@heidi et @lecteurs : voici ce que m'ont inspiré les 4 mots de @Kachina .
Les tam-tams se sont chargé de répandre la nouvelle et de la jeter dans les moindres recoins de cette sauvage contrée :
dans la jungle, la terrible jungle, le lion est mort ce soir !
Il a été abattu par l'un de ces hommes blancs au cours d'un safari où tuer leur procure la plus grande des jouissances.
Le faire-part de décès, sur toile de fond des tons ocres de la savane, s'en trouve décoré d'enluminures d'un beau rouge écarlate.
C'est toute la savane qui a le coeur bien lourd, car elle vient de perdre celui qui fut son plus grand roi.
On sent dans l'atmosphère soudain très silencieuse comme un point de rupture qui met l'accent sur ce qui fut
et qui ne sera plus : l'époque où bêtes et hommes arrivaient à cohabiter sur un même territoire
semble bien en effet toucher à sa fin.
Le cauchemar a bel et bien commencé à se réaliser : il se traduit par la mise à sac autant de la faune que de la flore.
Nul n'éprouve l'envie de se réjouir de la mort du grand fauve à crinière d'or, même si cela représente plus de sécurité
pour leurs troupeaux.
Car il est leur symbole de justice et de bravoure, il représente une partie de leur identité.
Les tribus, pour se consoler, chantent " l'indomptable, le redoutable, le lion est mort ce soir. Wé-a, wé-a, a-wimboé, a-wimboé ".
Cela signifie : malgré tout, tout va bien.
Car la joie de vivre ne reste jamais bien longtemps perdue sur le sol africain.
Bientôt, un autre chant résonne dans la jungle, la terrible jungle, dont le refrain dit " hakuna matata ! "
On pourrait le traduire ainsi : vivons du mieux possible ici et maintenant !
L'emblème du Sénégal .