Je vais partager quelques réflexions et ressentis que je peux avoir sur le sujet.
Déjà de un, faut arrêter avec cette fixette sur le physique. Nous avons tous un physique banal. Nous sommes conditionnés dans une illusion produite par le "marketing" qui nous entoure. Mais en réalité, à la base, nous avons tous (et quand je parle de tous, je parle au sens statistique du terme, pas la peine de me sortie le contre exemple qui ne représente rien si ce n'est effectivement le conditionnement marketing qu'on subit) un physique banal. Donc pas de raison de se dévaloriser ou de se mettre une barrière à aller vers les autres pour ça.
D'autant que, et c'est un mal bien de chez nous, nous prenons sans cesse un malin plaisir à nous dévaloriser en ce que nous sommes. C'est flagrant quand on voyage un peu.
Nous avons conditionné/fusionné l'humilité (qui est une valeur essentielle et nécessaire notamment à la relation humaine) à la dévalorisation de soit.
Mais c'est une erreur. Nous avons tous des choses intéressantes à partager, nous faisons tous des trucs sympa, marrant, déroutant (dans le bon sens), etc... Mais nous ne les valorisons pas assez, parce qu'on nous pousse à croire que valoriser = vantardise.
Non, valoriser, c'est montrer qu'on a certaines capacités, mais aussi ouvrir une porte à l'échange, au partage, à l'entraide.
D'autre part, je remarque (et c'est une observation qui m'est toute personnelle), que dans la vie, on croise plein de monde. Pour autant, la plupart des gens qu'on croise, sont autocentrés, rien ne les intéressent à part eux-mêmes.
On se fait d'ailleurs régulièrement la réflexion avec ma femme quand on croise par exemple en promenade des connaissances. S'épancher sur ses difficultés, problèmes etc... c'est direct. Demander comment va l'autre et s'y intéresser, c'est extrêmement rare. On observe très souvent ce type de discussion à sens unique.
Donc statistiquement, et c'est pareil pour tout le monde, sortir de la solitude (au sens relation qui compte, non superficielle et équilibrée), c'est pas l'évidence même.
Rares sont les gens qui sont capables (consciemment ou non) d'avoir ce genre d'échange.
Là encore, je perçois ça comme une déformation de notre côté humain par ce qu'on nous vend à longueur de journée comme un modèle idéal. On fait de nous des consommateurs, clients exigeants en attente insatisfaite. Nous ne sommes plus acteur de nous même.
Mais, partant de ce que j'ai dit juste avant, ça présuppose alors aussi un certain travail sur soit même. On ne peut créer de relation sociale et humaine équilibrée si on n'est pas soit même conscient qu'on doit y apporter de l'attention, de l'empathie, de l'indulgence etc...
Une certaine ouverture d'esprit prête à l'engagement et en rupture avec la consommation.
Dernière chose, dans cet océan d'individualisme et d'auto-centrage, ben faut lancer les filets (il existe des tas de moyens), sans préjuger (sur soi-même ou les autres, compliqué ça) et savoir détecter les personnes ouvertes également à de vraies relations et pas simplement un ersatz superficiel de relation sociale.
J'ai l'impression que souvent, on demande des outils et des recettes pour réussir à sortir d'une situation, mais on ne cherche pas forcément à comprendre la mécanique (souvent complexe) de ladite situation.
Et en fait, et encore et toujours dans ma perception, certains y arrivent plus facilement que d'autres. Sûrement parce qu'ils intègrent plus facilement, plus intuitivement cette pseudo mécanique de fonctionnement et la détection des autres personnes ouvertes à la relation.
Mais il ne faut pas être dupe, les vraies relations humaines (au sens que j'ai décris plus haut, équilibrée) sont en définitives rares. La majeure partie de nos relations sont en définitive plus de la convenance.
Parce qu'il y a plein de frein à cela, en nous, ou chez les autres.
C'est assez noir, j'en conviens. Pour autant, c'est aussi un message d'espoir. Des gens qui font ces constats, il y en a quand même dans la masse. Mais il faut soit même en être conscient et ouvrir le détecteur pour favoriser les bonnes personnes. Le moyen importe peu.