Il fut un temps où les films mettant en avant des vampires ados ne se résumaient pas à des histoires d'amour fleur bleue comme la saga Twilight et quelques autres. Pour ceux ayant subi une surdose gerba tif de poétisme dramatique ado vampirique et ayant fui le genre, je viens vous apporter un peu d'espoir en vous proposant un long métrage de vampire "made in adolescent" inventif venant tout droit des années 80, prouvant que ce genre n'est pas qu'a condamné.
Brûler donc de votre esprit le film Twilight, et faites placent à Génération perdue (The Lost boys).
Génération Perdue est une fiction horrifique mordante et fun conservant toute sa fraîcheur malgré les années, situant sa pièce d'épouvante à Santa Carla. Il demeure encore aujourd'hui une oeuvre culte proposant une intrigue intelligente mêlant à la fois l'esprit insouciant des Goonies, à la complexité de l'adolescence d'un Sexe Intention, le tout agrémenté de séquences violentes et sanglantes, sans jamais tomber dans l'autodérision. Un tour de force du réalisateur Schumacher, qui apporte une critique solide sur le passage à l'âge adulte via des jeunes suceurs de sang. Le cinéaste parvient à dépoussiérer le mythe du vampire (commencé deux ans plus tôt avec Vampire vous avez dit Vampire de Tom Holland) à travers un récit insolite et satirique sur l'adolescence.
Le réalisateur crée une vision du vampire moderne, accessible, et moins théâtral, représentant l'incarnation totale de l'esprit des années 80 autant dans son fond que dans sa forme, sans pour autant mépriser le danger que représentent les créatures de la nuit. Le design des vampires est complètement réhabilité, mettant fin à une succession de Dracula souvent folklorique, snob, et maniéré ayant un fâcheux penchant pour les déboires dramatiques aux discours pompeux et à la démarche solennelle, appartenant à une haute noblesse vivant dans des châteaux perdus dans les landes avec de vieux cercueils pour lit, et une cape pour tenue. Une restructuration complète de l'image vampirique, ainsi que de sa légende, appuyé par une autre oeuvre sortant la même année "Aux frontières de l'aube" de Kathryn Bigelow, qui apporta le point final à la modernité de ce monster movie et à sa projection dans la pop culture. À présent le mythe fait place à des adolescents aux physiques et au comportement de loubard, amateur de grosses motos et de rock'n roll, résidant dans un squat, toujours en clin à s'éclater et à profiter de l'instant présent figé par leur immortalité, un refus de grandir évident. Une transformation importante et osée de l'image du vampire, de ses dangers, ses interdits et de ses transgressions qui pour la première fois donne réellement envie d'être une créature de la nuit.
Être un vampire c'est cool !
Niveau réalisation c'est du bon boulot, la mise en scène est frénétique, mettant dès la séquence d'ouverture l'accent en utilisant des plans aériens adroits. Le cinéaste à recourt à divers séquences de vision à la première personne qui induit le déplacement des créatures à travers le mouvement de la caméra pour mieux saisir. Des prises de vues à la caméra portée offrant des contrastes efficaces qui dynamisent les péripéties. L’image enrichie par la flambante photographie de Michael Chapman est chargée de valeurs et de sens différents (pour peu qu'on soit attentif), ainsi la forme se trouve tirer vers l'imaginaire via le regard mature de l'enfance face à une adolescence symboliser par un refus de vieillir.
Les différentes chansons sont un vrai régal, un véritable pied. Si vous êtes fan d'U2, Queen, les Doors. alors vous serait méga fan de la bande originale qui possède une succession de morceaux rythmés superbement bien choisis, comme l’envoûtant thème principal ""Cry Little Sister"" de McMAnn Gerard, ou une reprise des Doors "People are strange". Les différentes pistes sont vraiment rythmées et offrent un véritable plongeon dans les meilleurs titres Rock des générations 80, là où le rock était à son top-niveau. À noter une utilisation récurrente des chansons dans plusieurs scènes ce qui bonifie réellement le tout.
La distribution est géniale ! On a droit à une abondance de jeunes comédiens des années 80 considérés comme les fleurons de l'époque avec Kiefer Sutherland, Jason Patric, Billy Wirth, Alex Winter, Corey Feldman, Jami Gertz...
Kiefer Sutherland est excellent dans le rôle de David le vampire. Personnage le plus saisissant et charismatique, il incarne tout en nuances le rôle du chef des loubards. Il représente le Peter Pan des vampires. Ce que j'aime avec ce bad guy c'est qu'il aime être un prédateur immortel, il s'éclate et profite de la vie, possédant une véritable liaison envers les siens. Avec sa bande ils forment une véritable bulle où le temps ne s'écoule plus.
Jason Patric est lui aussi de la partie, sous les traits de Michael (le personnage principal), il offre une performance intéressante avec son dilemme entre accepter de devenir adulte, ou faire partie de la team.
"The Lost Boys", traduction "Les Garçons perdue", le film s'inspire du conte de Peter Pan, en proposant des ados refusant l’accession au monde des adultes en se propulsant dans le pays imaginaire (offrant l'immortalité), représenté ici par la vampirique attitude, sauf que cette fois-ci le bourreau n'est pas un pirate muni d'un crochet, mais des enfants.
Bande annonce :
Cry little sister :
On aime ou on a aimé, ou pas