J'ai été longtemps avec une femme qui avait 9 ans de plus que moi. Quand on s'est connus, elle avait 46 ans et moi 37. On est restés ensemble 15 ans. Quand elle a abordé la soixantaine, l'écart s'est malheureusement creusé. Et on a fini par se séparer.
Actuellement j'ai la soixantaine et mes dernières relations étaient avec des femmes dans mes âges. Autant dire qu'hors de l'alcôve, on appartenait à des mondes distincts : je ne veux pas faire de généralités, mais les deux étaient axées sur un mode retraitées qui m'était parfaitement étranger. Jeux de cartes, apéros, cousinades, pétanque, barbeuks, la télé in-extenso, les feuilletons, les télé-réalités, les lotos, les routines et les idées bien arrêtées, les n'enfants, les petits n'enfants, les docteurs.... bref ! je ne m'y retrouvais pas et lorsqu'il y avait contact avec leurs familles, je faisais figure d'extraterrestre (n'ayant pas d'enfants et a fortiori pas de petits-enfants et ayant congédié la télé depuis des lustres, écoutant d'autres musiques que ce qui passe sur Nostalgie et au niveau des types, pas de conversation possible autour du foot, du rugby, du cyclisme).
Pour dire qu'il n'y a pas que les écarts d'âge, il y a ceux, aussi, que je qualifierais de culturels. J'ai plus de facilités à m'entendre avec des nanas plus jeunes que moi, voire beaucoup plus jeunes, qu'avec d'autres de ma génération, même si je suis très lucide quant aux éventualités d'une relation avec une femme qui serait ma cadette de dix, quinze, vingt ans et au-delà, n'étant pas aisé et n'ayant pas une once d'instinct paternel (sans quoi j'aurais intégré l'ordre des choses et serais devenu père). Je crois que ce type de relation peut exister un temps où elle va correspondre aux besoins de l'une comme de l'autre, pour ensuite s'effilocher au contact du réel. Qu'il convient de rester lucide à cet égard. Et que cela aussi a à voir avec le vécu de chacun.