Le 6 mai 2004 est une date qui restera dans la mémoire du Vélodrome et accessoirement la mienne.
"Ouin-Ouin tu rendras ta copie en fin de semaine avec le dossier de chépakoi"
"Oui Madame la professeur sans faute"
Tu penses.
Le jeudi j'étais dans les gradins du Stade Vélodrome pour cet OM-Newcastle pas piqué des hannetons.
Cette saison 2003/04 côté marseillais est grosso-modo en championnat une saison de merde.
Seule une éclaircie et quelle éclaircie, survient dans la morosité des matchs de championnat: La coupe U.E.F.A
L'Europa League d'aujourd'hui.
Les choses sérieuses commencent en 16éme avec Dniepriprottrevosk le club ukrainien que je sais pas comment ça s'écrit.
Puis l'explosion Drogba se confirme sur la scène européenne contre Liverpool en 8éme avec un match de mammouth à Anfield. (1-1 puis 2-1 au Vélodrome)
En quart petite promenade à San Siro récompensé par un but de Camel Meriem face à l'Inter et nous voici dans le dernier carré.
Newcastle en 2004 ça frottait la rondelle, c'était rugueux, athlétique et le défi physique fut intense à Saint James Park (0-0).
Au retour, 3000 magpies à Marseille. Le parcage de l'ancien Vélodrome n'aura jamais été aussi plein.
Nous promettions l'enfer -dans le bon sens du terme- aux anglais et la parole a été tenue.
1h30 avant le match ça monte, ça chante, les classiques fusent, du jamais vu. Le tifo du virage sud composé d'un côté des couleurs provençales et de l'autre la croix marseillaise parsemé de la coupe U.E.F.A provoque l'hystérie collective.
J'avais acheté une pauvre saucisse surgelé pour l'avant-match histoire de me poser en confiance. La saucisse a finie sur la pelouse. Déjà à l'époque je stressais pour tout car pendant une heure j'étais pas tranquille de peur que la sécu ou les stadiers viennent me chercher pour hooliganisme.
Didier Drogba dans les 20 premières minutes mettra ce fameux but :
Mon copain s'est mis à califourchon sur moi, pris dans l'élan de la folie qui s'empara du virage. Des centaines et des centaines de supporters tout autour de nous telle une déferlante, une vague et nous, nous faisions la mobylette.
Un 2-0 des familles au final ponctué par des chants incessants, une pression à l'adversaire sans commune mesure et des anglais qui a la fin du match applaudiront le virage nord par fair-play et pour rendre hommage à l'ambiance survoltée du cratère marseillais ce jour-là. Les marseillais pas les plus intelligents de la planète en matière de relation avec les autres supporters rendront la pareille.
La nuit du jeudi au vendredi dans le bus à crier "on va en Suède" ( pour la finale contre Valence) fut mémorable.
Le lundi pour retourner en classe un peu moins.