Décris-moi un mouton
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@lissilma : même pas peur, même pas mal, devant tes mots . Voici ce qu'ils m'ont inspiré.
Mylène avait contemplé, sidérée, le reflet de sa silhouette dans sa psyché.
Il y avait en effet bien longtemps qu'elle ne s'était regardée de la tête aux pieds tant elle redoutait le verdict dont elle devinait qu'il serait sans appel. Et là : horreur, malheur et damnation !
Le balancier du temps, ce traître infâme, avait révélé que tous ses régimes n'avaient servi à rien.
Certes, elle s'était bien permise d'enfreindre quelques règles de diététique, mais franchement : si rarement.
Tant de sacrifices pour se voir quand-même affublée de x kilos excédentaires !
X parce qu'elle s'était empressée de vite en oublier le chiffre exact.
Elle repensait avec nostalgie à la jeune femme qu'elle fut quand elle avait 20 ans, même 30 et 40.
Aujourd'hui à 50 ans, elle constatait que sa féminité autrefois gracile en avait pris un sacré coup, et ce d'autant plus qu'elle s'habillait maintenant de vêtements à la coupe dite loose.
De la nostalgie, elle était rapidement passée à la rage et avait crié au miroir : " je m'appelle Mylène, mais ce que je vois de moi en toi, c'est mille haines !
Puisqu'il en est ainsi, je m'en vais de ce pas faire bamboche de douceurs bien sucrées, certaines chocolatées et d'autres miellées, puisque la privation ne paye pas ".
Alors qu'elle s'était retrouvée quelques minutes plus tard en train de savourer une montagne de délicieux desserts, un homme tout en rondeurs également, s'était approché d'elle et lui avait murmuré d'un ton très humble et doux :
" gente dame, nous sommes faits pour nous entendre, puisque nous ressemblons à Shrek et Fiona. Puisque nous le pouvons si nous le voulons, faisons de leur histoire non plus un conte mais une réalité ".
Aux dernières nouvelles, ils se sont mariés et vivent dans une ferme isolée, loin du regard souvent cruel des gens, entourés de nombreux animaux qui se moquent bien, eux, de leur aspect physique. -
Les mots à placer : Balancier, enfreindre, nostalgie et bamboche
Comme dans un mouvement de balancier régulier et implacable, sa mémoire va et vient d’aujourd’hui à hier. De nostalgie, il n’est pas question ici. Elle se passerait bien de ces marées mémorielles qui lui envahissent l’esprit et submergent son cœur. Mais c’est plus fort qu’elle, depuis qu’elle a appris, depuis qu’elle a compris, son esprit n’a de cesse de revenir en arrière. Pour compter, recompter et prendre la mesure. Et elle s’interroge :
-Depuis combien de temps ? se demande-t-elle.
-Dès le premier jour, lui réponds sa mémoire, implacable.
-Comment ai-je pu ne jamais comprendre ? Continue-t-elle pour elle-même.
-Parce que tu l’aimais et que l’amour rend aveugle, lui réponds son cœur avec indulgence.
-Mais tout de même… Bamboche… ça rime tellement avec moche !Elle vient de crier, avec dans la voix toute la colère, le dépit, et l’amertume qu’elle ressasse depuis maintenant plusieurs jours. Elle vient d’enfreindre la règle la plus importante de la bibliothèque : respecter le silence et le calme des lieux. Elle n’en a cure, cependant. C’est un regard noir qu’elle retourne aux autres usagers qui osent la fusiller des yeux. Comme ils retournent à leurs activités dans le silence revenu, elle pose à nouveau les yeux sur le dictionnaire. Elle a déjà lu et relu la définition une centaine de fois. Et pourtant, elle lit les mots une nouvelle fois, lentement, comme si, confusément, elle espérait que cette fois, ils lui pourraient lui dire autre chose. Mais non, c’est toujours écrit là, noir sur blanc.
Bamboche : Substantif féminin. Marionnette de grande taille. Par analogie, péjoratif : Personne de petite taille, difforme.
Il est impossible, compte tenu sa stature qu’il l’ait surnommé ainsi en référence aux marionnettes. Ne restait donc qu’une seule et unique possibilité : l’insupportable moquerie teintée d’ironie. Elle que croyait, dur comme fer, qu’il avait choisi ce petit surnom affectueux parce qu’elle aimait faire la fête et bambocher. Voilà donc pourquoi tous ses copains riaient sous cape à chaque fois qu’il l’appelait ainsi.
D’un geste sec, elle referma le dictionnaire avec fracas, ignorant les regards meurtriers qui se tournèrent vers elle. Pire, elle s’autorisa même à laisser l’épais volume sur la table, sans se donner la peine de le ranger. De la peine, elle était passé à la colère et, de la colère, à la haine.-Bamboche ! Ha ! Il va voir ce dont elle est capable, la bamboche !
Et sur cette déclaration de guerre tonitruante, elle quitta les lieux en laissant derrière elle une salle secouée d’exclamations outrées.
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Deux textes si différents: l'un très doux, l'autre plein de colère. Le pouvoir des mots nous amène sur des chemins divers...c'est la leur magie.
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@lissilma : ce qui est amusant, c'est que le mot bamboche a 2 sens complètement différents, ce qui ouvre effectivement moult possibilités.
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Tic,Tac,Tic,Tac
Quel était son nom à ce jeune homme qui portait crânement la casquette ?
J'ai la mémoire plus trouée que mes napperons en dentelles !
Toutes ces BAMBOCHEs !...c'était sur les rives de la Marne je crois
Tic,Tac,Tic,Tac
Et cette morale que nous n'osions ENFREINDRE...
Quel était son nom à ce jeune homme disparu à la guerre ?
Tic,Tac,Tic,Tac
Toute cette poussière sur mes souvenirs...
Sans souvenir, pas de NOSTALGIE ou ai-je rangé mes albums photos déjà ?
Tic,Tac,Tic
Et le BALANCIER de l'horloge ce figea
Sur le sol, les photos éparpillées
Un peu à l'écart, sur l'une d'entre elles
Un jeune homme en uniforme, portant crânement la casquette
Au bras d'une jolie fille habillée de dentelles.Pff, j'ai une poussière dans l'oeil, c'est ballot...
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@leitmotiv : très émouvante, ton histoire. C'est ballot, j'ai les yeux qui me piquent .
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@ayamé C'est pas mon style habituel...j'inaugure
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@leitmotiv : c'est une bonne chose que d'oser sortir de sa zone de confort .
J'ai oublié de préciser : double like pour ton texte. -
@leitmotiv J'ai évoqué mon ressenti sur la "suggestion" dans un autre topic. voilà exactement celle que j'attends d'une lecture, une de celle qui me laisse tout imaginer à ma guise.
un pour moi aussi . -
@ayamé j'adore! Quel talent ! Tous d'ailleurs, je lis vos textes et suis émerveillée et me régale de vos écrits ! @Artelise @Leitmotiv bravo !
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Assise en tailleur le nez au vent Pénélope attend tranquillement que le temps passe ,bientôt se sera une veille femme mais bientôt seulement.
En attendant ,elle profite de la vie ,de ses charmes pour ensorceler les jeunes hommes qui passent .
Alors dans différentes postures de yoga ,elle s étire prend la pause .
Son corps enduit d huile d argan, sa peau bronzée scintille dans les derniers rayons de soleil de la journée .un léger parfum de vanille et de fleur de tiaré dans les cheveux embaume l air qui l entoure.
Tout est paisible, doux ,reposant ..
Qu importe le temps qu importe la légère brise ,elle attend lascivement, tout en exécutant ses différentes postures habillées entièrement en rose qui va si bien à son teint ,elle affiche un grand sourire à tous les passants.
De loin assise ainsi sous ces cerisiers en fleurs on dirait une statue zen venue directement d Asie.
Tout est calculé, elle à choisit le lieu exacte pour que personne ne puisse détourner son regard dans ce grand jardin à la porte de la ville au consonance du soleil levant .
Un petit pont permet de traverser la rive de ce petit étang où de grosses carpes se frayent un chemin attendant quelques morceaux de pains de jolis arbustes taillés à la perfection, au centimètres prêt bordent celui-ci........
La nostalgie l envahit
Le balancier du temps qui passe marque cette journée supplémentaire
Sans enfreindre aucune règle de bienséance elle rougit à chaque regard admiratif
Inlassablement elle murmure bamboche en faisant un signe à cet inconnu au sourire ravageur -
@zazoute : merci, suis contente que mes textes te plaisent :).
Mais tutoie-moi : le vouvoiement me met mal à l'aise . -
Horloge,
Il ne s'agit pas d'enfreindre la loi du temps,
même si ton balancier rêve d'une bamboche de secondes.
Laisse moi la nostalgie des heures où j'étais encore dans mes songes,
au pays des merveilles. -
@music : j'adore. En quelques mots, tout un univers s'ouvre, bravo .
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un grand cru ce matin, merci à vous toutes, je vous kiffe
et surtout toi @Leitmotiv , très émouvante histoire mon double aussi
@Zazoute merci de nous lire, et lance toi, je suis sur que tu dois être épatante
mon histoire post apo va paraître fade après tant d'émotions, je passe mon tour
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@zazoute a dit dans Décris-moi un mouton :
Tous d'ailleurs, je lis vos textes et suis émerveillée et me régale de vos écrits !
Je précise, vu ma taquinerie avec le vouvoiement : j'ai bien compris que ton vous s'adressait à l'ensemble des plumes de ce forum .
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@ayamé aucunement besoin de le préciser voyons ! J'ai souri en lisant ton message j'avais bien saisi la blagounette je pensais d'ailleurs t'avoir répondu. Je crois que j'ai été coupée par un appel et hop un tour de bocal ! Du coup merci de m'autoriser le tutoiement Ô Grande Écrivaine pleine de talent !
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@zazoute Trop cool, tiens alors: "a special for you !"
- Balancier, enfreindre, nostalgie et bamboche
Quelle inoubliable bamboche, mon Dieu ! elle traînait un peu dans son lit ce matin. Bien sûr elle avait tout aimé de cette nuit féerique. La nostalgie l’envahissait déjà, la clouant au lit, plus rien ne serait comme avant désormais. Elle revivait chaque seconde, la salle merveilleuse, cette musique hypnotique, la splendeur des tenues, et puis cette robe, offerte par sa marraine, même le balancier de l’horloge qui décomptait ses minutes de bonheur éphémère et évidemment cet homme, le plus beau du monde !
Mais l’horrible voix de la marâtre la tira de ses rêveries, lui rappelant ses corvées. Peut-être que le meilleur avait été d’enfreindre son interdiction d’aller à ce bal.
“Cendrillooooooooon, mon petit déjeuner ! j’attends!”
Elle retroussa ses manches et remontée comme un coucou suisse, elle allait lui servir une potion digne des meilleures purges laxatives de l'herboriste ! non mais !