Bonsoir tout le monde , sur ce topic , je voulais vous faire un petit cadeau pour vous remercier encore de l'accueil que vous m'avez réservé .
Je viens d'achever un tout mini " essai" sur la musique dans les films de James Bond que j'avais promis à ma meilleure amie depuis un petit moment , j'ai enfin pu trouver du temps pour le terminer .
En gros je donne mon avis sur les bandes originales de tout les films de la série classés par année .
Je voulais vous en faire profiter .
Bonne lecture et bonne écoute !
Sur Ecoute : Une plongée au cœur des musiques de James Bond
Qu’il est curieux d’entamer la rédaction d’un essai sur les bandes originales des James Bond en écoutant I’ll be missing you en même temps !
Tout comme cette superbe chanson se voulait être un hommage à Notorious Big , mon but sera d’honorer la saga britannique sous un prisme personnel qui se veut volontairement subjectif et vulgarisé .
En effet , je ne suis ni historien du cinéma ni fin mélomane , simplement quelqu’un aspirant à transmettre sa passion .
Que les passionnés hardcore de double zéro sept dont je fais tout de même partie passent outre mes raccourcis faciles , je m’adresse avant tout à monsieur et madame tout le monde .
Quelle sera la valeur ajoutée de mon travail me direz vous quand tant d’autres beaucoup plus talentueux et professionnels se sont penchés sur le sujet me direz vous ?
Je répondrais modestement que je vois dans les James Bond un superbe matériau socio-culturel et une belle fresque qui a su à jamais photographier les bouleversements géopolitiques du monde d’après 1945 , de la guerre froide aux tentions d’aujourd’hui .
Tout à déjà été dis , je ne révolutionnerai rien , mais j’estime que l’apport d’un simple passionné peut tout autant valoir qu’une thèse de professionnel .
1962 : Dr No :
Avec la sortie de Dr No , le monde entier découvre James Bond sur grand écran .
L’espion britannique pose ses valises en Jamaïque assurant un dépaysement total aux spectateurs , la bande originale n’est pas en reste .
La musique de Dr No posera les bases de l’univers musical made in James Bond ; Un environnement sonore oscillant entre exotisme et pistes sonores dans la pure tradition épique des productions occidentales .
Mieux , la saga britannique va être l’occasion de partenariats fructueux entre artistes issus de la scène musicale et compositeurs pour le cinéma .
En ce sens , James Bond va à jamais faire évoluer le monde audiovisuel .
Albert R. Broccoli a choisi Monty Norman pour la bande originale du film, après avoir apprécié son travail sur la comédie musicale Belle ou The Ballad of Dr.
Il compose le James Bond Theme, qui sera souvent attribué à tort à John Barry - seulement arrangeur. John Barry composera cependant par la suite, la musique de nombreux films de la saga.
1963 : Bons baisers de Russie :
Le deuxième volet des aventures de l'espion arrivent tout juste après Dr No .
Avec lui , le compostieur John Barry fait officiellement ses débuts dans la saga .
L'intrigue se déroulant entre la Turquie , la Russie et l'Italie , Barry propose un superbe voyage musical mélangeant airs tsiganes et des thèmes un peu plus classique sentant bon la guerre froide .
1964 : Goldfinger
D’un avis purement personnel , je pense que la chanson titre de Goldfinger est peut-être la plus connue de l’histoire de la saga .
Shirley Bassey et sa voix cassée et envoûtante marqueront à jamais la saga .
La bande originale composée par John Barry préfigure l’environnement Bondien à venir et d’une certaines façon des futurs blockbusters hollywoodiens .
Rythmée , entrainante et en adéquation avec les actions à l’écran .
1965 : Operation Tonnerre :
Le quatrième James Bond de Sean Connery est également le plus long à l’époque de sa sortie ;
Environ deux heures quand Dr No , Bons baisers de Russie et Goldfinger ne dépassaient pas l'heure quarante-cinq .
Cette quinzaine de minutes supplémentaires donne l’occasion au réalisateur Terrence Young réalisateur des deux premiers volets de prouver une nouvelle fois qu’il est le véritable père de James Bond au cinéma au travers d’une mise en scène diablement efficace à laquelle contribue diablement le compositeur John Barry .
Encore plus trépidante que la bande originale de Goldfinger , la musique d’Operation Tonnerre accompagne des séquences d’action rarement vues au cinéma dans les années 60 .
La magistrale séquence d’affrontement aquatique entre membres du Spectre et personnel de la CIA est un bel exemple de montage visuel et sonore .
1967 : On ne vit que deux fois :
A titre purement anecdotique , je souhaite mentionner la bande originale de On ne vit que deux fois pourtant signée John Barry tant elle est , comme le film , insultante et caricaturale .
Il suffit d'écouter le Gun Barrel , séquence d’ouverture si typique des James Bond , comportant des airs nippons pour s'en convaincre !
N’oublions pas non plus notre bon vieux Sean Connery « transformé » en homme japonais traditionnel .
La musique du film ne brille pas par son originalité et Barry se contente de livrer certaines pistes à peine remaniées des opus précédents .
Un échec total .
1969 : Au Service Secret de Sa Majesté
Au Service Secret de Sa Majesté qui sort en 1969 , bouscule l’ADN Bondien .
Sean Connery saturé après cinq films passe le relais à l’acteur australien George Lazemby .
Le film est un échec total , ce qui vaudra à ce dernier d’être renvoyé .
Paradoxalement , ce film se révèle d’un avis purement personnel , être un des Bond les plus aboutis .
Changement d’acteur , film relativement long , James Bond brisant le quatrième mur lors de la séquence de pré-générique , oui , Au Service Secret de Sa Majesté est une Révolution !
Sur le plan purement musical , notons que le générique d’ouverture n’est qu’instrumental , une première depuis Dr No en 1962 .
John Barry assure « l’opening theme » comme on le nomme dans le monde anglo-saxon et il est aisé de s’imaginer l’afficianidos Bondien des sixties confus par ce changement .
Le générique en lui-même affirme cette volonté de changement par le biais d’un sablier au sein du quel s’écoulent quelques images des films précédents .
Il faut attendre la première heure du film pour entendre la chanson titre .
Signée Louis Armstrong , elle reprends la ligne directrice du film « We all’ve time of the world » .
D’une certaine façon , la séquence accompagnant la chanson de Louis Armstrong peut être vue en parallèle avec certaines séquences musicales des films Le Lauréat ( 1967 ) et Macadam Coyboy ( 1968 ) dans le sens où comme ces derniers , elle participe à « l’émergence » des clips musicaux promotionnels au cinéma .
1971 : Les diamants sont éternels :
Rappellé en urgence pour sauver la franchise mise à mal par l'échec du film précédent , Sean Connery rempile une dernière fois .
Les diamants sont éternels marque également le retour de la chanteuse Shirley Bassey pour la chanson titre .
Accompagné d'un fond sonore extrairement lunaire de John Barry , l'artiste confirme sont talent et offre une expérience sonore proche du crepusculaire .
1973 : Vivre et laisser mourir :
La fin des années soixante et le début des années 70 voit les mouvements sociaux en faveur de la communauté américaine exploser .
Cela donnera lieu dans le cinéma à la Blaxploitation .
Courant culturel et social propre au cinéma américain des années 1970 qui a revalorisé l'image des Afro-Américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires et de faire-valoir. Le mot est la contraction, sous forme de mot-valise, des mots « black » » (qui signifie noir) et « exploitation ». On parle parfois de blaxplotation, autre contraction issue de « black » et de « plot » (le sujet d'un film).
Et c'est bien simple , le premier James Bond de Roger Moore ressemble plus à un film de Blaxploitation qu'à un James Bond .
Méchant noir , Bond girl noire , Harlem , hommes de main en veste en cuir tout droit sortis de Shaft , bras droit inspiré d'Isaac Hayes , culture vaudoo , tout y est .
A ce propos , en Afrique du Sud, les scènes d'amour entre Roger Moore et Gloria Hendry furent coupées, conformément à la politique d'apartheid en vigueur à l'époque .
George Martin engagé comme compositeur sur le film crée un environnement musical qui n’aura absolument rien à envier à des productions de Blaxploitation .
1974 : L'Homme au pistolet d'or :
Le deuxième Bond de sir Roger Moore propose une intrigue des plus classiques de même que sa B.O .
Il reste , paradoxalement un des méchants les plus charismatiques de la saga :
Scaramanga , l'homme au pistolet d'or .
1977 : L'espion qui m'aimait
Si on voudrait se faire une idées de ce qu'étaient les années 70 , je pense que l'Espion qui m'aimait en serait un parfait exemple .
Le kitch par excellence , ce James Bond est le Bond CULTE .
Bond à ski , le personnage de Requin , la Lotus Esprit qui sort de l'eau , impossible de ne pas le mentionner dans mon essai .
La chanson du générique d'entrée est Nobody Does It Better. Elle est composée par Marvin Hamlisch, écrite par Carole Bayer Sager et interprétée par Carly Simon. La bande originale de Hamlisch est assez marquée par la vague disco des années 1970.
La piste Bond '77, version disco du James Bond Theme de Monty Norman, est notamment influencée par You Should Be Dancing des Bee Gees.
1979 : Moonraker :
En 1977 la Guerre des Etoiles est un succès planétaire .
Ce qui contraint les producteurs de James Bond d'avancer leur prochain projet :
L'intrigue lunaire Moonraker tandis que devait sortir Rien que pour vos yeux .
John Barry rempile avec un duo toujours gagnant en la chanteuse Shirley Bassey .
Si le film frôle parfois le nanar sympathique , la bande originale s'avère être des plus généreuses et abouties de la série .
1981 : Rien que pour vos yeux .
Remarqué pour la bande originale de Rocky sorti en 1976 , Bill Conti se voit confier la musique de Rien que pour vos yeux afin de moderniser la série .
Essai réussi mais qui ne sera pas renouvellé , étant donné que John Barry rempilera sur le Bond suivant , Octopussy .
Et il faudra attendre 1989 pour que John Barry cède sa place une bonne fois pour toute .
1983 : Octopussy
L'année 1983 est très particulière : Elle voit deux James Bond sortir sur les toiles .
L" officiel" Octopussy et le remake d'Opération Tonnerre " Jamais plus Jamais " avec un Sean Connery visiblement très amusé de reprendre le rôle a plus de cinquante ans .
Les deux films feront de très bons score au Box Office .
John Barry livre une nouvelle fois une piste sonore très généreuse accompagnant l'une des intrigues les plus abouties de la période Roger Moore .
A noter le retour de l'actrice Maud Adams dans le rôle de la bond girl Ooctopussy . L'une des Bond Girl les plus âgées avait déja joué dans l'homme au pistolet d'or et aura un rôle de figuration dans Dangeureusement vôtre .
1985 : Dangereusement vôtre :
Dernier Bond de Roger Moore , l'acteur commence à montrer d'évident signes de fatigue .
Pourtant le film , si il n'est pas le meilleur de la saga dispose de sérieux atouts :
Le monde entre dans l'ère informatique l'intrigue tourne autour d'un vol de puces electroniques et de la Silicon Valley .
Max Zorin campé par un Christopher Walken au mieux de sa forme reste un des méchants les plus amblématiques de la saga .
Il n'est donc pas étonnant que l'acteur Javier Bardem s'en inspire pour son rôle de Silva dans Skyfall .
1987 : Tuer n'est pas jouer :
A titre purement anecdotique , Tuer n'est pas jouer sera la dernière bande originale signée John Barry . Ce qui lui confère un caractère relativement particulier .
Et à l’instar du film , Barry livre des pistes relativement « terre à terre » loin des clichés de l’univers musical Bondien avec quelques influences pop années 80 pertinentes là où elles faisaient défaut au film précédent , Dangereusement vôtre .
1989 : Permis de Tuer
Le cas Permis de Tuer est très interessant .
Depuis le début des années 80 , les films d'actions explosent aux Etats Unis je pense notamment aux productions de Joel Silver telles que l'Arme Fatale ( 1987 ) ou encore Piège de Crisal ( 1988 ) .
C'est avec ce genre de films que le compositeur Michael Kamen acquerira une certaine notoriété au fil du temps .
Et ce n'est pas un hasard si il est choisi pour composer la bande originale du deuxième James Bond de Timothy Dalton , Permis de Tuer .
La bande originale du film , tout comme le film lui même est dans la mouvance des actionners movies des années 80 .
Autre fait à noter , les années 1970 et 80 ont vu émerger deux sous genres émanant du cinéma d’exploitation ;
Les films de justice personnelle plus souvent rattachés à des histoires de viols ( Rape and revenge ) ainsi que des films d’autodéfense ( Un justicier dans la ville avec Charles Bronson ) .
James Bond n’échappera pas à ces influences , ainsi dans Permis de Tuer , l’agent ( qui est renvoyé ) ne sert plus la patrie mais cherche à se venger des agresseurs de son fidèle allié de la CIA Felix Leiter .
Michael Kamen livre alors des pistes où les trompettes élégantes de John Barry laissent place à la violence des cordes de guitare .
Pour les gamers , on peut noter que la version instrumentale du générique Licence to Kill servira de base à Graeme Norgates pour certaines musiques du cultissime jeu Goldeneye sur Nintento 64 . Je pense notamment au niveau Overdam et Frigate .
1995 : Goldeneye :
L'affrontement Est-Ouest terminé , une nouvelle tête pour incarner 007 , une Femme dirigeant le MI6 , Goldeneye fera entrer avec brio James Bond dans les années 90 .
Depuis quelques années, Eric Serra , fidèle compositeur de Luc Besson , accumule le succès critique notamment deux Cesars pour la musique du film Le Grand Bleu ( 1988 ) et Nikita ( 1990 ) .
Ce n'est donc pas étonnant que le compositeur français se voit confier la bande originale du premier James Bond de Pierce Brosnan .
Le résultat est à la hauteur du film :
Experimental et noir .
Je pense notamment à la piste Run , shoot and jump , jouée lors de l'évasion des Archives Russes .
Malgré la volonté des producteurs de moderniser la série , de nombreux fans de la saga seront quelque peu déroutés par cette bande originale loin des airs caricaturaux de John Barry .
Richard von Busack écrit par exemple dans Metro que la bande originale de Goldeneye « était plus appropriée pour un tour en ascenseur qu’en montagnes russes » tandis que Filmtracks indique que « Serra avait complétement échoué dans son intention de relier Goldeneye aux films précédents de la franchise » .
Le James Bond Theme ne se fait pas une seule fois entendre dans le film .
Une prise de risque qui s'avère payante puisqu'elle confère à Goldeneye une ambiance particulière , que nous ne retrouverons que près de dix ans plus tard lors de la sortie de Casino Royal en 2006 .
La chanson-titre est confiée à Tina Turner dont la réputation n’est plus à faire .
Je classe sans conteste la bande originale de Goldeneye dans mon top 5 des B.O Bondiennes .
1997 : Demain ne meurt jamais
Goldeneye avait ouvert à Bond les portes du film d'action des années 90 , Demain ne meurt jamais poursuit cette lancée quitte à flirter du côté du techno-thriller inspiré par l’auteur à succès , Tom Clancy dont les livres seront la base des jeux video Rainbow Six .
Les producteurs se tournent du côté d'un compositeur habitué aux grosses productions en la personne de David Arnold , souvent associé au réalisateur Roland Emerich ( Stargate , Independance Day ) .
Arnold rempli parfaitement son cahier des charges et la bande originale pourra aisément rivaliser avec les mastodontes de blockbusters que sont ( et sont toujours ) à la même époque Hans Zimmer , Harry Gregson Williams ou encore Trevor Rabin .
Le compositeur livre des pistes très orientées « action » tout en gardant la classe propre à James Bond .
Le morceau Back seat driver est un morceau d'anthologie .
Pour les amateurs de dvd , l’édition 007 speciale de MGM propose de visionner le film avec la piste musicale isolée .
Une bonne occasion de rendre hommage au très bon travail de David Arnold .
Le dvd comporte également une interview du compositeur .
A noter que l'artiste Moby sortira pour l'occasion une nouvelle version du James Bond Theme . Culte .
1999 : Le Monde ne suffit pas :
Si le troisième James Bond de Pierce Brosnan revient à un registre plus Bondesque mais non moins réaliste que Demain ne meurs jamais , la bande originale de David Arnold s’avère quant à elle très épurée .
Les pistes techno-thriller du précédent film laissent place à un univers musical un peu plus classique sans jamais manquer d’élégance .
Le Monde ne suffit pas n’est certes pas le Bond préféré des fans mais on ne peut nier sa scène d’ouverture qui s’avère la plus longue observée jusqu’ici de la saga .
Elle sera rattrapée plus tard par le monumental plan séquence d’ouverture de Spectre .
Cette séquence d’ouverture justement est d’une grande générosité tant dans la mise en scène , oscillant entre Bilbao et Londres , que dans la piste sonore de la monumentale course poursuite sur la Tamise .
Un exemple de « Suite » made in 007 .
2002 : Meurs un autre jour :
Dans ce Bond crépusculaire , David Arnold rempile et propose une B.O un poil moins ambitieuse que sur le film précédent .
Reste la chanson titre interprétée par Madonna et son sympathique caméo .
2006 : Casino Royale :
Depuis le 11 septembre 2001 , le monde est en proie à des attaques terroristes meurtières , plongeant les nations dans un avenir incertain .
L'échec critique des productions ayant pour thèmes des superhéros ( Hulk , les 4 fantastiques ) exception faite des Spiderman de Sam Raimi , est symptomatique de cette époque où la sociéte ne crois plus aux héros et semble démoralisée et il faudra attendre 2005 et le reboot de Batman , Batman Begins de Christopher pour que le genre explose et ouvre la voie aux Avengers .
Casino Royale est peut-être le James Bond le plus représentatif de cette période et il est peut être , si ce n'est le James Bond le plus réaliste et terre à terre .
Cynique , pertinent .
Plus question d'organisation mondiale du crime ou de mégalomanes , Casino Royale fait table rase de l'héritage de quarante années de mythes et clichés Bondiens pour revenir aux origines de l'espion britannique .
Cette orientation s’inscrit parfaitement dans un courant cinematographique qui ne cessera de faire ses preuves au long de cette décennie :
L’origin story . ( Spiderman , Batman , X-Men Origins wolverine..)
Et force est de constater que ce dépoussiérage est revigorant .
Les prises de risques se multiplient , pas de gun barrel , pas de gadgets , un James Bond rajeuni .
Tout semblait jouer contre le film et pourtant...
Même la bande originale de David Arnold n'a plus rien à voir avec les opus précédents et tire son épingle du jeu .
La musique titre You know my name de Chris Cornell ouvre le bal d’un environnement sonore rompant avec le reste de la saga .
Notons également que depuis 1987 et le générique de Tuer n’est pas jouer assuré par le groupe Durand Durand , aucun homme n’avait plus prêté sa voix à la musique d’un James Bond .
Rajoutons un James Bond incroyablement rajeuni , blondinet , incarné par un Daniel Craig jusqu’ici inconnu par nombre de spectateurs et nous pouvons nous faire une idée du degré de prise de risque entrepris par l’équipe de Martin Campbell , réalisateur de Goldeneye .
Oui , la saga Bond doit beaucoup à Monsieur Campbell .
Il est navrant de constater que l'essai ne sera pas transformé avec l'opus suivant Quantum of Solace qui aura plus des airs de Jason Bourne que de James Bond tant dans le montage très « cut » de Marc Foster que dans certaines pistes musicales . Une exception tout de même , la séquence se déroulant lors d’une représentation de Tosca à l’Opéra qui offre une belle démonstration de montage alterné .
2012 : Skyfall :
Si le début des années 2000 était marqué par un pessimisme lattant, les années 2010 quant à elles , prennent des airs de crise d’identité dans le domaine du cinéma .
Crise qui se manifeste par protestations et grèves de scénaristes d’un côté et mécontentement des fans d’un autre .
Et dans ce contexte , le miracle Skyfall apparait .
Skyfall , à mon sens , est à James Bond ce que The Dark Knight est à la saga Batman de Christopher Nolan .
Une claque tant visuelle que cérébrale .
Jamais auparavant , James Bond n’est apparu aussi torturé .
Le réalisateur Sam Mendès nous propose une mise en scène remarquable et se permet quelques clins d’oeils bien sentis à des chefs d’œuvres du cinéma , Blade Runner pour ne citer que ce film !
Le générique d’ouverture de Skyfall est je pense le meilleur générique de la saga .
D’une beauté visuelle exceptionnelle , il explore la psyché de l’agent sans forcer le trait , sublimé par la voix d’Adèle qui n’est pas sans rappeler les heures de gloire de Shirley Bassey au temps de Goldfinger .
Thomas Newman , fidèle collaborateur de Sam Mendes est chargé de la bande originale du film .
Pour être tout à fait honnête j’avais peur que la musique sonne « blockbuster » , dopée à la sauce Hans Zimmer .
Il n’en est rien .
La musique de Thomas Newman est en adéquation totale avec le film , classe et efficace .
Le compositeur répare les quelques erreurs faites par David Arnold sur Quantum of Solace et à la différence de ce dernier qui proposait quelques pistes sonores « Jason Bourne » influencées par John Powell , il livre des morceaux diaboliquement pertinents .
Et certaines pistes n’ont rien à envier à l’univers musical d’un Dark Knight made in Hans Zimmer je pense notamment à la piste Tennyson et justement , cette séquence où la tention monte crescendo n’est pas sans rappeler une séquence policière du film de Christopher Nolan .
2015 : Spectre
Dernier opus à ce jour des aventures de 007 , Spectre a divisé la critique et n’a pas reçu un très bon accueil .
Autant dire que passer après Skyfall était suicidaire .
Thomas Newman rempile et se contente de livrer des pistes remixées de Skyfall .
Décevant .
Il reste tout de même la très belle chanson de Sam Smith oscarisée à juste titre .