Ce terme regroupe des maladies très diverses ayant pour caractère commun une inflammation chronique des articulations entraînant leur altération progressive et irréversible; parmi celles-ci on peut citer la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les spondylarthropathies ou la maladie de Still. En Europe, 3 millions d'adultes et 50 000 enfants seraient atteints de rhumatisme inflammatoire chronique.
Beaucoup de ces maladies présentent un caractère auto-immun, c'est-à-dire une réaction exagérée du système immunitaire du patient contre ses propres constituants ; on retrouve très souvent des auto-anticorps dans le sang des patients, bien que ceux-ci ne soient pas toujours à l'origine du déclenchement de la maladie.
Ces maladies sont chroniques, c'est-à-dire qu'elles évoluent dans le temps. Si aujourd'hui on les traite de mieux en mieux, évitant ainsi le handicap à moyen ou long terme, on ne sait pas encore les guérir.
La prise en charge précoce est essentielle. Elle repose sur les traitements de fond dont l'action est retardée de quelques semaines. Le traitement de fond a pour objectif de freiner, voire d'arrêter l'évolution de la maladie, en diminuant le nombre d'articulations douloureuses et gonflées mais surtout en arrêtant ou prévenant les destructions du cartilage et de l'os qui peuvent être responsables d'un handicap ultérieur. Le Méthotrexate est habituellement prescrit, mais d'autres traitements peuvent être proposés (Salazopyrine, Arava). De très nombreux travaux ont montré que l'initiation d'un traitement de fond de façon précoce était beaucoup plus efficace pour retarder l'apparition de dégâts radiographiques que si l'on tardait à débuter un tel traitement.
Les traitements de fond doivent être poursuivis, même si la maladie est en rémission, car leur arrêt expose, en règle générale, à une rechute. Si l'instauration d'un traitement de fond précoce est primordiale, le traitement des symptômes n'en est pas moins important. Il repose sur les antalgiques pour calmer la douleur et sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou stéroïdiens (cortisone). La persistance d'une articulation ou de quelques articulations gonflées pourra amener à la réalisation d'infiltrations de corticoïde.
Après l'institution du traitement de fond et du traitement symptomatique, un suivi rigoureux est essentiel. En effet, il a été montré que l'obtention d'une faible activité de la polyarthrite rhumatoïde permettait une moindre progression des destructions articulaires. Ceci peut être obtenu en associant plusieurs traitements de fond ou en ayant recours aux biothérapies. Le traitement de fond peut améliorer les symptômes articulaires mais parfois, il n'empêche pas les destructions radiologiques. C'est pour cette raison que le rhumatologue réalisera de façon régulière un bilan radiographique. Celui-ci sera effectué deux fois par an la première année, puis tous les ans jusqu'à trois ans, puis de façon plus espacée. En effet, c'est au début de l'évolution de votre maladie que peuvent apparaître les anomalies radiographiques qu'il faut absolument essayer de stopper.