(J'ai utilisé l'image du site Babelio, mais j'ai lu le roman dans une édition d'ebook gratuite !)
Résumé :
À l'occasion de son soixantième anniversaire, R. de D., professeur de philologie, reçoit de la part de ses élèves et collègues un livre d'hommage, relation a priori exhaustive de l'intégralité de ses œuvres, articles et discours. Il y manque pourtant la clé de voûte de son parcours intellectuel, l'événement de sa jeunesse qu'il garde secrètement enfoui au plus profond de lui-même : la rencontre décisive d'un homme, un professeur, qui a naguère suscité en lui enthousiasme et admiration. Il entreprend alors de rédiger des "notes intimes", dans lesquelles il retrace sa vie de jeune étudiant, de ses années de libertinage à son attachement exalté pour son maître, avec lequel il noue une relation faite de souffrances et de confusion. À l'époque, il ne s'aperçut pas du glissement insensible que prirent leurs rencontres, jusqu'au jour où le vieux pédagogue lui livra un brûlant secret…" (Source Babelio)
Mon avis :
Plus jeune, j'ai énormément lu Zweig. Je peux même affirmer qu'il faisait partie de mon top cinq des écrivain.e.s préféré.e.s ! Si je ne l'avais pas lu depuis longtemps, j'ai retrouvé avec ce roman (que je n'avais encore jamais lu) tout ce qui faisait mon admiration d'autrefois. Son écriture d'une si haute finesse ; un style extrêmement précis dans la description des affects, des émotions ; style virtuose et qui possède une mélodie très évocatrice. Zweig possède l'art de nous bercer de sa langue lente et lascive puis, soudainement, de provoquer un brusque pic d'intensité qui fait bondir le coeur.
Dans ce roman, dans lequel Zweig traite en particulier de l’ambiguïté pouvant exister entre amour et amitié, la tension est extrême. Tension qui, en silence, anime les personnages, les relie, les éloigne, tour à tour, dans ce qui semble une perpétuelle tempête.
Je ne peux en dire trop sans risquer de dévoiler l'intrigue, mais ceci, malgré tout : le roman traite en grande partie du poids de la société de l'époque sur les individus la composant, de l'emprise qu'elle affirme sur leurs existences par l'exercice d'une morale contraignante. Des injustices et intolérances pas encore tout à fait purgées de notre propre société, si vous voulez mon avis...