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Kachina
“Ne jamais parler de soi aux autres et leur parler toujours d’eux-mêmes : c’est tout l’art de plaire.”
De Edmond et Jules de Goncourt
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Kachina
Bonsoir les plumes
Même le soleil dessine des barreaux d’ombre sur l’herbe de la cour. Derrière ce décor de frayeur, le temps s’est arrêté . Faut dire, que depuis longtemps, ou peut-être même depuis toujours, mon seul univers c’est cette porte solidement verrouillée . Je suis engloutie dans cette forteresse sans issue, cette prison ! A force d’être enfermée dans une pièce de quatre mètres sur six., le temps devient bizarre. On finit par en perdre toute notion.
Allongée sur ce matelas si fin , je fixe le ciment de ce plafond , à l’allure sinistre. J’en connais les moindres détails, comme tous les signes du temps qui l’enveloppent. C’est sa façon bien à lui de me faire comprendre que je suis là depuis longtemps. A vrai dire, je ne vois même plus ce que mes nerfs optiques me transmettent. Mon regard se perd dans la seule couleur qui prédomine ici. Durant une seconde de répit, mes pensées rebelles tentent de s’évader vers un ailleurs ; le passé me retient encore et le présent m’échappe. Et si finalement , j’avais rêvé ma vie au lieu de vivre mon rêve ? Celui peut-être d’être libre. Tout n’est plus qu’une illusion, exceptés, ces quatre murs pâles aux allures de spectres qui m’épient.
Comment arrêter la machine infernale ? Les maux me tourmentent et brisent en plein vol ces mots qui pourraient donner un sens à mes émotions. A quoi bon ! Ce n’est plus le moment de comprendre.
Je reconnais le bruit des verrous qui se décadenassent. La porte de la cellule vient de s’ouvrir. J’ai peur .
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Kachina
Si tu cherches un trésor, il faut le chercher dans les endroits les moins visibles. Ne cherche pas dans les paroles des gens, tu n'y trouveras que du vent. Cherche au fond de l'âme de celui qui sait parler aux silences.
(Alda Merini - Poétesse et femme de lettres italienne)
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Kachina
Sur cette ligne quadrillée, j’écris, je peins des phrases toutes faites plus ou moins bien tournées.. Les mots y sont suspendus, je les retiens encore un peu prisonniers. Tant pis ! Mon texte a , comme un goût d’inachevé.
Et , puis, peu à peu , sans trop m’en rendre compte, les sentiments, les ressentis s’évadent.C’est l’exil de pensées. C’est comme une bâtisse qui s’affaisse , comme un bateau qui quitte le port. Comme un rêve qui se finit.. Les souvenirs s’évaporent , se diluent.
Le combat ce n’est pas toujours de rendre chaque coup reçu ; ce n’est pas non plus d’enrubanner les maux qui accablent. Non, le combat c’est la suppression de ce mirage de vie de ma mémoire
Sur cette ligne quadrillée, j’écris mes joies et mes colères de ce temps d’avant . Bientôt, elles se tairont à jamais, jusqu’à se perdre dans l’oubli. .
Au versant du soleil, à la lune nouvelle,. Le vent a tourné. Plus rien à souffrir.
L’avenir suppose de laisser s’échapper le passé et ainsi recomposer les détails d’un nouveau quotidien.
Une traînée de poudre boréale se dissipe sous mes paupières.
Et si elle sonnait, là, l’annonce d’une victoire. ?
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Kachina
Je voulais remercier @Godzapon pour son excellente idée de recette de tarte suisse. Je l’ai testée hier soir . Elle est simple, rapide légère et délicieuse . Succès assuré. Je ne peux que la recommander .
Me suis dépêchée de faire la photo avant le massacre -
Kachina
Si on pouvait nous lâcher la grappe avec cette histoire de "monstre sacré " et de passe droits . Un acteur c'est rien d'autre qu'un homme ordinaire . Depardieu est un homme ordinaire et à mes yeux il n'est pas un représentant de 'L'art français" encore moins aujourd'hui. Son appendice, il pourra se le mettre enfin derrière l'oreille . Il fera moins le malin devant un tribunal.
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Kachina
Cela fait déjà un bon bout de temps que le son de ce carillon cogne dans ma tête . Il bouscule ma quiétude, trouble mes plus silencieuses contemplations ; toutefois, il ne cesse de provoquer en moi ce frisson délicieux qui m’inspire encore plus l’envie de vivre. Le temps est un ennemi à tromper. Je rêve d’un voyage. Oui, je veux voyager . M’enivrer d’espace et de lumière. Trouver dans chaque obstacle l’occasion d’un détour. Nul besoin de gloire, de courir, de devoir aller loin pour assouvir ma faim. A quoi bon d’ailleurs ! Je n’ai plus rien à conquérir ni plus rien à perdre. Si cette fleur de lotus s’ouvre, je suis prête à croire , que le monde est beau .. ni petit ni monotone, ni trop misérable , juste à la dimension de mon cœur.
La fatalité n’est plus mon cap, ni mon horizon. Si tous les voyages sont des chimères, il en va de celui-ci , plus que tout autre, pour me laisser encore surprendre par un doux savoir. -
Kachina
Au menu ce soir farcis de Christophines ou chayottes : un légume fruit exotique de la famille des cucurbitacées .
Son goût se rapproche de la courgette et on la cuisine sautée, en gratin ou farcie .Et la voici cuite
Quant à la recette , rien de plus simple
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Kachina
Elle se souvient . C’est l’été . L’heure sacrée de la sieste a sonné. Entre deux pins parasol, elle revoit son grand père qui s’est accordé un moment de détente. Elle peut même encore entendre ses ronflements qui couvrent le chant des cigales et des oiseaux de passage.
Depuis toute petite, il lui en a vanté les mérites. « si tu savais comme c’est bon d’être en suspension et de se laisser bercer . Tu devrais aimer toi qui aimes tant te balancer »C’est vrai qu’elle adore se balancer, depuis tout le temps, et n’importe où. Dans son lit pour s’endormir, dans une file d’attente à la caisse d’un supermarché. Bref ! n’importe où et dans n’importe quelle situation. Se balancer, c’est aller de l’avant, se confondre avec un tic tac musical .
Depuis, longtemps, à l’arrivée des beaux jours, derrière les vitrines, elle regarde ce « truc »d’un œil aussi envieux que méfiant.
- Que crains-tu ? Allez ! vas y ! Oses ! lui dit sa petite voix intérieure. Ce n'est qu’un morceau de tissu étiré entre deux arbres.
- Impossible ,je vais me casser la gueule c'est sûr.
Pourtant l’envie de connaitre cet état d’apesanteur, de balancement est bien plus forte ; elle s’approche, touche, teste la solidité, s’assure que personne ne la regarde.
Elle s’assoit bien au milieu puis fait basculer ses pieds dans la longueur du hamac, et cale sa tête dans la hauteur.Miracle ! Elle n'est pas tombée, elle a même réussi à se balancer. Elle ne pense à plus rien. Dieu que c’est bon d’oser ! Grand père tu me vois ? Je m'en balance
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Kachina
@Plumedoiseau-0 avec plaisir
Et j'en profite pour faire un retour absolument positif de ce gâteau . Facile à réaliser et franchement délicieux .
J'ai pas testé le glaçage au citron mais un ptit coulis de fruits rouges pourrait tout aussi bien embellir les assiettes .Je recommande cette gourmandise à 100%
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Kachina
- Mais tu vas où ?
- Moi ??? Je vais nulle part .
- Mais c’est où nulle part ?
- Ben ! C’est un quelque part, un endroit où l’on va.
- Mais quel endroit ?
En fait, elle n’a pas de but précis. Elle ne croit pas à la chance. Elle se fout d’avoir un train de retard, de n’avoir jamais été forcément dans les rails. Depuis toujours, , elle se balade avec l’étrange sentiment de tenir entre ses mains un cerf-volant, aussi capricieux et enfantin qu’elle-même. Rien n’est plus déterminant qu’un hasard. Depuis toujours, elle est convaincue qu’il est une main tendue à tous ses rêves d’inconnu.
A quoi bon avoir le nez collé à la vitre du wagon et tenter de discerner les couleurs?A quoi bon augurer une douce rencontre , entrevoir un visage aux yeux doux, goûter l’ombre d’une petite maison où pousse le lierre, adorer le jeu des enfants en ribambelle, , redouter une sombre tempête ?
Le hasard se joue toujours des âmes en quête. Elle n'est pas de ceux qui veulent savoir si le tunnel a une fin, elle veut juste y entrer dignement.
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