Si il y a bien un personnage qui a marqué au fer rouge mon enfance, je crois que c'est sans conteste L'Inspecteur Harry et son 44. Magnum qui peut vous arracher toute la cervelle. Alors il est temps que je rende hommage à cette pierre angulaire du cinéma Eastwoodien.
1- L'inspecteur Harry (Dirty Harry): A San Francisco, un tireur isolé abat froidement une jeune femme. L'homme, qui se fait appeler Scorpio, menace les autorités de tuer un innocent par jour jusqu'à ce que la rançon qu'il exige lui soit versée. Le maire accède à sa demande. Harry Callahan, un policier bien connu pour ses opinions vigoureusement anticonformistes et son goût prononcé pour la violence, est décidé à mettre fin aux activités de Scorpio, quel qu'en soit le prix.
Chef-d'oeuvre, polar urbain ultra bien troussé et dynamique. Le tueur est un vrai putain de psychopathe sadique qu'on adore détester, au point même où je jubile à chaque fois qu'il s'en prend plein la gueule. Première introduction réussie du personnage de Harry Callahan, flic à l'ancienne qui n'hésite jamais à marcher sur la corde raide pour faire son travail, quitte à ce qu'il y ait de la casse.
C'est le film qui lui a valut sa réputation de fasciste à Eastwood, réputation infondée d'ailleurs, puisque le fascisme répond à une obéissance aveugle à un état autoritaire, tout le contraire du personnage.
2- Magnum Force: Une série d'assassinats ciblés secoue San Francisco, les victimes sont des criminels notoires. L'inspecteur Callahan est chargé de l'enquête, bien que son supérieur le lieutenant Briggs, lui met constamment des bâtons dans les roues, Harry découvrira bientôt qu'un bien sinistre complot se trame dans les locaux de la police.
Ce film est une réponse à la polémique du premier qui pointait du doigt les méthodes "barbares et inhumaines" de notre brave inspecteur. Cette fois-ci les méchants sont
des flics un poil zélés sur les bords
c'est cette ambiguïté morale qui fait la force du film, et qui amène son lot de tension et de nervosité. Cet opus est également assez riche en poursuites, les amateurs de vieilles bagnoles qui se rentrent dedans seront ravis
3- L'inspecteur ne renonce jamais (The Enforcer): L'inspecteur Callahan enquête sur un groupe terroriste d'extrême-gauche, qui en braquant un dépôt de munitions, ont assassinés deux officiers de police, dont son ex-équipier. Pour l'assister, l'inspecteur Moore, jeune femme fraîchement débarquée du service des archives et qui se voit confiée sa première enquête.
Opus qui bande mou, l'enquête n'est pas très palpitante, les méchants sont assez caricaturaux et aussi mémorables qu'une biture du samedi soir. Même les scènes d'action sont mollassonnes. Mais le film gagne en points notamment grâce à Clint Eastwood, ultra charismatique comme toujours et plus réac que jamais, du moins au début. D'abord réticent à l'idée de faire équipe avec une femme (à vrai dire c'est surtout le fait qu'elle n'ait jamais servie sur le terrain, ni même procéder à une arrestation qui le gêne), au fil du récit, un certain respect mutuel va naître entre les deux, avec Harry qui finira même par la traiter d'égal à égal, et ça c'est beau putain.
4- Le retour de l'inspecteur Harry (Sudden Impact): Violée dans sa jeunesse par une bande de brutes de la petite ville de San Paulo, l'artiste peintre Jennifer Spencer décide de retrouver chacun de ses agresseurs et de les tuer. Au même moment à San Francisco, excédée par ses méthodes et soucieuse d'éviter les foudres de la presse, l'administration policière décide d'envoyer l'inspecteur Harry Callahan loin de la ville. Chargé d'enquêter sur un meurtre à San Paulo, il va faire la connaissance de Jennifer.
Mon opus favori, derrière le 1 bien-sûr, Clint Eastwood lui-même derrière (et devant) la caméra. Cette fois, fini l'ambiance funky et vintage du 2 et 3, retour aux racines noires et secs qui ont fait la gloire du personnage. Plus qu'un simple polar Hard-Boiled, Sudden Impact est avant tout l'histoire d'une femme torturée, martyrisée jusque dans sa chair et bien plus profondément encore, qui va se redresser contre ses tortionnaires, la performance de Sondra Locke y est pour beaucoup. Un film choc et vicéral qui saura marquer les esprits.
5- La Dernière Cible (The Dead Pool): Alors que l'inspecteur Harry Callahan est devenu la coqueluche des médias qui l'avaient tant dédaigné quelques années auparavant, il continue sa route d'homme de lois, accompagné de son fidèle "44. Magnum". C'est alors qu'une série de meurtres a lieu dans l'entourage d'un réalisateur de films d'horreur, et qu'une mystérieuse liste noire circule, où sont inscrits les noms des prochaines victimes. Celui de l'inspecteur est le dernier de la liste.
Autant le dire maintenant, la série aurait dû s'achever sur le magnifique 4ème opus, mais l'appel de l'argent est plus fort que tout. Film purement commercial surfant sur la popularité du personnage, d'ailleurs, il n'y a que la présence de Clint Eastwood qui sauve un peu le bousin. L'histoire est décousue de fil blanc, le suspense est mal amené, le méchant est pitoyable,la course poursuite au milieu du film avec la voiture télécommandée est ridicule. Seul intérêt du film à part Eastwood c'est Jim Carey, qui joue la première victime et... je vous mets la scène c'est mieux.
Bref, saga mythique, mais dont les épisodes sont très inégaux. Heureusement rien ne relie les films entre eux (béni soit cette époque avant le MCU). Je vous conseille chaudement le 1 et le 4 qui sont deux gros chefs-d’œuvres, et pourquoi pas le 2 qui est très bien lui aussi. Le reste, vous pouvez zapper.