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leo
@Noodle a dit dans Sarkozy en prison :
@Morphée sois pas si pessimiste, j'ai déjà sabré le champagne
On verra bien, mais au moins, cette condamnation l'écartera pas mal de certaines fonctions, qu'il purge sa peine derrière les barreaux ou non. Puis Sarko trempe dans tellement d'affaires louches que ce n'est peut-être qu'un début. Et c'est un symbole fort je trouve !!Je serais vraiment étonné que la première instance ne soit pas infirmée en appel pour vice de procédure (sur le principe des écoutes), mais qui sait... à voir...
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leo
Tous les jeunes que j'ai connu aiment Paris pour ça (bon avec de rares exceptions), la fête, le foisonnement, et surtout les rencontres... Bien sûr ! Mais, toutes et tous ou presque sont partis au bout de 4 à 12 ans, pour retrouver leur campagne, souvent en vue d'une famille, pour l'aide des parents et le calme, mais aussi par lassitude... Point trop ne leur en fallait. Pour les parisien-n-e-s qui le restent, c'est différent, il y a un peu de tout ça aussi avec l'attachement en plus. Et vivre loin de Paris, c'est rapidement "tourner en rond" pour certain-e-s, et même pas mal de celles ou ceux qui ont essayé.
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leo
@Peri a dit dans Paris, grandiose ou morose ? :
@Delnis a dit dans Paris, grandiose ou morose ? :
Tout ça pour dire que si Paris est exceptionnelle c'est grâce à nos aïeux,...
Aïeux qui ont eux aussi été très sévèrement jugés par leurs contemporains.
La Tour Eiffel, aujourd'hui indissociable de la ville lumière, était, du temps de sa construction, considérée par beaucoup comme une verrue architecturale, qu'il fallait démanteler au plus vite.
Au même titre, ces structures modernes très décriées à leurs début, comme la pyramide du Louvre ou le Centre Pompidou, se verront progressivement réhabilitées par les générations futures.
Avec le temps, ce sera à notre tour de devenir ces aïeux qui ont fait un Paris exceptionnel.
La tour Eiffel oui, mais dès les années 20 je pense (appréciée). La pyramide du Louvre... Moui... Je doute d'une levée de bouclier si on décidait de l'enlever... Mais il y a une petite habituation. En revanche le centre Pompidou, non, toujours pas. Je ne connais en tout cas que des gens qui voudraient le voir remplacé. Tout comme les anciennes halles, laides selon la plupart :
qui avaient succédé aux magnifiques pavillons Baltard :
Mais qui ont été plutôt bien remplacées par la canopée :
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leo
@Astyanax a dit dans Paris, grandiose ou morose ? :
Je tiens Paris en estime, quand la ville s'attache à mes souvenirs d'enfant. J'y suis restée 8 ans, dans le 1er et 2e arrondissement.
Petite, mon père m'emmenait dans les cafés, tôt le matin, avant d'aller travailler. Je finissais les tasses. Je voyais les marchands s'activer. La rue semblait nette, les gens joyeux. J'étais trop petite pour cerner une accélération. Il y avait une grosse tête en pierre, tout au bout, j'y faisais du skate avec ma sœur. Un parc, qui nous semblait grandiose. Il était payant, on y allait rarement : c'était notre Elysée.
Je faisais des tours en scooter, derrière mon père, et j'entendais ses discours sur les grands monuments.À 21 ans, je suis revenue en Ile-de-France. En Seine-et-Marne. J'allais à Paris, de temps en temps, perdue. L'impression de sentir l'urine partout, de donner mes piécettes partout, d'être piétinée ; en vérité, je n'ai connu que le RER, encore et toujours, vers différentes écoles et/ou boulots. Parfois, un moment de grâce, un café, sur une place assez silencieuse. Je suis retournée, il y a deux ans, dans la rue de mon enfance. J'ai pleuré. Tout semblait laid, rapide, la grosse tête était grise, crasseuse.
Puis, emmenant quelques élèves visiter la ville, j'ai vu l'émerveillement de la Tour Eiffel dans leurs yeux. Et j'ai accepté que les grands symboles perdurent ; moins les petits, les intimes, l'odeur de ma rue.
Je rebondis là-dessus car le salissement progressif de Paris est devenu depuis de nombreuses années récurrent dans les discussions de parisien-n-e-s. Il y en a probablement pour s'en accommoder mais beaucoup en font une des raisons de leurs envies d'ailleurs. Les clopes abondent sur les trottoirs, les papiers et petits emballages sont courants, les bordures intérieures du périphérique sont parfois jonchées de détritus, les poubelles publiques débordent dans plusieurs quartiers (pas ou peu dans l'hyper centre évidemment car la voirie est sélective). La pression démographique a également augmenté l'agressivité, la civilité a quasiment disparu. Plus personne ou presque ne cède le passage, la place, l'entrée ou, surtout, la sortie. Bousculer est re-devenu un standard. Ceci à pied comme en véhicule car avec la multiplication des deux roues, des vélos, des trottinettes, des gyroroues, etc., ça déboule de partout. les voies ne sont pas respectées car mal conçues, discontinues, trop chargées à certaines heures...
@Martin a dit dans Paris, grandiose ou morose ? :
par contre j'ai souvenir d'une amie à moi qui y a vécu qui me disait "on différencie un parisien d'un touriste à sa vitesse de marché". Effectivement moi je prenais mon temps bien comme il faut là où la foule locale semblait vouloir aller toujours plus vite.
Tu ne le croirais pas peut-être, depuis un mois que je suis ici, je n'y ai encore vu marcher personne. Il n'y a pas de gens au monde qui tirent mieux partie de leur machine que les Français ; ils courent, ils volent : les voitures lentes d'Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en syncope. Pour moi, qui ne suis point fait à ce train, et qui vais souvent à pied sans changer d'allure, j'enrage quelquefois comme un chrétien : car encore passe qu'on m'éclabousse depuis les pieds jusqu'à la tête ; mais je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois régulièrement et périodiquement. Un homme qui vient après moi et qui me passe me fait faire un demi-tour; et un autre qui me croise de l'autre côté me remet soudain où le premier m'avait pris ; et je n'ai pas fait cent pas, que je suis plus brisé que si j'avais fait dix lieues.
Lettres persannes, XXIV, Rica à Ibben -
leo
Je ne me vois pas féliciter des parents pour avoir bien cabrioler...
Par contre je félicite la femme / mère. Un peu pour le courage (car à l'heure actuelle ça semble être devenu un exploit), un peu pour l'encouragement au moment où elle se retrouve un peu fragilisée, avec quelques craintes souvent. -
leo
@Mai-Tai a dit dans Vivre dans le bruit :
J'ai moi aussi une très faible tolérance au bruit. Beaucoup de sons m'agacent, voire me rendent dingues !
Il suffit que je commence à les entendre pour ne plus penser qu'à ça et impossible de me concentrer sur autre chose : bruits de mastication, tic tac d'une horloge, gens qui parlent trop fort trop longtemps...
L'autre jour une collègue a déchiré du papier dans le bureau d'à côté pendant 15 mn, j'ai failli hurler.
Mais maintenant je sais que je dois être misophone en fait, donc je peux me justifier quand ma famille ou mes amis se demandent pourquoi je m'énerve toute seule comme ça, alors que pour eux c'est rien du tout.Exactement... ça tourne rapidement à la fixation... Ca remet en cause tous les avantages de l'environnement par ailleurs !
@WatchTheCat a dit dans Vivre dans le bruit :
Mon voisin de pallier reste discret, sauf quand il reçoit, je suppose, sa petite amie, pour une nuit de folie.
Un soir, alors qu'on regardait la TV, on entend d'incroyables gémissements, mais pour vous dire, la sonorité était telle qu'on s'est vraiment demandés s'ils étaient pas en train de faire ça dans la cage d'escalier.
C'est plutôt drôle souvent car relativement rare finalement. Mais je me souviens d'un très beau jour de printemps où je faisais des travaux avec un ami chez lui, toutes fenêtres ouvertes... Et certes nous faisions un peu de bruit parfois (scie sauteuse, ponceuse etc.)... Mais nous n'étions pas les seuls à avoir les fenêtres ouvertes... Et, l'heure du déjeuner a été amusante. Je pense qu'on entendais la fille (pourquoi n'entend-t-on jamais les gars) à l'autre bout du pâté de maison. On a fini par applaudir au bout de trois quart d'heure (non je ne donnerai pas l'adresse ). C'est dommage, ça les a échaudé...
Mais en même temps, c'est ennuyeux d'avoir à se contrôler, se stresser de ce genre de moment ! Pour les partenaires qui le vivent. Vive les maisons individuelles perdues dans la campagne !
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leo
@Doc-Cranium a dit dans Paris, grandiose ou morose ? :
J'ai pas mal voyagé, j'ai vu des villes impressionnantes, mais Paris est la plus belle, et de loin.
De toute les villes que j'ai connu, oui, c'est la plus belle. J'hésite cependant avant de l'écrire car les changements depuis un quinzaine d'année sont très problématiques. La pollution pourrait faire comprendre une politique drastique de circulation alternée, de quartiers sans voitures, etc. Mais c'est une capitale, avec des gens aisés, très aisés, qui n'ont pas la moindre envie de devoir circuler autrement qu'en voiture pour aller dans le moindre recoin. Le choix a donc été fait de rendre la circulation pénible et coûteuse, pour que certain-e-s plus d'autres soient invité-e-s à se déplacer moins, ou moins en voiture. Ce qui n'est pas toujours possible. Les embouteillages et la pollution y sont donc pires encore. Et loin de s'embellir de parcs, de verdure etc. (mise à part le tram des maréchaux - boulevards faisant tout le tour de Paris - ) qui a déjà une bonne décennie, on y a surtout vu de nouvelles constructions, souvent osées mais sans aucune cohérence esthétique. Cette si belle ville oscille maintenant entre ville-musée pour touristes, et petits ghettos bobo, valorisant la continuité de l'inflation immobilière.
Mais c'est une ville où il y a tout ou presque... difficile donc à quitter, outre l'attachement au paysage, car oui, la ville est un paysage, des paysages... Beaucoup de parisien-n-e-s ont pu songer, voir commencer, à migrer vers la verdure et l'air des provinces (surtout avec les confinements) mais il faudrait voir en détail ce qu'il en est.
A mon sens, pour y habiter du moins, c'est une ville moins passionnante et enthousiasmante qu'il y a quelques décennies.
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leo
La technologie holographique, surtout par temps de confinement est on ne peut plus inquiétante en fait... Elle renforce le côté visionnaire d'Asimov décrivant Solaria
ses habitants ont évolué vers une culture isolationniste dans laquelle les citoyens ne se rencontrent jamais physiquement, si l'on excepte les rencontres sexuelles dans un but reproductif. Tous les autres contacts ont lieu par le truchement de systèmes holographiques sophistiqués, ce qui a donné lieu, chez les Solariens, à de fortes phobies envers le contact physique avec d'autres personnes. Tout le travail (agriculture, industrie...) est effectué par des robots.
Je crois que la technologie que je préférerais serait l'anti-gravité, pour ça :
Mais pas que...
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leo
@ayamé a dit dans La Bible et ses lectures :
Mais le sujet de ce topic concerne l'Ancien Testament. Pour ma part, j'apprécie le livre de l'Ecclésiaste, une vraie leçon de philosophie.
- " je me suis tourné vers toutes mes oeuvres qu'avaient faites mes mains et vers le dur travail et tout n'était que vanité et poursuite du vent.
Rien ne dure sous le soleil "..." durant ce temps où l'homme a dominé l'homme à son détriment ". - " Il n'y a rien de mieux pour les hommes que de se réjouir et de faire le bien durant sa vie.
Il n'y a rien de mieux pour l'homme que TOUT homme mange et qu'il fasse voir à son âme le bien à cause de son dur travail.
Ne te hâte pas dans ton esprit de t'offenser : s'offenser, c'est ce qui repose dans le sein des stupides ".
Au prime abord, l'Ecclésiaste en donne un sacré coup à notre ego. Mais quand on ne se contente pas que de le lire et qu'on médite dessus, on voit combien il nous aide à dominer ce que Spinoza nommait les passions tristes ( envie, jalousie, désir de possession, de domination, etc...).
Pour les transcender et privilégier tout ce qui sera source de joie pour l'homme.Bien sûr, les Livres ( Torah, Bible et Coran ) ont été écrits par des hommes, inspirés par, les religieux vous diront Dieu.
Inspirés par cette Nature qui nous est intrinsèque ;).Donc... Ceci rejoint un peu notre autre discussion sur l'individu, l'individualisme et la culpabilisation. Certes dans l’ecclésiaste, comme dans de nombreuses autres paroles de sagesse remontant probablement à des temps plongeant dans le paléolithique, une joie et paix sereine à vivre sainement sans heurt est parfois agréable à lire. On y retrouve l'ataraxie épicurienne et la maîtrise de soi stoïcienne, dont je ne suis pas bien sûr qu'elles étaient des innovations mais bien plutôt des lointaines transmissions, plus ou moins développées, mises en concepts. La réciprocité de la règle d'or se retrouve aussi dans de nombreuses cultures, sans d'ailleurs être interrogée, comme des maximes qui paraissent sages à première vue...
L’ecclésiaste questionne d'ailleurs beaucoup la sagesse. Je l'ai relu avant de répondre et franchement, j'y ressens surtout une forme de nihilisme. La vanité de toute chose invite autant à vivre et profiter de la jeunesse comme elle se présente qu'a percevoir le bonheur de ne pas être né ou d'être déjà mort.
Et puis l’ecclésiaste énonce beaucoup de choses pour quelqu'un qui recommande "que tes paroles soient peu nombreuses. 5:1"... Ce qui ne nous inviterait pas beaucoup à discuter
Très étrange aussi pour moi de s'interroger sur "qui sait ce qui est bon pour l'homme dans sa vie. 6:12", phrase existentielle s'il en est, mais qui valorise immédiatement après "une bonne réputation", c'est à dire une soumission à des normes sociales et culturelles qui vont permettre de recevoir un jugement favorable... Le sage est meilleur que l'insensé mais le sage peut être insensé finalement, et que la sagesse est de toute façon une vanité...Ne lit-on pas le livre d'un vieil homme regrettant sa jeunesse, et ayant comme toutes et tous ou presque, l'impression de n'avoir pas su en profiter assez, ou plus exactement de n'avoir pas ressenti la puissance et l'éphémère de chaque seconde ? Ce qui de toute façon ne peut se vraiment songer qu'a posteriori, au risque de ne pas vivre l'instant réellement présent en pensant trop à le vivre au mieux...
Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, livre ton cœur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux ; mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement.12:1
C'est un impressionnant défi à la Loi d'ailleurs. La relativisant au choix du plaisir personnel, même si le rappel des conséquences peut sembler donner raison à Dieu, tout en invitant donc au choix de ne pas tant le craindre que ça. Facétieusement provoquant.
Ce qui vient renforcer "la folie qui occupe des postes très élevés...10:6"...Finalement, tout tourne un peu en rond et cela du fait du début "Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours 1:4"
Que retenir de mieux que le fait de profiter de la vie avec l'amour d'une femme / (ou d'un homme) ?
- " je me suis tourné vers toutes mes oeuvres qu'avaient faites mes mains et vers le dur travail et tout n'était que vanité et poursuite du vent.
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leo
@rakotolabe a dit dans La Bible et ses lectures :
mais il faut bien definir ce qui est bien et ce qui ne l'est pas, car le bien doit être le même pour tous
Mais qui en décide, quand, et cela est-il immuable ? Et pourquoi l'intégralité du bien doit-il être le même pour tous ? Différencies-tu le bien du bon ?
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leo
@ayamé a dit dans Le poids des apparences :
@leo : tu disais vouloir revenir sur l'ecclésiaste. Perso, je suis preneuse ( si tu le souhaites toujours ), même si nous nous chamaillons tous les 2, parce que nous sommes des ergoteurs et c'est tant mieux
Si nous étions d'accord sur tout, il n'y aurait pas de débat, pas de vie, et ronronner en choeur, perso, ça me lénifie, mais pas dans le bon sens du terme : mes neurones n'y trouvent pas la nécessaire gym pour les entretenirAh mais avec plaisir, j'étais en train de répondre à cela déjà. Je prends un peu de temps désolé.J’essaie de profiter aussi du (trop? ) beau temps actuel. Ce sera un plaisir pour moi de me chamailler avec toi sur certains sujets ;).
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leo
@ayamé a dit dans Le poids des apparences :
Tu dis : " cela implique trop un dédouanement des pratiques d'humiliation ou d'agression ".
Cette notion de dédouanement n'est qu'une vue de l'esprit pour moi.
Face à l'agression ou n'importe quelle frustration d'ailleurs, 2 types de réponse possible :
on réagit, sous l'impulsion de l'émotionnel, donc à chaud.
on agit, après analyse qui permet de relativiser, donc à froid.
Tu imagines combien différentes alors seront les répercussions de l'option choisie.Oui, bien sûr, mais je ne suis pas sûr que le contexte permette toujours ce choix. D'une part car le choix est fonction de compétences sociales, que nous possédons à des degrés divers, disons, comme toujours, sur une échelle, en fonction de l'âge, des expériences vécues, etc. mais aussi de facteurs plus conjoncturels : fatigue, milieu ambiant, degré de l'agression, etc.
Et puis l'agression peut être répétée, non pas occasionnelle mais renouvelée, comme dans le cas du harcèlement... Qui plus est dans un cadre socialisé, avec plusieurs relations en jeu, dont les attitudes peuvent être ambivalentes voire partisanes... Dans des lieux moyennement choisis. Je pense notamment à l'école ou au travail.
La culpabilisation des victimes peut devenir très problématique de ce point de vue, non ?Il y a quelque-chose qui m'interpelle : tu dis " qu'il est insupportable pour beaucoup d'imaginer que chacun n'est pas irrémédiablement unique, n'ayant RIEN de commun avec les autres. Mais EGO est tellement imbu de lui-même..."
Il est pourtant réconfortant de savoir qu'au-delà d'une certaine unicité, nous avons bien des points communs avec les autres, en termes d'émotions, de besoin d'amour, de justice, de paix, etc...ce sont des structures psychiques universelles communes à l'ensemble des hommes, quelle que soit leur culture.
Mais j'ai bien aimé l'exemple cité par @Barbouille pour démontrer où peut se situer notre part d'unicité.
Individualité face aux généralités : l'une n'exclut par les autres et inversement, je pense.
Mais que fais-tu de ceux qui ont un ego sous-dimensionné ? Ceux-là n'ont besoin de personne pour se dévaloriser.Oui, c'est une situation en tension, plus ou moins paradoxale selon l'individualisation sociale de la subjectivité. Je l'ai dit, je suis d'accord, les deux ne s'excluent pas. Mais j'insiste surtout sur le fait que nous sommes à mon sens dans une période de déni ou au moins de forte minimisation du général, de la ressemblance, du commun (voire des communs sur un autre registre, qui rejoint finalement celui-ci - et c'est bien là un souci majeur à mon sens -).
Et le réconfort dont tu parles est important. La revendication d'unicité presque radicale, très souvent, ne relève-t-elle pas d'un inconfort à la réalité statistique ressentie comme une agression pour l'Ego, une minimisation de celui-ci ? Dans un monde mathématisé, globalisé, en perte rapide de différenciation culturelle réelle, etc.
Lorsque tu parles d'auto dévalorisation... Ne le faisons-nous pas presque tous à des degrés divers (bon là on a des différences très marquées entre l'émotif anonyme et le petit chef d'état hyper-actif dominateur et sûr de lui..., c'est certain). Mais cette tendance à la dévalorisation n'est-elle pas justement relative à une possibilité de comparaison aux autres, plus forte dans une société hyper communicante ? Ou l'Autre, et surtout son apparence, son rôle social, est sur-présent, écrasant parfois. L'Autre à la fois possiblement concrétisé par tel ou telle exemple, individu (surtout celles et ceux les plus médiatisés), mais aussi en tant qu'abstraction de l'Altérité trop vaste, trop ceci, trop cela, débordant littéralement nos fragilités, nos incertitudes.
Et, pour rebondir alors sur le choix de réactions que tu proposes ci-dessus, la défense individualiste n'est-elle pas une réaction émotionnelle, à chaud ? Et le recul n'invite-t-il pas, justement, à considérer, analytiquement, la réalité statistique, qui n'écarte pas des individualités potentielles, et même concrètes, mais qui observe cependant la réalité pratique de grands agrégats, très loin d'être en quantité infinie, voire même en nombre tout à fait quantifiable ?
A propos d'ego, j'aime beaucoup la représentation de l'archange Michaël terrassant le dragon.
Pour moi et d'autres aussi ( généralisons un tantinet ), il s'agit de la représentation de notre moi supérieur maîtrisant notre ego.
Tu l'as noté, la psychanalyse n'est pas ma tasse de thé Mais le symbolisme en est puissant, il est vrai.
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leo
Il me semble que lorsque tu reprends l'étymologie de religion, tu le penses en tant qu'universel, à travers le prisme universaliste chrétien donc. De fait, les religions ont souvent été des liens sociaux identitaires, et le restent pour une bonne part. Le judaïsme est explicite sur l'élection, l'exclusivisme, etc. et beaucoup de divinités, de panthéons, sont très localisés et identitaires, sans vocation universelle. Les dogmes et rites font sens socialement et culturellement, comme liant, reliant. Il y a une quête libératrice et spirituelle dans quelques religions mais pas dans toutes, loin de là.
A propos de Spinoza, après la nature avec Spinoza, dieu est justement devenu la société avec Durkheim :
...on peut être assuré par avance que les pratiques du culte, quelles qu'elles puissent être, sont autre chose que des mouvements sans portée et des gestes sans efficacité. Par cela seul qu'elles ont pour fonction apparente de resserrer les liens qui attachent le fidèle à son dieu, du même coup elles resserrent réellement les liens qui unissent l'individu à la société dont il est membre, puisque le dieu n'est que l'expression figurée de la société.L'animisme est effectivement la base des totémismes et chamanismes d’Amérique du nord mais je ne crois pas que les esprits se limitent à la nature naturée. Et l'intrication des esprits aux rites, interdits, pratiques, etc. est essentielle. Il y a une spiritualité amérindienne mais l'est-elle, originellement, au sens ou nous l'entendons, ou n'est-ce pas aussi une reconstruction un peu romantique, voire new age ?
Nous reviendrons sur l'ecclésiaste !
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leo
@Martin a dit dans Les hommes ont-ils une pression sociale? :
que de noter le fait que beaucoup de femmes aiment et recherchent une masculinité, une altérité, chez leur compagnon ? Y compris visuelle, physique, comportementale, non pas par un costume cravate (où en ais-je parlé ?), mais par des vêtements masculins, très différenciés dans le prêt à porter (ou le contesterais-tu ?)
Beaucoup de femmes peut-être, mais c'est surtout du fait d'une construction sociale particulièrement bidon, et c'est justement ce qu'on cherche à faire tomber, pour que chacun soit libre d'être comme il souhaite et que ce soit accepté, et non que la personne soit contrainte de se conformer à un carcan stéréotypé. C'est justement ça qu'on veut mettre en lumière... ce qui est nocif pour la société.
Bidon ? Je trouve étrange de dire d'une construction sociale qu'elle est bidon. Il s'agirait d'une mode, oui, pourquoi pas, mais pourrais-tu qualifier cette construction sociale dont tu parles. Je m'en doute un peu mais je préfères que tu en donnes toi-même ta dénomination. Conçois-tu que ta position soit choquante pour des hommes mais aussi pour des femmes ? Et alors, au fond, pourquoi ne considéreraient-ils pas comme bidon, cette proposition libérale de construction sociale individualisée (d'ailleurs pas tant que ça puisqu'il reste de grands agrégats) ? Le terme nocif est très fort pour juger toute une Histoire de l'être humain, non ? Ces transformations ne promettent-elles que des lendemains qui chantent ? Est-il possible de se poser la question actuellement ?
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leo
@Martin a dit dans Les hommes ont-ils une pression sociale? :
Sans pressions sociales, il n'y aurait pas de société, pas d'identité individualiste, qui est un produit socio-historique. Il n'est pas possible à un être humain de se re-définir hors société. De fait tu choisiras d'autres pressions, qui te paraîtront moins contraignantes mais qui n'en seront pas moins des pressions à un degré quelconque et surtout en fonction des appartenances...
Mais par essence une pression sociale exerce une contrainte, elle va induire une forme de pénibilité au quotidien, hors si l'on choisi de vivre selon certaines normes sociales, qui sont en adéquation avec qui nous sommes, et ce que nous voulons être, il n'y a plus de pression, plus de difficulté à s'adapter ou quoi, et donc la notion de pression disparait.
Et ce sont donc des normes ? Mais celles-ci s'installeraient sans pressions, elles correspondraient à une diversité d'individus sans efforts même minimes, durant la construction même de leur socialisation ? La notion de pression part effectivement de l'idée de contrainte, mais elle se dilue 'le plus souvent' dans l'intégration de la pression, de la norme. Et cette pression, sociale, n'est plus sensible pour beaucoup, si ce n'est la plupart. C'est ce qui fait inviter des femmes par des féministes à prendre conscience de certaines pressions pour s'en émanciper.
Les hommes conservent des pressions vestimentaires par exemple, très forte au travail, mais même chez eux, pour se sentir différent de leur femme, pour qu'elle les sente 'masculin'. Si tu veux être aimé, tu auras des concessions à faire.
Ca pue très fort le sexisme tout ça...
Ce type de commentaire est-il une ouverture à discuter ? Il est sexiste pour toi, à en insulter l'autre de puant, que de noter le fait que beaucoup de femmes aiment et recherchent une masculinité, une altérité, chez leur compagnon ? Y compris visuelle, physique, comportementale, non pas par un costume cravate (où en ais-je parlé ?), mais par des vêtements masculins, très différenciés dans le prêt à porter (ou le contesterais-tu ?).
Quand à la dernière phrase, je fais des concessions parce que je ne vis plus que pour moi, mais pour un binome... Mais à aucun moment je n'ai eu des concessions à faire sur qui je suis et ma façon d'être pour que mon copain ait des sentiments pour moi... C'est un peu contre productif sinon.
Je n'ai jamais connu de couple dans lesquels il n'y avait pas de chaque côté des concessions à faire. Je ne parle pas de changement radical de comportement mais bien d'adaptations, si tu préfères les appeler comme ça pour éviter de reprendre mes termes. Mais disons qu'on ressent moins la contrainte lorsqu'on aime, c'est certain, surtout si elle est déjà faible.
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leo
@Wolfen
Ah... tu observes... Je vois... un guetteur embusqué. Un gardien du temple... Il est rare de voir des haines aussi viscérales... Le besoin de se battre, de haïr, de souhaiter le pire à d'autres êtres humains. Mon pauvre wolfy, je te plains, réellement...
Je ne méprise que les gens qui n'ont rien d'autre à faire que des attaques personnelles, par plaisir de l'agression, qui n'est pas rare sur les forums.
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leo
@Wolfen
Par contre, tu n'as pas besoin de cours pour savoir ce que tu penses mais tu as eu une formation, une scolarité, ou tout au moins une éducation. Elle me semble essentielle. Et je dois avouer ne pas aimer les adultes qui croient ne plus avoir de leçons à prendre ou apprendre. Certes ils peuvent, plus que lorsqu'ils étaient jeunes se choisir des enseignants, en refuser d'autres (un autodidacte qui lit un essai se choisit un auteur, donc un 'enseignant' ou des enseignants pour un ouvrage collectif). Mais je pense qu'ils peuvent aussi gagner à se laisser malmener par des idées vers lesquelles ils n'iraient pas d'eux-mêmes. Il y aurait de beaux sujets à faire sur l'éducation et ce qu'on appelle, de façon trop pesante à mon goût, la formation-tout-au-long-de-la-vie...