Chronique des Jeux Olympiques.
Vous souvenez-vous de la légende des Jeux Olympiques 2000?
Le poisson-pilote de la Guinée Equatoriale, Eric Moussambani est entré dans l'histoire des Jeux à Sydney.
8 mois avant les J.O, la Guinée Equatoriale (pays pas très connu pour ses athlètes olympiques) possède quelques tickets pour envoyer 2/3 guinéens à Sydney représenter le pays.
Voici un extrait de la conversation de l'époque entre le président de la fédération olympique guinéenne et Eric Moussambani:
Le président: "Coucou Eric, ça mousse?"
Eric "Tranquille et toi?"
"Oui ça va. T'es chaud pour les Jeux Olympiques?"
"Ben dans quelle discipline?"
"La natation. Et pendant qu'on y est, l'épreuve reine, le 100 mètres nage libre."
"Ben je sais pas nager."
"Lol. On s'en fou"
"Ok."*
Et voilà qu'Eric se met à apprendre à nager au calme. Il s'entraîne dans une piscine de 10 mètres dans un hôtel, coule comme un piquet de tomate quand il essaye de mettre la tête sous l'eau et arrive à l'été 2000 à Sydney sans bonnet de bain, sans slip et sans pognon. Juste son numéro d'identification pour sa série du 100 mètres nage libre et un bermuda. Des fédérations adverses lui fileront de quoi s'équiper et en avant la musique.
Lors de sa série, ses adversaires d'infortunes sont un peu à l'ouest aussi et se font disqualifier pour faux départ. La légende est en marche et Eric partira au combat seul. L'histoire retiendra son temps d'1 minutes et 52 secondes sur 100 mètres, le plus lent de l'histoire en compétition.
La vidéo de sa course fera la joie des commentateurs et des téléspectateurs un bon moment. Tapez sur monsieur Internet Moussambani et vous aurez droit à un florilège.
Mais Eric était un symbole des Jeux Révolus. Il avait du courage et n'a jamais abandonné. Un an plus tard il descendait sous la minute au 100 mètres. Monstrueux.
Seul un imbroglio administratif l'a empêché de partir à Athènes en 2004 pour montrer qu'il n'était pas qu'un fanfaron du dimanche.
Eric n'aura pas de descendant à Tokyo.
Mais nous n'oublierons pas Moussambani.
Pour les bonnes raisons.