je propose ligne
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@agathe oui je sais mais on attend encore un peu. @Ytica bosse quant à outrebleu il est sûrement en vacances
Demain tu pourras écrire t’inquiète ! je veille| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
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Tadam!
21h36 on ne va plus attendre . J’espère qu’ @ytica et @outrebleu comprendront ma décision d ajouter 2 mots à leur place
Voici donc la récapSupposition - Légitime - ligne - Dépit - éventail - croire - défense - improbable - suffire
Le feu vert vous est enfin donné .
A vos plumes .
Bonne soirée
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Elle était bien vieille maintenant, bien seule aussi et elle ne sortait quasiment plus de chez elle, préférant rester cloîtrée.
Mais en dépit des apparences, n'allez pas croire qu'elle avait pour autant perdu tout intérêt pour le monde des vivants.
Son plus grand plaisir était d'observer les gens au travers de la jalousie qui protégeait la fenêtre de son salon, car elle pouvait ainsi voir sans être vue la vie sous bien des formes sur la place jouxtant sa maison.
C'est ainsi qu'elle se prit d'affection pour un charmant couple qui venait s'asseoir 2 fois par semaine sur l'un des bancs, toujours les mêmes jours, toujours aux mêmes heures. Elle devinait qu'il n'avait rien de légitime.
Ce qui lui permettait de faire cette supposition, c'étaient leurs attouchements, timides et des plus discrets, ainsi que leurs furtifs regards aux alentours : il n'était pas improbable que quelqu'un les reconnaisse et puisse les compromettre.
Elle était émue d'assister à ces infimes gestes de tendresse qui semblaient suffire à leur bonheur, mais derrière l'éventail de la pudeur, elle devinait tous leurs ardents désirs parce que leurs yeux étaient empreints de cette lumière dont seuls sont dotés les regards amoureux.
Elle se désolait de les voir respecter cette ligne de conduite qu'apparemment, ils n'osaient franchir. Elle avait envie de leur crier :
" aimez-vous sans retenue, rien ne doit brimer l'amour. De toutes façons, cet enfant de bohème ne connaîtra jamais de loi ".
2 voix s'exprimèrent alors en son for intérieur : " tu te permets de tenir là des propos séditieux. Qu'aurais-tu donc à répondre pour la défense d'un conseil aussi pernicieux ? "
" Juste ceci : ce qu'il adviendra de ce genre d'idylle, nul ne peut le prédire, mais elle permet de vivre ce qu'écrivit un jour Victor Hugo et qui à mon sens vaut d'être vécu : " il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un."
Avec un large sourire, elle se dit pour conclure : non, la vie n'est pas et ne sera jamais un long fleuve tranquille.| dernière édition par ayamé Réputation: 14914 | Messages: 11165 -
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Ouverture des festivités sur une note « rose tendre » avec un dessin de Peynet . Saviez-vous qu il a fait de la fête de saint Valentin ce qu’elle est encore aujourd’hui?
Mais …Saviez vous aussi qu’il n’était pas le conservateur réac que croyaient ses confrères.? Il était libertaire, il était ami avec les subversifs de son époque, Brassens en tête et tout ça bien avant le raz-de-marée de la liberté sexuelle de Mai 68.
Comme quoi on ne nous a pas tout ditBonne journée à tous !
| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
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Bagdad, au moyen-âge, dans une année dont on a oublié le numéro.
Shaeza est une petite mendiante de 14 à 15 ans, d'aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'a connu que la rue et la lutte pour sa survie en dépit des coups de celui qui se prétend son maître. Cet homme semblait croire qu'un peu de nourriture devrait lui suffire à cette gamine.
Elle semblait si frêle, quel moyen de défense pouvait-elle avoir face à lui ?
Mais un matin, la ligne que le Destin semblait lui avoir tracé prit un nouveau tournant. Dans la grande rue qui menait au palais du vizir, au sol elle ramassa un éventail orné de délicates arabesques.
"Qui peut bien avoir perdu une si belle chose ?" se demanda-t-elle, "la fille du vizir ?" Ce n'était alors qu'une supposition, elle ne l'avait jamais vu cette fille, à peine avait-elle aperçu le cortège du prince par hasard passant par là.
Perdue dans ses pensées, Shaeza n'avait pas remarqué que quelques soldats l'avaient encerclée.
"Suis-nous, mendiante !" grommela celui qui paraissait leur chef. Elle dût les suivre dans les couloirs et escaliers du palais jusqu'à la salle où attendait le vizir.
"Ainsi, tu es celle qui a ramassé cet éventail ?" dit le prince.
"Oui, monseigneur, mais je ne l'ai pas volé, seulement trouvé, je le jure !" répondit Shaeza.
"Allah a répondu à mes prières, enchaîna le prince, ma fille chérie m'a été enlevée par mon traître de frère alors qu'elle n'était encore qu'un bébé. Ce traître l'a payé de sa vie, car il n'a pas voulu dire ce qu'il en avait fait. Il y a deux jours, une devineresse m'a révélé que celle qui trouverait l'éventail de ma défunte épouse serait ma fille perdue que Dieu me rendrait. Nous t'avions nommée Shaeza."
"Mais c'est mon nom ! " s'écria-t-elle, "mon maître m'a toujours nommée ainsi !"
Aussi improbable que celà puisse paraître, elle était bien la fille légitime du Vizir. Tout allait changer, l'avenir devenait radieux soudain.
Sauf pour le maître de Shaeza. Le lendemain, sa tête tranchée tenait compagnie à celle du traître qui avait enlevé la fillette sur la muraille de la ville.| dernière édition par Un Ancien Utilisateur Réputation: 0 | Messages: 0 -
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@Louikatorz : oh joli, ton conte m'a fait rêver en me replongeant dans mon enfance.
| dernière édition par ayamé Réputation: 14914 | Messages: 11165 -
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« Tu as donc supposé », s’écria la femme, plantant un regard ébahi et consterné dans le regard de son mari. « Et depuis quand une supposition a-t-elle valeur de preuve légitime ? Et comment, dans tous l’éventail des possibles, as-tu décidé que si je venais déjeuner ici tous les midis, c’était pour y rencontrer quelqu’un ? j’aime ce restaurant. Les repas y sont simples, abordables. Le cadre est agréable et la serveuse toujours souriante. Eh oui, il est loin de mon bureau ! Loin de mes collègues, surtout ! »
La femme fit une pause, et sans laisser à son mari le temps de seulement choisir une nouvelle ligne de défense, elle reprit, l’air désolé et déçu :
« Comment as-tu pu croire, ne serait-ce qu’une seconde et en dépit de tout ce que nous avons vécu, de tout ce que j’ai pu faire par amour pour toi… ! parce que je te rappelle tout de même que c’est ta carrière que nous avons mis en avant ces dernières années. Que c'est pour toi que j’ai accepté de venir vivre dans cette petite ville, alors que tu sais très bien que je suis une vraie parisienne ! Comment as-tu pu croire… ? »
La femme secoua la tête, réprima un sanglot.
« La confiance que tu me portes aurais dû te suffire, non ? »
Elle retint son souffle et murmura, interloquée, comme faisant face à la plus improbable des conclusions :
« Tu ne me fais plus confiance, c’est ça ? Mais comment ? pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? »
Elle se tut alors, laissant enfin un peu de temps à son mari pour répondre.Mais rien ne franchit ses lèvres sinon un pathétique murmure.
« Je suis désolé », dit-il l’air piteux et malheureux.
Il jeta un dernier coup d’œil à la table où sa femme était assise et où il ne se trouvait qu’un seul couvert face à une seule chaise.Alors, sa femme lui caressa la joue et lui dit.
« Allez, je te pardonne. »
Elle sourit et ajouta :
« Ça fait du bien, mine de rien, de te savoir un peu jaloux . »Finalement, l’homme finit par sortir du restaurant. Il remonta dans sa voiture ; une petite Cooper rouge vif qu’il avait abandonné plus que garé sur le trottoir devant le restaurant et quitta les lieux.
Une serveuse s’approcha alors…
« Je mets tout de même le second couvert ? » demanda-t-elle d’un air un peu désorienté.
La femme opina du chef.
« Oui » confirma-t-elle. Et elle laissa échapper un long soupir de soulagement.Quelques secondes plus tard, un homme sortit des toilettes. Il se rapprocha d'un pas vif de la femme. Il s’excusa pour le temps que « ça lui avait pris » et s’installa sur la chaise que la serveuse venait de rajouter de l’autre côté de la table.
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
| dernière édition par Artelise Réputation: 6935 | Messages: 4184 -
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Je viens de quitter Estella. Elle reste assise sur le banc, joue avec son éventail. La chaleur du jour, peu à peu, a laissé la place à une soirée estivale des plus agréables. Des groupes de jeunes déambulent sur la place de Salamanque. Les terrasses des cafés et des restaurants regorgent de clients.
Faut-il croire Esteban en dépit de l'heure tardive, quand il a confirmé par SMS qu'il sera là vers vingt trois heures trente ?
Parviendra-t-il à lui expliquer le quiproquo qui les a fâchés hier ?
Je pense que c'est improbable.
Elle se pose beaucoup de questions et craint que leur ligne de conduite soit trop différente.
Elle a raison, bien sûr, de se poser des questions, c'est légitime, puisqu'elle envisageait une relation sérieuse.
Mais de son côté, Estéban pourrait avancer pour sa défense qu'ils ne se connaissent peut-être pas encore assez. Trois semaines, cela ne peut suffire lorsqu'on se voit seulement le week end...
Allez, j'arrête de faire des suppositions, je vais attendre le retour d'Estella à la maison. Si je reste par ici, j'aurai l'impression de les épier. -
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Bien à l’abri derrière son éventail, elle observait la scène qui se déroulait à quelques mètres d’elle. La petite fête était plutôt réussie, mais ce n’est pas cela qui intéressait Annelise. Non, elle, c’étaient les potins ! Et elle avait une excellente mémoire pour cela. En effet, en dépit de son âge, 80 printemps, Annelise n’oubliait jamais rien.
Donc, son regard était focalisé sur ce couple improbable qui discutait, se croyant à l’abri derrière le gros chêne du jardin. Oui, improbable, car il s’agissait du père Antoine, curé de son état, et de sœur Marie Angèle, une jeune religieuse de 30 ans, une sœur à cornette. Nous sommes en Août 1958.
En dépit de la distance qui les séparait, une bonne dizaine de mètres, Annelise pouvait suivre leur conversation. En effet, elle savait lire sur les lèvres et si elle ratait quelques mots, elle comprenait bien le sujet de leur conversation : l’amour. Elle avait du mal à croire ce qu’ils disaient, mais en même temps elle notait bien tout dans sa tête. Cela devait largement suffire à lui assurer une sacrée chose à raconter, et ce pour un bon moment. Les gens auraient du mal à croire ce genre d’histoire, mais en même temps ils en étaient friands. D’accord, ce n’était pas bien de jouer les pipelettes, mais la vieille dame, pour sa défense, se disait qu’après tout, ils n’avaient qu’à être plus discrets. Ainsi, elle s’auto-excusait de sa manie d’espionner et de rapporter à tout le monde ce que faisaient les autres, surtout si c’était croustillant, et ici c’était le cas. Mais là, n’avait-elle pas franchi une ligne rouge ?
Une supposition que quelque part, une punition l’attendait un jour, quelle serait-elle ? Mais elle n’eut pas longtemps à attendre la réponse.
A force de se pencher pour observer les deux amants, un pied de son fauteuil en osier craqua et elle tomba avec fracas, emportant dans sa chute la petite table avec la carafe d’eau et son verre avec le petit cocktail auquel elle n’avait même pas touché. Pompiers, hopital, un bras cassé, n’était ce pas la justice divine qui avait frappé ? Quoi qu’il en soit, l’incorrigible Annelise, une fois revenue au village, s’empressa de raconter son histoire. Quant au père Antoine et à la sœur Marie Angèle, après avoir renoncé à leurs vœux, ils quittèrent le village et se marièrent, scellant ainsi leur amour devenu légitime.
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
| dernière édition par ytica Réputation: 1716 | Messages: 836 -
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Avec l'éventail de ces 9 mots improbables, on aurait pu croire qu'il serait difficile d'en faire un texte qui tienne la route : stérile supposition. En dépit de la difficulté, chacun.e a su trouver sa ligne conductrice tant l'imagination peut suffire pour rendre légitime son écriture. Légitime en quoi ? Elle n'a ici nul besoin de défense pour trouver sa place au sein des autres écrits.
Bravo à vous tous, je me suis bien régalée de vous lire et je suis impatiente de découvrir ceux qui vont se rajouter.