Vous connaissez la désensibilisation ?
C'est lorsqu'on s'administre des doses de plus en plus grandes d'une substance à laquelle on est allergie, dans le but d'éduquer notre corps à ne pas réagir de façon anormale. Pourquoi je raconte tout ça ? Parce qu'on va parler d'autotune... mais pas que ! Par contre, je vous préviens, pas de Booba, de PNL, ni de Jul.
Il y a un article sympa sur l'autotune, si jamais ça vous intéresse de savoir d'où ça vient : Comment l'auto-tune a révolutionné la musique.
C'était super dur de choisir 10 groupes et de n'en retenir qu'un dans toute leur discographie, mais c'est parti !
- Au milieu des années 70 apparaît la première vague punk. Des arrangements simples, un son brut, des paroles souvent criées... C'était la musique de ceux qui ne savaient pas en faire, mais qui avait des choses à dire.
- Petit bon dans le temps et premier son de la sélection sous autotune : dans le rap de iencli avec Columbine (qui ont d'ailleurs pris des cours de chants depuis leur premier album) et une autotune plus discrète : simplement là pour accentuer quelques punchlines et s'amuser avec la voix un peu.
- Une autre belle utilisation de l'autotune avec Nelick dans ses débuts et ses 3 flows en 1, permis par ce bel outil. L'autotune ça sert aussi à faire du rap à plusieurs quand on est tout seul...
- Encore plus expérimental : La Prune. Des effets de voix + une autotune poussée à son maximum, et la voix devient un véritable instrument.
Je n'ai trouvé qu'un live session sur YouTube... J'aurais plutôt choisi Chandelles, si jamais vous avez Spotify ou Deezer !
- On passe du côté US de la force : Injury Reserve et le maître JPEGmafia (et Code Orange que je ne connais pas). Du flow brut et furieux confronté à une plainte pleine d'autotune et de nonchalance.
Il existe une chose bien spéciale qui permet de comprendre le rap : la white trash, cette vague de baptous au rap ironique, aux textes plus que trash et aux poches remplies de drogues en tous genres (mais rien de gangsta, ils échapperont aux contrôles au faciès).
- D'abord, Caballero & JeanJass (ici accompagné du fameux Roméo Elvis) ou les plus techniques des pires rappeurs et ceux qui enflamment les scènes avec leurs textes... Incroyaux ?
- Comment ne pas citer VALD, le rappeur 50% autotuné. Un peu psyché (merci le clip de Patapouf Gang), flow nonchalant mais paroles plutôt violentes... Ouais on est loin de Jul.
- Obligé donc, de parler de Lorenzo : en plus d'utiliser massivement l'autotune, il est un bon exemple du rappeur-personnage. Des lunettes et un bob pour costume et internet comme théâtre !
- N’oublions pas Biffty, symbole-même de la white trash francophone : plus de blagues que de punchline et tellement d'autodérision qu'on ne sait plus trop sur qui il crache et s'il ne s'insulterait pas lui-même.
- Enfin, celui qui sera sans doute le plus dur à supporter lors de votre immunothérapie, ce bon Leo Roi. Beaucoup de dérision, peu de rimes, une bonne poignée d'égotrip et de drogue : bravo vous avez trouvé sa recette !
Donc au final, l'autotune c'est quoi ?
Des gens qui ne savent pas chanter, peut-être. Des voix utilisées comme des instruments, sans doute. Mais surtout, c'est désormais l'un des outils les plus accessibles : même tout seul dans sa chambre, on peut trafiquer son enregistrement pour y apporter une mélodie et le poster sur internet.
En bref, l'autotune ce serait pas un peu punk ?