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    Meilleurs messages postés par Mai Tai

    • RE: Battles du cinéma (3ème édition) - Dirty Cop a gagné !

      Je vote pour Jool.

      posté dans Animations Cinéma
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Battles lecture : Première édition - Mai Tai a gagné !

      Mai Tai l'emporte, merci !
      Bravo à @Leitmotiv pour son joli parcours.

      Dernière battle pour clore ce tour.
      Le vainqueur retrouvera Ayamé et Mai Tai en finale, sur un thème... à venir 🤔

      🥊 @Lapin vs @Lu-a-lu 🥊

      Extrait de Lapin

      —La magie n’est-elle pas en soi une raison de vivre suffisante ? demande Widget.
      —La magie, répète l’homme en habit gris avec dérision. Ce n’est pas de la magie. Le monde est ainsi, il y a peu de gens qui prennent le temps de le remarquer. Regardez autour de vous, dit-il en balayant d’un geste les tables voisines. Il n’y en a pas un seul qui ait la moindre idée de tout ce que l’on peut faire en ce monde, et le pire, c’est qu’aucun d’eux ne vous écouterait si vous tentiez de l’éclairer. Ils préfèrent penser que la magie n’est qu’une habile supercherie, car s’ils devaient croire en sa réalité, ils ne fermeraient plus l’œil de la nuit, effrayés par leur propre existence.
      —Mais certains ne demandent qu’à être éclairés, dit Widget.
      —Certes, cela s’enseigne. Pour cela, il vaut mieux prendre des esprits plus jeunes que ceux-ci. Il y a des astuces, évidemment. Non pas les lapins qu’on sort d’un chapeau et autres balivernes, mais des façons de rendre l’univers plus accessible. De nos jours, très rares sont les gens qui prennent le temps de les apprendre, malheureusement, et plus rares encore ceux qui y ont accès naturellement. L’ouverture de votre cirque a eu pour conséquence inattendue de vous donner cette chance, à vous et votre sœur. Que faites-vous de ce talent ? À quoi sert-il ? »
      Widget réfléchit longuement avant de répondre. Ces choses-là n’ont guère leur place en dehors de l’enceinte du cirque, mais peut-être est-ce précisément ce que l’homme en habit gris cherche à prouver.
      « Je raconte des histoires », dit-il. Il ne saurait être plus sincère.
      « Vous racontez des histoires ? demande l’homme en manifestant soudain un intérêt quasi palpable.
      —Des histoires, des contes, des chroniques épiques, explique Widget. Appelez cela comme vous voudrez. Ce dont nous parlions tout à l’heure, ces choses qui se sont compliquées avec le temps. Je prends des fragments de passé que je vois et je les associe pour en faire des récits. Ce n’est pas très important et ce n’est pas la raison pour laquelle je suis...
      —Si, c’est important, l’interrompt l’homme en habit gris. Il faut que quelqu’un raconte ces histoires. Lorsque les batailles sont menées, remportées, perdues, lorsque les pirates trouvent leur trésor, lorsque les dragons croquent leurs ennemis au petit déjeuner arrosés d’un délicieux Lapsang Souchong, il faut bien que quelqu’un raconte ces fragments de récits qui se chevauchent. Il y a de la magie là-dedans. Dans l’écoute. Chacun la perçoit différemment et peut en être affecté de manière imprévisible. De façon triviale ou plus profonde. Vous pouvez raconter une histoire qui va s’ancrer dans l’âme de quelqu’un, devenir son sang, son être, sa raison de vivre. Cette histoire va l’émouvoir, le galvaniser, qui sait ce dont il sera capable grâce à elle, grâce à vos paroles. C’est votre rôle, votre don. Il se peut que votre sœur sache lire l’avenir, mais vous, vous avez le pouvoir de le façonner, mon garçon. Ne l’oubliez jamais. » Il boit une nouvelle gorgée de vin. « La magie a bien des facettes, voyez-vous. »

      Extrait de Le Cirque des Rêves de Erin Morgenstern.

      Extrait de Lu a lu

      L’air était parfaitement immobile, le vallon plongé dans l’ombre ; et à ses côtés, la Dame elfe était grande et pâle. « Que devons-nous chercher, et qu’allons-nous y voir ? » demanda Frodo, plein de révérence.

      « Il est bien des choses que je puis commander au Miroir de révéler, répondit-elle, et à certains je puis montrer ce qu’ils désirent voir. Mais le Miroir montre aussi des choses de sa propre initiative, souvent plus étranges et plus profitables que celles que nous souhaitons voir. Je ne puis dire ce que tu verras, si tu laisses le Miroir opérer à sa guise. Car il montre ce qui fut, ce qui est, et ce qui pourrait être. Mais lequel des trois leur est montré, même les plus grands sages ne peuvent toujours le dire. Désires-tu y regarder ? »

      Frodo ne répondit pas.

      « Et toi ? dit-elle, se tournant vers Sam. Car c’est, je crois, ce que les tiens appellent de la magie, même si je ne vois pas bien ce qu’ils veulent dire ; et je crois savoir qu’ils usent du même mot pour décrire les artifices de l’Ennemi. Mais ceci, dirons-nous, est la magie de Galadriel. N’as-tu pas dit que tu souhaitais voir de la magie elfe ? »

      « Oui, oui, répondit Sam, tremblant un peu, entre la peur et la curiosité. Je vais y jeter un œil, madame, si vous permettez.

      « Et je serais pas fâché de voir un peu ce qui se passe cheu nous, dit-il à Frodo en aparté. J’ai l’impression d’être parti depuis bien trop longtemps. Mais si ça se trouve, je verrai rien que les étoiles, ou quelque chose que je comprendrai pas. »

      « Si cela se trouve, fit la Dame avec un doux rire. Mais allons, tu regarderas, et tu verras ce que tu pourras bien voir. Ne touche pas à l’eau ! »

      Sam monta sur la base du piédestal et se pencha sur la vasque. L’eau paraissait dure et sombre. Des étoiles s’y reflétaient.

      « Y a rien que des étoiles, comme je pensais », dit-il. Puis il retint son souffle, car les étoiles s’éteignirent. Comme si un voile sombre venait d’être retiré, le Miroir devint gris, avant de s’éclaircir complètement. Un soleil brillait, et des branches d’arbres ondoyaient et s’agitaient au vent. Mais avant que Sam ait pu se faire une idée de ce qu’il voyait, la lumière s’évanouit ; et à présent il crut voir Frodo le visage blême, profondément endormi au pied d’une haute falaise noire. Puis il sembla se voir lui-même avancer dans un passage sombre, et grimper un interminable escalier en colimaçon. Soudain il se rendit compte qu’il cherchait quelque chose de toute urgence, sans savoir toutefois ce que c’était. Comme un rêve, la vision changea, se répétant, et il vit de nouveau les arbres. Mais cette fois, ils n’étaient pas aussi proches, et il pouvait voir ce qui se passait : ils ne se balançaient pas au vent, ils tombaient et s’écrasaient au sol.

      « Hé, mais ! cria Sam d’une voix outrée. V’là ce maudit Ted Sablonnier en train de couper des arbres qu’il devrait pas. Fallait pas les abattre : c’est l’avenue derrière le Moulin qui donne de l’ombre à la route de Belleau. Si je pouvais lui mettre la main au collet, je l’abattrais, lui ! »

      Mais Sam s’aperçut alors que le Vieux Moulin avait disparu, et qu’à sa place, un gros édifice de brique rouge était en voie d’être construit. Beaucoup de gens s’affairaient autour. Il y avait une haute cheminée rouge non loin. Une fumée noire parut voiler la surface du Miroir.

      « Y a de ces diableries qui se trament dans le Comté, dit-il. Elrond savait de quoi il parlait en voulant y renvoyer M. Merry. » Puis soudain, Sam lâcha un cri et se recula vivement. « Je peux pas rester ici ! dit-il, affolé. Faut que je rentre à la maison. Ils ont creusé toute la rue du Jette-Sac, et voilà-t-y pas le pauvre vieil Ancêtre qui descend la Colline avec toutes ses bricoles dans une brouette. Faut que je rentre à la maison ! »

      « Tu ne peux rentrer seul chez toi, dit la Dame. Tu ne souhaitais pas rentrer sans ton maître avant de regarder dans le Miroir ; pourtant, tu savais que des choses funestes étaient peut-être en train de se passer dans le Comté. Rappelle-toi que le Miroir montre bien des choses, et que toutes ne sont pas encore advenues. Certaines ne se réalisent jamais, à moins que ceux qui en ont la vision ne se détournent de leur chemin pour les empêcher. En matière de décisions, le Miroir est un dangereux conseiller. »

      Sam s’assit par terre et enfouit son visage dans ses mains. « J’aurais jamais dû venir ici ; et de la magie, j’en ai assez vu », dit-il, et il se tut. Au bout d’un moment, il reprit d’une voix empâtée, comme s’il luttait contre les larmes. « Non, je vais rentrer par le long chemin avec M. Frodo, ou alors pas du tout, dit-il. Mais j’espère vraiment rentrer un jour. S’il se trouve que ce que j’ai vu est vrai, quelqu’un va avoir affaire à moi ! »

      Extrait de La Communauté de l'Anneau de JRR Tolkien.

      Vous pouvez à présent voter pour votre extrait préféré.

      %(#26619C)[**Je vote pour Lapin**]
      %(#C4698F)[**Je vote pour Lu a lu**]

      Vous avez jusqu'à demain 18 juin à 19h, soit 24h, pour faire votre en choix en copiant le code qui correspond.

      Bonne lecture ! 📚

      posté dans Animations Lectures
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Énigmes tirées de faits réels

      Il est mort d'une crise cardiaque en enterrant le chat des voisins. Il a été découvert avec l'animal et c'est ça qu'on a compris que c'était lui qui zigouillait tous les animaux du quartier.

      posté dans Animations Communauté
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Battles du cinéma (3ème édition) - Dirty Cop a gagné !

      Je vote pour Dirty Cop.

      Désolée Delnis, mais le thème pour moi c'est quand même le premier critère !

      posté dans Animations Cinéma
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Abécédaire Littéraire 2022

      A Avallone, Silvia - D'acier
      B
      C Chadwick, Elizabeth - Aliénor d'Aquitaine T1
      D De Haas, Véronique - La Muse rouge
      Dumas, Alexandre - La dame pâle
      Djian, Philippe - Marlène

      E
      F
      G
      H Highsmith, Patricia - Eaux profondes
      I Irish, William - Fenêtre sur cour, et autres nouvelles noires
      J Jónasson, Ragnar - Snjór
      K Koch, Herman - Villa avec piscine
      Kivirähk, Andrus - Les Groseilles de novembre
      L Llobregat, Jordi - Les sept châtiments
      M Murail, Marie-Aude - Miss Charity
      Mérimée, Prosper - La Vénus d'Ille
      N Nothomb, Amélie - Métaphysique des tubes
      O Oiseau, Florent - Les fruits tombent des arbres
      P Palomas, Alejandro - Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins
      Q
      R
      S
      T
      U
      V
      W Weiss, Jan - La maison aux mille étages
      X
      Y
      Z Zweig, Stefan - Le joueur d'échecs

      posté dans Animations Lectures
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Énigmes tirées de faits réels

      @shanna un musée qui expose des costumes ? De la verrerie ? De ia porcelaine ?

      posté dans Animations Communauté
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Battles du cinéma (3ème édition) - Dirty Cop a gagné !

      @shanna Delnis ne s'est pas trompé de thème ? 😁

      posté dans Animations Cinéma
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Battles lecture : Première édition - Mai Tai a gagné !

      Non mais oh c'est quoi ces groupies ?!!

      posté dans Animations Lectures
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Le jeu du Doubitchou - Animation terminée !

      @shanna c'est vrai, au temps pour moi
      Mais de là à en faire une actrice 😁

      posté dans Animations Communauté
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: QUIZ - Cinéma - Juillet 2021

      @delnis elle se faisait toujours appeler Sharon Tate.
      M'enfin de toute façon j'aurais pas gagné alors tant pis 😁

      posté dans Animations Cinéma
      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Battles lecture : Première édition - Mai Tai a gagné !

      🏆 C'EST LA FINALE !!! 🏆

      Ayamé 🥊 Lapin 🥊 Mai Tai


      Je ne tournerai pas autour du pot, voici les 3 extraits proposés par les finalistes, sur le thème C'est la fin.


      Extrait d'Ayamé

      Je ne peux croire qu'il soit souhaitable d'intervenir en lieu et place d'autrui à moins qu'on ne le méprise.
      Et d'ailleurs, je lui fais confiance (à mon fils), son tour viendra, il quittera la maison d'enfance pour une autre qui sera la sienne et dans laquelle il commencera à vivre.
      Pour l'instant, il est étonné par ce qu'il considère comme une démission alors que je viens de devenir sans qu'il s'en aperçoive "son 1er pas qui coûte".
      Nous avons tenu secrets les chagrins irréversibles et chassé à coups de rires et de colères les désespoirs indignes.
      Je n'ai pas de temps à perdre en mélancolie. Les enfants m'assignent chaque jour un peu plus cru à la réalité de ma situation : 15 ans à être leur mère avant tout.
      Ils ne manifestaient pas l'intention de m'oublier mais de m'aimer; c'était assez inespéré pour que je saississe le galet au bond et entame avec eux une merveilleuse partie de marelle.
      Exit la femme nouvellement née ; pour elle, on aviserait plus tard ; place à la mère (encore).
      La dignité des mères m'insupporte, à moins qu'elle ne me fasse pitié. Mes enfants méritent autre chose qu'une icône dérisoire et crucifiée. Je jouerai une autre partition.
      Et alors puisque nous avons gagné, les uns par rapport aux autres, la liberté de mouvement, que nous allons encore mieux apprendre, dans un an, dans cinq ans, à respecter nos libertés et nos évidences ? Le voilà l'amour sésame, l'amour solution il est à naître chaque matin.
      Et vous, les trois agneaux, défiez-vous de la bergère qui invente les chemins de vos patûrages, refusez sa houlette et que votre troupeau se disperse à l'écart des sentiers battus. A vous de résister. A vous d'écouter en vous l'autre voix, la voix majeure, celle que je ne pourrai jamais entendre même si je me fais contre vous l'oreille fine : votre voix, qui doit dicter sans appel, celle que je vous souhaite et dont j'assure provisoirement l'intérim.
      Le jour où il faudra céder le pas, céder la voix, j'y serai préparée. Je ne surveillerai même pas l'envol, c'est promis.
      Pour vous, il n'y aura jamais de Méduse. Je vous souhaite un joyeux départ.

      Extrait de Journal d'une mère indigne de Manuèle Peyrol.

      Extrait de Lapin

      Il ne répondit rien à ma question, mais il ajouta :
      – Moi aussi, aujourd’hui, je rentre chez moi...
      Puis, mélancolique :
      – C’est bien plus loin... c’est bien plus difficile...
      Je sentais bien qu’il se passait quelque chose d’extraordinaire. Je le serrais dans les bras comme un petit enfant, et cependant il me semblait qu’il coulait verticalement dans un abîme sans que je pusse rien pour le retenir...
      Il avait le regard sérieux, perdu très loin :
      – J’ai ton mouton. Et j’ai la caisse pour le mouton. Et j’ai la muselière...
      Et il sourit avec mélancolie.
      J’attendis longtemps. Je sentais qu’il se réchauffait peu à peu :
      – Petit bonhomme, tu as eu peur...
      Il avait eu peur, bien sûr ! Mais il rit doucement :
      – J’aurai bien plus peur ce soir...
      De nouveau je me sentis glacé par le sentiment de l’irréparable. Et je compris que je ne supportais pas l’idée de ne plus jamais entendre ce rire. C’était pour moi comme une fontaine dans le désert.
      – Petit bonhomme, je veux encore t’entendre rire...
      Mais il me dit :
      – Cette nuit, ça fera un an. Mon étoile se trouvera juste au- dessus de l’endroit où je suis tombé l’année dernière...
      – Petit bonhomme, n’est-ce pas que c’est un mauvais rêve cette histoire de serpent et de rendez-vous et d’étoile...
      Mais il ne répondit pas à ma question. Il me dit :
      – Ce qui est important, ça ne se voit pas...
      – Bien sûr...
      – C’est comme pour la fleur. Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c’est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.
      – Bien sûr...
      – C’est comme pour l’eau. Celle que tu m’as donnée à boire était comme une musique, à cause de la poulie et de la corde... tu te rappelles... elle était bonne.
      – Bien sûr...
      – Tu regarderas, la nuit, les étoiles. C’est trop petit chez moi pour que je te montre où se trouve la mienne. C’est mieux comme ça. Mon étoile, ça sera pour toi une des étoiles. Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder... Elles seront toutes tes amies. Et puis je vais te faire un cadeau...
      Il rit encore.
      – Ah ! petit bonhomme, petit bonhomme j’aime entendre ce rire !
      – Justement ce sera mon cadeau... ce sera comme pour l’eau...
      – Que veux-tu dire ?
      – Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d’autres, qui sont savants, elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l’or. Mais toutes ces étoiles-là se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n’en a...
      – Que veux-tu dire ?
      – Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j’habiterai dans l’une d’elles, puisque je rirai dans l’une d’elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire ! Et il rit encore.
      – Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m’avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi. Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça, pour le plaisir... Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel. Alors tu leur diras : « Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire ! » Et ils te croiront fou. Je t’aurai joué un bien vilain tour...
      Et il rit encore.
      – Ce sera comme si je t’avais donné, au lieu d’étoiles, des tas de petits grelots qui savent rire...
      Et il rit encore. Puis il redevint sérieux :
      – Cette nuit... tu sais... ne viens pas.
      – Je ne te quitterai pas.
      – J’aurai l’air d’avoir mal... j’aurai un peu l’air de mourir. C’est comme ça. Ne viens pas voir ça, ce n’est pas la peine...
      – Je ne te quitterai pas.
      Mais il était soucieux.
      – Je te dis ça... c’est à cause aussi du serpent. Il ne faut pas qu’il te morde... Les serpents, c’est méchant. Ça peut mordre pour le plaisir...
      – Je ne te quitterai pas.
      Mais quelque chose le rassura :
      – C’est vrai qu’ils n’ont plus de venin pour la seconde morsure...
      Cette nuit-là je ne le vis pas se mettre en route. Il s’était
      évadé sans bruit. Quand je réussis à le rejoindre il marchait dé-
      cidé, d’un pas rapide. Il me dit seulement :
      – Ah ! tu es là...
      Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore :
      – Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort et ce ne sera pas vrai...
      Moi je me taisais.
      – Tu comprends. C’est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là. C’est trop lourd.
      Moi je me taisais.
      – Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n’est pas triste les vieilles écorces...
      Moi je me taisais.
      Il se découragea un peu. Mais il fit encore un effort :
      – Ce sera gentil, tu sais. Moi aussi je regarderai les étoiles. Toutes les étoiles seront des puits avec une poulie rouillée. Toutes les étoiles me verseront à boire...
      Moi je me taisais.
      – Ce sera tellement amusant ! Tu auras cinq cents millions de grelots, j’aurai cinq cents millions de fontaines...
      Et il se tut aussi, parce qu’il pleurait...
      – C’est là. Laisse-moi faire un pas tout seul.
      Et il s’assit parce qu’il avait peur. Il dit encore :
      – Tu sais... ma fleur... j’en suis responsable ! Et elle est tellement faible ! Et elle est tellement naïve. Elle a quatre épines de rien du tout pour la protéger contre le monde...
      Moi je m’assis parce que je ne pouvais plus me tenir debout. Il dit :
      – Voilà... C’est tout...
      Il hésita encore un peu, puis il se releva. Il fit un pas. Moi je ne pouvais pas bouger.
      Il n’y eut rien qu’un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ça ne fit même pas de bruit, à cause du sable.

      Extrait de Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry.

      Extrait de Mai Tai

      Norbert de Varenne parlait d’une voix claire, mais retenue, qui aurait sonné dans le silence de la nuit s’il l’avait laissée s’échapper. Il semblait surexcité et triste, d’une de ces tristesses qui tombent parfois sur les âmes et les rendent vibrantes comme la terre sous la gelée.
      Il reprit :
      – Qu’importe, d’ailleurs, un peu plus ou un peu moins de génie, puisque tout doit finir !
      Et il se tut.
      Duroy, qui se sentait le cœur gai, ce soir-là, dit, en souriant :
      – Vous avez du noir, aujourd’hui, cher maître.
      Le poète répondit.
      – J’en ai toujours, mon enfant, et vous en aurez autant que moi dans quelques années. La vie est une côte. Tant qu’on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux ; mais, lorsqu’on arrive en haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin qui est la mort. Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. À votre âge, on est joyeux. On espère tant de choses, qui n’arrivent jamais d’ailleurs.
      Au mien, on n’attend plus rien... que la mort.
      Duroy se mit à rire :
      – Bigre, vous me donnez froid dans le dos.

      Norbert de Varenne reprit :
      – Non, vous ne me comprenez pas aujourd’hui, mais vous vous rappellerez plus tard ce que je vous dis en ce moment.
      Il arrive un jour, voyez-vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c’est fini de rire, comme on dit, parce que derrière tout ce qu’on regarde, c’est la mort qu’on aperçoit.
      Oh ! vous ne comprenez même pas ce mot-là, vous, la mort. À votre âge, ça ne signifie rien. Au mien, il est terrible.
      Oui, on le comprend tout d’un coup, on ne sait pas pourquoi ni à propos de quoi, et alors tout change d’aspect, dans la vie. Moi, depuis quinze ans, je la sens qui me travaille comme si je portais en moi une bête rongeuse. Je l’ai sentie peu à peu, mois par mois, heure par heure, me dégrader ainsi qu’une maison qui s’écroule. Elle m’a défiguré si complètement que je ne me reconnais pas. Je n’ai plus rien de moi, de moi l’homme radieux, frais et fort que j’étais à trente ans. Je l’ai vue teindre en blanc mes cheveux noirs, et avec quelle lenteur savante et méchante ! Elle m’a pris ma peau ferme, mes muscles, mes dents, tout mon corps de jadis, ne me laissant qu’une âme désespérée qu’elle enlèvera bientôt aussi.
      Oui, elle m’a émietté, la gueuse, elle a accompli doucement et terriblement la longue destruction de mon être, seconde par seconde. Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais. Chaque pas m’approche d’elle, chaque mouvement, chaque souffle hâte son odieuse besogne. Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c’est mourir. Vivre enfin, c’est mourir !
      Oh ! vous saurez cela ! Si vous réfléchissiez seulement un quart d’heure, vous la verriez.
      Qu’attendez-vous ? De l’amour ? Encore quelques baisers, et vous serez impuissant.
      Et puis, après ? De l’argent ? Pour quoi faire ? Pour payer des femmes ? Joli bonheur ?
      Pour manger beaucoup, devenir obèse et crier des nuits entières sous les morsures de la goutte ?
      Et puis encore ? De la gloire ? À quoi cela sert-il quand on ne peut plus la cueillir sous forme d’amour ?
      Et puis, après ? Toujours la mort pour finir.
      Moi, maintenant, je la vois de si près que j’ai souvent envie d’étendre les bras pour la repousser. Elle couvre la terre et emplit l’espace. Je la découvre partout. Les petites bêtes écrasées sur les routes, les feuilles qui tombent, le poil blanc aperçu dans la barbe d’un ami me ravagent le cœur et me crient : « La voilà ! »
      Elle me gâte tout ce que je fais, tout ce que je vois, ce que je mange et ce que je bois, tout ce que j’aime, les clairs de lune, les levers de soleil, la grande mer, les belles rivières, et l’air des soirs d'été, si doux à respirer !

      Il allait doucement, un peu essoufflé, rêvant tout haut, oubliant presque qu’on l’écoutait.
      Il reprit :
      – Et jamais un être ne revient, jamais... On garde les moules des statues, les empreintes qui refont toujours des objets pareils ; mais mon corps, mon visage, mes pensées, mes désirs ne reparaîtront jamais. Et pourtant il naîtra des millions, des milliards d’êtres qui auront dans quelques centimètres carrés un nez, des yeux, un front, des joues et une bouche comme moi, et aussi une âme comme moi, sans que jamais je revienne, moi, sans que jamais même quelque chose de moi reconnaissable reparaisse dans ces créatures innombrables et différentes, indéfiniment différentes bien que pareilles à peu près.
      À quoi se rattacher ? Vers qui jeter des cris de détresse ? À quoi pouvons-nous croire ?
      Toutes les religions sont stupides, avec leur morale puérile et leurs promesses égoïstes, monstrueusement bêtes.
      La mort seule est certaine.

      Extrait de Bel-Ami de Guy de Maupassant.

      Vous pouvez à présent voter pour votre extrait préféré.

      %(#A10684)[**Je vote pour Ayamé**]
      %(#4B0082)[**Je vote pour Lapin**]
      %(#DB0073)[**Je vote pour Mai Tai**]

      Vous avez jusqu'à jeudi 23 juin à 19h, soit 48h, pour faire votre en choix en copiant le code qui correspond.

      Bonne lecture ! 📚

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      Mai Tai
      Mai Tai
    • RE: Le jeu du Doubitchou - Animation terminée !

      @hornet nan mais j'ai répondu non en toute bonne foi 😗

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      Mai Tai
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    • RE: QUIZ - Cinéma - Juillet 2021

      Bravo @Dirty-Cop, très joli score, et merci @Delnis pour ce quiz !
      Promis j'essaye de moins râler sur le prochain 😘

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      Mai Tai
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    • RE: Battles lecture : Première édition - Mai Tai a gagné !

      @artelise je le trouve beau cet extrait de Bel-Ami, sans que ça veuille dire que j'adhère à cette vision 😆 si ça peut te rassurer !

      posté dans Animations Lectures
      Mai Tai
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    • RE: Le jeu du Doubitchou - Animation terminée !

      @biquette yesss

      Bravo parce que des gens morts avant l'an 1000 y en a pas mal

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      Mai Tai
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    • RE: QUIZ - Cinéma - Juillet 2021

      @delnis a dit dans QUIZ - Cinéma - Juillet 2021 :

      si on connait tout, je n'en vois pas l'intérêt

      On est d'accord !!!

      posté dans Animations Cinéma
      Mai Tai
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    • RE: Battles lecture : Première édition - Mai Tai a gagné !

      @ayamé ça a été pris en compte, mais vu que c'était un duel... 😆

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      Mai Tai
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    • RE: Le jeu du Doubitchou - Animation terminée !

      @orabig c'est pas moi !
      (oui c'est moche d'accuser les autres)

      posté dans Animations Communauté
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    • RE: Battles du cinéma (3ème édition) - Dirty Cop a gagné !

      Je vote pour Egon.

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    • RE: Popcorn Challenge Lecture 2022

      9ème item validé : une lecture publiée l'année de votre naissance, avec Le Jeune Homme, la Mort et le Temps de Richard Matheson (auteur également de Je suis une légende, et L'homme qui rétrécit).
      Une histoire d'amour sur fond de voyage dans le temps...

      ✅ Un roman avec des créatures fantastiques (loup garou, vampires...)
      ✅ une lecture dont le personnage principal a le même prénom que vous
      ✅ une lecture qui a son topic sur Popcorn (création du topic possible)
      ✅ une lecture d'un auteur d'une nationalité jamais encore lue
      ✅ un roman dont l'action se passe au moyen-âge
      ✅ une oeuvre dont le titre ne contient pas la lettre A
      ✅ un roman écrit dans la première moitié du XXème siècle
      ✅ une oeuvre qui a été adaptée en film
      ✅ une lecture publiée l'année de votre naissance

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