Et si on s'échangeait des poèmes et des jolis mots ?
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"Il ne me reste que des larmes,
Ces quelques notes venues d'autrefois,
Et le chant de nos prières,
Nos cœurs qui espèrent,
Et le vide sous mes pas.Il ne me reste que les cendres
De mon village plongé dans le silence.
Je ne suis qu'une blessure,
Un cœur sans armure.
Comment survivre après ça ?Mais je suis là, je n'oublie pas
Dans mon village balayé par l'histoire.
Et je vis là, n'oubliez pas
Effacée des cartes et des mémoires.Je me souviens du rire des enfants,
La voix des hommes quand
Ils partaient aux champs,
Les fêtes des moissons,
L'odeur dans les maisons
Les éclats d'amour et de joie.Quand ils sont arrivés,
Cachés derrière leurs armes,
Ils étaient des milliers,
Ils souriaient à nos larmes !
Ils ont voulu détruire,
Nos croyances et nos âmes
Avec des mots de haine
Que l'on ne connaissait pas.Je suis ici ce soir
Au milieu de ces ruines
Pour vous parler d'espoir
Et vous chanter la vie.
Et je fais le serment
Quand séchera le sang
De reconstruire ma ville
Bien plus belle qu'avant
Mais... n'oubliez pas !" -
l’après-midi flambe à travers la fenêtre
à l’heure de la sieste
il est interdit de parler au poète
do not disturb
because
je fais l’amour avec des mots
derrière la porte
et dans mon litil ne faut pas déranger le poète
il n’y a pas de réponse au numéro que vous avez composé
je m’absente du monde momentanément
je laisse la misère de côté
le temps de me dire
pousse la porte du pied
prends ton piedil est interdit de parler au poète
jusqu’au mois d’août
because je suis in the bed
avec des mots
des mots sans pieds ni tête
des mots aboiements de lune aux chiens
des mots frissons d’iguanes éblouis par des roses
des mots tuiles qui me tombent sur la tête
car je ne sais pas jouer la comédie
des mots sables mouvants
des mots clous de crucifixion
et de Pâques ressuscitées
des mots flagellations sur des cuisses dénudées
des mots promissions
des mots Place de l’Opéra
ou Place Saint-Pierre
ou Place où tu voudras
between Brooklyn and Africail est interdit de disturb le poète
Je n’y suis pour personne
quand les mots courent dans ma tête
et marchent dans mon sang
trois petits tours et puis s’en vont
attendez la fin de l’étéil fait un temps à mettre un poème à la rue
(Michèle Voltaire Marcelin. Poète et Peintre Haitienne)
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Le Burger King etait bon
Mais n'égale pas ta voix, ce doux sonDe toutes ma vie je n'ai connu de personne plus chouette
Pour toi, je suis capable de me retenir de péter sous la couetteÀ cause de ta beauté toutes les femmes te détestent
Mais ne prête pas attention à ces jalouses, à ces pestesMon souhait le plus cher est de faire avec toi ma vie
Du moins tant que tu t'occupes bien de mon ziziBon sang, c'est beau, je ne savais pas que j'étais poète en plus d'être beau et vert.
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@TheBigNul les deux dernières strophes sont…. m’ont …..oh mais comment te dire ? Oh mince ! les mots me manquent .
Bref! Que de poésie ! Que de jolis mots ! -
@Kachina merci ! Elles viennent du coeur !
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@TheBigNul si c’est du cœur alors tu me rassures
sur le coup j’ai douté
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Il n'y a plus de communication chez les cous tordus Omniprésent :
il est partout. Dans notre poche, notre voiture, notre appartement.
Il nous accompagne dans les transports qui ont été communs.Omnipotent :
il est notre compagnon, nous y mettons tous nos ami(e)s, nos sentiments, nos agendas, nos souvenirs et nos photos intimes ou de vacances.Omniscient :
véritable couteau suisse du 21e siècle, sans lui on est perdu.
Son écran est devenu une véritable extension biologique.
Par la technologie, l’humanité s’est éloignée d'elle-même.Omniabsorbant :
On s’est enraciné dans notre modernité.
On allume notre mobile (s'il était, éteint) et nous voilà à nouveau greffer sur notre virtualité.
Nous vivons notre quotidien dématérialisé.
Malgré la sédentarisation de notre mode de vie, subsiste le rêve d’un nomadisme effréné.Et au final ? il nous bouffe notre âme.
Antoine GEIGER
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"Ne fais pas attention à moi. Je viens d'une autre planète. Je vois toujours des horizons où tu dessines des frontières." (Frida Kahlo)
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"L'esprit humain est comme un parapluie, il ne sert que s'il est ouvert." (Walter Gropius, architecte, début XXe siècle)
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Victoire Si tous tes chemins ressemblent à des impasses
Si tes lendemains se jouent à pile ou face
Si le temps qui passe, c'est du temps qu'il reste
Si tu te déplaces et malgré tout tu restesSi ta volonté est une armée sans soldat
Si tu lèves le pied, si tu baisses les bras
Si l'unique victoire est d'éviter l'échec
Si tu vis sans espoir, si tu dois faire avecLa victoire, ce n'est pas le prix
La victoire, c'est le combatSi tu brises tes chaines, si tu portes ta croix
Si tu as plus de peine qu'on s'en donne pour toi
Si tenter ta chance, c'est tenter l’impossible
Si tu es sans défense et pourtant invincibleSi tu ouvres les yeux quand se ferment les portes
Si tu choisis le vœu de pouvoir en taire d’autres
Si tu aimes sans compter ce qui n'a pas de prix
Ne laisse pas passer ce qui se passe aujourd’huiLa victoire, c'est d'être en vie
La victoire, c'est ce combat.(Christian CASTILLO)
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@Kachina Magnifique, je trouve
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@Cygoris
merci. J'aime cette leçon
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Pourquoi pas alors un petit Haiku...?
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Pont solitaire
il s’est trouvé un ami
le vent vagabond "Anne Brousmiche
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Je voudrais que tu sois là
que tu frappes à la porte
Et tu me dirais « c’est moi
Devine ce que je t’apporte »
Et tu m’apporterais toi.Boris Vian, extrait de « Berceuse pour les ours qui ne sont pas là »
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Une allée du Luxembourg
Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau
À la main une fleur qui brille,
À la bouche un refrain nouveau.C’est peut-être la seule au monde
Dont le coeur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait !Mais non, – ma jeunesse est finie …
Adieu, doux rayon qui m’as lui, –
Parfum, jeune fille, harmonie…
Le bonheur passait, – il a fui !Gérard de Nerval
Un des poèmes de cet auteur que j'apprécie et m'inspire quand parfois moi aussi je prends la plume
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LE MENDIANT
Un pauvre homme passait dans le givre et le vent.
Je cognai sur ma vitre ; il s’arrêta devant
Ma porte, que j’ouvris d’une façon civile.
Les ânes revenaient du marché de la ville,
Portant les paysans accroupis sur leurs bâts.
C’était le vieux qui vit dans une niche au bas
De la montée, et rêve, attendant, solitaire,
Un rayon du ciel triste, un liard de la terre,
Tendant les mains pour l’homme et les joignant pour Dieu.
Je lui criai : — Venez vous réchauffer un peu.
Comment vous nommez-vous ? — Il me dit : — Je me nomme
Le pauvre. — Je lui pris la main : — Entrez, brave homme. —
Et je lui fis donner une jatte de lait.
Le vieillard grelottait de froid ; il me parlait.
Et je lui répondais, pensif et sans l’entendre.
— Vos habits sont mouillés, dis-je, il faut les étendre
Devant la cheminée. — Il s’approcha du feu.
Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu,
Étalé largement sur la chaude fournaise,
Piqué de mille trous par la lueur de braise,
Couvrait l’âtre, et semblait un ciel noir étoilé.
Et, pendant qu’il séchait ce haillon désolé
D’où ruisselait la pluie et l’eau des fondrières,
Je songeais que cet homme était plein de prières,
Et je regardais, sourd à ce que nous disions,
Sa bure où je voyais des constellations.Décembre 1854.
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@Maarie
Je ne pense pas avoir publié ici cette nouvelle que j'ai écrite un jour. Je vous laisse apprécier en espérant que vous ne la trouverez pas trop longue. J'espère qu'elle a sa place ici"Ce matin j'ai eu cette sensation bizarre, que c'était le dernière fois que j'irai à mon rendez-vous annuel sur ce petit quai de gare.
En effet, hier un homme en blouse blanche m'a annoncé tout de go cette putain de mauvaise nouvelle que personne ne voudrait jamais entendre : "Madame, vous allez partir pour un long voyage sans retour, j’en suis désolé, je ne peux plus rien pour vous".
Alors comme chaque premier dimanche de mai, je fais ce chemin qui mène de chez moi à la gare et je m'assois là, toujours sur le même banc et j'attends.
Ho ! je ne sais pas pourquoi depuis vingt ans j'espère encore qu'il viendra, mais c'est plus fort que moi, la peur de rater notre rendez-vous sans doute...
Nous avions toute la vie devant nous, la fougue de la jeunesse..... et nous nous étions fait cette promesse de nous retrouver un jour de mai sur ce quai, sur ce banc, pour ne plus jamais nous quitter.
Et je suis encore là après tant d'années à l'attendre, à l'espérer, à l'aimer encore malgré sa lourde absence.
C'est fou comme une amourette de vacances peut ainsi chambouler toute une vie.
Je sens encore ses baisers, ses caresses et je revois ses yeux pleins de promesses.Pourtant je suis là, seule, et j'attends.
C’est étrange comme le temps passe vite, mais la mémoire ne s’efface jamais.
Cela fait maintenant plusieurs heures que j’attends là.Quelques personnes sont venues me saluer et m'ont demandé si j’allais bien. J'ai répondu en souriant, "oui je vais bien merci"... Si ils savaient que bientôt je ne pourrais plus leur répondre.
Ils se souviendront peut être de cette femme au regard triste et penseront : Quelle pauvre existence pour cette dame, c’est bien pathétique cette tristesse !
Même le chef de gare est venu un peu me parler.
C’était une petite gare dans un petit village, des trains il en passait très peu, alors il avait largement le temps de discuter avec les passagers qui restaient uniquement pour cela.Je pense qu’il avait compris que je ne voulais pas parler et compris aussi que c’était la dernière fois qu'il me verrait.
Je me levais, lasse, fatiguée.
Il m'a fait un petit geste de la main, comme pour me dire adieu.Et puis j'ai marché le long du quai, et pour me rassurer, comme pour compter le temps, je comptais un par un le nombre de mes pas qui me guidaient vers la sortie, sans me retourner, sans attendre le dernier train.
Je ne pouvais plus avancer très vite, ma maladie m’épuisait à chaque mouvement, j’avais tellement mal, c’était indescriptible.
Dire que bientôt je ne souffrirai plus, bientôt je ne penserai plus, bientôt j'aurai oublié tout cela.Comme toujours avant de partir, je me retournais pour saluer d’un clin d’œil le quai vide et lui dire à l’année prochaine, mais cette fois ci, je ne voulais pas le faire, trop triste, trop peinée, c’était la dernière fois et j’avais peur.
Mais l’esprit ne dirige pas toujours le corps et, je ne sais pas l’expliquer, je me suis retournée, sans le vouloir, comme ça, et je l'ai vu......il était là et m'appelait : "Anne, c'est moi, je ne t'ai jamais oubliée".
Je pensais alors "la maladie te joue des tours", et j'ai continué à avancer comme si je n'avais rien entendu.
"Anne, Anne, attends moi, je suis là"
Je me suis alors retournée encore une fois et à cette seconde-là, seules les personnes qui ont connu le grand amour, la puissance des sentiments, les frissons qui te transpercent de haut en bas...... seules ces personnes peuvent comprendre ce que j’ai ressenti.
Je ne sentais plus mon cœur battre et il a même cessé de battre un court moment comme une mort soudaine, mais qui ne voulait pas dire que c’était la fin, je me trouvais en face de celui que j’attendais depuis trop longtemps.
Il m'a pris dans ses bras, et tous les mauvais jours, les douleurs, les souffrances de ma triste vie furent effacés en un instant, il était bien là, il était maintenant à moi..... je pouvais mourir, j’étais enfin heureuse !
Cela fait maintenant 20 ans que Patrick est près de moi, et la seule chose que je puisse dire aujourd’hui est qu'il n’y a pas plus belle médecine que l’amour, cela guérit tout, même de la mort !
Ceci bien sûr est une fiction, toute ressemblance avec quiconque ayant existé est pure coincidence.
Il n'y a que la conclusion qui est réelle : l'Amour guérit de bien des maux et le bonheur en fait est comme l'ivresse, et il ne faut pas avoir peur de s'y noyer."
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Un court poème, signé André de Richaud.
Minuit vint.
Minuit disparut.
Minuit dix parut.
Minuit vingt. -
Ceci m'a mis la larme à l'œil, une bonne raison de vous le partager (traduit pour vos yeux) :
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A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont.
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes.
Ils s'en vont dans le soir,
Un très beau soir d'automne.
Hélas, quand ils arrivent
C'est déjà le printemps.Prévert et Gégé