Le hasard m'a dicté le mot : source
Bonne journée et bonne inspiration à tous et à toutes.
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Rentrée tout juste de chez mon père chez lequel j'ai passé mes 3 jours mensuels.
Vite, j'ouvre mon livre et je tombe sur le mot mépriser. Comme dab, vous savez que vous pouvez l'employer dans un sens négatif comme positif . Alors ,y'a plus qu'à maintenant .
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Le toréador entra dans l'arène en saluant les aficionados.
Un splendide taureau y labourait le sol en soufflant sa fureur par les naseaux.
La corrida pouvait commencer
Les passes se succédaient, magnifiques, sous les olés des spectateurs
Puis vint le face-à-face, la muleta rouge contre une masse noire de plusieurs centaines de kilos.
Le toréador, les reins cambrés, son aptitude à mépriser le danger était la source de sa fierté, immobile, l'épée levée.
La charge de la bête fut impressionnante
Impassible, le héros se hissa sur la pointe des pieds pour la mise à mort inéluctable.
Mais il fut encorné par un mouvement brusque, imprévisible de la tête du bovin, Olééééé !
Derrière les grilles de l'hôpital, le réveil fut dur pour le toréador
Il avait perdu la mémoire, ses oreilles et sa queue
Olééé!
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Ma mémoire est incertaine ,mais je me rappelle de cette histoire que me contait mon grand-père.
C'est à La manade des roseaux dans ce lieux féerique de Camargue, à deux pas des Saintes Marie de la mer qu'un jour vint au monde le petit Manuel.
Sa maman malheureusement mourut quelques heures après l'accouchement et n'ayant pas de père il fut recueilli pas le patron et sa femme.
Manuelito, comme tout le monde l'appelait, grandit dans ce monde sauvage de prairies et de marécages ou taureaux et chevaux étaient élevés pour les corridas.
La manade était réputée pour la fierté et la combativité de ses bêtes et au dessus de la grille d'entrée de la propriété ,les marques du domaine en fer forgé dominaient enclos et pâturages.
Les taureaux de combat avaient ici la particularité d’être les plus gros et les plus forts que l'on puisse trouver, la lignée prend sa source si loin que la légende la fait remonter à l'antiquité.
La profondeur du noir de leurs robes n'a d'égale que la blancheur des chevaux des gardians de la manade.
Manuelito a vite montré une aptitude hors du commun avec les bêtes, il passait des heures a leur parler, tout le monde s’inquiétait de le voir au milieu du troupeau d'irascibles combattant cornus.
Lui n'en avait cure, il s'en amusait et tout jeune il prenait deja la muleta pour pratiquer Véroniques et de Moulinettes aux plus puissants animaux de la prairie.
Souvent dans ses rêves ,il se voyait combattre aux arènes de Nîmes ou a celles de Madrid,il sentait le souffle du taureau , les "Olé " de la foule , les regards des belles dames et son costume de lumière,mais à son réveil ,la réalité le ramenait toujours à ses guenilles et sa condition d'enfant.
Manuel grandit dans ce paradis,mais la mobilisation générale vint l'enlever à ses parents adoptifs,il fut affecté à une brigade de soldats spécialisés dans les attaques de postes avancés ennemis,tous collegues se rappelleront comment il sortait des tranchées avec une agilité incroyable ,évitant les balles et les éclats d'obus comme si il les voyait venir, il aimait mépriser les allemands en mimant avec sa baïonnette des estocades de mise à mort dignes de plus grand toréros.
Un jour lors d'une attaque ,Manuel tomba, suffoquant derrière son masque déchiré. Ses amis et sa famille le pleurèrent longtemps.
Il parait qu'au chemin des dames, par nuit de grand vent ,si l'on y prête bien l'oreille, les prairies résonnent encore de 'OLE" enflammés pour louer a jamais le petit Manuel.
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Alors là, moussaillons vous avez assuré ! Distribution de double like
@ToTeM sujet épineux que la Corrida . Une arène c'est le palais de l'injustice mais le plus fort n'est pas toujours celui qu'on croit . Tu as su manier les mots avec art. Super !
@outrebleu : A croire que tu connais parfaitement ma région. Me suis pas sentie dépaysée dans ce décor , cette ambiance , de plus tu évoques une race de taureau étonnamment redoutable et redoutée des matadors. (l'un d'entre eux s'est échappé dans le texte de Totem)
Manuel, Manolete . Pour un peu on y était presque . .
Belle imagination !
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C'est fou les associations d'idées : le mot réveil m'a aussitôt fait penser à cette chanson de Boby Lapointe " Ta Katie t'a quitté ".
J'ai donc mis mes paroles sur sa chanson ( pardon Boby pour le massacre, c'est pas d'ma faute, c'est de la faute de ma muse, c'est une perverse ! ). Donc, pas de taureaux en corrida pour moi .
Ce soir au bar de la plage, Paolo est noir de rage
Il va donc boire tout au long de ce soir
tout au long de ce soir.
Il lui faut vraiment la sortir de sa mémoire
celle qui a mis des grilles à son coeur,
qui sans elle se meurt, n'ayant plus que rancoeur.
Pourtant à la source il y avait bien l'amour,
celui qui aurait dû rimer avec toujours.
Oui mais voilà qu'après une ultime corrida,
à le mépriser, l'estoquer, elle n'hésita pas,
comme un matador, sans trembler, à le mettre à mort,
son coeur qui implore.
Tic-tac, tic-tac. Sa Katie l'a quitté
Il n'a plus que ses yeux pour pleurer.
Allons garçon, ne reste pas si moribond,
en cruel abandon.
Tu verras qu'un jour, un beau matin,
s'envolera enfin à tire d'aile le chagrin.
Le réveil sonnera la bonne heure :
celle d'ouvrir à une autre, ton artichaud de coeur.
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@Kachina
Merci Madame pour votre générosité ;))
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Damien était songeur. Inlassablement il ratissait le jardin pour entasser les feuilles mortes, en se disant que ce râteau était infiniment plus léger que celui qu’il s’était pris ce matin… Mais comment peut-on ainsi mépriser les gens, un refus poli aurait été plus acceptable que la réponse cinglante qu’elle lui avait faite. Peut-être s’y était-il mal pris, mais ce n’était pas facile pour un garçon timide comme lui d’inviter une fille à boire un café au bar du coin. Ce genre de chose était souvent source de tourment, pourtant il avait tourné et retourné sa demande dans sa tête, sans doute n’était-elle pas bonne.
Damien avait littéralement flashé sur sa nouvelle voisine il y a quelques jours, mais c’est à peine si elle répondait au bonjour qu’il lui disait lorsqu’il la rencontrait chez la boulangère ou la croisait sur le trottoir.
Il était arrivé près de la grille et regardait, songeur, les voitures passer dans la rue. Soudain une voix retentit près de lui : -vous pouvez m’aider s’il vous plait ?
Damien se rapprocha de la grille et vit la fille près d’une voiture et qui lui faisait signe de la main. Il regarda et vit que le pneu avant droit était crevé. Sa main se posa sur la poignée, il ouvrit et sortit sur le trottoir.
Il retourna à son jardinage lorsqu’un bruit de ferraille se fit entendre. La voiture de la fille venait de rentrer dans un autre véhicule garé tout près.
Le sourire aux lèvres, Damien se sentait soudain plein d’assurance. Quelle corrida ! c’était bien fait pour elle, se dit-il. C’est alors qu’il entendit à nouveau une voix provenant de la grille : - monsieur, monsieur, s’il vous plait, vous pouvez m’aider ?
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
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Les rues, ce soir, seront désertes.
Dans les gradins, les gens vont se presser pour le grand évènement. Dans l’arène, le sable a été soigneusement ratissé. Derrière la grille, le plus beau et le plus fort taureau de la région attend déjà. Même dans la pénombre, on peut se rendre compte que sa robe noire n’a pas son pareil ; pas plus que sa stature et sa musculature. Cette bête est une force de la nature, la fierté de toute la Camargue. Le torero qui aura l’honneur de l’affronter a beau fouiller sa mémoire, il ne se souvient pas d’avoir déjà eu un adversaire de cette réputation. A la fin de sa carrière, ce taureau sera enfin la véritable source de sa gloire. Sera-t-il à la hauteur ? Saura-t-il, par son talent, ses savantes virevoltes, sa grâce et son courage se montrer digne de son adversaire ? Il l’espère de tout son cœur. C’est pour cet instant-là, après tout, qu’il a consacré sa vie à la corrida.
Un peu plus loin, en dehors des murs. Juste assez loin pour ne pas entendre le tumulte de la foule, une femme pleure. Elle songe à ce taureau qui ne se doutait pas, à son réveil ce matin-là, qu’il allait vivre sa dernière journée. Qu’on allait le priver de sa liberté, puis de sa vie, pour le simple plaisir d’humains en mal de sensations fortes, avides de cruauté et de sang. Ce soir, des gens vont regarder un taureau plein de vie, en parfaite condition physique et en parfaite santé, être torturé durant de longues minutes avant de se voir assassiné sous leurs hourras glorifiant son assassin.
Oui, cette femme pleure. Elle pleure à chaudes larmes car elle ne comprend ni comment, ni pourquoi des gens, des êtres qui se prétendent « humains » puissent à ce point mépriser la vie et prendre plaisir, un vrai plaisir, à assister à la mise à mort d’un être totalement innocent.
J’ai longtemps hésité. Et puis j’ai tranché. Oui, aujourd’hui, puisque j’ai l’occasion de m’exprimer, je m’exprime. La Corrida je m’y oppose.
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
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@Artelise : je pense comme toi. Je ne comprendrai jamais le jeu avec la mort juste pour le plaisir !
( Les courses landaises procurent autant de sensations fortes sans avoir besoin de tuer l'animal ! )
Ton texte m'a beaucoup émue, alors double like
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A force de mépriser son être, source de conflit intérieur permanent; sa vie est telle une corrida, une joute à spectacle à blessures profondes, conduisant à la mort inéluctable.
De mémoire, il ne se souvenait pas avoir eu cet esprit aussi noir, alors que nombre de fois il avait réussi à faire sauter les grilles qui l’empêchaient d’avancer et de le conduire au réveil.
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@Music : je ne peux que te double liker, tu abordes un univers qui fut celui dans lequel j'ai bossé pendant 27 ans sans jamais le regretter.
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@Music
Je double like ton texte. Il me touche particulièrement.
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
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@artelise : tu as bien fait de saisir l'occasion pour exprimer ton ressenti . Sans rentrer dans le débat , ni en soulever un , la Corrida on aime ou on ne l'aime pas . Je salue ton texte d'un double like
@Music : des mots justes , des mots vrais , des mots qui font réfléchir . Double like pour moi aussi .
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En regardant un corrida, sa mémoire lui fit penser à un puit menant au béant. En ajustant sa tête au dessus de ce puit, elle ne peut voir l'eau qu'il y a au fond, elle ne voit que du noir. Ensuite, elle vu rouge, elle revenait à ses moutons et regarda la bataille acharnée du taureau et de son matador. Dans le couloir, il faisait noir. Mépriser qu'avec ses grilles, il n'y a pas de réveil. Ils n’arriveront pas à la source.
Aimer, c'est savoir dire je t'aime sans parler.
-Victor Hugo
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Assis sur son trône, César regardait impassible la foule hurlante qui se tenait dans les gradins. Ces jeux resteraient à coup sur dans toutes les mémoires. Rome l'Invincible devait montrer sa puissance, la ville n'était elle pas la source du pouvoir qui brillait sur l'Empire? En temps que tel rien ne devait ternir son prestige et la nouvelle religion qui depuis peu agitait les basses classes de la population devait à tout prix être muselée. L'empereur méprisait ces agitateurs qui prêchait l'égalité et le pardon mais surtout, surtout il détestait leur dévotion à un Dieu unique. Cette hérésie devait cesser ! Rome placé depuis toujours sous la protection de multiple Dieux n'accepterai jamais de voir supplanter ses croyances par ce nouveau culte venue de la lointaine Orient.
Une rafle avait donc eu lieu dans les bas fond de la ville et tous ceux qui se sentaient inspirer par cette idéologie néfaste s'étaient retrouvés enfermés dans le Colisée. Ils étaient nombreux les bougres, parqués maintenant comme des animaux derrière des grilles. Ils se trouvaient là de nombreux esclaves, des anciens guerriers venus des quatre coins de l'empire: les gigantesques noirs de Nubie, des Celtes à la peaux claire et parmi ces miséreux quelques marchands.... tous calmes et sereins. Parfois des chants s'élevaient des culs de basse fosses. Tous communiaient dans la même ferveur qu'ils soient jeunes ou vieux, femmes, hommes ou enfants... ils priaient. Mais aujourd'hui le réveil serait brutal pour ces doux rêveurs. Bientôt les cris de douleur, les larmes et la souffrance ne tarderai pas à faire leur apparition et remplacerai les chants d'espérance. César sous le dais de tissus qui protégeait son auguste visage des ardents rayons du soleil attendait avec impatience que débute les jeux.
Dans ces arènes qui bien des années plus tard abriterait la danse de vie et de mort d'un taureau et d'un homme lors de corrida, en cet instant une foule de pauvres hères s'avança dans la lumière d'été. Un silence sépulcrale s'abattit brusquement sur le monument de pierre, il dura , s'éternisa jusqu'à ce ce retentisse le premier rugissement. Les fauves annonçaient leur arrivée et en réponse le coeur sauvage des spectateurs lui fit écho.