceux qui se paraient alors de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Mais le temps, avec son lot de lassitudes et d'ennuis, avait fait son oeuvre. Il les avait estompées, jour après jour, jusqu'à les confondre dans cette monochromie qui illustrait si bien le désert de sa vie.
Mais ce matin-là, elle avait franchi le pas que jusque-là, elle remettait toujours au lendemain, des lendemains à chaque fois synonymes de chagrin.
Elle avait enfin réussi à boucler sa valise mille fois faite et mille fois défaite avec à chaque fois un peu plus d'amertume.
Mais ce matin-là, debout sur le quai à attendre son train, elle avait enfin réussi à aller au bout de son désir : partir vers un ailleurs qui ne pourrait pas être pire que son ici maintenant. Elle était pour l'heure seule sur ce quai car elle avait voulu arriver en avance, comme pour faire un pied de nez à celle qu'elle avait toujours été : une femme toujours en retard à tous les rendez-vous que le destin lui avait offerts, de ce fait manqués à force de trop tergiverser.
Une question toutefois la taraudait : il se dit que les valises de ceux qui partent pour fuir un quotidien trop pesant contiennent aussi, bien malgré eux, leurs problèmes les plus intimes. A quoi bon alors partir si c'est pour emmener cette partie de soi que l'on voudrait justement laisser parce qu'elle empêche d'accéder à la liberté d'être qui l'on pressent que l'on est capable d'être ? Mais ce n'est plus le moment de se poser ce genre d'interrogation, c'est le moment de se dire : alea jacta est, les dés sont jetés.
Ce matin-là, sa main qui tenait fermement la poignée de la valise, pour la 1ère fois, ne tremblait pas parce que pas un seul instant elle n'en doutait : une place, sa place l'attendait, là-bas.| dernière édition par ayamé Réputation: 14951 | Messages: 11334 -
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Vendredi soir.
Il est 19h50.
Nous sommes à la gare de l’est.
Une femme se tient, seule, sur le quai. Elle regarde au loin, tranquillement, en tenant la poignée de sa valise sereinement. Qui est-elle ? d’où vient-elle ? où va-t-elle ? Elle est sur le point de partir quelque part, cela semble sûr. Mais est-ce un retour ou un départ ? C’est difficile à dire. Et, de fait, ni sa coupe au carré sage, ni son imperméable beige ne donne beaucoup d’indices pour résoudre ce mystère.
La journée touche à sa fin, doucement les derniers rayons de soleil se propagent le long des quais. Les tons dorés et ocres inondent peu à peu la gare.
C’est lorsque la lumière est à son maximum d’intensité que le photographe prend sa photo.
D’un coup d’œil expert, il vérifie sur son écran à cristaux liquide s’il a réussi à gérer convenablement le jeu d’ombre et de lumière.
« c’est bon, tu as ton cliché ? » interroge son modèle sans oser se retourner.
Mais le photographe ne répond pas.
Les yeux fixés sur l’écran arrière de son réflex-numérique, il scrute sa photo. Tout est parfait : la lumière, les ombres, la pose de son modèle, le cadrage. Il est heureux, c’est une belle photo. Mieux, c’est la photo dont il rêvait. A un détail près. Sur la photo, à la droite de son modèle, il y a une vieille valise brune. Exactement là où, dans la réalité, il n’y avait… rien.Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions