Et je commence avec ma lecture en cours :
« Se débattre dans le bourbier, comme on dit, de l'existence, ou même s'occuper du péché, c'est tout de même beaucoup plus fatigant ; cela demande qu'on fasse au moins quelque chose. En tout cas je crois que ce qu'on appelle vertu n'a quelque valeur que si on l'acquiert dans les larmes ; tant que la vertu se borne à suivre la voie de moindre résistance, elle appartient au Démon. C'est ainsi que les « choses élevées » si souvent invoquées peuvent aussi constituer une voie de moindre résistance. Ce qui signifie, dans le domaine érotique : la fidélité conjugale bourgeoise peut fort bien être tout simplement la plus commode des solutions ; les histoires scandaleuses sont considérablement plus difficiles et incommodes.
C'est pourquoi on peut sûrement dire de la sexualité qu'elle est une chose incommode, avant tout parce qu'elle engendre et suscite des problèmes. Cependant, si quelqu'un préfère se sentir à l'aise plutôt que mal à l'aise, d'avance il verra d'un mauvais œil tout ce qui pose des problèmes. Comme il est dans la fable du renard et des raisins : celui à qui il est trop difficile d'atteindre quelque chose dit volontiers qu'au fond il n'en a aucune envie. Le plus souvent il est très facile de renoncer à une chose ; vouloir une chose est trouvent très difficile. Ou, comme l'a formulé l'un de mes amis : naturellement le sexe est et a toujours été un péché parce qu'on n'a pas besoin de se donner du mal pour obtenir ce qui est défendu. »
Mars, Fritz Zorn.