" Un vaccin à base d’une mauvaise herbe : une idée folle et pourtant…
Une entreprise québécoise, Medicago, a décidé de prendre le contre-pied total en proposant un vaccin… à base de plantes !
Fini les protéines Spike et les copies de virus, ici ce sont les végétaux qui font le travail à la place de votre organisme.
Au cœur de ce nouveau vaccin, une plante australienne cousine du tabac, la Nicotiana benthamiana.
Considérée comme une mauvaise herbe, celle-ci est pourtant utilisée pour réaliser des vaccins d’un nouveau genre,
alliant technique traditionnelle par l’utilisation de particules virales et technique innovante par l’emploi de plantes pour la production de ces particules.
En effet, ici le plan de construction de la protéine Spike du coronavirus est injecté à la plante
via une bactérie (Agrobacterium tumefaciens) non toxique pour le végétal
et capable de transférer son matériel génétiques dans les cellules des plantes.
Le plan de construction est alors lu par ces dernières, qui produisent la protéine Spike en retour, avant de l’expulser car ne la reconnaissant pas.
Pour se faire, les protéines Spike produites sont poussées vers la sortie, tout contre la membrane cellulaire, jusqu’à former des bourgeons à la surface de la plante.
Ceux-ci finissent par tomber et il ne reste plus qu’à se pencher pour ramasser ces particules pseudo-virales, sans matériel génétique, et donc non infectieuses.
Dernière étape, ce sont ces particules pseudo-virales qui sont injectées par vaccin dans le corps humain.
Ce type de particules est déjà utilisé pour d’autres vaccins depuis plus de 30 ans, comme ceux contre l’hépatite B ou le papillomavirus (VPH) et présentent l’avantage de ne pas avoir à travailler avec le virus vivant.
L’utilisation innovante de plantes dans le processus permet, quant à elle, une production plus libre de contraintes et “facile” à mettre en place.
Il y a eu 24141 personnes volontaires.
L’étude de Medicago, randomisée et en double aveugle, a été menée en Argentine, au Brésil, au Canada, au Mexique, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Elle conclut à 71 % d’efficacité dans la prévention des formes symptomatiques du Covid et 84,5 % d’efficacité contre les formes modérées à graves.
Les effets secondaires seraient quant à eux rares et non graves : rougeurs sur le point d’injection, fatigue, maux de tête et courbatures.
Ce vaccin à large spectre s’adresse tant aux immunodéprimés, qu’à ceux qui redoutent la technologie ARN messager, et même en tant que booster pour les doublement vaccinés.
Alors que la sortie des premières doses sur le marché est prévue d’ici quelques mois, serait-ce enfin le moyen de mettre tout le monde d’accord sur la question du vaccin ? "
Thibaut Masco de Santé Non Censurée