Résumé Babelio :
Jeune femme d’une grande beauté et au caractère impétueux, Bathsheba Everdene hérite à vingt ans d’un beau domaine, qu’elle dirige seule. Quand un incendie se déclare dans sa propriété, un ancien soupirant ayant connu des revers de fortune, Gabriel Oak, lui apporte une aide précieuse pour sauver ses récoltes. Elle lui procure un emploi parmi ses gens, mais devient l’élue de deux autres prétendants, bien décidés à obtenir sa main. Oak s’avérera quant à lui d’une étonnante fidélité…
Mon avis :
J’ai apprécié, projeté dans cette campagne anglaise de la fin du 19ème, de suivre les atermoiements de Batsheba, ses hésitations de cœur, la voir céder à la passion, se reprendre, s’interroger, toujours bouleversée par des forces qui la dépassent et qu’elle souhaiterait pouvoir maîtriser : les forces du cœur. Hardy fait preuve d’une rare finesse d’analyse et de restitution pour nous dépeindre ce tumulte d’émotions, habitant une âme neuve et indépendante.
Batsheba m’a semblé être une représentation de la femme à la fois libre et soumise aux suggestions de sa volonté, mais plus encore aux nécessités impliquées par les rigidités de la société de son époque, et aux pressions exercées par les multiples soupirants quêtant ses faveurs. Il lui faut ainsi « naviguer à vue » parmi son existence, tentant systématiquement de concilier son désir de conserver sa liberté et son indépendance avec ces multiples contingences…
Un épisode a particulièrement retenue mon attention et mon admiration. Il s’agit d’une scène d’orage à travers laquelle le génie stylistique de Hardy me semble s’exercer dans toute la finesse que j’évoquais précédemment. L’auteur parvient à faire, de cet évènement climatique des plus communs, un climax narratif d’une belle intensité et qui, tout en déterminant une prise de conscience de Batsheba, révèle à ses yeux les qualités de courage et de dévouement de Gabriel Oak (Ah ! Quel type, ce Gabriel!).
Au final, une scène dans laquelle les deux personnages se révèlent dans ce qu’ils ont de plus caractéristique mais aussi de plus beau et touchant, je trouve.