Bonsoir,
Je me permet de venir poster ici.
Je sais que cela fait peu de temps que je suis inscrit sur le forum et que malgré tout je partage beaucoup de choses, tant au niveau de mes passions qu'au niveau de ce que j'aime même si cela peut être polémique, encore que...
Ce soir, je m'emmerdais sévère, alors j'ai décidé d'aller boire des pintes au bistrot d'à côté (à 50m grosso modo). L'ambiance n'est pas folle, loin de là, mais c'est pas cher.
J'aime la bière, même si j'ai pas mal ralenti. Mais ce soir, j'ai envi de picoler...sortir de la torpeur, sortir de la déprime, sortir du broyage de noir, sortir du tunnel sans escale vers l'enfer, au moins pour quelques minutes...de toute façon on va tous y finir, y'a qu'à voir autour de soi...on est déjà dans l'enfer.
J'ai bu mon 1.5l, ce qui n'est rien pour moi, mais comme ce bar ferme à 19h, j'ai dû rentrer à la maison...ça me gonfle de rentrer chez moi...car je vais devoir retrouver l'ennui et toute cette pression sur mes épaules.
Je repense à ma vie, ce que j'ai vécu et ce que j'entrevoie...ce n'est guère joyeux, c'est peut être ça qui fait fuir les nanas...le fait que je sois trop réaliste, ou trop angoissé, ou le fait que je n'ai plus cette envie de vivre.
Est ce grave ? non
Je me souviens, lors de mes années parisiennes, belles fringues, sur-mesure (cf le topic sartorialisme), plein de tout, plein de filles, toujours dans l'excès...j'aime l'excès, c'est lui qui permet de se sentir libre, quoiqu'on en dise.
Aujourd'hui, je perds de la vigueur. Je suis tombé malade lorsque j'ai eu 29ans, une maladie auto-immune, je pensais le vivre bien...et je le vivais bien, car je faisais plein de soirée, même si j'avais du mal à marcher, au bout de quelques heures, la douleur finissait par partir, l'alcool aidant, et je m'éclatais! c'est comme ça que je pensais la vie: l'éclate, la musique, MON monde.
Aujourd'hui, depuis 4ans, je suis dans une tourmente monumentale...je ne me retrouve nulle part, je ne suis plus en phase avec moi-même.
Mais est ce que je l'ai déjà été ? Je vais vous dire, jamais je ne me suis senti en phase avec ce qui m'entoure. Je crois que j'ai toujours détesté toutes les choses que je voyais depuis que je suis très jeune, au moins pour que je puisse m'en souvenir. J'ai toujours vécu à contre courant alors que j'ai des parents qui sont tout à fait "normaux".
Culturellement, je me suis fait tout seul, surtout au niveau musical. La musique m'a mené à plein de période, et à chaque fois j'adhérais à cette période. Par exemple, lorsque je me suis mis à écouter du Rockabilly à l'age de 18ans, j'ai adhéré au look mais pas que. Tout le monde va me dire "mais c'est normal blablabla" oui mais je suis incapable de m'en tenir qu'à des choses matérielles. En effet, lorsque je découvre quelque chose, je m'abreuve de tout, je me replonge dans une période, et ce, même si je ne l'ai pas connu, en fait, je la vie. Cela relève effectivement du fantasme selon mon copain Freud. Et pourtant...il n'y a de fantasme que ce dont on a aucune preuve de l'existence, or, ici, des écrits, des récits, on en a beaucoup.
De ce fait, je me replonge dans une façon de vivre, une façon de penser, une façon d'agir qui aujourd'hui serait transgressive...sauf que...je suis quelqu'un de transgressif, j'ai toujours été subversif, et mon rapport à l'autorité est des plus compliqué! De ce fait, je vis comme on ne vit plus!
J'essaie tant bien que mal, de me "soumettre" mais ça ne dure que peu de temps et je fini par exploser...
Bref, je n'aime pas le vin et pourtant je viens de m'ouvrir une quille...c'est du bon pinard, c'est mon père qui le fait et il est médaillé. De toute façon, faut bien que je le consomme, car j'ai assez de carton pour alimenter tout le village pendant un an...
J'aime écrire, mais je n'écris que trop peu.
J'avais commencé à écrire mes mémoires!!!! mais que c'est pompeux!!! moi qui suis d'une nature discrète et humble, écrire ses mémoires c'est vraiment avoir du culot, non mais!
Il y a peu, avec un voisin, je lui relatait mon broyage intellectuel lors de mes premières années à la direction de magasins. Ça m'a tellement fait remonter de trop mauvais souvenirs que j'ai tout écrit, cela tient en 15 pages où il n'y a que l'essentiel.
Je pense que mon mal-être commence à cette période. Mais c'est très bizarre, sur le coup, je ne m'en rendais pas compte, je pense que j'avais la tête dans le guidon et que je ne me voyais plus.
Je me souviens quand même que lorsque je finissait le taff, vers 20h, j'allais directement acheter un pack de binouse, un pack de 20. Une fois mon heure de bagnole terminée, je commençait à picoler pour me détendre...et vous savez quoi ? régulièrement, un autre directeur, de la même boite, m'appelait et me disait qu'il faisait la même chose!!! et le lendemain, debout à 7h, départ à 8h, pour arrivé au magasin avant tout le monde afin que tout soit prêt, et ce, 6 jours sur 7. Car oui, je n'avais aucune confiance en mon équipe que je n'avais pas recruté, je sentais que des choses allaient mal se passer et c'est arrivé.
Je ne vais pas vous faire un récit sur ça, mais jamais je n'aurais pu anticiper que l'humain soit aussi moche. Je suis quelqu'un qui essaie d'être gentil, j'ai mes humeurs certes, mais je suis réfléchi, j'essaie d'aider. En fait c'est ça, je suis dans l'optique de rendre les gens meilleur, même si je ne le suis pas forcément.
J'ai fais du mal forcément...à des nanas surtout, j'en suis conscient, mais qui n'en a pas fait ? Je suis pas là pour légitimer le truc, mais bon, des fois on réfléchis pas tellement aux conséquences...et des fois on prend des décisions qui peuvent blesser...c'est la vie non ? mais j'ai l'impression de payer pour toutes les douleurs que j'ai pu causer.
Je me sens à l'étroit dans mon corps, toujours gêné. Je sais que si je m'écoutais, mes passions et mes envies me permettraient de quitter cette enveloppe charnelle, et de muer. Oui voila, c'est ça, MUER!
Car dans mon esprit, dans ma tête, je suis toujours adolescent. Je ne me vois pas ou mal être mature. Mais je suis obligé de l'être...et je le suis lorsqu'il s'agit de choses très importantes, rassurez vous (même si vous vous en foutez).
Mais au fond, je ne veux que de la légèreté, celle d'antan, vivre avec peu... je l'ai vécu, vers mes 20ans, j'allais au bord de l'eau, pécher, boire des coups, en écoutant du musette des années 30-40-50, on était heureux avec les copains.
Pourquoi cette atmosphère de compétition existe t'elle ? à quoi cela sert ? je ne peux pas faire parti de cette foule de gens se battant pour la dernière merde électronique...je ne comprends tout simplement pas.
Moi, j'aime la nature, vivre, penser, écrire, écouter de la musique, picoler avec les copains (que je n'ai plus), refaire le monde, être à l'écoute et que l'on m'écoute, aimer, être aimé, découvrir, jouir, manger, faire les 400 coups...mais je ne veux pas être emmerder...
Je suis triste de ce monde, je suis triste de ce pays, je suis triste de moi, et tous les jours quand je me lève, je me dis que Dieu me puni. Car oui, j'ai remis ma vie entre les mains de Dieu, chacun peut ou pas y croire, et je ne comprendrai pas que l'on me juge là dessus. Est ce par désespoir ? je ne sais pas, je pense que c'est pour avoir un pilier.
Je vous livre sur un plateau d'argent et je dirai même plus, d'or, les faiblesses de l'homme que je suis, tout aussi viriliste que je prétends être (ça va faire jaser ça, mais je m'en fou, ça sert à quoi de jaser ?)
Je pense que je suis en train de vivre une de mes dernière années...du moins je l'espère.