@Egon je salue ta prise de risque sur ce titre du 5ème tour.
Depuis le début du jeu tu nous as proposé des chansons qui étaient peu connues voire inconnues de tous, et d'une qualité certaine, merci pour ça.

Ne nous fâchons pas pour la musique, car la musique doit nous rassembler, même si nous n'avons pas tous la même sensibilité musicale.
J'aime pouvoir faire des découvertes dans ce genre de jeu, mais il y a des classiques qui ont aussi leur place ici.
Je m'excuse pour les "mauvaises notes" que j'ai pu mettre pour certains titres, mais il fallait que je fasse un classement, et il n'y avait pas de mauvaises musiques.
Parfois je ne peux pas mettre mon affect de côté, aussi voter objectivement n'est pas si facile que ça.

Depuis toujours, et encore plus ces derniers temps, la musique m'est d'un grand réconfort, en plus de mes proches et de mes amis.
Ecouter la musique des autres c'est aussi apprendre à connaître les autres.
Faîtes-le, car rien n'est plus précieux qu'une vie.

Il y avait comme un air d’avant, ce soir d’été.
Toutes ces silhouettes se pressant vers le parc venaient pour y passer un moment de liberté retrouvée.
Le soleil déclinait lentement, la lumière était belle, la brise était douce, même si la fraicheur des jours pluvieux passés avait laissé son empreinte.
Dans un brouhaha de voix, de rires et de fond musical, j’étais installée devant la scène, aménagée avec deux pianos, une guitare et un micro sur pied.
L’attente était longue, mais la contemplation hypnotique la rendait intemporelle, me propulsant vers des horizons insoupçonnables de sérénité retrouvée.
Puis la guirlande lumineuse s’allume, le pianiste s’installe, la chanteuse arrive, quelques mots.
Aux premières notes du piano, au premier son de sa voix, c’est là, c’est le moment, celui où on peut tout oublier.

Horloge,
Il ne s'agit pas d'enfreindre la loi du temps,
même si ton balancier rêve d'une bamboche de secondes.
Laisse moi la nostalgie des heures où j'étais encore dans mes songes,
au pays des merveilles.

Bon alors ça commence à bien faire de vous moquer de MA phrase, moi je l'aime bien, mais j'aime surtout vous faire plaisir , donc voici un essai :

Ah la douceur des vacances ! La chaleur de l’été où l’on peut vivre dénudé tranquille chez soi !
Ce soir, La conjoncture se prêtait à la légèreté, alors c’était décidé, il allait accomplir ce qu’il n’avait pas eu le courage de faire avant, afin de regagner sa liberté ; il allait la quitter.
Elle était pourtant belle et réchauffait son cœur puis tout son être à chaque étreinte quand il la portait à ses lèvres.
Mais fatalement cette soirée-là, et malgré sa détermination, un seul regard a suffi pour la rappeler à son bon souvenir.
Compulsivement et passionnément, il l’attrape et s’abreuve de son élixir si délicat et enivrant, mais dehors, les éléments se déchainent, un bel orage d’été puissant et électrique mais surtout très pluvieux était en cours.
Dans un éclair de lucidité il se souvient qu’il a laissé toutes les fenêtres de son 4x4 ouvertes.
Horreur ! Il la laisse tomber sur le sol, inerte, et se précipite dehors, et bien sûr sans parapluie, mais surtout sans clés de voiture.
Excédé, il court pour revenir à l’appartement et s’aperçoit que la porte s’est refermée, il est maintenant dehors.
Il tape, puis frappe encore plus fort à la porte en proférant des insultes à celle qu’il avait laissée pour compte et réveille tout le quartier.
A cause de se vacarme, la première personne à ouvrir sa porte est une dame d’un certain âge, choquée (bon d’accord, un peu coincée) de voir son voisin dans son simple apparat, sans même un caleçon, et hurler comme un damné.
Il n’a fallu que quelques minutes à la police pour l’embarquer sur l’appel de la voisine, et pour qu’il puisse dire adieu à celle qui l’enchaînait depuis des années, car oui, là où ils l’emmenaient, il allait la quitter définitivement.

Elle

Le régisseur est prêt accessoire emblématique en main, et donne neuf coups de bâton rapides sur le plancher, les trois suivants plus lourds et plus lents.
L’attention du public est à son apogée, le cœur des comédiens se serre, les sourires se dessinent sur les visages; puis le rideau se lève pour jouer le premier acte.

Il ne fallait pas qu’il soit étonné d’être tombé dans son sillage, cette nuit-là dans cette ruelle sombre.
C’était une proie facile et sa contrainte était puissante, il avait déjà trois cents ans.
A peine le temps de respirer, essayant de rassembler son esprit en morceaux ; ses mots susurrés et son regard pongé dans le sien pénétrèrent la cathédrale de son âme, puis ses canines acérées s’enfoncèrent dans son cou pour le faire sien pour l’éternité.

Je compte sur la prochaine personne pour mettre un peu de gaité, car ce soir je passe mon tour, même si je n'ai pas été triste en écrivant ceci, c'est un hommage que je ne pouvais pas manquer.

Alors qu’il rêve d’un ailleurs, méconnaissable et pris dans un tourbillon de douleur, comment occulter le gibet qui serait sa délivrance ?

Y céder serait un recommencement éternel, mais ne pas y succomber lui donnerait une chance de renouveau, dans cette vie et celles d’après.

Je ne sais pas s’il le savait.

Lui serait certainement étonné que je ne l’ai pas oublié -c’est impensable- puis que je me souvienne de cette chanson, et ce qu’il en a dit.

Mais ça, je ne le saurai jamais.

A l’évidence, vu les termes employés, je suis tombée dans un traquenard.
Ces mots-là ne sont pas des mots d’amis, devoir donner des preuves de son attachement semble une condition à rester dans le cercle.
Et à y regarder de plus près, je viens d’utiliser le mot "attachement" et non "affection" alors que les sentiments doivent être libres et non contraints, comme il ne s’agît pas de tenter d’apprivoiser l’humain de la même façon que l’on peut le faire avec un animal dans le but de l’asservir.
Alors aujourd’hui, tout est plus clair à la lumière de l’éveil ; Il n’existe pas de façon d’aimer, seul l’autre vous le fera croire.

A force de mépriser son être, source de conflit intérieur permanent; sa vie est telle une corrida, une joute à spectacle à blessures profondes, conduisant à la mort inéluctable.
De mémoire, il ne se souvenait pas avoir eu cet esprit aussi noir, alors que nombre de fois il avait réussi à faire sauter les grilles qui l’empêchaient d’avancer et de le conduire au réveil.

J’aurais tendance à ne rien laisser au hasard, mais cela revient à forcer le destin alors que je sais qu’écouter les signes est ma ligne de vie.

Souvent je pense que le hasard se déguise pour se cacher du destin comme une rencontre fortuite.

Inattendu, de son glaive sonnant, il arrive à point, comme une fleur qui embellit ces moments de vie monotones, à l’image d’une musique douce et apaisante.

Je ne veux retenir que celui-là, le beau moment, occultant celui qui est laid.

Et je suis convaincue que les heureux ou malheureux hasards rythment notre chemin, où nous avons le droit de nous tromper, de recommencer, et surtout d’être heureux.

Monsieur le recruteur,
Monsieur l’animateur,
Monsieur le programmateur (?),

Baignée dans l’univers musical depuis ma plus tendre enfance (berceuses chantées par maman, bals musette où j’accompagnais mes grands-parents et fabuleuse ambianceuse à la bar-mitsvah de mon cousin) je ne vous cache pas que je vous écris cette lettre de motivation, pour le poste d’assistante radio, en étant aussi excitée que des baguettes qui frappent frénétiquement la caisse claire d’une batterie.

Rapide comme qu'une chanson entraînante et précise comme un accord de piano joué par Beethoven, je suis en mesure de gérer toutes les tâches administratives avec dextérité, ce qui vous permettra de vous concentrer sur la musique et de faire vibrer les ondes jusqu’au bout de la nuit.

Toujours disponible, même si vous avez une idée de génie à 3 h du matin, Je serai là pour vous aider à la réaliser, il suffira que je glisse dans mon sac à dos deux thermos de café pour rester parfaitement éveillée et garder le tempo en dansant la macarena, car travailler dans la bonne humeur est important.

Serviable, je peux vous aider à trouver les informations dont vous avez besoin sur les artistes, les albums et les concerts. Je suis là pour vous permettre d’offrir à vos auditeurs une expérience musicale inoubliable, car ils le valent bien (oui je connais aussi tous les spots publicitaires sur le bout des doigts, vous aurez sans aucun doute reconnu ma référence à ce monstre cosmétique).

Comme vous avez pu le constater, Messieurs, je suis une assistante pleine d'énergie, prête à vous aider à faire vibrer votre radio. Mon amour pour la musique, ma rapidité, ma précision ainsi que ma disponibilité sont sans aucun doute des atouts précieux pour votre équipe.
Aussi ensemble, et j’en suis persuadée, nous ferons de la magie musicale ! Alors ne passez pas à côté de ma candidature et engagez-moi.

Dans l’attente de vous rencontrer pour finaliser mon contrat,

Music votre assistante survoltée

La vie est comme la gastronomie, il faut lui faire honneur à travers nos voyages et nos expériences ; puis revoir notre copie si la recette employée n’est pas bonne, et reprendre sa valise en continuant son chemin pour trouver le meilleur équilibre.

C’est vêtue de son trench beige qu’Eloïse se rendit à la gare pour prendre le train de 7h54.
Elle ne s’en n’était pas encore séparé, parce que le temps était toujours incertain, entre averses et éclaircies. Parfois, même le soleil chauffait aussi fort qu’une journée d’été et les soirées commençaient à être longues mais fraîches. Avril était en ce sens pour elle un mois plutôt mitigé qui n’avait pas un caractère franc et qui l’ennuyait par son inconstance.
Mais ce matin-là, une lumière vive tendait à inonder le quai, comme si une chose extraordinaire allait pénétrer dans le tunnel de la gare.
Elle était bizarrement seule, aucun autre voyageur qu’elle, ne semblait attendre son train vers sa destination, l’avenir lui appartenait.
Tournée vers cette lumière, elle était comme hypnotisée et inexorablement attirée, la plongeant dans ses pensées mêlées de tristesse et d’espoir.
Eloïse quittait sa vie avec peu de bagages, elle se ferait envoyer le reste. Elle laissait derrière elle toutes ces années passées dans l’ombre et allait pouvoir enfin exercer son talent au grand jour, dans un autre lieu bien plus ouvert et accueillant.
Oui, aujourd’hui était une belle journée, celle d’un commencement.