-
Décris-moi un mouton
@ToTeM Oh! mais c'est toi ??? mais quelle surprise !
| dernière édition par Kachina Réputation: 23366 | Messages: 16020 -
Décris-moi un mouton
« Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle femme du Royaume ! »
« Ah ben, pas toi ! ça c’est sûr ! »
Interloquée, la princesse adressa au miroir un regard outré.
« Et pour savoir qui est la plus belle, faudra attendre un peu. Le concours des miss n’est pas encore terminé. Tu veux voir ? je peux te montrer si tu veux ! »
Et la surface du miroir de se couvrir d’un voile gris, tel un nuage d’orage, avant de se mettre à diffuser, en direct, les images du concours.
Sur la scène, une jeune femme évoluait gracieusement, en prenant soin de ne pas laisser les volants de sa robe approcher de trop près le feu qui brûlait au centre de la scène.
« Ah ! c’est pas elle non plus, commenta le miroir. Elle a de beaux yeux, mais elle a également un regard particulièrement torve. Ça plaira pas au jury ! »
« Mais… tenta, la princesse.
« Attends, la suivante entre en scène, l’interrompit le miroir. Oh punaise, vise-moi un peu cette expression sereine ! Regarde cette démarche régalienne ! ah ! je crois qu’on tient une gagnante ! »
« Mais ce n’est même pas une candidate, s’offusqua la princesse. C’est l’animatrice de l’émission !
« Ah, vraiment ? répéta le miroir, incrédule. Eh bien, elle, elle est belle et son âme l’est tout autant, tu peux me croire !
« son âme… »
« oui, son âme, votre altesse. Et croyez-moi, avant de seulement l’atteindre à la cheville, vous avez du boulot ! »
Et soudain, le miroir se mit à lui renvoyer son propre reflet. Un visage doux et poupin, des yeux d’un vert d’opale, une peau soyeuse, les traits fins, de fins cheveux blonds et… une langue de vipère.Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
-
Décris-moi un mouton
@Artelise : j'adore les contes. Le tien me remet en mémoire l'un de ceux de Perrault :
https://beuvrequen.etab.ac-lille.fr/files/2020/04/Lecture-les-fees-txtqst-CE2.pdf| dernière édition par ayamé Réputation: 14914 | Messages: 11165 -
Décris-moi un mouton
Derrière son regard torve qu’il prend soin de cultiver ; ses yeux voilés par un filtre obligé ont l’expression de son être complexe, et le reflet paradoxale de son âme épurée.
De tutoiements en vouvoiements, je le vois tel qu’il est, et l’accepte, sans conteste, car un cadeau de la vie peut être infini, et s’il ne l’était pas, car consumé par le feu, il aura au moins été joli.| dernière édition par Music Réputation: 10234 | Messages: 5047 -
Décris-moi un mouton
Le feu s'éteint dans la cheminée de la chambre que le vieux comte de Popicorn occupe dans dans son petit château dans la campagne Picarde. Ou plutôt qu'il occupait, car le comte vient de rendre son âme à Dieu.
Son visage ridé montre encore la bonté dont il a fait preuve toute sa vie envers les plus modestes, reflet d'une volonté qu'il résumait d'une expression récurrente : "Je donnerais tout pour qu'ils ne manquent de rien !"
Près de lui se tient son infirmière, celle qui lui a apporté les soins dont il avait besoin à son âge avancé.
Celle-ci porte alors son regard sur ce qu'il reste d'objets précieux dans la chambre, ses yeux ne dissimulent plus leur lueur torve. Le voile de sa personnalité vorace se déchire.
"Vieux crétin que vous avez été, dit-elle au comte désormais immobile, donner ces oeuvres à des crève-la-faim ! J'en ferai meilleur usage pour moi-même, fini de tenir la main à de vieux débris comme vous !"
Et d'un rire démoniaque, elle s'empara de tout ce qu'elle pouvait porter avant de s'enfuir dans la nuit. -
Décris-moi un mouton
Elle ouvrit les yeux et contempla autour d’elle cette étendue informe, noire et infinie. Ses longs cheveux blonds retenus par un bandeau noué en arrière ondulaient sous un vent imaginaire et son regard doux éclairait l’univers tout entier de compassion. Elle était d’une beauté extraordinaire mais rares étaient ceux qui pouvaient la voir. Elle se leva de la brume où elle était assise et s’avança d’une démarche gracieuse et légère, ses pieds nus foulant le vide. Sa longue robe blanche immaculée ondulait gracieusement à chacun de ses pas. Un long voile fin et transparent qu’elle avait pris soin de poser sur ses épaules complétait sa tenue toute simple.
Elle parcourut ainsi une distance considérable qui la mena en un point bien précis. Quelque chose de rouge et de mouvant se précisait au fur et à mesure qu’elle approchait. Cela brûlait et tournoyait comme un ouragan de feu et de sang. Elle s’avança encore, chacun de ses pas la rapprochant un peu plus de ce lieu où apparemment régnait une sorte de chaos.
Une forme humaine se tenait là. C’était une femme. Toute vêtue de noir, cheveux couleur de jais, sa tenue était identique à celle de la jeune femme vêtue de blanc. La première chose qui frappait était l’expression de son visage, dure et cruelle. Son regard, sombre et torve, n’était que le reflet de son âme impitoyable. Entre les deux femmes se trouvait une sphère de couleur dominante bleue, d’où s’échappaient des hurlements et des pleurs angoissés.
-
Je suis la Guerre, dit la femme vêtue de noir, en sortant une longue épée de son fourreau
-
Et moi la Paix, répondit la jeune femme vêtue de blanc, ouvrant ses mains où se trouvait une blanche colombe.
-
Je suis la Terre, crièrent des milliards de voix plaintives qui résonnèrent dans l’atmosphère rougeoyante...
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
-
-
Décris-moi un mouton
@Kachina
Un des mots qu'il fallait utiliser ne correspondait pas du tout au texte que je voulais proposer
ce sera pour la semaine pro... -
Décris-moi un mouton
Désolée, pour une fois, j'ai enfreint les règles, j'ai fait un peu long, j'ai fait un peu triste et je suis en retard, mais je reviens tout à l'heure pour le lancement d'une nouvelle aventure .
Poser ses yeux dans ce miroir et se rendre compte que le reflet n’est rien d’autre qu’une Illusion. A quoi bon mettre un voile et croire que nous voyons le Vrai !
La vie est superficielle , le quotidien est superficiel, nous sommes superficiels, et notre destin l’est tout autant.
Il est près de 20 heures, c’est l’heure du journal télévisé. A la façon dont tout le monde accourt, on pourrait presque croire qu’une guerre ou un feu viennent d’être annoncés.
A cette heure tardive, plus de mille âmes se croisent et s'entrecroisent encore dans cette gare souterraine ; nombreux sont ces voyageurs qui courent, se bousculent et s’empressent de regagner leurs pénates.!
Parmi eux, des bureaucrates aux visages fermés, sans expression , fourbus de leur journée, des amoureux clandestins, des musiciens, des traînards , au regard torve, désoeuvrés , en quête d’un passant compréhensif ou d’un pigeon à plumer.
Paulo, l’agent SNCF du soir, assis derrière son hygiaphone, s’active à vendre un dernier billet de banlieue à un client, stressé, qui n’a même pas pris soin de refaire son nœud de cravate , le teint plutôt jaunâtre qui laisse supposer une mauvaise journée.
Il piétine Paulo, il est impatient de retrouver son petit pastis dans l’arrière salle, éclairée d’une ampoule poussiéreuse, où flotte cette désagréable odeur de tabac , où trônent aussi trop de verres et de bouteilles vides. Il trinque fièrement à sa santé et revient sur son siège .De ces heures ci, rares sont les personnes qui se hasardent encore au guichet . Comme chaque soir, Paulo, se retrouve seul , au milieu de ce hall désert, l’humeur euphorique, ses joues rayonnent, son taux d’alcoolémie aussi, quand au loin, il distingue un homme, étrange, tout vêtu de blanc, qui se dirige vers le guichet d’un pas alerte, ses pieds semblent ne pas toucher le sol. Paulo distingue son visage , sans ride , ses grands yeux éclairés d’un vert effrayant, sa longue chevelure blanche .
Mais que vient faire cet énergumène ? peste Paulo dans sa moustache .-
Monsieur , annonce le personnage, d’un ton ferme et autoritaire, je suis venu vous chercher . Suivez moi !*
-
Pas la peine, mon gars, allez ! servez-vous prenez le photocopieur va ! C’est bien le seul truc qui fonctionne ici.*
Fier de sa réplique, Paulo retourne dans son refuge , s’empare de sa bouteille et trinque à nouveau à la santé de « l’au-delà ! »
L’homme en blanc se tient à présent , à ses côtés
- « Monsieur , venez, on vous attend »
Paulo n'a même pas eu le temps de répondre, tout à coup, le sol s’ouvre sous ces pieds, la gare s’évapore . Paulo a l’impression de voler . Son corps vogue dans cet univers sans consistance et tout en lui resplendit. Il se sent bien. Il perd toute notion du temps et sombre dans l’inconscience.
Quand il ouvre les yeux , il est assis sur un vulgaire banc en bois . Encore secoué par ce voyage peu ordinaire, il se lève, tout cotonneux.
Balayant du regard ce curieux décor, il tombE sur une affiche sur laquelle on peut lire « Plus de train jusqu’à nouvel ordre »
Mais serais-je dans une gare s’interroge-t-il en se frottant les yeux histoire d’être sûr de ne pas cauchemarder .
En se dirigeant vers la porte d’entrée, il se retrouve nez à nez avec l’homme en blanc qui a repris l’apparence et le visage d’un ange .
- Vous voilà, à présent dans votre gare d’arrivée , lui -dit-il . N’ayez crainte, vous ne resterez pas seuls très longtemps, un jour, des voyageurs arriveront, certains de vos amis débarqueront sur ce quai et la gare revivra pour des siècles et des siècles .
Et il disparait laissant derrière lui un silence chargé d’émotions.
Paulo , les yeux embués , comprend enfin que la vie et la mort ne font plus qu’un dans l’éternité.
Aussi, se réjouit-il déjà en pensant à l’arrivée prochaine de ses amis avec lesquels il va pouvoir continuer à faire la fête , sans doute , pour l’éternité.
| dernière édition par Kachina Réputation: 23366 | Messages: 16020 -
-
Décris-moi un mouton
@Artelise merci j'ai hésité tu sais . Je voulais pas trop plomber l'ambiance mais bon Paulo finit le sourire aux lèvres c'est l'essentiel