Répétez après moi :

Délali Délaliiiiiiiiiiii
Chériné hévaliiiiiiii
Békhoédi bémaliiii
Chédegriiiiiiiii

Bah oui, un peuple disséminé sur quatre États, qui lutte pour son autodétermination depuis un siècle, qui a su préserver les rites et coutumes des divers peuples anciens dont il descend, vous croyez qu'ils ne savent pas faire la fête?

Popcorneuses, popcorneurs bien le bonjour.

Aujourd'hui c'est la fête chez nous, la fête d'Al fitre, c'est à dire la fin du ramadan, moi j'ai pas jeûné je suis pas fou, mais ma femme la pauvre, elle a tapé les trente jours, et le pire c'est qu'elle est plus grosse qu'avant le ramadan, c'est à dire qu'elle va encore se faire chier pour mincir, je sais pas pourquoi, je remarquerai rien de toute façon, je suis habitué à elle, je l'aime qu'elle soit grosse ou pas, parce que je n'ai qu'une seule image d'elle, et elle ne se met jamais à jour.

C'est l'occasion pour visiter la famille, et c'est ma femme qui s'en occupe, moi ça fait longtemps que j'ai rompu avec toute sorte de tradition, au lieu de ça je préfère voir les traditions des autres, seul à la maison, j'ai décidé de fêter le Aid en écoutant de la musique kurde.

Les Kurdes se distinguent dans la région par un respect de la femme absent chez les peuples voisins, c'est pour ça que dans leurs fêtes et mariages, hommes et femmes participent à des danses mixtes.

La musique kurde a été purement interdite en Turquie jusqu'aux années nonante, non seulement la musique mais la langue aussi, c'était interdis de parler kurde.

Maintenant il n' y a plus d'interdiction, mais Şivan Perwer l'un des artistes les plus populaires vit en Allemagne. Commençons par l'écouter dans Délali, la chanson qu'on a chantée au début du sujet :

On peut facilement comprendre pourquoi ce peuple possède une musique si riche, c'est parce que c'est un outil de préservation de leur histoire.
Dans la vie culturelle des Kurdes, écartelés jadis par des barrières féodales, aujourd'hui par des frontières étatiques la musique est amenée à jouer, en plus de ses rôles habituels, un rôle de véhicule privilégié, remplissant une fonction sociale précise et fondamentale. Des chroniques d'histoire à la poésie lyrique en passant par les épopées et certaines œuvres de la littérature écrite, tout est chanté, tout est mis en musique afin d'être mieux mémorisé et transmis à la postérité. (Institut kurde de Paris)

La musique kurde traditionnelle n'est pas le fruit d'académies, mais l'héritage de trois types de « troubadours » : conteurs (çîrokbêj), ménestrels (stranbêj) et bardes (dengbêj). (wikipédia)
Malgré cela elle a influencé la musique arabe et turque savante, il existe un maqam en musique arabe appelé maqam kurde.

Ici le groupe Hewar avec Andreas Mueller et le percussioniste libanais Rony Barak au festival Morgenland à Osnabrück :

Aynur Dogan (née le 1er mars 1975) est une chanteuse et musicienne kurde. Elle est née à Çemişgezek, une petite ville de montagne de la province de Dersim en Turquie et a rejoint İstanbul en 1992. Elle a étudié le saz et le chant Turku dans une école de musique influente d'Istanbul, l'Arif Sag Musik. En 2004, elle a sorti l'album Keçe Kurdan sur le label Kalan Muzik. Keçe Kurdan a été interdit en 2005 en raison du fait que deux mots de la chanson, Keçe (fille) et Ceng (bataille), selon un tribunal de Diyarbakır, encourageraient les femmes à quitter leur partenaire, à aller dans les montagnes et donc les mots favorisent la division. L'année suivante, l'interdiction a été levée.

Aynur est une artiste vocale qui se spécialise dans la fusion de la musique folklorique kurde traditionnelle avec une sensibilité contemporaine influencée par la musique occidentale. Son style vocal époustouflant et son succès dans le monde de la musique lui ont permis de devenir une représentante éminente du peuple kurde en Turquie et dans le monde entier.

En 2017, Aynur a reçu le prix du Master of Mediterranean Music dans la catégorie " Femmes méditerranéennes en action " de l'Institut de musique méditerranéenne de Berklee. Ce prix a reconnu les efforts d'Aynur pour préserver et réinterpréter la musique folklorique kurde, ce qui l'a transformée en un modèle influent pour d'autres femmes artistes de la scène musicale méditerranéenne qui cherchent à partager leurs voix.

Ici avec le syrien Ibrahim Keivo et le clarinettiste Kinan Azmeh, une vraie merveille :

Ahura Rhythm Ensemble a été fondé en 2013, sous la direction du tambourin iranien Sami Hosseini.

L'équipe, qui a jusqu'à présent donné des concerts dans diverses villes de Turquie, a atteint une masse de milliers de followers avec ses performances à la fois sur scène et dans les rues.

Ahura Rhythm Topluluğu, comme son nom l'indique, est la partie la plus caractéristique de sa musique; Il poursuit son voyage musical en ajoutant les mélodies de l'Anatolie et du Moyen-Orient et de l'harmonie occidentale aux arrangements rythmiques progressifs de haut niveau.

Ahura, qui chante dans des langues telles que le turc, le persan, le kurde, l'arménien, l'arabe, le hamshen et l'azerbaïdjanais, transmet le coloris auditif de la géographie au public dans son propre style.

L'orchestre, composé de divers instruments rythmiques ethniques, comprend également des instruments mélodiques. Dans les concerts, en plus des instruments def (erbane), bendir, tömbek, cajon et à effet rythmique, des instruments mélodiques de diverses cultures de notre géographie tels que le oud, le cümbüş, le kemençe classique et des instruments de musique occidentaux tels que la guitare basse et la guitare acoustique sont également utilisés.