Décris-moi un mouton
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@lissilma et @ tous les lecteurs qui passent par là.
Arthur se rappelle combien il soupirait avant. Dans le livre qu'il lisait à l'époque : " trouver enfin l'amour ",
il était écrit en tête de chaque chapitre, comme un mantra régulièrement martelé pour mieux pénétrer les consciences :
" soyez le réalisateur du film de votre vie ! ". Facile à dire !
Oui, utopiquement facile, quand l'acteur principal est sans arrêt victime de pellicules trop voyantes,
l'empêchant de porter veste noire sur chemise blanche, ce qui indéniablement donne noble prestance et de là, belle assurance.
En outre, du plus loin qu'il se souvienne, il avait aussi toujours été trahi par ses émotions,
rougissant autant qu'une écrevisse plongée dans un court-bouillon.
Cette métaphore lui allait bien, tiens ! Parce qu'à propos de bouillon, il en prenait un pratiquement tout le temps
quand il tentait de séduire l'une ou l'autre réprésentante de la gent féminine.
Et quand une gentille demoiselle, touchée par sa " beauté intérieure ", acceptait de partager avec lui même toit et même lit,
l'aventure se terminait rapidement sur une triste péripétie, d'apparence imprévisible, mais d'apparence seulement.
Car bien des prémices laissaient pourtant deviner la chute de l'histoire :
l'envol de sa colombe vers d'autres cieux plus attrayants.
Lui se sentait alors aussi ridicule qu'un pigeon cherchant maigre pitance sur un macadam trop gris.
Et ce fut au plus profond de son désespoir, au fin fond de sa nuit la plus noire, qu'il entendit une petite voix en lui,
mais était-il possible que ce soit la sienne tant il se sentait aussi vide que le néant, qui lui dit :
" puisque tu ne vaux pas mieux, penses-tu, qu'un ver de terre, aussi invisible et solitaire,
dans cette cruelle société où le paraître compte plus que l'être, dont le terreau épuise
tes maigres forces et ne t'offre que pauvres ressources, voilà ce que tu vas faire :
une retraite spirituelle dans un monastère du mont Athos, dans cette Grèce aux doux parfums
qui ne peut qu'enchanter les âmes, même celles blessées par la vie mais aussi consoler les coeurs les plus meurtis ".
Et c'est ainsi qu'au lieu d'y rester, comme prévu, une quinzaine de jours, il s'y établit durablement,
étant entre-temps devenu moine profès." Les matins difficiles " de Gaëtan Roussel
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@lissilma Sale histoire ......Plus mon père épaissit moins ma mère a d'émotions . Ajoutez à cela une fine pellicule sur le gland , le réalisateur abandonna l'idée d'un porno en ehpad .
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@1tel44 ha ha t'es con lol
Edit: il te manque Péripétie
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@delnis Pére épaissit
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@1tel44 ha le con
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@delnis Pére épaissit ...c'est un peu juste j'avoue
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Ca fuse...ça fuse les idées!
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@1tel44 : plus mon père i pêt ci et là...un peu juste aussi ! Arff, on fait au mieux.
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@1tel44 Obligé de te mettre un double like. En te lisant, fausse route. J'ai bien failli m'étouffer à table.
Mes collègues se sont inquiétés sur le coup. " Ca va ??", "Oui, oui, une banale péripétie " ........tout va bien ! -
@kachina C'est le drame de ma vie , j'étouffe les femmes .
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Les notes cristallines de la harpe s'élevaient dans les airs. La mélodie douce et mélancolique emplissait l'air. Légère elle ressemblait à un joyeux cours d'eau, une ode à la nature...une complainte à un amour perdu. Alors que la musique emplit d 'émotion vibrait et transperçait son âme, Béa fascinée regardait défilé sur les murs blancs de son salon les images de son bonheur passé.
Emprisonnés dans la pellicule Super8, les souvenirs des jours heureux attendaient de se dévoiler. Sur cette bande souple nulle péripétie, nulle cascade, ni rebondissement liés aux films d'aventures, juste la reproduction d'un instant passé. Sur les murs se jouait le film de son existence. La mise en scène de son amour. Le réalisateur de cet instant de grâce? Pierre son mari, sa flamme jumelle, le soleil qui éclairait ses jours et la lueur qui éclairait ses nuits. Pierre qui par sa chaleur et son rire communicatif réchauffait sa destinée. Son époux qui par une nuit pluvieuse de novembre s'en était allé à tout jamais.
Aujourd'hui ne restait plus que cette musique lancinante et les souvenirs des instants de bonheur enfuit.
Sur le dernier accord de la mélodie, l'ultime larme de Béa roula sur sa joue pâle. Sur la blancheur immaculée de la robe de jeune épousée qu'elle avait revêtu pour la cet ultime rendez vous amoureux s'épanouissait deux fleurs écarlates. Quand la joie de vivre s'évanouit pour toujours et qu'il ne reste plus qu'une trop grande douleur, s'échapper en projetant son âme dans le récit filmé de sa vie était il vraiment un péché?
Doucement Béa s'affaissa sans un cri, sans une plainte, un sourire triste sur les lèvres, ses yeux que désormais l'étincelle de vie avait désertée fixaient pour l'éternité l'image statique d'un jeune couple tendrement enlacé. -
A vous
je n ecrierai pas mais je vous ai lu, je peux pas m empêcher, excuser moi d avance
A très bientôt
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@heidi On comprend très bien vu ce que tu vis
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@delnis .....et vous autres merci
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En attendant le retour du Captain, je vous rappelle que:
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les péripéties pacifiques de Mag & &Alex
continuent , bonne lecture
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@1TEL44 @ayamé @Kachina @Lissilma @Dirty-Cop @Heidi @icescream @APLACOPHORE Etc...
En l'absence de notre Amiral et de notre Capitaine (sont ils partis ensemble ?) il me revient la lourde tache d'assurer un interim, déjà 3 jours avec les 4 mêmes mots, aussi je propose au 4 premiers qui passent ici d'en proposer 1 sinon le navire sans souffle lyrique va à la dérive vers les récifs de l'indifférence.
Merci
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@delnis Steuplé ! peux-tu m'accorder un délai. Suis en train de finir mon texte ?
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@kachina Oeuf Corse, de toute façon on n'a pas encore les 4 mots donc, no souci
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@delnis je te remercie. J'ai presque terminé. Mais je peaufine encore
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@delnis : merci ! Voici mon texte ! Mieux vaut toujours très tard que jamais. N'est-ce pas ?
Bises et bonne nuit les plumes !
Moteur ! on tourne. Extérieur nuit. C’est une séquence émotions qui se fixe sur la pellicule . Mise au point sur moi ! Mais dans le fond, qu’est-ce qu’on peut dire sur moi ? Voilà des mois que je conjugue ma vie à l’imparfait. 00h30 : Dure journée. Les projecteurs sont éteints à présent. Plus de chaleur. Le taxi vient de me déposer. Je reste, là, sur le trottoir. J’allume une cigarette. Fumer est tout ce qui me reste . Boire aussi. Je me sens lourd et fatigué. Il n’y a plus que des non sens dans ma vie, tout est si plat, si lisse. J’écrase ma cigarette et me décide à monter. Devant la porte, je ressens une affreuse angoisse, alors que j’ai terriblement envie de rejoindre la personne qui s’y trouve derrière. Comment la franchir avec un minimum d’envie. ?
1h00 : Je ne me suis pas résolu à la rejoindre dans notre lit. Je ne trouve ni le sommeil, ni l’envie ni le courage de lui signifier ma présence. J’ouvre la fenêtre, allume une autre cigarette. J’ai enchainé les tournages, les promos. Je me suis toujours plongé dans mon travail pour éviter de regarder de près l’échec de nos vies. J’ai étreint des tas de corps désincarnés en simulant l’amour. Ce soir, en scrutant les lumières de ma ville, je n’y trouve que désillusions. . Je jette ma cigarette, la regarde tomber, tel un petit brasier luminescent qui s'éteint sur le trottoir. Je ferme la fenêtre et m'assois à la cuisine avec un verre de whisky.
2h00 : Le fonds de bouteille y est passé et je suis toujours seul dans cette cuisine. J'aimerai tellement sentir ses bras aimants m'entourer soudainement. Mais elle dort et ne se réveille plus pour m'aimer. Je sais qu’elle me sourira au réveil comme si de rien n'était, comme si l'eau du fleuve continuait de couler, que la source n'était pas tarie.
3h00 : Je suis allongé dans le noir, sur le canapé du salon. Je ne dors toujours pas . Trop de péripéties tournent dans ma tête. Je n'ai pas osé entrer dans la chambre tant le silence m'a impressionné. Alors, façon Fellini, je me suis repassé de façon obsédante les images de ma vie surtout celles de mes amours, tous ratés, tous vidés de l'intérieur, Je n'ai aucun mal à me poser mille questions, m'accuser de toutes mes absences et mes infidélités, trop convaincu, durant toutes ces années, que l’absence renforçait le désir. Ce soir, Je ne sais plus ………. sinon que l'amertume emplit ma bouche au souvenir de ce premier baiser avec la femme aimée. Un vrai baiser de cinéma.
6h00 : je me suis assoupi ! et me réveille en sursaut , pris de panique. Je ne sais plus où je suis. Je remets mes idées en place. Je me lève péniblement, avec le désir quand même d'aller dans la chambre, de retrouver la chaleur de la femme aimée, et cette envie folle d'étreindre son corps. Étrangement, malgré tous mes rôles de durs, je ne me sens pas en mesure d' exiger quoi que ce soit d'elle. Je ne suis rien, je ne suis qu'un acteur, démuni sans son texte mais ce soir, c'est décidé, je dois briser ce silence.
Je pousse la porte entrouverte de la chambre. Je m'allonge sur le lit et reste sur le dos. Son sommeil est profond, j’entends à peine sa respiration. Je bouge une jambe pour la toucher mais elle rencontre le vide. Alarmé, J'allume la lumière de ma lampe de chevet et prend conscience de la situation : le lit n'est pas défait Tout est vide. Elle est partie.
Comment un réalisateur aurait-il conclu ce genre de scénario ? Par des rires ou par des larmes ?