@Louikatorz
effectivement l’anecdote est reprise dans le reportage.
le commentaire spécifie que le gradé allemand aurait été anti nazi ce qui minimise le risque pris par Picasso, mais quand même. :))
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Abeytu est chamane. Depuis peu, il faut le préciser. Il n’en reste pas moins qu’elle a le devoir, en tant que guide spirituelel, d’aider ceux qui viennent à elle, à trouver la voie. Celle qui les amènera à la paix intérieure. Fort heureusement, elle y parvient la plupart du temps. Nashoba, son mentor, lui a apprit tous ses secrets.
Force est pourtant de constater que, cette fois, elle ne comprend rien à sa vision. Quel sens peut-t-on donner à une ribambelle de moutons qui passent leur temps à se piquer la langue sur des ronces, inlassablement ? Et que dire de cette lente descente du troupeau le long d’une pente interminable ?
Des visions étranges, elle en a eu au cours de sa longue formation. Des réalités altérées, distordues, étranges, elle en a vu des quantités. Mais il ne s’agit plus ici d’étrangetés, de distorsions ou d’altérations. Cette fois, sa vision l’a conduite dans une réalité assassinée, sans repère reconnaissable ni référence identifiable.
« Je ne sais pas, finit-elle par annoncer à son visiteur. Les Esprits m’ont répondu, mais de manière si étrange, que je ne parviens pas à les comprendre. »
L’homme soupire.
« Nous ne saurons donc pas ce qui attend l’humanité, conclut-il. »D’un geste vif, il termine son expresso et se lève. Il est sur le point de prendre congé lorsque soudain, Abeytu, les yeux dans le vague, se remet à parler.
« A moins, murmure-t-elle, que les Esprits ne cherchent à me dire que l’humanité court à sa propre perte… »
L’homme se retourne et observe un instant la chamane, troublé.
« Impossible, murmure-t-il. C’est impossible ! »
Puis, avant que la chamane n’ai eu le temps de le contredire, il s’éloigne à pas vif.
Note : @outrebleu : Pour le reportage de concernant l'oeuvre majeure de Picasso, je l'avais vu également. Il est effectivement très instructif.
J'aime bien la façon que tu as eu de le retranscrire à ta façon avec les mots imposés.@ayamé et @Louikatorz : vos histoires m'ont bien plu, je vous double like tous les deux
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
| dernière édition par Artelise Réputation: 6937 | Messages: 4185 -
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Sa tasse d’expresso posée sur la table en bois, Madeleine feuilletait un vieil album de photos dont certaines très anciennes étaient presque estompées. Son regard s’était arrêté sur l’une d’entre elles que son doigt caressait doucement en formant des ronds. Sa pensée était comme arrêtée sur cette photo qui représentait une jeune femme assise sur un muret au bord de la route. A côté d’elle, une dizaine de moutons à la recherche de quelques brins d’herbe. Sous la photo, un prénom, presque indentique au sien, écrit à l’encre noire : Madeline. Et quelques mots d’une écriture différente rajoutés juste en dessous : assassinée par… le nom avait été effacé.
Un homme entra dans la pièce, et la jeune femme referma l’album.
- Encore cette photo ? Dit-il d’une voix amusée
La jeune femme ne répondit pas. Elle laissa son cousin dans le salon et sortit de la maison. Dehors le soleil brillait de mille feux. Elle fit quelques pas sur la route et aperçut un coquelicot parmi les herbes. Elle faillit se piquer à une ronce en voulant le toucher et renonça à le prendre.
Elle partit en direction du village, arriva devant l’église, puis continua. Elle ne venait jamais promener de ce côté mais inconsciemment quelque chose la poussait à s’y rendre. Elle passa devant la descente qui menait à la fontaine miraculeuse. Elle y était allée une fois lorsqu’elle était enfant et des images lui revinrent en mémoire, mais elle poursuivit son chemin.
Comme elle s’éloignait du village, dont on apercevait toujours la tour tout en haut, l’air se rafraîchit soudain et le ciel s’assombrit. Arrivée à un tournant, elle se rendit compte qu’elle se trouvait exactement à l’endroit où la jeune bergère avait été photographiée. Le muret avait été refait depuis, mais c’était bien à cet endroit qu’elle était assise. Il faisait vraiment froid à présent alors qu’on était en plein mois d’Août, et elle entendit un grondement de tonnerre. Madeleine décida de faire demi-tour car l’orage menaçait, et c’est alors qu’elle vit un coquelicot d’un rouge intense comme du sang qui avait poussé près du muret, à l’endroit où s’était trouvée la jeune fille de la photo. Elle se pencha et le cueillit. A ce moment-là, une voix murmura : « merci ».
Rêve ? Réalité ? Vision ? Madeleine ouvrit la main, et le vent dispersa les pétales de la fleur. Qui avait été son guide pour la mener jusqu’ici ? Elle ne le saura jamais, mais elle se sentit soudain sereine, comme délivrée d’un poids, d’une charge qui la hantait depuis des années, depuis qu’elle avait découvert la photo de cette inconnue dans cet album. Plus tard dans la soirée, lorsqu’elle le rouvrit, la photo avait disparu...
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
| dernière édition par ytica Réputation: 1716 | Messages: 836 -
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@ytica tout simplement attendrissant et tellement bien écrit ! J’aime beaucoup ton style. Double like bien évidemment !
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Depuis combien de temps sa conscience errait elle dans les limbes? Prisonnière entre le rêve et la réalité, elle errait dans les couloirs des Mondes cherchant un guide qui saurait la conduire au lieu où reposait sa dépouille. Elle qui se piquait autrefois d'avoir un esprit cartésien vivait une véritable descende aux enfers. Rien dans ses visions passées ne l'avait préparé à découvrir ce labyrinthe où des millier de portes toutes semblables s'ouvraient sur autant de destinations improbables. Des lieux que l'imaginaire humain ne saurait appréhender. Ou se trouvait l'entrée de sa réalité? La question la taraudait depuis des jours. Soudain devant elle scintilla la lumière vibrante d'une luciole égarée.
- "Es tu mon messager de l'au-dela?" pensa la pauvre âme en perdition.
Un rire silencieux ne franchit pas hélas ses lèvres, dans ce silence de mort les sons ne pouvaient exister, seule une tristesse infinie hantait les galeries. Cependant quand la lumière se posa sur la surface plate d'une porte, elle n'hésita pas une seule seconde. Que lui importait le chemin et la destination au bout de celui ci, tout serait préférable à cet enfermement éternel.
A peine le seuil franchit, elle se retrouva dans une pièce obscure, il y flottait l'odeur douce amère du café. Lui revint alors dans un flasch lumineux l'image d'une terrasse inondée de soleil où chaque matin elle venait déguster son expresso matinal. Mais que s'était il passé ce jour la? Le bruit d'une moto vrombissante qui déboulait à toute vitesse, la déflagration assourdissante d'une arme à feu, la douleur, le sang, la peur tout cela explosa en une fraction de seconde dans sa mémoire. Comme des moutons sacrificiels , elle et les autres personnes assisent à la terrasse du café avaient été assassiné au nom d'un idéal barbare. Alors pourquoi n'avait elle pas rejoint comme toutes les autres victimes le royaume des âmes mortes? Ce pouvait il qu'elle soit encore vivante? Lentement l'obscurité reflua et elle se trouva dans une chambre d'hôpital aseptisée et blanche. Dans un lit reposait un corps pâle. Un corps? Son corps!| dernière édition par Lissilma Réputation: 1747 | Messages: 909 -
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C’est un matin tout à fait ordinaire. La cafetière expresso chuinte sur la gazinière. Marie éteint le brûleur, empoigne l’anse, remplit sa tasse et s’assoit. Elle regarde se dissoudre le carré de sucre qu’elle vient d’y déposer tout en remuant son café avec une petite cuillère. Sa main tremble, la cuillère lui échappe des mains. Sur la table en bois beige, quelques gouttes de café s’éparpillent. Le regard fixe , Marie, pose le doigt sur l’une d’elles. La pendule indique 8h….
Elle choisit son vieux sac de voyage en cuir noir , celui de la Thaïlande, du Mexique, de Bali, qu’elle aimait tant remplir de statuettes, épices et autres cadeaux insolites pour ses parents. Dans l’armoire, elle prend des tee shirt , des shorts et puis sa robe noire préférée qui affine sa silhouette. Elle ferme le sac . Le clic sec de la serrure quand elle referme la porte. Marie pousse la lourde porte du hall d’entrée : l’air est frais. Le ciel est d’un bleu intense. Ce sera une belle journée.
Le taxi est là qui l’attend.
- Bonjour, à l’aéroport s’il vous plait !
- C’est parti ! lui répond l’homme d’un ton joyeux.
Les rues défilent. Sur le boulevard principal, il y a des étals chargés de tissus et d’objets en tout genre. Quelques passants s’agglutinent tels des moutons, se bousculent, farfouillent à l’affût d’une bonne affaire. Une Vespa les dépasse. Rouge comme celle de son cousin Lorenzo, quand il avait vingt ans . Elle est assise à l’arrière. Il joue les guides, se pique d’être son chevalier servant, roule à vive allure dans les rues de Rome. Sa jupe se soulève . Ils rient aux éclats dans les folles descentes.
Le taxi s’engage dans une ruelle et longe une grande place. Une petite fille frappe de ses mains l’eau d’une fontaine et rit à chaque éclaboussure. Juliette dans sa robe bleue , les cheveux en bataille. Ses cris de joie mêlés à ceux de Léo, son frère, jouant au pirate. Leurs corps qu’elle chatouille et étreint. Le battement de leur cœur contre le sien, leurs appels inquiets, les « tout va bien je suis là » Ils ont tellement changé. Depuis combien de temps n'ont-ils pas ri ensemble ? Ils sont dans leur bulle à présent et elle n’y a plus vraiment de place.
La route défile encore . Le taxi s’arrête devant un parvis d’église.. Des pétales rouges jonchent le sol ; C’est ici qu’ils se sont dit oui. Mais quand a -t-elle cessé de l’aimer ? Il n’y a pas vraiment de moment précis, juste des non dits, des mots blessants. Une fissure qui s’agrandit de jour en jour. Quand le mutisme s’installe, on sait qu'il est déjà trop tard . Le quotidien a été assassiné..
- Quel Terminal demande le chauffeur ?
- Terminal 1
A l’aéroport, c’est la vision d’un va-et-vient incessant ; des départs , des arrivées ..Le gros sac noir tangue sur le tapis , elle le regarde disparaître. L’heure n’est plus aux hésitations. L’hôtesse l’accueille en haut des marches . Elle se dirige vers sa place et s’installe près du hublot .
Elle regarde sa montre. Il est encore trop tôt pour que l’on s’inquiète de son absence. A partir de quel moment l’irritation laissera-t-elle la place à l’inquiétude ? Peut-être y’aura-t-il des avis de recherches collés un peu partout dans la rue « Marie, disparue le 20 Juin »Elle sursaute . La porte d’entrée vient de claquer. La réalité vient de la rattraper.
- Maman ? T’es où ? Y’a quoi à manger ? T’as quand même pas oublié mon cours de piano à 14h ?
Marie tourne son regard vers la pendule : elle indique 13h .Sur la table en bois beige, les éclaboussures de café ont séché.
| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
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@Kachina Les souvenirs, la fuite puis retour à la réalité...
C'est très bien amené.
Double like.| dernière édition par Music Réputation: 10233 | Messages: 5047 -
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@Kachina un envol brisé ! Si bien narré. 2 coeurs pour toi. Parfois de telles pensées agitent nos esprits.
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Bonsoir les Plumes !
Et oui, c'est déjà Dimanche soir . On va changer de route et d'habitudes.
Pas de mots au hasard cette fois ci.
Un thème : l'AUTOMNE
J'appelle donc @ytica @Artelise @Music @ayamé @outrebleu et @Louikatorz . Merci de nous donner chacun un mot pour mettre en route le bateau.Je compte sur vous .
Belle soirée à tous et à très vite .
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Je propose le premier mot qui m'est venu à l'esprit en voyant l'illustration : feuille
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
| dernière édition par ytica Réputation: 1716 | Messages: 836 -
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avant que ce terme ne soit définitivement associé à l'été ,je vous propose le mot "vendanges". ;))
| dernière édition par outrebleu Réputation: 636 | Messages: 537 -
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@Kachina Je propose "vent"
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions